Mono-chapitre : Ils ont des chapeaux ronds et le sang vert.
Mono-chapitre : Ils ont des chapeaux ronds et le sang vert.
Itàjan ouvrit la porte de la voiture, le valet était trop lent, et se fit conduire jusqu'au bureau de Monsieur le Président. Le valet ouvrit la porte. Un vieil indien était installé au bureau au centre de la pièce. La lumière jouait une symphonie à travers les vitres du bureau :
" Monsieur le Président, avec toute la dévotion qu'il devait y mettre, monsieur Itajàn Milillo, dit le serviteur.
- Bien faites-le installr. Prenez ses affaires, déposez-les dans son bureau puis laissez nous en gardant la porte de toute intrusion, sauf si l'urgence vous semble de mise, dit le président dans une prestance et d'un ton les plus conciliant."
Le valet s'exécuta tendit une chaise à Itàjan, le fit asseoir et prit ses affaire avant de fermer la porte à clef.
" Bien. Nous voilà tranquille à présent, dit le président. Ce petit entretien n'est qu'une mise en condition. Votre vrai travail vous attend sur votre bureau.
- D'accord monsieur le président, du ton le plus intimidé qu'il soit
- Bien. Jurez-vous de servir votre pays et votre nation de la manière la plus efficace et la plus honnêtes qui soient.
- Oui, je le jure.
- Bueno. Vous pouvez vous levez et pour sortir toquez dix-sept fois à la porte pour que le valet vous ouvre. "
Itàjan se lève salut le Président et ce dirige vers la porte, quand la Président lui dit avec un sourire malicieux à la bouche :
" L'honnêteté, c'est parce que vous n'appartenait pas au services secrets "
Itàjan sourit légèrement des lèvres pour montrer qu'il appréciait la blague.
Après avoir toqué dix-sept fois et que le valet lui ait ouvert, Itàjan le suivit à travers les larges couloirs du palais présidentiel. Sur les murs des tableaux de peintres italiens et espagnols se mariaient à des fresques Aztèques et à des sculptures Dakota. Une fois arrivé à son bureau le valet lui dit, les traits du visages toujours aussi blanc et tirés, que s'il le souhaitait son repas de deux heures pouvait lui être servi à son bureau et que sinon il n'avait qu'à siffler l'hymne américain pour qu'un garde arrive et alors il pourra demander où est le réfectoire.
Itàjan une fois la porte fermée s'installa silencieusement à son bureau fait d'hévéa et de cuivre belge. Il s'aperçut rapidement qu'une lettre l'attendait sur son bureau, sans doute le travail dont lui avait parlé Monsieur le Président. Il ouvrit délicatement la lettre avec l'outil adéquat qu’il avait posé dans un trou sculpté à même le bureau. L'en-tête de la lettre émanait des services de renseignements du Président, il lut brièvement et fut stupéfait de la nouvelle qui lui sautait aux pupilles. Comment cela était-il possible des guerres pour des créances imaginaires. Il n'en revenait pas cela ne pouvait être possible les finances étaient claires comme l'eau du Rio Grande à sa source. Il prit la seconde feuille, c'était une lettre manuscrite du Président qui lui demandait un rapport immédiat quand à l'attitude à adopter face à cette étrange nouvelle. Il se mit à travailler, à chercher des feuilles pour poser tout ça sur le papier il ne fallait pas perdre de temps mais surtout que fallait-il conseiller ? En cherchant du papier dans les tiroirs de l'armoire style Louis XVIII il se souvint des indications de son père à propos de la politique étrangère. Les nations d'Europe étaient bien capables de cette forfaiture pour quelques honneurs ou bien pour une ou deux campagnes. Alors puisque que cet emprunt imaginaire était leur raison et qu’on ne pouvait les raisonner autant rendre réel cet emprunt et utilisez ce crédit pour une tâche importante : défendre le pays. En somme il réarma son pays avec sa soi-disant dette pour lutter contre ses faux créanciers.
Dans la fin de matinée, Itàjan ouvrit la porte et se mit à fredonner l'hymne américain de suite un soldat de la garde présidentielle débarqua pour lui pointer son fusil dessus. Itàjan ne réfléchit pas et tendit son document à remettre à Monsieur le Président. Le garde rangea son arme et pris le document pour le remettre au valet du Président.
Le 9 octobre 1859, Itàjan fut invité à une réception au palais présidentiel. Cela le sortait un peu de son bureau isolé au troisième étage de l'aile gauche à côté d'un tableau français intitulé " Mal à droite " représentant un dénommé Hugo le bras cassé sur un fond sanglant. La salle festoyait déjà avec des musiciens de l'orchestre national tous issus des meilleurs conservatoire du Mexique. On jouait du Wagner et du Vivaldi. Itàjan regrettait de ne pas pouvoir valser sur des compositeurs hispaniques, la prédominance de la musique " occidentale " n'avait pas l'air de déranger le consul de France de Los Angeles. Dans la salle le Président parlait avec un émissaire Portugais et s'entretenait ensuite avec un serveur mal ajusté. Des souris grignotèrent les miettes du représentant hondurien, elles se firent ensuite chasser par de gros rats d'égouts, mais cela n'interpella que la santé du consul français. Après que la musique ait cessé dans un vacarme chaotiquement japonais et insouciant, le Président monta sur l'estrade accompagné du premier ministre et de l'ambassadeur de la Confédération d' Amérique centrale, il prit solennellement la parole dans un éclat de verreries et de flûtes :
" Mes amis et mes frères, vous avez raison de levez vos verres, aujourd'hui est un grand jour pour l'Amérique centrale. Nos amis de la Confédération et nous même avons signé la paix pour l'Amérique centrale. En effet à travers un pacte de défense et d'entraide commune nous avons réglé son compte à la guerre entre nos deux nations… alors festoyons en l'honneur de la paix et de nos deux nations, soyons heureux, il n'est pas l'heure de pleurer, il est l'heure de rire. Pour animer cette journée historique nous allons lire un poème d'un jeune auteur colombien, puis chacun rentrera à son travail habituel en pensant au bonheur que cette fête lui a fourni. Mais tout d'abord un petit mot de nos amis. "
Le Premier ministre prit la parole :
" Amis très fort et très sincères, j'espère que votre joie est aussi grande que la nôtre, nous avons craint longtemps que nos deux peuples ne puissent vivre en paix, mais nous avons la chance ou plutôt l'audace de nous tromper à ce sujet et à présent nous sommes unis dans un même destin pacifique et prospère. Alors dansons et festoyons en notre propre honneur ".
Cette nouvelle sembla très intéressante à Itàjan, qui vit dans cette réconciliation une protection supplémentaire contre les Européens.
Après avoir valsé des rondes et des cycles infiniment intemporels avec la nièce du consul du France, Itàjan rentra comme les autres fonctionnaires dans son bureau... À 11h00, un soldat vint le chercher dans on bureau pour le mener à salle du conseil des ministres. En tant que conseiller exceptionnel Itàjan avait le droit de citer au conseil des ministres juste après le Président. Le conseil commença par des félicitations à propos du la mission diplomatique chez nos voisins du sud. Ensuite on aborda le fait qu'un petit chaton s'attelait à piller les cuisines et la réserve notamment en bœuf texan et en mouton mexicain. Ensuite Monsieur le Président prit solennellement la parole :
" Messieurs l'heure n'est pas si grave que allez pouvoir le croire, mais d'après des informations des mes services personnels et des services du ministère de la défense. Nous devons nous préparer à du sang, de l'espoir, du chou gras et à des joies plus immenses encore…donc je disais que ça ne va pas être un folks trott dans les quelques années. Je vous expose le problème, il est simple : on va nous rentrer dans notre petit bedon juste pour une question d’argent. La question est simple : nos amis outre-caraïbe ont mis sur pied un plan infaillible, ils ont inventé une dette imaginaire que nous seront obligés de régler sinon ils rentrent en guerre contre nous. Bon à mon très honorable et estimable avis et sur les conseils de Monsieur Milillo, je propose, puisque la guerre est inévitable, de réellement nous endetter chez nos compères européens afin de se défendre et aussi pourquoi pas lancer plus fort l'économie du pays ? Ainsi nous serons prêts dès que leurs tentatives belliqueuses s'abattront sur nous. "
Après ce discours, le très pingre ministre du " porte monnaie de la nation ", comme il aimait se faire appeler, accepta cette nouvelle politique mais demanda en retour plus d'argent à la fin de la guerre, et que même si les européens ne payaient pas il fallait bien que quelqu'un d'autre le fasse à leur place, dans ce cas là alors il permettrait une seconde guerre pour aller chercher l'argent là où il est c'est-à-dire par à côté de chez nous. Ensuite il se leva la face partagée entre son rêve jubilatoire de fortune et de prospérité et son aversion totale pour le simple mot emprunt. On en vint à parler de comment dépenser cet argent qu'on avait pas. Personne n'eut d'idée à ce propos et lorsque le tour d’Itàjan fut venu, celui-ci répondit :
" Je pense, d'après nos besoins à très court terme, à court terme, à proche terme et à moyen terme dépenser notre argent dans l'armée et le réseau ferroviaire, pour que les troupes puisse aller se faire laminer, enfin pardons vaincre l'ennemi dans la facilité et la gloire.
- Développons le tchou-tchou, s'il le dit après tout je l'ai engagé pour me conseiller quand je ne sais pas…reprit le Président. "
À la fin du conseil Itàjan resta dans la salle et s'avança vers la fenêtre. Dans le jardin un irlandais cherchait quelque chose alors qu'il y avait un arc-en-ciel. Itàjan pouvait lire sur ses lèvre avec un ton très en dessous de la moyenne " Oh my perfect cousin ! ". Il sortit peut de temps après avoir réfléchis au destin et libre-arbitre, on voyait luire en lui l'honneur de sa famille et transpercer par ses pores la noblesse de son être.
Le jour du 29 juillet de l'année 1860 au calendrier grégorien, Itàjan demanda à son cocher de s'arrêter au vendeur de gazette (en fait c'était surtout son fils qui vendait les journaux pendant que lui cuvait son vin californien dans un bar de l'est de la capitale). Le criard rejeton délaissé gémissait ainsi :
" Les européens demandent le remboursement de la dette, le président Suarez refuse de se plier aux exigences de ces voleur ".
Itàjan accourut d'un pas volé à Hermès et dans une senteur d'olive et de gras desséché prit un journal le paya et donna un pourboire au jeune crapuleux. Les européens avaient osé mettre leurs plan à exécution nous ne tarderions pas à casser du tunique bleu azuré et du rouge. Pensif, il remonta et se dirigea vers le palais présidentiel. Aujourd'hui c'était un peu les vacances, Suarez n'était pas là et le premier ministre jouait comme tout les jeudis au cricket avec son fils Aroldo.
Le samedi 7 avril, Itàjan prit le train en compagnie d'une mission diplomatique pour Bogota, ils pensaient tous aboutir à un échec cuisant supplémentaire. Mais lors d'une entrevue privilégiée avec le président Colombien celui-ci s'accorda avec nous pour un pacte de défense, il savait qu'en cas de guerre avec la CAC nous préférerions l'aider plutôt que les
aider, il ne savait pas évidemment les réelles motivations de notre venue en Colombie. Mais n'importe quel allié valait mieux que rien. Rentré le 9, le 10 une réception fastueuse fit donner en l'honneur de cette nouvelle alliance, les rats valsèrent toujours aussi bien avec les miettes du consul français.
Itàjan ne participa pas à la mission diplomatique du 17 juin 1860.Peut-être à cause de son absence ou juste à cause de notre alliance avec la Colombie, le ministre des affaires étrangères revint bredouille du Vénézuéla. Cela attrista le Président qui voyait à vue d'oreille et de pieds palmés l'échéance de ce conflit arriver.
Un plein rond soleil figé planait, tel celui des steppes de la Baltique, sur un Mexico au réveil. Les brumes lourdes de la plaine s'élevaient finement vers le ciel poussées par les ailes du vent chaud métis, la saveur de Haïti se mêlait à celle du vin et des rôtisseries. Les crieurs de gazette s'étaient levés plus tard que l'habitude, les imprimeries avaient décidé de repousser de quelques heures pour l’événement urgent. La voiture d'Itàjan était seule dans l'avenue quelque mendiant dormait encore ça et là, ou plutôt las de devoir se battre encore un jour de plus pour quelque bout de chair revigorant et pourtant… La voiture animait l'ensemble comme un chef d'orchestre qui levait sa baguette en début de concert à l'Opéra national souvent vide de musique. Les portes du palais présidentiel étaient restées ouvertes toute la nuit les chats de gouttières sortaient par la porte de derrière du débarras, il n'y avait là aucune stimulation naissante. Le soleil levant décrochait à Itàjan quelque grimace et ainsi que quelque songe engourdi. Aucun valet n'ouvrit comme à l'habitude il rentra et se dirigea tout seul dans le palais où étaient seuls les masques et les scultures avec pour seul spectateur les bougies et les souris malignes. Arrivé dans son bureau, Itàjan se laissa éveiller par la symphonie ornithologique et par le spectacle qu'osaient jouer les feuilles des arbres en ce jour, le premier d'une longue série. Il imaginait, il voguait déjà, le soleil ne faisait pas son œuvre. Le chaton l'éveilla, lui, cette boule de poil zébré et affectueuse, ce fauteur de trouble touchant et doux comme le velours pourpre.
On était le 13 du mois de janvier 1861.
À 10h00, on vint frapper à sa porte, le valet du Président lui-même. Il demanda de le suivre jusqu'au bureau lumineux. Le Président ne fit pas de manières et demanda de s'installer promptement. Le ministre de la Défense arriva assez vite. Une fois celui-ci installé le valet sortit et ferma la porte à clef :
" Messieurs la nouvelle a été publiée ce matin à Paris. L'Empereur de France nous déclare la guerre…pour les griefs que vous savez. Et bien évidemment l'information a été relayée par tous les média d'Amérique centrale. Le Président de la CAC nous a fait parvenir un courrier comme quoi il ne pouvait nous soutenir dans la guerre avec comme commentaire : " La paix chez nous vaut bien la guerre ailleurs ". Voilà il n'y a as grand-chose à faire. Le chef d'état major me rencontrera dans la matinée. Vous pouvez disposer. "
Les deux hommes sortirent sans un mot comme ébranlés par le malheur et la crainte et remplis par la lassitude et la fatalité.
Cela faisait quelque temps qu’Itàjan n'ait plus rien à faire, sans doute que le Président n'avait pas besoin de conseil ou alors lui aussi était paralysé par la fatalité et l'impuissance.
Soldat français et impérialistes
De la nuit du 21 au 22, Itàjan dormit à son bureau pour réfléchir à la guerre, aux choses horribles et leurs solutions, aux miracles, à Dieu, peut-être…
À 9h00, on ouvrit le bureau pour déposer le journal du jour, Itàjan se réveilla en sursaut. Le valet sortit avant qu'il eut le temps d'être remercié. Les gros titres du journal était celui-ci : " La couronne d'Angleterre déclare la guerre au Mexique pour dette exorbitante, La Colombie ne veut pas subir le poids d'une seconde guerre/ Les troupes stationnés à Campeche sont fin prêtes à l'affrontement / Page cultures : la première édition des Fleurs du mal de C. Baudelaire enfin traduite et en vente… ".
Ce jour là, personne ne fut convoqué par le Président, celui-ci resta seul un recueil de poèmes sur le coin du bureau, la symphonie lumineuse avait comme suspendu le temps dans son antre.
Le 25 le Président reçu un émissaire de la jeune nation secéssioniste du sud-est des Etats-Unis. Celui-ci nous proposa une alliance. L'émissaire fut reçu dans les appartements du président lui-même. Dans la matinée, il reçut Itàjan avant la visite de l'émissaire. Il commença l'entretien en ces termes :
" Très fidèle et très cher ami, conseillez-moi par pitié de collaborer avec cette jeune nation néanmoins puissante. Nous ne pouvons refuser l'aide de personnes en ces temps sombres, qu'importe une guerre contre l'américain si nous tombons dans les griffes de l'anglais.
- Je ne peux que vous conseiller l'alliance Monsieur, et en cas de guerre contre les États-Unis nous utiliserons notre droit de retrait.
- Vous me satisfaites mon ami allons marchons avec ces faux frères opprimés le jour de leur défaite nous arracherons leurs ruines esclavagistes "
Adouci par ces rêves fous le Président ne vit pas son conseiller sortir malgré ses dix-sept coups à la porte pour sortir.
Le 8 décembre, dans l'après-midi, Suarez reçut Itàjan pour lui confier une mission. Il devait prendre le train le lendemain pour Campeche. Sa mission était de rendre visite à l'état major stationnant là-bas, de faire le point sur le front du sud et de rapporter cela au Président.
La gare était quasiment vide, seuls quelques militaires qui retournaient au front s'attardaient là avec leur famille. Le voyage à travers le soleil, le désert et les champs de blé dura des éternités. Arrivé à Campeche, le second du général attendait Itàjan. Le voyage en voiture permit de se rendre compte de la quantité de soldats amassée sur cette région. Au palais du gouverneur, où l'état major avait posé son camp, beaucoup de fonctionnaire s'affairaient tel des fourmis rouges incapables de piquer et ne sachant plus où aller, pris au piège. Le chef d'état major ne souhaita pas le rencontrer et lui donna seulement les documents dont le Président avait besoin. Le voyage fut le même qu'à l'aller. Le 10 très tôt dans la matinée alors que tous les masques indiens n'étaient pas tous réveillés, le Président reçut Itàjan sans l'aide de son valet.
" Alors, quelles sont les nouvelles du front ?
- Je ne le sais aucunement, le chef d'état major n'a pas voulu me le dire, il m'a donné cette note pour vous. "
Il prend l'enveloppe, jeta un coup d'œil et s'écria :
" Quoi ! 200000 tuniques rouges à Belize, mais, mais, mais c'est impossible… Mais qu'allons-nous faire en plus La confédération est sur le point de craquer, partagés entre l'Union et l'Angleterre, qu'allons-nous faire ?
- On ne peut rien faire. Leur puissance navale leur permet de nous encercler littéralement. Il nous faut attendre leur attitude sur la terre ferme.
- Pauvres de nous, pauvre Mexique pourquoi cela sera de ma faute, pourquoi ne suis-je qu'un pion déplaçable à l'infini sur l'échiquier des européens. Et, si… "
Le Président resta seul pendant une bonne heure à sangloter, alors qu'Itàjan rêvait à des choses plus douces et plus faciles, mais le temps fuyard éternel l'emportait dans sa course effroyable.
Alors que le printemps se levait faiblement dans les cours et les jardins de Mexico, la voiture d'Itàjan roulait, mal réveillé, incapable de trouver un sens à sa fuite, à son emprisonnement, dans ce bourbier qu'était la lassitude et l'envie de rien, bref la vie faite de rien et de néant.
Le vigile du portail principal s'était endormi debout le visage contre les barreaux, le nez séchant sa morve et ses yeux. Le cheval le réveilla. Il ouvrit la grille le visage endolori par son sommeil et la mine d'un cafard insomniaque. Personne ne vit venir Itàjan, seuls quelque rats maigrichons étaient là à se chamailler quelques miettes de fromage. Les couloirs du second et du troisième n'avaient jamais été aussi sombres. Arrivé sur son bureau, il travailla un peu puis s'assoupit. Le passage à 10h00 ne le réveilla point. Il ne lut la nouvelle qu'à 13h00 : " Les CSA ont perdu la guerre. Le Mexique se retrouve seul face à l'Angleterre. » Après cela il fit la sieste.
Au mois de septembre le Président Suarez décida de déplacer son gouvernement au Sud de la Californie, laissant Itàjan à la tête de la garde présidentielle et surtout à la progression anglaise dans les terres, qui avait déjà fait la jonction des deux fronts à l'est.
Un défenseur de la patrie (RIP)
Les troupes anglaises arrivèrent au moi d'octobre tout les hommes encore valide furent mobiliser pour la défense de la capitale. Mais entouré celle-ci ne tenait pas longtemps à part le palais présidentiel. Itàjan avait placé les hommes de telle sorte que ceux-ci ne seraient jamais la cible immédiate de l'ennemi. Aux alentours du 15 le capitaine anglais tenta quelque assaut repoussé avec énergie et surtout désespoir, bombardement de l'ennemi avec des bocaux et des instruments de cuisine pointus, tout était bon pour se défendre. Alors que les vivres commençaient à manquer Itàjan fit réunir les hommes Dans la salle de réception et pour le dire ceci :
" Frères nous ne gagnerons pas, mais plus nous tiendrons, plus notre nom sera inscrit dans la légende d'un Mexique libre. Je veux que vous le sachiez… "
L'artillerie fit son premier bombardement du bâtiment tous fuirent la salle soit pour se rendre à leurs postes soit pour se cacher dans les sous-sol. Les assaut répétés fatiguèrent les troupes, beaucoup de sang coula. Alors qu'il faisait les tours dans les couloirs autrefois présidentiels, Itàjan alla dans le bureau carré. La scène était parfaite et nette. Un jeune tireur d'élite mort gisait debout appuyé sur son arme un carnet dépassant de la poche, avec la peur de détruire l'ouvrage de la guerre Itàjan prit le carnet puis fit quelques pas en arrière. Puis lut ceci :
" Amélie
Atmosphère ambiguë,
Amélie reste convaincue.
Bordé de routes encombrées,
Le vagabond cherche une débouchée.
Musique relaxante,
Vitalité attristante,
Le poème est désabusé.
Le vagabond cherche une débouchée.
Rues d'Amélie,
Les thermes, de curistes, remplit,
Ressemble à une activité recherchée.
Le vagabond cherche une débouchée.
Calmée, atmosphère accueillante,
Tech embrassant,
Amélie reste ce qu'elle est.
Le vagabond cherche une débouchée.
Les routes, les chemins,
J'ai cherché Amélie, mais rien.
Il repart frustré.
Le vagabond cherche une débouchée.
Quitter ces rouges briques,
Verdure ou courses hippiques…
Restent l'évasion onirique ! Je suis prisonnier.
Le vagabond cherche une débouchée.
L'évasion, encore du rêve, éternellement…
Quitte ce paradis de conformisme haletant.
Stabilité, musique stabilisée,…
Le vagabond sans débouchée.
Stupéfait et confus,
Le vagabond non repus,
Quitte inexorablement Amélie,
Mais tous les rêves sont à Amélie.
Peut-être vagabond ou prisonnier,
Vêtu de rêves défaits,
Pleurs, l'âme lamentablement attristée.
Amélie l’a libéré. »
Ce poème ne signifiait pas grand-chose pour lui, mais il était l’œuvre de la guerre et pour cela il avait de la valeur. Alors que le palais n’était plus qu’une ruine occupé par quelques irréductibles. Itàjan décida de lancer l’assaut final pour en finir de la souffrance. Il eu le privilège de monter le dernier cheval du palais le sabre à la main. La ruée fut fort épique et désespérée le bataillons anglais eût vite fait de décimer les hommes à pied. Quant au cavalier il n’eu peu d’impact sur la débâcle inévitable et fut abattu par un caporale qui venait d’Oxford.
Le 10 décembre 1863, alors que les Etats-Unis étaient rentrait en guerre pour défendre la Californie indépendante, le Président fit parvenir au chef d’état major anglais la missive annonçant qu’il se rendait à n’importe quelle condition. La paix fut signer peut de temps après.
Le Mexique à la fin de la guerre
PS: Merci à Lord_Klou pour sa correction et ses conseils