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Pero Coveilha

Pape Pie popu (pis grec)
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Aug 28, 2001
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Je continue ici une discussion commencée sur l'OT anglo (https://forum.paradoxplaza.com/foru...politics-thread.777853/page-925#post-28817469)

Elle porte sur la validité de l'ordonnance de Villers-Cotterêts, et plus particulièrement ses articles 110 et 111, quant au bannissement du latin et à l'imposition "du français" dans les actes officiels jusqu'à nos jours. Ces articles sont traditionnellement vus comme le moment fondateur de l'hégémonie du français sur le territoire de France. C'est peu ou prou l'opinion que défend Captain Frakas, en faisant remonter la justification d'une récente décision de justice à propos de la Corse à 1539, soit à l'ordonnance de V-C.

Pour ma part, je défends le point de vue que c'est pendant la Révolution seulement que le français, dans sa version standardisée entretemps, a été imposé. Auparavant, les différents langages vernaculaires de France étaient utilisés dans les décisions de justice, registres paroissiaux, etc. La justification était que ces actes devaient pouvoir être compris par toutes les parties prenantes. Cela comprenait à la fois les différents dialectes du français -ce sur quoi on est d'accord Frakas et moi- et les autres "langues maternelles" du royaume. A preuve par exemple (que je rajoute maintenant) : la situation de l'Alsace, conquise par la monarchie entre ces deux moments, qui disposait jusqu'en 1794 de la latitude pour rédiger ses actes en latin ou en allemand. L'ordonnance ne s'est donc pas appliquée uniformément sur les territoires du royaume de France. Contrairement à ce qui se passerait à la suite du décret de 1794. La justification de la décision récente à propos de l'usage du corse trouve là son origine, et non dans la fameuse ordonnance. Peu importe à ce propos que la langue vernaculaire sur l'Ile de Beauté soit maintenant le français plus que le corse.

Mes lectures sur le sujet sont lointaines maintenant et je n'ai pas retrouvé les productions scientifiques qui m'avaient convaincu sur cette question, mais au cours de ma récente recherche je suis tombé sur cet article : https://www.persee.fr/docAsPDF/hel_0750-8069_2003_num_25_1_2112.pdf , rédigé par un universitaire, qui aura, je l'espère, l'heur de mieux satisfaire que la video youtube que j'ai postée sur l'OT.

Cet article a une perspective un peu différente, c'est-à-dire qu'il repose surtout sur la réception de l'ordonnance par ses contemporains, et la replace aussi dans le temps long, qui suggère que V-C n'a en réalité rien de central. Je conseille plus particulièrement la lecture de la partie 2.