CHAPITRE 8: l'Âme d'Amsterdam
Rideau Hall, matinée du samedi 2 mars 1940.
"- Le rapport est sorti Sir, le déficit en officier de l'armée et principalement de notre Corps Expéditionnaire est d'une moyenne de 23%, atteignant 35% pour 2 régiments. Nous l'avons bien trop négligé au profit du recrutement ces derniers mois Sir.
-Hmm, le temps de compléter tout cela avec des officiers bien formés sera bien trop long, avez vous une idée pour palier à cela ?
répondit le gouverneur, l'air inquiet par une nouvelle qu'il ne pensait pas recevoir.
- Nous pourrions prendre certains soldats qui sortent du lot parmi les régiments qui pallient le plus à ce manque et les former, même quelques jours ou semaines devraient faire l'affaire en attendant.
- Bien, bien,
dit-il, bien que son visage trahisse son réel ressenti. J'espère que cela suffira et n'en fera aucun commentaire mentionné au Royaume-Uni, les négociations sur ce sujet seront bientôt annoncées. La marine est-elle affectée? Le
Trois-Rivière ne l'est pas mais qu'en est-il pour les 4 autres destroyers ?
- Et bien la marine n'a pas vraiment de manque, si ce n'est en navire Sir. Le
Trois-Rivière a d'ailleurs rejoint la patrouille il y a de ça trois jours, ils sont au large des cotes norvégiennes à l'heure qu'il est."
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Mer du Nord, 45 mile à l'ouest du port norvégien de Stavanger, lundi 4 mars 1940, à l'aube.
Alors en patrouille en Mer du Nord, les 5 destroyers, le
Trois-Rivière en tête suivi du navire amiral le
HMCS Vancouver, la flotte reçoit un télégramme.
Après avoir reçu le télégramme, la colonne canadienne se met directement en position. Au vue de la manœuvrabilité des navires et de la faible densité anti-aérienne qu'ils peuvent opposer au raid aérien les navires prennent leur distance et accélèrent. Environ 15 minutes après le télégramme, un premier avion est repéré au sud de la formation, sans doute un patrouilleur, il ne peut pas être abattu. 30 minutes après le télégramme, la première et seule vague de la Luftwaffe à arriver, composée d'une trentaine d'aéronefs (plusieurs He 59 escortés par des chasseurs) qui se divise en 3 groupe d'une dizaine d'appareils chacun se dirigeant vers 3 navires distincts.
Malgré la présence d'avions bombardiers-torpilleurs, les assauts allemands échouent à atteindre les destroyers. Chutant en piqué de manière désordonnée, les navires canadiens n'ont aucun mal à éviter les charges adverses de même pour les quelques torpilles. Comprenant leur impossibilité à atteindre les navires, les chasseurs allemands s'en retournent au canon atteignant légèrement le HMCS
Trois-Rivière à l'arrière en provoquant par chance (pour les allemands) un incendie toutefois vite maîtrisé par l'équipage avant de se retirer, échouant dans leur tentative de raid aérien, un seul avion ayant pu être abattu.
La flotte canadienne, du fait des dégats sur le tout nouveau destroyer se repli toutefois sur Scapa Flow afin, aussi, de se prémunir de futurs raids aériens près de la Norvège.
Contrairement aux prévisions des autorités norvégiennes, le raid sur Oslo fut le seul de la semaine et l'armée massivement stationné dans la capitale au dépend du reste ne fut pas attaqué et aucune tentative de débarquement n'eu lieu, au grand soulagement de la population, protégée par les 2 escadrilles de la
Luftforsvaret (Royal Norvegian Air Force) et les 38 000 hommes que composent l'armée nationale . Par ailleurs la marine norvégienne (2 croiseurs lourds et 2 destroyers) ne fut pas non plus attaquée, naviguant plus au nord.
"Je dois bien avouer que voir Oslo partiellement protégé par l'armée de l'air norvégienne eu l'effet d'un déclic dans l'état major cette semaine. Bien qu'ils soient nos alliés, la RAF et l'aéronautique française privilégieront la défense de leur propres armées avant de protéger les notre, enfin c'est ce que se dit ici. Laissant ainsi notre armée à la merci des Allemands le cas échéant ce qui ne plait guerre au gouverneur et à plusieurs généraux. Ainsi en plus de l'accord sur la dette avec les britanniques nous leur avons aussi commandés l'équivalent d'une escadrille d'Hurricane MkI. Si on ne parle pas encore de
Royal Canadian Air Force j'avoue que cela me plait. Cependant ils ne seront pas prêt avant un long moment..."
William Tremblay, mercredi 3 avril 1940, près de Dunkerque.
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Hawker Hurricane mark 1
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"Un autre mois qui passe et toujours le même calme dans cette campagne française à laquelle je m'acclimate bien. On reçoit, de temps en temps, des nouvelles de la mer du Nord, mer que l'on voit assez régulièrement ici, à Dunkerque. Les 3 destroyers allemands coulés le 16 mars ont semble-t-il envoyé par le fond un possible débarquement en Norvège, les allemands n'osant plus sortir de leur port, sauf sous l'eau ses lâches !
Je commencerais presque à croire que je ne suis plus un soldat, tant nos activités s'en éloignent parfois et les nouveaux officiers qui arrivent au régiment sont tout aussi surpris que nous le premier jour, par l'inactivité toute relative à laquelle on fait face. Le mois d'avril s'entame et certains se mettent même à parier sur les changements du mois, la plupart des parient sur des débarquement en Norvège, de mon coté je sens que c'est nous qui allons bouger."
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13 Avril 1940.
Tôt dans la matinée, un grand nombre de divisions allemandes se retirent de la ligne Maginot, repérés par les patrouilles aériennes, ce mouvement inquiète grandement les états majors.
A midi, sans déclaration de guerre, l'armée allemande franchie les frontières luxembourgeoises qui le relate à la radio, ne pouvant rien faire et étant dénué d'armée (le pays ne compte en effet en 1940 que d'un corps de volontaires et de gendarmes), le pays chute dans l'après midi mais ne capitule pas, la duchesse ayant pu s'enfuir par la frontière belge avec l'ensemble du gouvernement vers Londres.
Allemands traversant la frontière luxembourgeoise
Aucune réaction des forces armées françaises ne fut suite à cette invasion, ne préférant ainsi pas quitter leur positions fortifiées de la Ligne Maginot. Toutefois dès le lendemain une autre nouvelle bouleverse les plans d'états majors.
A 19h00, déclare la guerre aux Pays-Bas, pourtant neutre eux aussi comme le Luxembourg. L'Armée hollandaise (7 divisions d'infanterie et 2 brigades de garnisons soit 68 000 hommes) d'ores et déjà en état d'alerte depuis la veille n'est pas totalement surprise , 3 de garnisons, 2 panzers et une motorisée de la Wehrmacht, soit environ 110 000 hommes. Dès le départ de l'invasion, la Luftwaffe bombarde les positions sur Groningen et Maastricht (tout en dessous de Maastricht avec un survol rapide de l'avion français)
NB: La carte est à la fin du récit.
Canon mobile anti-aérien.
Trop mobilisée dans le sud du pays au détriment du nord, les Néerlandais sont dépassés à Groningen qui tombe le 18 dans la nuit tandis que Maastricht est encerclée le lendemain en fin d'après-midi. Face à la peur d'une chute rapide des Pays-Bas, les différentes marines alliées arrivent rapidement en soutien du pays, limitant l'accès aux cotes des allemands, la Luftwaffe étant alors incapable de s'approcher suffisamment des navires stationnés au large de la frise voir aux portes d'Amsterdam.
Le 20 au matin on compte pas moins de 2 portes avions (le
Béarn et le
HMS Eagle) 6 cuirassés, une vingtaine de croiseurs lourds et légers et une trentaine de destroyers protégeant directement les Pays-Bas. La
Royal Canadian Navy est pour sa part redéployer plus au large du pays pour se prévenir de la présence de U-boot, 2 d'entres ayant été coulés le 19. Le tout avec une forte présence de la RAF.
Un amiral néerlandais disant ainsi à la vue de cette flotte alliée "
Notre pays compte pas mal d'îles, j'en vois ici plusieurs dizaines de nouvelles".
Profitant de ce fort déploiement obligeant en partie les allemands à se redéployer, les néerlandais font une contre-offensive le 21 au matin depuis Nimègue pour prendre Clèves, sur la frontière et peu défendue, faisant ainsi de cette ville le premier territoire allemand à tomber sous contrôle allié, même momentanément depuis le début de la guerre.
Toutefois cette nouvelle n'enlèves en rien au recul néerlandais. Maastricht se rend dans la même après-midi tandis que l'armée allemande reçoit des renforts : 1 divisions d'infanterie, 4 motorisés et 1 panzer division soit plus de 45 000 hommes supplémentaires.
La chute de Maastricht suivi le 23 par celle de Eindhoven dans le sud du pays achevant ainsi la partie sud du front. La route de Rotterdam, Middelburg ou encore La Haye étant ainsi ouverte sans redéploiement rapide ou renforts, Clèves étant reprise le même jour. Si la partie sud est ainsi au bord de la rupture totale, les 2 divisions du nord reprennent Groningen le 27 avril mais l'abandonnent dès le lendemain à l'approche de la 3e Panzer Division.
Si la défense néerlandaise est bien plus forte que prévue, avec un important soutien au bombardement et aérien allié, elle faiblit tout de même. Des 68 000 hommes au premier jour, les néerlandais ne peuvent plus en opposer que 55 000, 9 000 ayant notamment été fait prisonnier à Maastricht la où l'armée allemande est passée de 110 000 a 160 000 hommes avec un effort accru de la Luftwaffe pour prendre le contrôle du ciel au prix de pertes élevées, 3 500 morts et blessés et un grand nombre d'appareils.
Face à l'avancée allemande (35 kilomètres d'Amsterdam au matin du 28 avril), la famille royale néerlandaise est évacuée vers Londres par le
HMS Codrington.
Cette opération coïncident avec l'arrivée de renforts français à la grande surprise des britanniques, canadiens et néerlandais. En effet, à 16h00, alors qu'Amsterdam se prépare à son siège, 40 000 français, des 4 divisions d'Infanterie de Marine sont débarqués dans la capitale alors défendu faiblement par 9 000 hommes.
Français embarquant des ports normands le 26 avril. Ponctionné sur la frontière allemande, les divisions furent transporté en secret vers les Pays-Bas.
"L'annonce de renforts français aux Pays-Bas fut une énorme surprise et un réel soulagement mais provoqua aussi une envie irrésistible au sein de l'état major du Corps Expéditionnaire de venir défendre les Néerlandais.
Cela ne fait aucun doute, nos hommes veulent aussi y aller, il y a un certain enthousiasme qui règne et cela me surprend. Cela fait des mois qu'ils sont là à attendre et maintenant que le front approche et qu'ils y seront peut être envoyés, nos hommes en ont toujours envie. Pourtant les nouvelles de l'armée néerlandaises sont sans équivoque, leur pertes sont élevées et leur situation désastreuse même si l'avance allemande sur Amsterdam et Rotterdam est stoppée mais l'arrivée des français donne de l'espoir. Je ne peux les blâmer d'espérer, j'espère tout autant pour eux, certains d'entre eux partiront, si c'est décidé, pour la capitale néerlandaise demain, ils iront rejoindre les français, les néerlandais et les aviateurs polonais et britanniques qui forment actuellement l'âme d'Amsterdam."
Sir Alexander Wudson, officier de communication au sein du CEC
Le 1er mai, les 1st "
Canada" et 2nd "
Ontario" sont envoyés en rade de Dunkerque ainsi que les navires de transports stationnés à Dieppe. La 5st "Alberta" stationnée à Maubeuge est de son coté renvoyée au nord vers Hazebrouck, ancien camp de base de la 2nd. A 21h00, 20 000 canadiens embarquent en direction d'Amsterdam.
"Mère, Père,
Ce soir nous partons pour les Pays-Bas où une nouvelle bataille se joue mais toujours dans le même but. Je suis enthousiaste à l'idée de changer de lieu. Je ne préfère pas penser à ce qu'il peut arriver là-bas, mais protéger par nos alliés, nos hommes et nos armes il ne pourra rien m'arriver. Vous n'aurez probablement pas de carte de ma part dans le mois à venir, je vous en enverrai donc une début juin, ne soyez pas inquiet. Je ne peux trop parler, le temps me presse.
Je vous aime, William."
Panzers allemands aux Pays-Bas.
Le 3 mai, les canadiens sont débarqués dans la capitale en milieu d'après-midi tandis que les forces françaises reprennent Amersfoort (à 37 km d'Amsterdam), proche de la ville de toutes les attentions, et cela sans grandes difficultés.
Le déploiement canadien est donc le suivant: le "1er"
Canada est envoyé au nord du port de Den Helder, le 2e "
Ontario " reste dans la capitale
Montréal ou la 5e
Alberta , spécialisée dans l'anti-char pour faire face à divisions.
La Ist arrive à Den Helder dès le 5 tandis que la route d'Amsterdam est elle protégée par la 3. Division néerlandaise revenant de Groningen. Les troupes canadiennes s'entèrent et se renforcent, mais déjà l'approche d'une Panzer Division leur est signalée.
(Normalement les marines alliées pourraient empêcher cette approche se faisant par le biais d'un long pont, cependant cela n'est pas pris en compte dans HOI3).
Le 7 mai, à 4h00 du matin, un premier obus explose à quelques dizaines de mètres des positions canadiennes, l'artillerie allemande ouvre le feu, le premier combat de l'armée canadienne commence.
Bataille des Pays-Bas (14 avril - 22 avril 1940)
Bataille des Pays-Bas (22 avril au 7 mai 1940)
Au 7 mai 1940, après 3 semaines de batailles, les pertes sont les suivantes:
- Pays Bas :
- Forces Terrestres:
- 15 000 prisonniers
- 3 000 morts et blessés
- Forces Aériennes:
- la majorité des aéronefs
- France :
- Forces Terrestres:
- 400 morts et blessés dans la reprise d'Amersfoort
- Forces Aériennes:
- 100 aéronefs
- Royaume-Uni:
- Forces Aériennes:
- 200 aéronefs
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- Allemagne:
- Forces Terrestres:
- 4 200 morts et blessés
- 33 chars
- Forces Aériennes:
- 320 aéronefs
- Forces Maritimes:
- 2 U-Boats
Si la bataille semble mal engagée pour les Alliées, les forces allemandes ont toutefois été ralentie dans leur progression. Cependant l'arrivée des panzers allemands menace fortement les positions canadiennes et françaises en l'absence de régiment anti-char spécialisé.
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Il est a noté dans le même temps que suite à une percée des chars soviétiques au nord de Léningrad et à la perte de Petsamo, port finlandais dans la Mer de Barents, les finlandais signent la paix avec l'URSS le 5 mai, dans l'indifférence alliées la plus totale du fait de l'agitation aux Pays-Bas.