"Comme sur un air de PavAARotti"
Jeu : Hearts of Iron II
Difficulté : normale
Pays : Italie
Date de départ : 1936
Credere, Obediere, Combattere !
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- Prologue
Mai 1919.
Les premier signes du retour du printemps ont fait leur apparition dans les vertes contrées du Pô.
Les blés commencent à prendre leur teinte jaunâtre qui atteindra son réel éclat pendant l'été.
Alors viendra le temps des moissons...
Dans la ville de Vérone, décor de la tragédie de Roméo et Juliette, symbole des amours impossibles, un individu allait
voir son destin basculer.
Il s'agissait plus exactement d'un homme, un soldat sans véritables occupations. Cet homme s'appelait Ruggieri. Eduardo Ruggieri.
Son nom ne vous dit rien, n'est-ce pas ?
C'est normal. Son heure n'est pas encore venue. Pour le moment en tout cas, c'est un gars paumé.
Joli garçon, à la mine altière et au sourire charmeur, ces cheveux laqués et plaqués en arrière ainsi que ses fines
moustaches lui donnent des airs d'aristocrate désargenté et de dandy décalé, dans son uniforme de sous-lieutenant du 22 ème
régiment de bersaglieri.
Régiment stationné à Trente, à une centaine de kilomètres au nord, en remontant l'Adige. Profitant d'un permission de quelques
jours, Ruggieri a pris le premier train pour Vérone, afin de respirer un peu l'air romantique de cette cité et d'échapper à la
routine de la caserne.
Encore a t'il de la chance d'avoir un métier lui. Beaucoup de ses anciens camarades ont été rendus à la vie civile - pas toujours
entiers d'ailleurs - et ont beaucoup de mal à se réintégrer à une société qu'il ne reconnaisse plus.
Enormèment de choses ont changés depuis leur absence.
Mais la guerre et la vie dans les tranchées des Alpes autrichiennes les a marqué à vie. Surtout, quand on a goûté à la fraternité des
armes et à la fureur des combats, la vie vous paraît soudainement dénuée de sens et d'utilité.
Travailler, manger, boire, dormir, tout cela est moins excitant, moins exictant que le combat...
- Nous devons continuer le combat, fils d'Italie !
Un homme vêtu d'une chemise noire harangue une foule massée autour de l'estrade où il se tient sur la Place Michel-Ange.
Il est dans la force de l'âge et arbore une bardée de décorations militaires. Celles qu'il a gagné au combat.
Comme Ruggieri.
Surtout, il respire la puissance et la croyance. Et ce qu'il dit touche le Sous-Lieutenant.
- Nous avons été volés !
Le peuple italien et ses soldats se sont battus pendant presque quatre ans, chaque jour, chaque nuit, pour affirmer au monde
notre puissance et notre volonté.
On nous avait promis de nous rendre les terres qui nous sont dues. Ces terres irrédantes pour lesquelles nous nous sommes sacrifiés,
au front comme à l'arrière.
Mais on nous a menti !
Le nouveau gouvernement bourgeois nous a ensuite promis de ramener la paix et la prospérité. Au lieu de cela, nos soldats se sont
heurtés à de nombreuses difficultés, notre économie s'est affaiblie et la vermine communiste a proliféré partout, répandant ses mensonges
et appelant à la trahison.
Ils vous ont tous menti ! Ils se sont moqués de vous, italiens !
L'homme s'arrêta, en posant ses deux poings jusqu'alors levés au ciel, sur ses hanches.
Dans sa culotte de cheval beige, ses cheveux peignés sur le côté et avec sa moustache en brosse, il avait des airs de Condotierre.
Ruggieri lui s'était arrêté pour l'écouter et désormais, rien ne l'aurait empêcher d'écouter cet homme jusqu'au bout. Il avait envie
de l'entendre, de le voir parler, de dire tout haut ce qu'il pensait en ruminant depuis la fin de la guerre.
- Ils ont bafoués votre honneur !
Mais nous sommes prêts à vous aider à le récupérer. Parce que contrairement aux politiques molles et inefficaces des parlementaires bourgeois,
contrairement aux mensonges et aux manipulations de rouges marxistes, nous sommes prêts à relever l'Italie.
Nous rendrons l'honneur à notre pays.
Nous relèverons son économie et son armée. Nous reprendrons les terres qui nous ont été volées.
Nous rendrons à l'Italie sa gloire passée et à notre peuple sa fierté. Nos ennemis nous craindrons et s'abaisseront devant notre puissance
retrouvée !
Et plus jamais l'on ne se moquera de vous, Italiens !
Il avait proféré avec tellement d'élan et de conviction ces dernières phrases qu'une grande partie de la foule, de plus en plus nombreuse,
qui s'était massée autour de l'estrade où il se tenait, s'était levée pour l'applaudir et lui apporter son soutien.
Mais alors que les applaudissements et les hourras crépitaient encore, Ruggieri remarqua qu'une dizaine d'hommes vêtus de chemises noires,
pareillement au tribun, se regroupait autour de leur chef.
Se retournant le Sous-Lieutenant vit une vingtaine de militants communistes, les "rouges" comme on les appelait, avancaient vers eux, bâtons
et pierres à la main.
- Nettoyons notre ville de cette racaille nationaliste, ordonna l'un d'entre eux, qui devait être le chef.
- Italiens, voyez comment ces bolchéviques se comportent ! Ils se croient déjà les maîtres ici.
Montrons leur que nous ne sommes par en Russie, débarrassons nous une bonne fois pour toute de cette engeance rouge ! rétorqua l'agitateur, toujours perché sur son estrade.
Aussitôt, les chemises noires tirèrent leurs ceinturons de leurs pantalons tandis que quelques autres saisissaient des matraques qu'on appelait
ici "manganello", avant de charger leurs adversaires communistes.
Submergé par ce qu'il venait d'entendre et excité par les premiers bruits du combat, Ruggieri saisit la canne d'un vieillard fuyant les lieux
avant de se jeter dans la mêlée, aux côtés de ses nationalistes qu'il ne connaissait pas quelques minutes auparavant.
Bousculant les "rouges", les chemises noires finirent pas mettre en déroute leurs ennemis, non sans avoir à déplorer de nombreux blessés.
Le meneur communiste avait été assommé sur place et gisait inanimé dans une flaque de sang, le crâne ouvert.
C'est alors que les carabiniers firent leur entrée en scène, dispersant les derniers combattants. Ruggieri prit immédiatement la fuite aux côtés
de ses nouveaux frères d'armes, courant à en perdre haleine dans les ruelles étroites de Vérone.
Le belle Vérone.
Et c'est ainsi que débuta notre histoire...
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> Chapitres :
- Cycle premier - Renouveau
01 - Le temps du changement
02 - Les fondations d'un Empire
03 - L'édification d'une puissance
04 - Premières déconvenues commerciales et autres histoires soviétiques
05 - La Campagne d'Ethiopie : Opération "Panthera"
06 - La fin du Négus
- Cycle deuxième - Premières armes
07 - Balade balkanique : prémices d'une flambée
08 - La guerre d'Espagne : terrain de jeu au Soleil ?
09 - Le baptême du Caudillo, suite et fin de la guerre civile espagnole
- Cycle troisième - Extension
10 - Pacte à Trois
11 - L'entracte avant la tempête
12 - Balade balkanique : suite et fin
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