J'ai lu le Cavalier Suédois il y a deux mois. Effectivement, c'est un bon roman. Ce n'est pas particulièrement historique - Charles XII et la Poltava ne constituent qu'un arrière plan lointain, très lointain, à l'histoire d'un voleur particulièrement charismatique (j'ai adoré ce personnage), à son ascension - aux moyens douteux - et sa fin. La particularité de la lecture Leo Perutz, c'est que cela s'enchevêtre avec un questionnement (léger) à propos de l'identité. En fait, Perutz, un peu comme Selma Lägerlof, est très difficile à décrire à ceux qui ne l'ont pas lu. Non que l'histoire soit particulièrement recherchée, le style élaboré ou le thème très original. Mais la lecture est très agréable, menée à la perfection, sans temps morts, avec, j'ai trouvé, une tonalité très XVIIIe dans les péripéties du récit (ce que j'appelle le syndrome "le monde est petit" - ou comment deux personnages se retrouvent réunis par hasard plusieurs fois au fil du livre). Le style, les aventures, les personnages constituent un tout cohérent et fluide.
En tout cas, c'est un livre très plaisant à lire et qui laisse la même sensation que la lecture des romans de Selma Lägerlof - un sourire de contentement permanent et un plaisir renouvelé à chaque page... Attention, il ne s'agit pas de l'Oeuvre du siècle, mais juste de l'assurance de passer un bon moment avec un des plus habiles conteurs de la littérature allemande.
Son seul défaut, c'est que c'est trop court.