Dandolo said:
Les Britanniques et les Chinois s'en chargent et ces derniers occupent le nord du pays où ils favorisent la prise de contrôle d'Ho Chi Minh.
Couf said:
quand les britanniques débarquent (avec quelque français) ils se heurtent aux viet minh qui sont armées en sous main par les japonais, et parfois même conseillés par des japonais sur le terrain.
Comme je le sous-entendais avec mon aparté sur Truman, faut pas chercher midi à 14h les gars. Les Japonais ont eu bien sûr un rôle - après tout c'est eux qui ont vidé les Français et ont décidé d'accélérer le processus de décolo, comme ça s'est fait ailleurs dans d'autres territoires sous leur coupe. Mais tout cela ne se serait pas passé de la même façon sans le soutien en sous main des Américains à la cause vietnamienne. Ils n'ont pas levé le moindre petit doigt pour permettre aux envoyés Français de ré-imposer la souveraineté française. On a la photo de cette journée, de Giap et de ses amis américains. Les Japonais avaient capitulé la veille, et pourtant ce sont eux qui gardaient les envoyés français en taule, pendant que l'OSS faisait ses petites affaires.
Notez-bien, je me plains pas, c'est très bien pour les Vietnamiens, ils l'ont méritée leur indépendance. De tels évènements souligne juste la vision à très court terme et idéaliste (au point d'en être irréaliste) de la politique extérieure américaine au sortir de la guerre, sur des terrains sur lesquels elle n'a aucune expérience.
En septembre-octobre 1945 la politique US en Asie est purement et simplement schyzophrène et incohérente, refuse de voir vers quel camp politique le Viet-Minh se dirige, cherche à favoriser une paix durable entre Nationalistes et Communistes en Chine, alors même qu'elle fait tout pour briser les jambes des Soviétiques en Asie. Le résultat, c'est surtout un bordel sans nom et des échecs à répétition, pour certains palpables à court-termes (la défaite nationaliste) pour d'autres à plus long-terme (le Vietnam). La question en bref, c'est de savoir s'il faut continuer sur la lancée idéaliste, ou se borner à de la real-politik - et les Américains décident un temps de couper la poire en deux, ouch... Pourtant, comme on dit chez nous, au bout d'un moment,
boire ou conduire, il faut choisir... Benh apparemment en 1945 Truman en politique internationale était pas trop l'homme du choix - la question c'est de savoir s'il faisait ça sans trop s'en inquiéter, ou réellement par incompétence.