Khyron said:
Tu pourrais me citer tes sources sur les pratiques déloyales des SR dans les bureaux de vote de la constituante ?
Je n'ai pas parlé a priori de pratiques déloyales , j'ai juste dit que seul des SR tenaient les bureaux de vote (et rassure toi aucun Bolchevique n'est allé dire , à l'époque , que les élections étaient truquées , ce sont plus des méthodes de SR , comme on le voit en juillet et après) .
Les Bolcheviks ont convoqué l'AC , les SR jamais , c'est un fait.
Ils pensaient que celà favoriserait (Soviets+AC) un développement pacifique de la révolution.
Malheureusement , les SR (élus sur des listes périmés , relis l'argument sur les narodnikis) ont préféré engager la confrontation avec les soviets , ceux ci n'ont fait que se défendre.
"Dans beaucoup d'endroits, les masses paysannes étaient très peu au courant de ce qui se passait à Petrograd et à Moscou. Elles votèrent pour le groupe "Terre et Liberté" et pour leurs représentants dans les comités agraires, qui étaient, pour la plupart, des partisans des "Narodniki".
"Mais, par là, elles votaient en même temps pour Kerensky et Avxentief, qui avaient dissous ces mêmes comités et fait arrêter leurs membres... Cet état de choses permet de comprendre à quel point la Constituante était restée en arrière du développement de la lutte politique et des changements réalisés dans le rapport des forces entre les différents partis."
Khyron said:
Quant à l'argument comme quoi les bolcheviks ont apporté la démocratie à la Russie parce qu'ils ont convoqué l'AC, c'est un argument qui tombe de lui-même puisqu'ils l'ont dissoute (ce qui prouve d'ailleurs à quel point leur programme affiché en juillet-août relevait de la tactique) : être démocrate tant que vous avez une majorité parlementaire, c'est à la portée de tout le monde. C'était en soi une déclaration de guerre aux SR et aux mencheviks.
Qui enferme l'autre en Juillet?
Qui assassine l'autre en Juillet?
Qui méprise la démocratie la liberté de la presse , et les électeurs Bolcheviks en Juillet ?
Non , ce sont bien les SR qui ont déclaré la guerre a la Russie révolutionnaire en se préparant à voter contre le pouvoir des soviets , contre la paix et contre la terre , bref contre tout ce qui avait été accomplit en Octobre et par les paysans dans les campagnes.
Et puis , les travailleurs se sont battu pour défendre les soviets qu'ils considéraient comme leur pouvoir , jamais pour défendre la constituante (même les blancs n'ont plus reparlé de la constituante et les SR les ont pourtant rejoint !)...
Khyron said:
La paternité de la guerre civile est donc largement partagée, même si j'admets par conséquent que les SR en sont les co-auteurs. En même temps, avaient-ils le choix ? C'est comme de considérer que c'est la Grande-Bretagne et la France qui sont responsables de la 2e GM parce qu'elles ont déclaré la guerre à l'Allemagne en 39, alors qu'elles n'avaient qu'à laisser écraser la Pologne, après tout...
Ben voyons!
Et hop on retombe sur le fameux "bolchevik=nazi" en guise "d'argument"
Oui , bien sûr qu'ils avaient le choix!
Les bolcheviks leur ont proposé un gouvernement de coalition , Lénine croyait (et il l'a dit plusieurs fois ) à un développement pacifique de la révolution , si tous les socialistes acceptaient le pouvoir des soviets (que les SR/mencheviks ont préféré déserter et combattre, une fois qu'ils y on perdu la majorité).
Les SR après Octobre étaient tellement discrédité dans toute la population (en témoigne la pathétique fuite de Kerensky) , qu'ils n'ont eu d'autre choix que de rejoindre les monarchistes/cents noir , et de se cantonner à des actions occultes de sabotages/calomnies.
Ils ont tiré les premiers , et assassiné sans procès 300 rouges à la mitrailleuse
à Moscou.
Ils ont donc l'entière responsabilité historique de la guerre civile.
Pendant la guerre civile ils liquideront tous les soviets et les communistes qu'ils pourront , sans pitié......
Khyron said:
Quant à la filiation entre "blancs" et antisémites pré-nazis, ça a déjà été démonté sur ce forum par d'autres, et oui, c'est un argument malhonnête. L'antisémitisme se porte bien en Russie en 1918 et constitue un bon fond de commerce. Dans la Pravda bochevique de 1918-1920, on s'en prend aussi à "la petite bourgeoisie juive" et les caricatures de capitalistes les représentent avec des bouches lippues et des nez sémitiques, je suppose que c'est un hasard.
, je serais curieux de voir les articles (et les photos) de la Pravda en question
Pour ce qui est de "ça a déjà été démonté sur ce forum par d'autres, et oui, c'est un argument malhonnête. " on a pas dû participer à la même discussion...
Les milliers de morts des pogroms orchestré par les Blancs , c'est une légendes?
Les Cents Noir , ils étaient pro bolchevik???
"Voici deux exemples de leur conduite : l'un est tiré du bulletin d'information de l'état-major de Denikine lui-même, qui décrit un
pogrome parmi d'autres :
« A Makarovo, tout le monde attendait l'arrivée des détachements de l'armée des Volontaires dans l'espoir d'être débarrassé des
pillages perpétrés par des bandes locales déchaînées, ainsi que des enrôlements incessants décrétés par le pouvoir soviétique.
Lorsque Makarovo fut informée de l'arrivée d'un détachement de l'armée des Volontaires, la population, tant chrétienne que juive,
décida de l'accueillir avec le pain et le sel. La délégation chrétienne se plaça près du centre administratif, la délégation juive
s'installa en retrait, sur une hauteur. Un officier s'approcha des délégués chrétiens et commença à s'entretenir avec eux.
Lorsqu'il remarqua la délégation juive, un peu plus loin, il demanda : “Qu'est-ce que c'est que ces épouvantails ?” (les Juifs, des vieux,
portaient le long caftan).
Les soldats demandèrent alors à l'officier la permission de s'occuper des Juifs.
L'officier la leur accorda , et les soldats se mirent aussitôt à frapper tous les membres de la délégation à coups de sabre, au début la lame dans le
fourreau, puis la lame nue.
La plupart des membres de la délégation juive furent tués et les autres furent grièvement blessés. Les
pillages et les violences infligés à la population juive se poursuivent à l'heure actuelle.
Les paysans qui reviennent de Makarovo
affirment que les rues sont jonchées de cadavres. Personne ne les enterre, car les Juifs ont peur de sortir de chez eux... »
C'est une vieille habitude des soldats et officiers de Denikine. Le 17 octobre 1918, par exemple, un soldat du troisième régiment
de cavalerie de Tchernigov écrivait à ses parents avec satisfaction : “Nous sommes allés à Konotop rosser les youpins, j'ai réussi
à égorger trois Juifs et un vieux youpin, et pour ça on a touché 500 roubles par soldat.”
La socialiste-révolutionnaire de gauche Kakhovskaia décrit, elle, les horreurs accomplies par la soldatesque de Denikine lors de
son entrée à Kiev, en 1919 :
« Une charrette arrive, chargée de cadavres de Juifs, un flot de gens s'engouffre à la suite de cette charrette dans la morgue. Dans
la salle, des cadavres à moitié pourris sont rangés les uns sur les autres comme des planches ; il y a parmi eux beaucoup de
fusillés, mais aussi beaucoup de corps ramassés par hasard dans la rue, de cadavres d'inconnus... Dans toutes les campagnes
ont eu lieu des massacres de Juifs... Les journaux enregistrent chaque jour de 60 à 70 personnes d'origine juive tuées on ne sait
ni par qui ni dans quelles circonstances.
Une camarade du parti qui s'est rendu à Kharkov nous écrit de là-bas : “Au nom du ciel, ne voyagez pas !
Mes cheveux avaient blanchi lorsque je suis arrivée à Kharkov après les horreurs que nous avons dû subir en chemin. L'union des Cent-Noirs sévit tout
particulièrement dans les trains : ils forcent les voyageurs à réciter un Pater Noster ou un Credo, ou bien font prononcer aux
voyageurs quelques mots russes particulièrement difficiles pour quiconque a l'accent juif (en particulier le mot “koudourrou”, qui
veut dire maïs — NDLR).
Quiconque est reconnu comme Juif est impitoyablement torturé et jeté en pleine marche sur la voie.
Le long de toutes les voies qui mènent à Kiev s'alignent ainsi des centaines de cadavres” » (1).
(1) Ces passages sont extraits du livre de Jean-Jacques Marie La Guerre civile russe, 1917-1922, Autrement, 2005.
Le lecteur qui veut en savoir un peu plus y trouvera une abondante documentation sur les exploits accomplis par l'armée du
général....."
http://pagesperso-orange.fr/cermtri.3/cariboost1/crbst_81.html
Pour rappel:
Jackda said:
Voila ce que dit Voline (qui était tout sauf bolchévique) à propos de l'antisémitisme des blancs:
"La méthode était enracinée à un tel point que l'un des premiers actes des généraux réactionnaires qui s'emparaient de telle ou telle autre ville durant la guerre civile de 1918-1920 était, presque toujours, l'ordre d'un massacre des Juifs en règle. C'est ainsi que le commandant réactionnaire Grigorieff (exécuté plus tard par l'État-Major de l'armée révolutionnaire insurrectionnelle makhnoviste), s'étant emparé de la ville d'Ielisabethgrad, y ordonna un «pogrome» de trois jours dont l'auteur de ces lignes fut témoin, et où trouvèrent la mort plus de 2500 êtres humains parce que Juifs (juillet 1919). La route de l'armée «victorieuse» du général Denikine (1919) était semée de massacres juifs effroyables, comme celui de Kiev, qui dura trois jours, ou celui, encore plus terrible, de Fastov, ville du Gouvernement de Kiev, où le «pogrome» dura huit jours et coûta la vie à 3000 Juifs, sans parler de ceux qui, frappés ou blessés, eurent toutefois la vie sauve, et dont le chiffre total atteignit 10 000 hommes et femmes. En outre, presque toutes les femmes et jeunes filles juives au-dessus de 10 ans y furent violées. "
Selon les études de Nahum Gergel, citées par Alexandre Soljenitsyne (qu'on ne peut pas soupçonner de déviance "communiste")
...)
"
À la différence des blancs, les bolcheviques cherchèrent à identifier et à châtier les officiers responsables de pogroms (tels que Bogouni et Taratchani), et affectèrent à partir de juin 1919 des fonds pour soutenir les victimes de pogroms.".