Objectif n°20 : le S.C.E.P.T.R.E d'Ottokar!
Objectif n°20: Le S.C.E.P.T.R.E d'Ottokar
Nuit du nouvel an 1887, dans le château d'Ottokar en Bohême.
L'ambassadeur autrichien accueillait depuis dix minutes les invités de son gouvernement. Les plus hauts dignitaires des pays européens avaient accepté de participer à cette conférence secrète, dont l'objet ne leur avait pas été dévoilé. Un étrange parfum de mystère flottait dans le château d’Ottokar. Ils étaient maintenant presque tous arrivés.
Le tsar de toutes les Russies Alexandre III, se caressait la barbe d'un air satisfait. En face de lui, le vieux
Francesco Crispi, président du conseil italien, se tenait affalé dans son fauteuil, occupé à jouer avec ses rognures d'ongle et à écouter son ventre gargouiller.
Le chancelier Bismarck faisait les cent pas non loin de la table, ruminant contre le retard de l'Ambassadeur Foulque Von Nerra qui avait pourtant été convoqué d'urgence.
Le marquis de Salisbury, héritier de Disraeli et Premier ministre britannique Robert Arthur Talbot Gascoyne-Cecil, contemplait avec amusement l'irritation visible du Chancelier Bismarck. Ils étaient tous les quatre arrivés à l'heure dite.
"
Qui attendons nous encore, monsieur l'ambassadeur?, demanda le marquis de Salisbury
-
L'Empereur François-Joseph, le président américain Grover Cleveland, le sultan Abdül-Hamid II et le putschiste français Boulanger, qui n'a pas encore de titre!", répondit l'ambassadeur
Les quatre hommes arrivèrent quelques minutes plus tard. Ils commencèrent à deviser sereinement. François-Joseph assurait à Bismarck que l'ambassadeur Von Nerra allait bientôt arriver -
il venait de lui envoyer un SMS sur son tatoo. Crispi continuait à jouer avec des rognures d'ongle et commençait à se curer le nez lorsqu'un regard noir du Tsar le persuada de ne pas le faire en public.
Il s’essuya discrètement la main sur la manche du Sultan. Le général Boulanger racontait avec un plaisir non dissimulé son coup d'état de la semaine précédente à Abdül-Hamid, lui conseillant de se méfier de ses soldats. Salisbury se tenait bien droit sur son siège, le regard hautain, prenant bien garde à ne pas se départir de son mépris habituel, surtout à l'encontre de Cleveland, ce descendant d'insurgés.
Ce dernier jouait négligemment avec une balle de base ball, l'envoyant rebondir contre le mur de la pièce et la rattrapant tant bien que mal.
Enfin l'ambassadeur Foulque Von Nerra entra dans la pièce. Il s'excusa de son retard et s'assit à la table avec les huit souverains. François-Joseph prit la parole pour ouvrir la séance:
"
Messieurs, si nous sommes ici, c'est parce que Numéro Un est désormais persuadé que nous devons tous nous entendre afin de lutter contre Ibarrategui! Ce parvenu attaque sans répit tous les Etats de la planète. Jusque à aujourd'hui, nous nous moquions des prétentions de ce tyran de pacotille. Avouons le messieurs, nous avons pris à la légère la menace constituée par le Célestissime, son célèbre sobriquet. Numéro Un m'a convoqué l'an dernier et chargé de vous expliquer la situation. Gloire au Numéro Un! Encore une fois, sa juste clairvoyance nous fera triompher de l'adversité"
Tous les invités reprirent en choeur
"Gloire au Numéro Un!"
A ce moment, deux hommes entrèrent dans la pièce, vêtus de costumes noirs, portant chapeaux melons, cannes et moustaches. Les chefs d’Etat les regardaient avec surprise. L’un d’eux prit la parole :
« Inspecteurs Ducond et Ducont, sûreté du territoire, on nous a averti qu’un dangereux sigi… sciligi… siggil… siggg… un siligophile dangereux voulait dérober la tirelire en forme de cochon du roi Ottokar !
- Je dirais même plus, un sigilophage dangeureux voudrait pendre un cochon avec une tirelire !
- C’est ce que je disais, cher Ducont. Donc messieurs, nous sommes persuadés que l’un d’entre vous est le coupable et nous le trouverons !
- Je dirais même plus, l’un de vous est trouvé et nous le culpabiliserons ! »
L’Empereur François-Joseph fit reconduire discrètement les deux hommes par sa garde. Ils se récrièrent en affirmant que c’était une
étreinte à la justice…
Les Ducondt vigilants et pleins de bonne volonté...
Soudain, la lumière dans la pièce diminua et une voix d'outre-tombe s'éleva, semblant provenir de partout et de nulle part à la fois, une voix effrayante et terrifiante, hachée par des soufflements issus d'un mécanisme de respiration artificielle:
"Luke, *pssssscchhh* tu es mon f... euh... salutations *pssssscchhh* chers disciples!
-Salutations à toi, Numéro Un! reprirent les participants
-Good Morning Chaaaarlie! cria Grover Cleveland d'une voix féminine...Sa blague ne fit rire personne. Eh oui, Drôles de Dames n'était pas encore diffusé en Europe ...
-Comme vous le disait numéro trois, *pssssscchhh*, la situation est grave *pssssscchhh* mais elle n'est pas encore désepérée *pssssscchhh*. Vous êtes les Huit Grandes puissances de la planète *pssssscchhh*, la Force est avec vous! *pssssscchhh*Il faut lutter contre *pssssscchhh*... euh je crois que vais enlever mon casque *pssssscchhh*, ça m'énerve ces *pssssscchhh*."
Quelques instants plus tard, une
toute petite voix nasillarde reprit:
"Oui, je vous ai réunis ici parce que là, c'est plus possible! Ce Célestissime vous humilie, il vous méprise, il vous ridiculise! C’est pu possib’. Non, là les gars, je dois dire que vous me décevez. Quand j'ai lancé le club, c'était pour mettre la planète sous ma coupe réglée! Pas pour regarder passivement un débile nous piquer toutes nos provinces et nous allumer la tronche avec des soldats latino-américains! Mais qu'est ce que vous attendez là? A croire que vous chiez tous dans vos futals! Je suis déception! Je suis colère! Je suis violence! Je suis colère parce que je suis trahison. Qu'avez vous à dire pour votre défense?
- Et bien, c'est à dire que là comme ça à brûle-pourpoint… bref… des fois…, commença Salisbury
- En fait, disons que... faut dire qu’y a plus de saison de nos jours, les temps sont durs et..., enchérit François-Joseph
- Là, hier, en même temps, j'avais piscine et j’ai pas pu... continua Cleveland
- Et puis nous afons fait la kerre contre ce fils de purin!!! tonna Bismarck, mais personne ne nous a aité!!!
- Fils de purin? Mais tu sais pas parler français mon gros, on dit fils de... s'esclaffa Boulanger
- Toi le französe, karre ta petite kueule, sinon che ferais enkore une frikassée de lorrains! Attenzion, je pourrais faire une plitzkireg!!!
- Mais vas-y, tête de noeud, je t'attend moi! Même pas cap Ououh! Le Bismarck il est pas cap! Nananèreuh!
- ASSSSSSSSSSSSSSEEEEEEEEEZZZZZZZZZZ! hurla Numéro Un! Nous sommes ici pour lutter contre le Célestissime pas pour nous entretuer. Bon j'ai décidé que notre club évoluerait : nous allons former une association restreinte qui n'aura comme but que la lutte contre le Célestissime! Comment allons-nous la nommer?
-Ach! Che tirais "Sainte Alliance Chermanique Kontre l'Uszurpateure!" cria Bismarck
-Ja, das ist gut!!! renchérit François-Joseph
-C'est complètement con, oui, pas question que la France se voit privée de son rôle de chef de file de l'alliance. En plus une alliance «germanique ». Je propose : "Alliance Républicaine contre les Horribles Tyrans!" exposa Boulanger
-Mais moi, Tzarrrr, je suis Horrrible Tyrrrran aussi! Je ferrrrai pas guerrrre sous cette bannièrrrrre! J’aurrrrai l’airrr de quoi ? Si c’est comme ça, je ferrrrai fusiller 50 000 polonais ! Ca défoule !
- Ach moi aussi, za me téfoule de tuer des polonais ! hurla Bismarck en tapant du poing sur la table. Z’est mon antistress ! Ach! Komme petite poule en mousse!!!
-Une poule en mousse??? Ils sont forts vos généticiens! Nous on a essayé de faire ça pour nos moutons à kebab et ben, ça a pas marché. Fau dire nos scientifiques ont pas vraiment découvert le fil à couper le beurre à l'eau tiède! reprit interloqué le Sultan
-Ach nein! Pas une Poule qui fait cot!cot!. Eine Poule! On choue avec au fussball!
-Si, ouna boulla! Ma yé pas d'idée, mais par contre, yé faim. Ca vous dit du rizotto?"demanda Crispi
Une bien belle proposition italienne
La motion de Crispi
souleva l'enthousiasme général des convives qui réclamèrent à manger, à boire (et des femmes). Ils se levèrent tous pour se rendre à la cuisine quand la voix de Numéro Un tonna:
"On est pas là pour ça!!! Sultan Abdül-Hamid, vous avez une idée?
-Sidi Abdül croit que le mieux serait de l’appeler Fédération Internationale des Souverains et Tyrans contre le Fou Urlant, le Célestissime et sa Kommandatur Inutile, Nuisible et Gênante!
-Waaaah! s'étonna Numéro Un, ça c'est du titre qui claque. Bravo, en voilà un qui a des neurones! Félicitations Abdul! Donc ça fait un acronyme F.I.S.T.F.U.C.... Ah bravo!!! Tu trouves ça drôle ?
-Hi hi hi, :rofl: ricana le Sultan, faut bien rigoler, c'est comme Sidi il dit!
-Bon les autres? Vous avez une idée? Un truc qui claque? »
A ce moment, la porte s’ouvrit et deux coups de feu retentirent. Les dignitaires tournèrent affolés vers l’entrée de la pièce. L’inspecteur Ducond était de retour :
« Ah ! Ah ! Je vous tiens messieurs ! Qui a pris la tirelire ? Je sais que c’est l’un de vous !
- Qui sont ces guignols ?, s’énerva Numéro Un
- Ducon et Duc…
- Dehors les comiques !!! Vous voyez pas que c’est sérieux là, que l’on complote contre le tyran ? »
-C'est un abus de pouvoir!
-Je dirais même plus c'est un appui de bavoir!
Les deux policiers furent extraits manu militari de la pièce.
Les dirigeants se regardaient, l’air ahuri, sans savoir quoi proposer comme nom d’association.
- Eureka ! Un truc qui claque, ouais, je l’ai, déclara Salisbury. Le Spectre! Comme dans les James Bond! Déjà que vous êtes Numéro Un, on a l'organisation! On achète un chat, on vous le file et hop !
-C'est déjà pris, je me demande si... bon faudrait voir à faire autre chose, j'ai pas envie de payer des droits d'auteur!
-On a qu'à faire le S.C.E.P.T.R.E., expliqua le président Grover Cleveland : "Sus au Célestissime, Empereur de Pacotille, Tyran Ridicule et Ennuyeux!"
-Ah oui, bravo! ça claque ça! Bon qui est contre?"
Numéro Un organisa le vote, une seule main s'opposa au nouveau nom de l'organisation, c'était le vieux Crispi:
"Qu'y a t-il? Tu as trouvé mieux, numéro sept?
-No, no, c'est que yé voudrais bien mangé. Ma qué una pasta, alla bologhnese, c'est bene ça...
-Mais t'as fini de penser qu'à la bouffe, rital de mes deux! hurla Numéro Un. On s'en fout! On mangera quand on aura défini qui sera le chef de cette organisation. Perso, c'est pas que je veuille pas, mais j'ai souvent des trucs à faire, un peu partout dans le monde et je peux pas être là en permanence. Bon qui se propose?"
Les huits dirigeants levèrent la main et crièrent
"MOI!"
"Hum... bon alors on va voter, ce sera plus simple. Vous votez pour qui vous voulez"
Les huits dirigeants levèrent la main et crièrent
"JE VOTE POUR MOI!"
"Vous le faites exprès? Bon on va faire ça en bonne démocratie. Chacun va faire campagne et présenter son programme. A toi numéro quatre
-Moi Tsarrr! Moi pas vouloirrrr démocrrratie! Moi prrréférrrer encorre alliance avec Ibarrrrategui! Moi refuser prrrrrocédure injuste! Je veux grrrrosse tyrrranie !
- Ja ! Che suis d’accord afec le Ruskof, hurla Bismarck
- Je prifire la tyrannie aussi, reprit le sultan. Comme on le dit dans mon pays, si c’est tyrannie, j’en prends aussi ! En fait on a repris ça à une boîte qui fait des flageolets en boîte et...
-Ah les boulets! s'irrita Numéro Un... Bon je vais tirer au sort. Pique, nique douille, c'est toi l'an-doui..., euh… »
Numéro Un laissa quelques secondes se passer et reprit :
« Amstramgram, c'est mieux finalement. Am stram Gram, pic et pic et colégram! Et meeeeeerde ! ça tombe sur Crispi… bon, c'est donc le rital qu'est le chef...
-Ma yé le savais, c'é moi lé chef maintenant! Ah bah yé sais ce qué yé vais faire! Bon allez, on va en cuisine et on se fait une bonne pasta!"
Tous les dirigeants acceptèrent avec enthousiasme (
« Gloire au Numéro Sept ») et suivirent le nouveau chef du S.C.E.P.T.R.E., l'italien Crispi vers les cuisines. Numéro Un les entendait rire et picoler comme des ânes.
"On est pas sorti de l'auberge avec des branques pareils!" pensa-t-il, désarçonné.
Quelques heures plus tard, les huits chefs d'Etat avaient vidés la cuisine et la cave, vomi un peu partout. François-Joseph et Bismarck sniffaient une substance blanche inconnue (ils prétendaient que c'était de la coke, mais c'était de l'aspartam...). Crispi se plaignait qu'il n'y ait pas assez de femmes et proposait à Alexandre III de jouer ce rôle. Le Tsarrrr, vexé, s'en allait finir sa vodka avec le Sultan qui essayait péniblement de tenir debout. Le général Boulanger était au téléphone, en train d'essayer de recoller les morceaux avec sa maîtresse qui menaçait de le quitter. Grover Cleveland, plein de distinction, vomissait dans les tiroirs des buffets alors que le marquis de Salisbury, fidèle à la haute tenue des mâles britanniques dans les situations difficiles, urinait dans une bouteille qu'il offrait à l'ambassadeur Foulque Von Nerra.
Le S.C.E.P.T.R.E était vraiment un rival à la hauteur du Célestissime!
Numéro Un entendit, bien après que la fête fut achevée et les participants soient partis cuver leur vin, deux hommes parler:
"Je te dis que la tirelire est par là, elle ressemble à un de ces trucs du Moyen-âge, les machins tout en métal! Comment qu'on appelle ça déjà?
-C'est pas faux! Et je dirais même plus, pas taux du fout!
-Mais ça veut rien dire ça!
-C'est pas faux! C'est un ami chevalier qui m'a conseillé de dire ça quand je savais pas"
C'est le moment que choisit Ducond pour trébucher...
Les deux inspecteurs firent tomber les armures du château comme des dominos. Il paraît qu'ils croupissent encore aujourd'hui dans une oubliette où un François-Joseph ayant
une gueule de bois atroce les envoya pour les punir d'avoir fait tant de bruit...
Pendant ce temps-là, de l’autre côté de l’atlantique.
Le Célestissime regardait avec attention les résultats des votes de la War Ac’.
Les deux généraux étaient à égalité… cela ne plaisait pas beaucoup à l’empereur qui aurait souhaité en garder un pour récurer les chiottes de campagne. Finalement, le Célestissime truqua les votes. (
"oh, hé, le narrateur, t'arrêtes de me faire passer pour un tricheur, oui? Je corrige une imperfection de la démocratie. Même les américains font ça de temps à autre!")
Le général Jerry se trouva donc dégradé et affecté au vidage des cuves de m****.
Quant à Polak, il fut attaché au sommet de la Cathédrale Notre-Dame des Bikers et un aigle vint lui manger tous les jours le foie, comme Prométhée ! Bon, faut dire que le foie d’un Polak, ça repousse moyen, alors il mourut au bout de deux jours. Depuis son corps en décomposition trône au sommet de la ville. Le Célestissime réunit son Grand Conseil pour définir qui il allait attaquer ce coup-ci.
L’abbé Coelio, nouveau venu, proposait de reprendre Jérusalem et de dézinguer des infidèles. Le Célestissime trouvait le plan très intéressant mais préféra revenir à son idée première :
« Les gars, on a pas ramoné l’Argentine depuis un moment ! Avec un bon blitzkrieg, on écrase leur pauvres armées et on ramène Maradona et Fangio à Ibarrateguipolis pour un grand combat de boxe !
- Mais, ils ne sont pas boxeurs ? s’étonna Moe Clair
- Justement, raison de plus, un sniffeur ventripotent contre un pilote de F1, ça va donner. Et puis faut remonter l’audience, n’est-ce pas Giannis Hildoceras ?
- Euh… oui… enfin, on pourrait aussi programmer des pornos en prime time, ce serait aussi efficace ! (pis moi ça fait longtemps que j'en ai pas vu... ) »
La proposition d’Hildoceras fut refusée par le Célestissime (
"si nos soldats commencent à se palucher, on va pas aller bien loin, z’ont qu’à faire comme tout le monde et violer en pagne les compagnes de leurs ennemis pendant les campagnes" (superbe allitération en pagne ! Quel poète !)).
La campagne dura toute l’année et vit
l’écrasante défaite des Argentins et des Chiliens (ouah, comme c’est étonnant) face au Célestissime.
« C’est pas que je me lasse de gagner, mais là on s’est quand même un peu emmerdés les enfants. Y a plus de défi. C'était mieux aaaaavant! » rappela l’Empereur. Il ne résista cependant pas à la tentation d’annoncer sur les ondes un comte-rendu fidèle de ses opérations :
« Chers Cons ! Chers Patriotes ! Chers Cons Patriotes ! L’Empire Célestissime était menacé mortellement par ses ennemis du sud. Innombrables, les hordes argentines et les chiliennes se tenaient tapies à nos frontières, prêtes à lancer une immense offensive contre nos positions ! Déjà une Ve colonne, dirigée par le Général Polak, se tenait prête à renverser votre bien-aimé souverain ! Son exécution sur votre pression amicale ne fut que justice! Cela montre encore une fois que j'ai raison de vous faire confiance et de vous consulter aussi souvent. La clairvoyance de la masse s'élève au fur et à mesure que je l'éduque! De la Thaïlande à Porto Rico, du Maroc au Guatemala, des millions de volontaires libres, et génialement encadrés par moi-même, ont décidé de mener une guerre préventive contre nos ennemis. Que nul ne s’y trompe ! Notre victoire contre l’Argentine n’est que la première étape de la seconde phase du troisième plan de la quatrième vague du cinquième palier d’invasion ! Oui, certains d’entre vous, tout à leur enthousiasme, regrettent que notre campagne traîne en longueur ! D’autres exigent la reddition des grands méchants européens pour 1900 ! Nous l’obtiendrons ! Nous ferons rendre gorge à ces pourceaux purulents ! Déjà Bibisse la chochotte se cache dans Berlin ! Le nouveau dictateur français, Boulanger, croit nous faire peur alors qu’il est juste capable de repeindre des casemates et de vendre son pain pourri ! Nous allons attaquer les petites puissances européennes, nous y installer et réduire à néant chaque grand, l’un après l’autre… France ! Allemagne ! Autriche ! Russie ! Etats-Unis ! Dissimulez vous ! Car la colère du Célestissime est telle l’éclair du divin Zeus : elle vous foudroiera telle… Crcccrcrcrc
Le discours s’interrompit brutalement, laissant la voix de Numéro Un parler :
« Le chien a vomi dans les bégonias ! Je répète, le chien a vomi dans les bégonias. Gldzcrcrcrgldz… L’Albert a des hémorroïdes ! Je répète, l’Albert a des hémorroïdes ! Acheter des cachous ! Je répète, acheter des cach… merde, ça c’est ma liste de course ! Ahem… Ici Londres ! Les citoyens libres parlent aux citoyens libres ! Résistez mes frères ! Le Tyran tombera bientôt ! Rebellez-vous et nous viendrons nous mêmes vous exploit… vous libérer. Je suis le représentant des grands pays de ce monde ! Ibarrategui, ta chambre à Sainte-Hélène est prête ! »
Cet acte de terrorisme avait bouleversé l’Empereur qui réunit son Conseil immédiatement. Il y avait là l’Abbé Coelio, le Juge Moe Clair, l’Inspecteur Missi, le présentateur Giannis Hildoceras (
« Notre Goebbels », comme l’avait présenté le Célestissime à Foulque Von Nerra) ainsi que le nouveau chef des forces armées, le général Tanguy du Chastel.
« Mais à quoi ça sert que je gaspille cette fortune en émissions de télé, de radio, en films vantant le Célestissime si c’est pour que des petits terroristes sans le sou me ridiculisent ? C’est une honte messieurs, je vous préviens je ne tolérerai pas cela longtemps !
- Nous avons notre réplique toute prête, Majesté, s’empressa Hildoceras, vous allez être le héros d’une nouvelle série de films ! Nous les avons déjà en partie tournés. Je peux vous dire que ça va augmenter votre cote de popularité. C'est de l'aventure, du sang, de la passion, tout pour faire de vous une idole! Regardez. »
Les conseillers se tournèrent vers l’écran TV et regardèrent la bande-annonce avec le Célestissime.
http://www.grapheine.com/bombaytv/play.php?id=592857
Un long silence suivit la diffusion du film…
"Je comprends pas! On a sous-traité en Inde... Je comprends pas! Ils m'avaient assurés de leur sérieux pourtant 
"
Puis le Célestissime prit
doucement la parole :
« Y a des jours où je suis fatigué. Mais fatigué… Vous vous foutez de la gueule !!! En quoi ça va faire quelque chose pour ma gloire ce machin? Me faire passer pour une vache qui boit de la cervelle humaine ! Y a des têtes qui vont voler Hildoceras ! La tienne notamment si tu ne m’expliques pas ce qu’est cette sombre daube ! Je commence à en avoir soupé de vos conneries ! SI on y arrive pas, ce sera de vot’faute bande de saboteurs ! »
- Euh… je ne comprend pas, à l’origine, ça devait pas être ce film… Non mais je vous jure, c’est pas la peine de… non… laissez-moi, je vous en supplie, non !!! Pas les … AAHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH ! »
Le Célestissime venait d’arracher un œil de son conseiller ! Il le croqua, demanda du sel, puis le finit en se léchant les babines.
« Non mais mon petit Giannis, ça vous apprendra à mieux regarder ce que vous me fournissez. Ce n’est pas méchant, hein ? C’est juste pour que vous compreniez qu’on peut pas me faire passer pour un cannibale devant la population. Ce serait injuste… Ton œil était très goutû par contre ! »
Objectif n°21 : Bon baisers d'Athènes!
