Les Caraïbes sont elles à vendre?
Après la proclamation d'émancipation, les Etats Confédérés purent se concentrer sur la mise en oeuvre (ô combien délicate) de cette dernière mesure mais aussi continuer les politiques d'industrialisation qui portaient petit à petit leurs fruits.
C'était oublier la situation dans les Caraïbes, et notamment à Cuba, toujours scrupuleusement surveillée par ceux qu'ont appellait alors les "rattachistes". L'île, en situation insurectionnelle depuis de nombreuses années, encouragée en ce sens par l'anarchie politique de la lointaine métropole (où Carlistes et autres républicains n'en finissaient pas de s'affronter) connaissait en cet été 1870 un nouveau coup de sang.
Début août, cinq citoyens Confédérés furent arrêtés par les autorités Espagnoles. Convaincus d'incitation à la rébellion, ils furent éxécutés après un procès expéditif, le gouverneur de l'île souhaitant donner une leçon à ces Confédérés arrogants. Aux Etats Confédérés, l'émotion populaire fut immense. La presse s'empara de l'affaire et le Congrés Confédéré se réunit en séance extraordinaire. Après de bien courts débats, la déclaration de guerre des Etats Confédérés à l'Espagne fut votée. Le parti de la guerre exultait à l'idée de l'annexion prochaine de Cuba, bien que le motif officiel donné par le Congrès des Etats Confédérés d'Amérique fut que " vu la situation hautement destabilisatrice de l'île de Cuba pour la sécurité des Caraïbes et des Etats Confédérés d'Amérique, vu les atteintes inacceptable aux droits des gens -y compris des soutiens Confédérés- commises par l'Espagne" , la Confédération ne pouvait rester impassible.
Dans l'opinion, l'affaire Espagnole était l'objet d'attentions soutenues. Personne ne restait indifférent aux malheurs de cette île. Perception d'autant plus aïgue que les Confédérés eux-mêmes n'étaient indépendants que depuis 8ans. Une sorte de réflexe de solidarité envers les insurgés Cubains s'était développé, relayé au Congrès par les "rattachistes" et qui s'était manifesté avec la proposition éconduite d'achat de l'île. En ce mois d'août 1870, le moment était donc venu pour la Confédération de se porter au secours, non seulement de l'île de Cuba, mais aussi de toutes les colonies Espagnoles ( Porto Rico et les Philippines). D'autant plus que l'Europe, empêtrée dans la guerre Franco-Allemande de 1870 ne pourrait guère intervenir.
Si le Président Stephens ne s'opposait guère à cette expansion, il était conscient du manque de moyen de la Confédération pour mener cette guerre. Ce n'était pas tant l'armée de métier qui posait problème, cette dernière est alors nombreuse et expérimentée, de nombreux soldats et officiers ayant servi lors de la guerre d'indépendance, que la marine Confédérée. Cette dernière disposait alors d'une douzaine de bâtiments modernes (bien assez pour s'occuper de la faible flotte Espagnole) mais d'aucun moyen de transport de troupes, ô combien nécessaire pour mener cette guerre. La construction de tels bâteaux fut donc lancées, mais aucun ne serait disponible avant plusieurs mois.
Pendant de nombeuses semaines, la Guerre ne changea de fait rien à la vie quotidienne. Aucun combat n'eut lieu pendant le mois d'août. Les choses changèrent fin septembre: un faible corps expéditionnaire espagnol tenta sa chance sur les côtes de Virginie. Il fut rapidement anéanti par les troupes Confédérées présentes dans les environs. La flotte Confédérées, patrouillant le long des côtes, intercepta l'armada Espagnole et envoya par le fond la majeure partie de ces navires. Les Espagnols firent une autre tentative au mois de décembre, qui se solda elle aussi par un échec.
Pendant ce temps au congrès, le lobby industrialiste, renforcé par l'immense victoire que fut pour lui l'émancipation des Esclaves, réussit à faire adopter une loi d'encouragement à l'industrie qui entraîna l'ouverture de nouvelles usines.
Preuve que la guerre ne perturbait pas plus que çà la vie de la Confédération, une nouvelle série de loi fut mise aux voix au printemps 1871: les journaux Confédérés la surnomèrent la loi de "la guerre des berceaux". Il s'agissait d'une série de mesures visant à promouvoir la natalité au sein de la Confédération ainsi que l'installation d'immigrants. Ces mesures furent acceuillis fraîchement à Washington, et avec raison. Il s'agissait bien évidement d'éviter un approfondissement trop grand du fossé démographique séparant la Confédération et l'Union.
Et la guerre contre l'Espagne? A part quelques accrochages maritimes, rien de neuf ne pouvait de passer tant que les navires de transports ne seraient pas prêts. Ce fut chose faite au mois de juillet 1871. Immédiatement, le 2ème Corps Expéditionnaire, sous le commandement du général Johnson embarqua et se mit en route vers Cuba.
Le 14 août 1871, un an après la déclaration de Guerre, la première action sérieuse commençait.
La progression à l'intérieur des terres Cubaines fut rapide, facilitant la victoire des Whigs (une fois de plus) aux élections générales d'octobre 1871. Il fut heureux pour le gouvernement Confédéré que les élections eurent lieux au mois d'octobre. En effet, au mois de novembre, la résistance des Espagnols à Cuba se durçit, les Confédérés échouant devant La Havane et devant faire façe aux soulèvements loyalistes dans les provinces contrôlées de l'île.
La guerilla permanente à Cuba, immobilisant de nombreuses divisions, n'empêcha pas la Confédération de s'emparer de Porto Rico au début du mois de février 1872. Une offre de paix alors envoyée à Madrir reçut une fin de non recevoir. Madrid ne semblait pas prête à lâcher ses "perles des Antilles".
Toujours empêtré à Cuba, l'Etat Major confédéré décida de lancer une opération inédite pour des troupes américaines: un raid en Europe.
Le 13 mars, le 2ème Corps Expéditionnaire débarqua à Cadiz.
Ne recontrant aucune résistance au départ, les Espagnols étant trop occupés à se battre entre eux, les Confédérés purent avancer dans les terres. Néanmoins, la résistance se durçit rapidement, nourrie par le très puissant sentiment national Espagnol. Rapidement surclassées numériquement, les troupes Confédérées se replièrent vers Granada et le Corps expéditionnaire, durement éprouvé (80% de blessés, tués et prisonniers) se rembarqua début juillet.
Combats en Espagne
Le raid Espagnol était appellé à devenir un nouveau mythe pour l'Armée Confédérée, nouvelle manifestation du courage de "johnny reb". Une partie des troupes étant occupée à maintenir l'ordre sur les îles occupées,
le raid en Espagne s'étant achevé sur une déroute, l'Etat Major Confédéré devait trouver de nouvelle voies pour amener l'Espagne à abandonner le combat (cette dernière étant restée sourde à toutes les ouvertures de paix Confédérées, y compris aux moments les plus noirs du raid Espagnol, alors que le battle flag flottait à quelques centaines de kilomètres de Madrid), d'autant plus que les citoyens Confédérés s'impatientaient façe à une guerre s'éternisant et grêvant l'effort d'industrialisation. Plus aucune voie ferrée n'était construite, plus aucune usine. Au Congrès, les partisans de la paix se faisaient de plus en plus nombreux.
Pendant quelques mois, le corps expéditionnaire se reposa et surtout, reçu les nouveaux fusils à chargement par la culasse que l'industrie confédérée [découverte du progrès] pouvait enfin copier.
Soldat armé d'un fusil à chargement par la Culasse.
Le 28 mai 1873, les défenseurs Espagnols des Philippines virent les navires Confédérés s'approcher. La Confédération avait décider de continuer à frapper l'Espagne là où cette dernière était le plus faible: les relicats de son Empire.
Le 15 juin, après avoir balayé les défenseurs Espagnols, les Confédérés prirent Luzon.
Soldats Espagnols.
Progression aux Philippines.
Se dirigeant vers Manille, les Confédérés y affrontent les Espagnols et après avoir à nouveau vaincus les Espagnols, s'emparent de la capitale Philipienne.
Troupes Confédérées prenant les positions défensives Espagnoles.
Le reste de l'année 1873 fut consacrée à maintenir l'ordre, encore et toujours à Cuba, où les révoltes de loyalistes étaient endémiques (aggravées par les infiltrations de troupes Espagnoles), ainsi qu'à la conquêtes des multiples îles de l'archipel Philippin.
Le 2 janvier 1874, la nouvelle de la restauration des Bourbons à Madrid parvint à Richmond. Après plusieurs mois de tergiversations, le nouveau gouvernement, voulant se consacrer à rétablir la situation en Espagne, accepta enfin les revendications et céda aux Confédérés Cuba, Porto-Rico et les Philippines.
Après quatre ans de guerre, la Confédération avait enfin atteint son but.
L'opinion, un instant transportée par la guerre, acceuillait avec bonheur le retour à la paix. La question du statut de ces territoires se posait, et pour le moment, aucun compromis ne pouvait être atteint. Les rattachistes voulaient l'admission de Cuba et de Porto-Rico en tant qu'Etats au sein de la Confédération. Les opposants à la guerre voulaient maintenant que la Confédération accordat l'indépendances à ses nouvelles possessions.
Une chose était sûre, les Philippines ne pourraient être admises en tant qu'Etat et devinrent par conséquent un "Territoire" de la Confédération.
territoire des Philippines.
Le nouveau président Confédéré, Robert W. Barnwell, pouvait maintenant se tourner vers l'expansion économique. Les années suivant la guerre Hispano-confédérée furent des temps d'expansion économique, le kilométrage de voies ferrées explosait, tandis que de nouvelles techniques économiques, financières et industrielles se répandaient dans toute la Confédération. La vie quotidienne changeait petit à petit, suite à ces changements, mais aussi suite à des découvertes touchant directement aux conditions de vie, telle que la vaccination. Sans oublier la vigueur de la vie intellectuelle de la Confédération, dont les débats entre philosophes pragmatiques et empiristes se faisaient alors remarquer.
de nombreuses voies ferrées ouvrent.
Dynamisme intellectuel.
La politique d'expansion dans les Caraïbes n'en continuait pas moins: en septembre 1878, la Confédération acheta au Royaume-Uni la Jamaique, mais échoua l'année suivant à acquérir les Bahamas. Les Etats-Unis ne pouvaient rester indifférents à cette expansionnisme du frère ennemi. En mars 1880, ces derniers organisèrent un putsch à Haïti, transformant le gouvernement de Port-au-Prince en gouvernement fantoche. Le nouveau président Confédéré, Augustus Hill Garland
, nettement plus orienté vers les affaires étrangères que son prédécesseur - et ancien "rattachiste"- ne tarda pas à réagir, et le 14 octobre, sous un prétexte fallacieux, deux divisions Confédérées occupèrent la République Dominicaine, frontalière de Haiti. Le 8 février 1881, cette république fut admise en tant que quatorzième Etat de la Confédération. Immédiatement la mesure fut étendue à Cuba , à la Jamaïque et à Porto-Rico où le statut temporaire était toujours en vigueur. Ces îles devinrent les quinzièmes, seizièmes et dix-septième Etats de la Confédération.
Le présidant Garland, au début du mandat duquel quatre nouveaux Etats furent admis au sein de la Confédération.
La politique d'expansion ne s'arrêta pas là, la Confédération ayant tenté, mais sans succès encore une fois, d'acquérir Belize aux Britanniques.
Par contre, dans le Pacifique, nouvel horizon stratégique pour les Etats Confédérés, le State Flag fut planté sur les îles de l'ouest de l'océan.
Alors que les Etats-Unis, à la grande inquiétude du Sud, se lançaient dans une guerre contre le Mexique, la Confédération, vingt ans après son indépendance avait prouvé sa capacité à survivre, et en plein dynamisme économique (en ce début des années 1980, de nouvelles usines ouvraient leurs portes, dont une usine de machines-outils au Tennessee) et extérieur semblait bien armée pour continuer sur sa lancée...
L'industrie lourde Confédérée se développe: ouvertire d'une usine de précieuses machines outil au Tennessee
La Confédération, vingt ans après son indépendance.