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Carthago said:De toute façon, le Célestissime a toujours raison.o
Sauf quand il a tort...
Le Célestissime est la raison incarnée sur terre.Henri d'Anjou said:
o
Avec l'Empereur il n'y a que 2 règles:
Règle numéros 1 : Le Célestissime a toujours raison.
Régle numéros 2 : Si le Célestissime à tort s'en référer immédiatement à la règle numéros 1.
Règle numéros 1 : Le Célestissime a toujours raison.
Régle numéros 2 : Si le Célestissime à tort s'en référer immédiatement à la règle numéros 1.
Démiurge Déicid said:C'est qu'il a ses raisons
Car Iba le Grand est seul Maître de Ses Pensées Ibaesques ... :rofl:
Je n'ai qu'une chose à dire sur cette suite d'interventions extérieures à l'AAR d'Iba :
DiodonFR said:Je n'ai qu'une chose à dire sur cette suite d'interventions extérieures à l'AAR d'Iba :
T'en veux un sur la chetron ? :rofl:
Objectif n°19 : Bienvenue à la War Ac'
A l'hiver 1884, le Célestissime s'ennuyait ferme. Il organisa donc un grand défilé militaire dans les rues d'Ibarrateguipolis. La ville resplendissait de mille feux pour cet évènement sans précédent. Des régiments de tout l'Empire avaient fait le déplacement, rivalisant d'excellence pour avoir le droit et le privilège de se montrer à l'Empereur Célestissime. Auréolé de ses dernières campagnes, il avait généreusement octroyé à ses armées une année de repos en 1883 et se préparait à repartir à l'assaut de son vieil ennemi mexicain. Pour le Célestissime, cette revue d'effectif devait être le premier acte de la guerre qui le ménerait une nouvelle fois à Mexico, mais également à San Francisco, la Californie s'étant allié au régime tyran d'Emiliano Zavatta, le dictateur mexicain.
Ce sombre dictateur était le fils du célèbre clown Achille Zavatta et avait profité de la confusion d'une soirée de cirque pour assassiner le président mexicain dans le célèbre tour "Devinez pourquoi je ne m'appelle pas Guillaume Tell!". Il avait immédiatement pris le pouvoir, profitant de son étrange ressemblance patronymique avec le futur révolutionnaire mexicain, Emiliano ZaPata.
Le tyran mexicain Emiliano Zavatta
Le Célestissime, s'il appréciait cette manière vigoureuse de prendre le pouvoir, n'en était pas moins déterminé à détruire l'Etat Mexicain une bonne fois pour toutes. Revenons au défilé militaire d'Ibarrateguipolis. L'Empereur attendait de ses troupes la démonstration quasi prussienne de leur militarisme, un défilé si rigoureux que même Bibisse de Berlin en eut pleuré de bonheur en le contemplant. C'est bien pour cela qu'on invita l'ambassadeur allemand, le comte Foulque Von Nerra, pour admirer cette affirmation de la puissance centre-américaine.
Le comte Von Nerra était un atroce militariste, junker depuis sa naissance, qui était l'éminence noire de Bibisse l'ahuri. Il tirait les ficelles de la diplomatie allemande de son palais brandebourgeois et ne se repaîssait que de la mort et de la guerre (et encore plus si des enfants ou des animaux étaient torturés, ce qui lui faisait un point commun avec le Célestissime). Sa ressemblance avec Frédéric II, dit le vieux Fritz, était frappante. Sauf qu'il était bien plus vieux que le roi de Prusse. On disait qu'il était né à l'époque de la guerre de 30 ans et qu'il avait contribué à la mort de Gustave-Adolphe, dit Gugusse Dolfi (à ne pas confondre avec un autre gugusse appelé Dolfi, un fils de douanier autrichien qui a réussi dans l'aquarelle...).
Bref pour épater le comte Fouque Von Nerra, il allait falloir un défilé cadencé de pas de l'oie réglé à la perfection.
Sauf que le Célestissime avait oublié que la majeure partie de ses régiments étaient composés de soldats issus des peuples conquis...
Des belges, des grecs, des thaïs, des mexicains, des dixies, des brésiliens, des péruviens, des colombiens... Bref même bien entraînés, leur défilé ne respirait pas le professionnalisme. Laissons Giannis Hildoceras, la star de la radio télévision Célestissime commenter pour nous ce... "défilé":
"Bienvenue à tous et à toutes pour ce qui constitue L'EVENEMENT de l'année à Ibarrateguipolis. Notre bien-aimé Empereur Célestissime a organisé le plus grand défilé militaire de l'histoire et a invité les plus hauts dignitaires de l'Empire à suivre cette démonstration de puissance. Nous voyons là le célèbre général Polak, ainsi que ses confrères les généraux Jerry, qui s'est distingué récemment au Brésil, et Dominovitch, alias "Mister Patate", puisqu'il est responsable de la corvée de ce féculent dans l'armée du Célestissime. Nous voyons aussi l'Inspecteur Missi, chef de la police impériale, dit le Beria du pauvre, ainsi que le juge Moe Clair, procureur suprême de l'Empire.
Le général Polak, l'Inspecteur Missi et le Général Dominovitch saluent la foule
Ah ça y est ça commence, et voilà... et bien... c'est le peloton brésilien qui a pris la tête, casaque verte et jaune, et qui, oh là là, ils dansent avec leurs armes une samba endiablée. Certains retirent même leur uniforme. On voit des paillettes, des femmes, bref, c'est la samba que connaissent bien nos amis de Rio de Janeiro dont le festival rythme nos nuits et nos jours chaque année. Voilà les grecs qui suivent. Ah! C'est plus original, les voilà qui dansent un sirtaki endiablé. On voit quelques grecs se précipiter vers l'avant et entraîner l'arrière garde brésilienne dans une farandole. Certains s'embrassent à pleine bouche. C'est l'amitié des peuples qui est en marche. Les régiments grec et brésilien se mélangent maintenant avec un plaisir non dissimulé, dans des positions ma foi... fort originales. Je crois là reconnaître la double brouette tchécoslovaque! A moins que ce ne soit le sandwich à la feta?
En tout cas, c'est une bien belle ambiance que mettent ces régiments.
Voilà les belges qui s'avancent, des bocks de bière à la main. Il semblerait qu'il esssaient de marcher droit en buvant une gorgée à chaque pas. Pour l'instant ça fonctionne pas trop mal.
Mais!
Oh là là! Voilà qu'un belge bute sur deux grecs étendus par terre. C'est tout le bel ordonnancement belge qui s'effondre comme des dominos. Je regarde dans la tribune officielle. L'ambassadeur prussien Von Nerra semble de très bonne humeur alors que le Célestissime fait un effort visible pour cacher sa joie...
Mais ce sont les dixies qui suivent les belges. On reconnaît bien là ces fainéants, ils défilent sur un immense char tiré par des noirs, c'est là tout le sympathique folklore des régions reculées de l'Empire. Le char dixie est décoré aux couleurs de l'Etat Sudiste. Un bel hommage qui doit émouvoir le Président Cloric qui nous regarde sûrement de sa prison. Alors que suivent les colombiens. Tiens, il semble que leur général ait trouvé le moyen pour les faire marcher droit, je vois qu'ils suivent attentivement la ligne blanche. Alors que les belges font demi tour et décident d'offrir de la bière aux esclaves dixies. Aïe il semble que ça doive dégénérer. Le char dixie est bloqué en pleine avenue. Les colombiens semblent désorientés de ne plus voir les lignes blanches et les Greco-brésiliens viennent faire démontrer leur amitié juste devant l'estrade impériale.
Ah je vois l'Empereur qui se lève, il semble féliciter ses soldats. je n'arrive pas à lire sur ses lèvres pour vous traduire fidèlement ses augustes paroles..."
Un défilé ou un carnaval?
Bref, c'était Carnaval!!!
L'Empereur, ulcérissimé, hurlait à ses soldats:
"Bande de foutraques, vous vous ridiculisez, vous me ridiculisez! Je vais tous vous envoyer dans un stalag moi, avec des miradors et des barbelés! Et croyez moi c'est pas Papy Schulz qui vous gardera! Sagouins! Mon joli défilé! Ah c'est comme ça! Ah on se fout de la tête du Célestissime? Mais je crois que vous oubliez qui est le chef de cette nation bon sang de bois! Je vais vous envoyer faire la guerre moi. On verra si vous faites toujours autant les malins.
Saloperies de peuples conquis. On leur apprend la civilisation, on les massacre et après ils ne trouvent rien de mieux que de poignarder dans le dos leurs bienfaiteurs. Moi LE CELESTISSIME! L'Ultime Rempart de l'humanité contre la Barbarie. Me faire ridiculiser devant l'ambassadeur prussien. Ce tas de fiottes unijambistes vont me faire passer pour un marsouin.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!
Je les pulvériserai, je les écartèlerai, je les anéantirai les uns après les autres jusqu'à ce qu'ensenglantés ils me demandent une grâce que je n'accorderai JAMAIS!"
Sur ces belles paroles de récompense, l'Empereur quitta le défilé, ou plutôt la gay pride et rumina une vengeance contre ses généraux et ses soldats durant quelques semaines. Et puis il eut une idée en or!
Une idée qui allait faire école dans les années à venir. Un trait de génie qui illuminerait le paysage médiatique des cent cinquante prochaines années: la TELE REALITE! L'Empereur convoqua Giannis Hildoceras, le présentateur vedette d'Iba TV pour lui expliquer son plan
"Mon cher Hildoceras, l'armée ne peut continuer à agir de la sorte! Nous devons provoquer un électrochoc. J'ai bien pensé faire comme Staline et faire fusiller tous mes généraux et tous mes soldats, mais je trouvais, au final, que c'était plutôt injuste pour eux. Après tout, le Célestissime est une figure universelle de la bonté et de la bienfaisance. (si si j'insiste)Je suis peut-être un tyran, mais j'ai plutôt bon coeur. Bon OK, c'est un coeur en BETON ARME, mais quand même... Et puis, le gars Staline, ça a failli lui coûter la guerre..."
Giannis Hildoceras le regardait sans trop comprendre ces hautes nostradamusades du Célestissime qui parlait de choses qui ne risquaient pas d'advenir vu la tournure qu'il donnait à l'histoire du monde...
"Donc mon petit Hildoceras, reprit le Célestissime, je vous propose d'animer une nouvelle émission radicalement différente de toutes les autres. Nous montrerions les performances de nos généraux à la télévision et le peuple voterait, par SMS (Signaux en Morse pour Sourd), pour le général qu'il souhaiterait éliminer. De ce fait, ce n'est pas moi qui mettrait les mains dans le cambouis en fusillant ces cruches. On ferait exécuter les perdants devant des millions de téléspectateurs. En plus, on en profiterait pour mettre des écrans poubel... euh... publicitaires pour nos produits, Iba-Cola, Saniba, Mibasoft, IBaM,... Imaginez l'argent qui rentrera dans nos caisses avec une telle émission! Tout cet espace de cervau disponible... Mon entreprise Ibamol va dominer le monde! D'ailleurs Ibamol, ça fait sauce apéritif mexicain ou premier ministre à goître, on va plutôt appelé ça Ibadur"
"Quelle idée de génie Majesté, en plus Ibadur, ça fait un jeu de mot avec il bat dur! Vous avez fait exprès ou...
-Pardon?
-Non rien, Génie Ultimissimesquissimesquissime continuez je vous en prie"
(Ce qui démontre bien que Le Lay n'est qu'un misérable imitateur, le Célestissime ayant eu l'idée un siècle avant, au moins! - de toute façon toutes les idées de l'histoire ont transité dans l'esprit du Célestissime, donc...)
Giannis Hildoceras était charmé par cette confiance:
"Nous commencerons quand?
-Dès la semaine prochaine, je déclare la guerre au Mexique et à la Californie, on ravage tout et on demande au peuple quel général on doit fusiller! C'est ça la démocratie! La Vraie, la Seule! La presse est déjà au courant!"
Evidemment, pour la forme, le Célestissime avertit son ennemi Emiliano Zavatta de ses ambitions et lui déclara la guerre le 8 août 1884. Les premières semaines du conflit furent paisibles (pour les Confédérés). Les armées du tyran Zavatta, juchées sur des éléphants savants croyaient pouvoir refaire le coup d'Hannibal. Sauf qu'ils n'avaient pas de généraux de sa valeur. Mexico tomba les premiers jours et les soldats de l'empereur mangèrent les nains du cirque Zavatta. On dit d'ailleurs qu'ils trouvèrent ça fort à leur goût mais un peu petit... La War Academy, présentée par Giannis Hildoceras, battait son plein (et des records d'audience sur la seule chaîne existante, que tout le monde était invité à regarder).
Les caméras d'Iba TV avaient d'abord surpris le général belge Van Oli faire de la contrebande de guano en poudre avec des enfants mexicains. Cela scandalisa les associations familiales menées par Ségolène Impérial (appelée aussi Royal Catin...), femme du célèbre trafiquant de gouda François Plat-Pays. Ils envoyèrent suffisamment de SMS pour faire éliminer l'infortuné chef militaire.
Les semaines suivantes, alors que l'armée Confédérimpériale pénétrait plus avant sur le territoire mexicain, des caméras filmèrent dans les cuisines le Général Dominovitch en train de peler des pommmes de terre au rythme d'un fonctionnaire handicapé des PTT. Le public le qualifia rapidement de doryphore mou. Néanmoins, le Célestissime le grâcia et le chargea d'éplucher des groseilles au Palais. Une belle promotion... Enfin, la troisième élimination fut pour le Général Toub, qui voulut faire usage de la torture pour soigner les amnésies de ses camarades waracadémiciens. Cela fit plutôt rire le Célestissime, mais le public était souverain. Il fut éliminé pour avoir fait usage de torture curative...
A l'été 1885, le Célestissime en personne menait ses armées dans le désert de la Sonora. C'est là qu'eut lieu le plus grand désastre de toute l'histoire de l'Empire. Durant des semaines, le général d'en face, dit la "Femme à barbe bleue et jaune", harcela l'armée Impériale et la tint loin des points d'eau. Les premiers chiffres étaient effarants : avec 30 000 mexicains, l'ennemi parvenait à empêcher 180 000 confédérés de boire. Au bout de quelques semaines, les 180 000 soldats n'étaient plus que 20 000. La situation était critique. Le Célestissime en appela à ses deux meilleurs généraux, Jerry et Polak.
Mais ceux-ci faisaient du tourisme dans les pyramides Maztèques, ou Incayas, on n'a jamais bien su...
En fait Jerry comptait conquérir la Californie tout seul et laisser l'Empereur dans son caca. Seule sa petite gloire lamentable l'intéressait, quelles qu'en soit les conséquences pour le Célestissime. Polak, lui, fouilla tout le Mexique, mais oublia, fort opportunément de pénétrer dans la Sonora... Le Célestissime, qui voyait ses armées mourir, commençait à s'inquiéter : et s'il était fait prisonnier??? Qu'on faisait de lui une attraction de cirque? Qu'on lui faisait sauter dans des cerceaux en flamme ou embrasser la femme à barbe juchée sur des nains? (oui le cirque Zavatta, c'est du haut niveau quand même). Ibarrategui parvint néanmoins à faire venir 100 000 hommes de plus, mais ils moururent eux aussi sans que les Mexicains ne relâchent leur étreinte.
Le public confédérimpérial voyait avec horreur son Empereur perdre une bataille!
"Sales traîtres de Jerry et de Polak! J'espère qu'on les fera fusiller après leur avoir fait endurer 1000 souffrances. Qu'espèrent-ils? Mon trône? Jamais le peuple ne les laissera s'en emparer alors que tout le monde a bien vu qu'ils ont tout fait pour me laisser crever dans ce désert pourri. En plus il fait chaud!!! Foutu Mexique! Foutue guerre!!!"
L'Empereur était si désabusé qu'à Iba TV, certains proposèrent à Hildoceras de faire nominer le Célestissime pour l'élimination du mois. Craignant d'éventuelles répercussions sur sa tête, l'animateur calma le jeu et refusa. Car pendant que l'Empereur était bloqué dans le désert, la Californie s'effondrait sous les coups de boutoir de Jerry.
La paix fut signée début 1886 avec la Californie. La guerre avait apporté quand même des gains substantiels quoique encore bien insuffisants. L'Empereur, qui vivait dans une misérable casemate (appelée la case de l'oncle Iba dans un roman populaire qui glorifia l'héroïsme de l'Empereur quelques mois après le conflit) entouré des derniers restes de son armée voyait avec horreur ses partisans tomber les uns après les autres. Les mexicains allaient le capturer! C'est alors que le Célestissime prit la décision qui s'imposait quel qu'en soit le prix pour son orgueil et décida de reculer. Sous les bombardements mexicains, il parvint à sortir de la Sonora, exténué et accepa la paix avec le Mexique... Il faudrait refaire une nouvelle guerre... et régler le compte des généraux!
"J'ai failli me faire décalquer la tronche à cause des imbécilités de deux petits traine-savates! Que branlait Polak au Mexique hein? Encore en train de toucher les petites filles! Saligaud, je te briserai! Je briserai l'humanité entière! Jusque là j'avais été sympa, bon enfant et généreux! Maintenant je vous jure que ça va chier! C'est la preuve d'une chose, les gens trop gentils se font toujours marcher dessus. Moi c'est fini, je vais devoir devenir sans pitié!"
Quelques semaines plus tard, dans l'émission War Academy, Giannis Hildoceras présenta les candidats pour la dernière élimination:
"Bonjour à tous et à toutes. C'est avec un plaisir non dissimulé que nous vous avons fait rêver cette année à la War Ac'. Je sais que vous avez été très nombreux à nous suivre et je vous en remercie. Maintenant que le Célestissime a gagné la guerre, il vous faut déterminer QUEL GENERAL A TRAHI la confiance que notre bien-aimé Empereur lui avait témoigné! Vous avez jusqu'à la prochaine émission pour nous indiquer qui vous voulez voir torturé des heures et qui vous voulez voir survivre.
Si vous pensez que Polak aurait du aller directement dans la Sonora au lieu de faire du tourisme, votez 1. Si vous pensez que Jerry aurait mieux fait de lâcher la Californie pour secourir le Célestissime, votez 2.
Et maintenant c'est à vous de décider. A vous de désigner le Maillon faib... euh, non, de voter pour nos waracadémiciens."
(Bien évidemment, je sollicite par là le vote de mes gentils lecteurs )
Objectif n°20 : Avance (Argen) Titine!
Objectif n°19: Bienvenue à la War Ac'
A l'hiver 1884, le Célestissime s'ennuyait ferme. Il organisa donc un grand défilé militaire dans les rues d'Ibarrateguipolis. La ville resplendissait de mille feux pour cet évènement sans précédent. Des régiments de tout l'Empire avaient fait le déplacement, rivalisant d'excellence pour avoir le droit et le privilège de se montrer à l'Empereur Célestissime. Auréolé de ses dernières campagnes, il avait généreusement octroyé à ses armées une année de repos en 1883 et se préparait à repartir à l'assaut de son vieil ennemi mexicain. Pour le Célestissime, cette revue d'effectif devait être le premier acte de la guerre qui le ménerait une nouvelle fois à Mexico, mais également à San Francisco, la Californie s'étant allié au régime tyran d'Emiliano Zavatta, le dictateur mexicain.
Ce sombre dictateur était le fils du célèbre clown Achille Zavatta et avait profité de la confusion d'une soirée de cirque pour assassiner le président mexicain dans le célèbre tour "Devinez pourquoi je ne m'appelle pas Guillaume Tell!". Il avait immédiatement pris le pouvoir, profitant de son étrange ressemblance patronymique avec le futur révolutionnaire mexicain, Emiliano ZaPata.
Le tyran mexicain Emiliano Zavatta
Le Célestissime, s'il appréciait cette manière vigoureuse de prendre le pouvoir, n'en était pas moins déterminé à détruire l'Etat Mexicain une bonne fois pour toutes. Revenons au défilé militaire d'Ibarrateguipolis. L'Empereur attendait de ses troupes la démonstration quasi prussienne de leur militarisme, un défilé si rigoureux que même Bibisse de Berlin en eut pleuré de bonheur en le contemplant. C'est bien pour cela qu'on invita l'ambassadeur allemand, le comte Foulque Von Nerra, pour admirer cette affirmation de la puissance centre-américaine.
Le comte Von Nerra était un atroce militariste, junker depuis sa naissance, qui était l'éminence noire de Bibisse l'ahuri. Il tirait les ficelles de la diplomatie allemande de son palais brandebourgeois et ne se repaîssait que de la mort et de la guerre (et encore plus si des enfants ou des animaux étaient torturés, ce qui lui faisait un point commun avec le Célestissime). Sa ressemblance avec Frédéric II, dit le vieux Fritz, était frappante. Sauf qu'il était bien plus vieux que le roi de Prusse. On disait qu'il était né à l'époque de la guerre de 30 ans et qu'il avait contribué à la mort de Gustave-Adolphe, dit Gugusse Dolfi (à ne pas confondre avec un autre gugusse appelé Dolfi, un fils de douanier autrichien qui a réussi dans l'aquarelle...).
Bref pour épater le comte Fouque Von Nerra, il allait falloir un défilé cadencé de pas de l'oie réglé à la perfection.
Sauf que le Célestissime avait oublié que la majeure partie de ses régiments étaient composés de soldats issus des peuples conquis...
Des belges, des grecs, des thaïs, des mexicains, des dixies, des brésiliens, des péruviens, des colombiens... Bref même bien entraînés, leur défilé ne respirait pas le professionnalisme. Laissons Giannis Hildoceras, la star de la radio télévision Célestissime commenter pour nous ce... "défilé":
"Bienvenue à tous et à toutes pour ce qui constitue L'EVENEMENT de l'année à Ibarrateguipolis. Notre bien-aimé Empereur Célestissime a organisé le plus grand défilé militaire de l'histoire et a invité les plus hauts dignitaires de l'Empire à suivre cette démonstration de puissance. Nous voyons là le célèbre général Polak, ainsi que ses confrères les généraux Jerry, qui s'est distingué récemment au Brésil, et Dominovitch, alias "Mister Patate", puisqu'il est responsable de la corvée de ce féculent dans l'armée du Célestissime. Nous voyons aussi l'Inspecteur Missi, chef de la police impériale, dit le Beria du pauvre, ainsi que le juge Moe Clair, procureur suprême de l'Empire.
Le général Polak, l'Inspecteur Missi et le Général Dominovitch saluent la foule
Ah ça y est ça commence, et voilà... et bien... c'est le peloton brésilien qui a pris la tête, casaque verte et jaune, et qui, oh là là, ils dansent avec leurs armes une samba endiablée. Certains retirent même leur uniforme. On voit des paillettes, des femmes, bref, c'est la samba que connaissent bien nos amis de Rio de Janeiro dont le festival rythme nos nuits et nos jours chaque année. Voilà les grecs qui suivent. Ah! C'est plus original, les voilà qui dansent un sirtaki endiablé. On voit quelques grecs se précipiter vers l'avant et entraîner l'arrière garde brésilienne dans une farandole. Certains s'embrassent à pleine bouche. C'est l'amitié des peuples qui est en marche. Les régiments grec et brésilien se mélangent maintenant avec un plaisir non dissimulé, dans des positions ma foi... fort originales. Je crois là reconnaître la double brouette tchécoslovaque! A moins que ce ne soit le sandwich à la feta?
En tout cas, c'est une bien belle ambiance que mettent ces régiments.
Voilà les belges qui s'avancent, des bocks de bière à la main. Il semblerait qu'il esssaient de marcher droit en buvant une gorgée à chaque pas. Pour l'instant ça fonctionne pas trop mal.
Mais!
Oh là là! Voilà qu'un belge bute sur deux grecs étendus par terre. C'est tout le bel ordonnancement belge qui s'effondre comme des dominos. Je regarde dans la tribune officielle. L'ambassadeur prussien Von Nerra semble de très bonne humeur alors que le Célestissime fait un effort visible pour cacher sa joie...
Mais ce sont les dixies qui suivent les belges. On reconnaît bien là ces fainéants, ils défilent sur un immense char tiré par des noirs, c'est là tout le sympathique folklore des régions reculées de l'Empire. Le char dixie est décoré aux couleurs de l'Etat Sudiste. Un bel hommage qui doit émouvoir le Président Cloric qui nous regarde sûrement de sa prison. Alors que suivent les colombiens. Tiens, il semble que leur général ait trouvé le moyen pour les faire marcher droit, je vois qu'ils suivent attentivement la ligne blanche. Alors que les belges font demi tour et décident d'offrir de la bière aux esclaves dixies. Aïe il semble que ça doive dégénérer. Le char dixie est bloqué en pleine avenue. Les colombiens semblent désorientés de ne plus voir les lignes blanches et les Greco-brésiliens viennent faire démontrer leur amitié juste devant l'estrade impériale.
Ah je vois l'Empereur qui se lève, il semble féliciter ses soldats. je n'arrive pas à lire sur ses lèvres pour vous traduire fidèlement ses augustes paroles..."
Un défilé ou un carnaval?
Bref, c'était Carnaval!!!
L'Empereur, ulcérissimé, hurlait à ses soldats:
"Bande de foutraques, vous vous ridiculisez, vous me ridiculisez! Je vais tous vous envoyer dans un stalag moi, avec des miradors et des barbelés! Et croyez moi c'est pas Papy Schulz qui vous gardera! Sagouins! Mon joli défilé! Ah c'est comme ça! Ah on se fout de la tête du Célestissime? Mais je crois que vous oubliez qui est le chef de cette nation bon sang de bois! Je vais vous envoyer faire la guerre moi. On verra si vous faites toujours autant les malins.
Saloperies de peuples conquis. On leur apprend la civilisation, on les massacre et après ils ne trouvent rien de mieux que de poignarder dans le dos leurs bienfaiteurs. Moi LE CELESTISSIME! L'Ultime Rempart de l'humanité contre la Barbarie. Me faire ridiculiser devant l'ambassadeur prussien. Ce tas de fiottes unijambistes vont me faire passer pour un marsouin.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!
Je les pulvériserai, je les écartèlerai, je les anéantirai les uns après les autres jusqu'à ce qu'ensenglantés ils me demandent une grâce que je n'accorderai JAMAIS!"
Sur ces belles paroles de récompense, l'Empereur quitta le défilé, ou plutôt la gay pride et rumina une vengeance contre ses généraux et ses soldats durant quelques semaines. Et puis il eut une idée en or!
Une idée qui allait faire école dans les années à venir. Un trait de génie qui illuminerait le paysage médiatique des cent cinquante prochaines années: la TELE REALITE! L'Empereur convoqua Giannis Hildoceras, le présentateur vedette d'Iba TV pour lui expliquer son plan
"Mon cher Hildoceras, l'armée ne peut continuer à agir de la sorte! Nous devons provoquer un électrochoc. J'ai bien pensé faire comme Staline et faire fusiller tous mes généraux et tous mes soldats, mais je trouvais, au final, que c'était plutôt injuste pour eux. Après tout, le Célestissime est une figure universelle de la bonté et de la bienfaisance. (si si j'insiste)Je suis peut-être un tyran, mais j'ai plutôt bon coeur. Bon OK, c'est un coeur en BETON ARME, mais quand même... Et puis, le gars Staline, ça a failli lui coûter la guerre..."
Giannis Hildoceras le regardait sans trop comprendre ces hautes nostradamusades du Célestissime qui parlait de choses qui ne risquaient pas d'advenir vu la tournure qu'il donnait à l'histoire du monde...
"Donc mon petit Hildoceras, reprit le Célestissime, je vous propose d'animer une nouvelle émission radicalement différente de toutes les autres. Nous montrerions les performances de nos généraux à la télévision et le peuple voterait, par SMS (Signaux en Morse pour Sourd), pour le général qu'il souhaiterait éliminer. De ce fait, ce n'est pas moi qui mettrait les mains dans le cambouis en fusillant ces cruches. On ferait exécuter les perdants devant des millions de téléspectateurs. En plus, on en profiterait pour mettre des écrans poubel... euh... publicitaires pour nos produits, Iba-Cola, Saniba, Mibasoft, IBaM,... Imaginez l'argent qui rentrera dans nos caisses avec une telle émission! Tout cet espace de cervau disponible... Mon entreprise Ibamol va dominer le monde! D'ailleurs Ibamol, ça fait sauce apéritif mexicain ou premier ministre à goître, on va plutôt appelé ça Ibadur"
"Quelle idée de génie Majesté, en plus Ibadur, ça fait un jeu de mot avec il bat dur! Vous avez fait exprès ou...
-Pardon?
-Non rien, Génie Ultimissimesquissimesquissime continuez je vous en prie"
(Ce qui démontre bien que Le Lay n'est qu'un misérable imitateur, le Célestissime ayant eu l'idée un siècle avant, au moins! - de toute façon toutes les idées de l'histoire ont transité dans l'esprit du Célestissime, donc...)
Giannis Hildoceras était charmé par cette confiance:
"Nous commencerons quand?
-Dès la semaine prochaine, je déclare la guerre au Mexique et à la Californie, on ravage tout et on demande au peuple quel général on doit fusiller! C'est ça la démocratie! La Vraie, la Seule! La presse est déjà au courant!"
Evidemment, pour la forme, le Célestissime avertit son ennemi Emiliano Zavatta de ses ambitions et lui déclara la guerre le 8 août 1884. Les premières semaines du conflit furent paisibles (pour les Confédérés). Les armées du tyran Zavatta, juchées sur des éléphants savants croyaient pouvoir refaire le coup d'Hannibal. Sauf qu'ils n'avaient pas de généraux de sa valeur. Mexico tomba les premiers jours et les soldats de l'empereur mangèrent les nains du cirque Zavatta. On dit d'ailleurs qu'ils trouvèrent ça fort à leur goût mais un peu petit... La War Academy, présentée par Giannis Hildoceras, battait son plein (et des records d'audience sur la seule chaîne existante, que tout le monde était invité à regarder).
Les caméras d'Iba TV avaient d'abord surpris le général belge Van Oli faire de la contrebande de guano en poudre avec des enfants mexicains. Cela scandalisa les associations familiales menées par Ségolène Impérial (appelée aussi Royal Catin...), femme du célèbre trafiquant de gouda François Plat-Pays. Ils envoyèrent suffisamment de SMS pour faire éliminer l'infortuné chef militaire.
Les semaines suivantes, alors que l'armée Confédérimpériale pénétrait plus avant sur le territoire mexicain, des caméras filmèrent dans les cuisines le Général Dominovitch en train de peler des pommmes de terre au rythme d'un fonctionnaire handicapé des PTT. Le public le qualifia rapidement de doryphore mou. Néanmoins, le Célestissime le grâcia et le chargea d'éplucher des groseilles au Palais. Une belle promotion... Enfin, la troisième élimination fut pour le Général Toub, qui voulut faire usage de la torture pour soigner les amnésies de ses camarades waracadémiciens. Cela fit plutôt rire le Célestissime, mais le public était souverain. Il fut éliminé pour avoir fait usage de torture curative...
A l'été 1885, le Célestissime en personne menait ses armées dans le désert de la Sonora. C'est là qu'eut lieu le plus grand désastre de toute l'histoire de l'Empire. Durant des semaines, le général d'en face, dit la "Femme à barbe bleue et jaune", harcela l'armée Impériale et la tint loin des points d'eau. Les premiers chiffres étaient effarants : avec 30 000 mexicains, l'ennemi parvenait à empêcher 180 000 confédérés de boire. Au bout de quelques semaines, les 180 000 soldats n'étaient plus que 20 000. La situation était critique. Le Célestissime en appela à ses deux meilleurs généraux, Jerry et Polak.
Mais ceux-ci faisaient du tourisme dans les pyramides Maztèques, ou Incayas, on n'a jamais bien su...
En fait Jerry comptait conquérir la Californie tout seul et laisser l'Empereur dans son caca. Seule sa petite gloire lamentable l'intéressait, quelles qu'en soit les conséquences pour le Célestissime. Polak, lui, fouilla tout le Mexique, mais oublia, fort opportunément de pénétrer dans la Sonora... Le Célestissime, qui voyait ses armées mourir, commençait à s'inquiéter : et s'il était fait prisonnier??? Qu'on faisait de lui une attraction de cirque? Qu'on lui faisait sauter dans des cerceaux en flamme ou embrasser la femme à barbe juchée sur des nains? (oui le cirque Zavatta, c'est du haut niveau quand même). Ibarrategui parvint néanmoins à faire venir 100 000 hommes de plus, mais ils moururent eux aussi sans que les Mexicains ne relâchent leur étreinte.
Le public confédérimpérial voyait avec horreur son Empereur perdre une bataille!
"Sales traîtres de Jerry et de Polak! J'espère qu'on les fera fusiller après leur avoir fait endurer 1000 souffrances. Qu'espèrent-ils? Mon trône? Jamais le peuple ne les laissera s'en emparer alors que tout le monde a bien vu qu'ils ont tout fait pour me laisser crever dans ce désert pourri. En plus il fait chaud!!! Foutu Mexique! Foutue guerre!!!"
L'Empereur était si désabusé qu'à Iba TV, certains proposèrent à Hildoceras de faire nominer le Célestissime pour l'élimination du mois. Craignant d'éventuelles répercussions sur sa tête, l'animateur calma le jeu et refusa. Car pendant que l'Empereur était bloqué dans le désert, la Californie s'effondrait sous les coups de boutoir de Jerry.
La paix fut signée début 1886 avec la Californie. La guerre avait apporté quand même des gains substantiels quoique encore bien insuffisants. L'Empereur, qui vivait dans une misérable casemate (appelée la case de l'oncle Iba dans un roman populaire qui glorifia l'héroïsme de l'Empereur quelques mois après le conflit) entouré des derniers restes de son armée voyait avec horreur ses partisans tomber les uns après les autres. Les mexicains allaient le capturer! C'est alors que le Célestissime prit la décision qui s'imposait quel qu'en soit le prix pour son orgueil et décida de reculer. Sous les bombardements mexicains, il parvint à sortir de la Sonora, exténué et accepa la paix avec le Mexique... Il faudrait refaire une nouvelle guerre... et régler le compte des généraux!
"J'ai failli me faire décalquer la tronche à cause des imbécilités de deux petits traine-savates! Que branlait Polak au Mexique hein? Encore en train de toucher les petites filles! Saligaud, je te briserai! Je briserai l'humanité entière! Jusque là j'avais été sympa, bon enfant et généreux! Maintenant je vous jure que ça va chier! C'est la preuve d'une chose, les gens trop gentils se font toujours marcher dessus. Moi c'est fini, je vais devoir devenir sans pitié!"
Quelques semaines plus tard, dans l'émission War Academy, Giannis Hildoceras présenta les candidats pour la dernière élimination:
"Bonjour à tous et à toutes. C'est avec un plaisir non dissimulé que nous vous avons fait rêver cette année à la War Ac'. Je sais que vous avez été très nombreux à nous suivre et je vous en remercie. Maintenant que le Célestissime a gagné la guerre, il vous faut déterminer QUEL GENERAL A TRAHI la confiance que notre bien-aimé Empereur lui avait témoigné! Vous avez jusqu'à la prochaine émission pour nous indiquer qui vous voulez voir torturé des heures et qui vous voulez voir survivre.
Si vous pensez que Polak aurait du aller directement dans la Sonora au lieu de faire du tourisme, votez 1. Si vous pensez que Jerry aurait mieux fait de lâcher la Californie pour secourir le Célestissime, votez 2.
Et maintenant c'est à vous de décider. A vous de désigner le Maillon faib... euh, non, de voter pour nos waracadémiciens."
(Bien évidemment, je sollicite par là le vote de mes gentils lecteurs
)Objectif n°20 : Avance (Argen) Titine!
Bon sang 300€ le SMS! décidement la gloire de l'empereur n'a pas de prix...
Bon allez je vote 1, et puis je renvoie un autre SMS pour le 2 aussi, quoique le 1 me semble pire je renvoie un autre SMS pour le 1...
Bon allez je vote 1, et puis je renvoie un autre SMS pour le 2 aussi, quoique le 1 me semble pire je renvoie un autre SMS pour le 1...
Pourquoi tant de haine envers moi ?Qu'est-ce que j'ai encore fait ?Cat Lord said:
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Le 12 !
ah bhé non, on fait plus le 12 maintenant ...
le 118 128 ou un truc comme ça ....
ah bhé non, on fait plus le 12 maintenant ...
le 118 128 ou un truc comme ça ....
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