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Le genre de question dont tu sais que la réponse va forcément te blesser. :D

Excellent chapitre, Perwyn commence à craquer et devenir un peu dingue. J'ai hâte de voir sa fin de règne, il va partir dans tous les sens.
Et le Darry qui met de l'huile sur le feu !

Haha, c'est vrai que c'était un peu dur ^^.

C'est un peu le crépuscule d'un seigneur à la vie assez misérable en fait.

Baelor le bienheureux n'a qu'à bien se tenir, on dirait :D

J'avais pas fait le rapprochement, good catch !



Stanton a vu ses ambitions se briser, mais le personnage va me servir à parler de certains événements du Conflans assez, surprenant. Je n'en dis pas plus ;)
 
23. Stanton V
STANTON

Gué des Rubis – 3e lune de l’An 9 ap-C

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En cette saison hivernale, le Trident était glacé. Heureusement pour Stanton les eaux au niveau du gué des Rubis ne dépassaient pas la hauteur de ses bottes. Il enleva son casque et le remplit d’eau. Cela fait, il sortit du fleuve et retourna en direction du camp.

L’armée qui bivouaquait au croisement de la route du Nord et de la Grand-route était immense. Des dizaines de pavillons et dix fois plus de tentes s’étendaient sur la plaine. La neige qui ne cessait de tomber recouvrait une partie des blasons mais Stanton savait que toutes les grandes maisons avaient répondu à l’appel de lord Mallister. Progressant avec soin dans la neige boueuse, il atteignit bientôt sa petite tente au milieu des troupes Herpivoie. Il n’avait bien entendu pas obtenu l’autorisation de son frère pour partir à la guerre et avait décidé de rejoindre les troupes de lord Symond plutôt que celles de Viergétang.

Depuis cette sinistre nuit où on l’avait démis de son commandement, Stanton avait vécu comme un paria. Installé dans une auberge de Viergétang, loin de la forteresse et de sa famille, il avait passé le plus clair de son temps à boire et à profiter des filles de joie.

Lorsque quelques lunes plus tôt, lord Mallister avait annoncé son intention d’envahir le Val, Stanton y avait vu une opportunité inespérée. Une raison de vivre et de se lever le matin. Et c’est ainsi qu’il se retrouvait ici, au milieu d’une immense armée riveraine qui franchirait bientôt les Montagnes de la Lune pour s’emparer du Val d’Arryn.

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Stanton déposa son casque. Il allait allumer un feu pour faire bouillir l’eau lorsqu’il entendit une rumeur montée dans le camp. Bientôt, des vagues de soldats prenaient la direction de la place centrale. Intrigué, il délaissa son eau et suivit le mouvement.

Il arriva bientôt sur la place au centre du camp où on avait installé le pavillon de lord Lyonel le Noir et ceux des grands seigneurs riverains. Une foule de soldats s’était agglutinée tout autour et il du jouer des mains et des coudes pour se frayer un chemin à travers elle.

Un grand cercle s’était formé autour de trois chevaliers vêtus entièrement de blanc et portant la bannière targaryenne. Ils faisaient face à lord Lyonel Mallister, assis sur une chaise de campagne et revêtu de son armure. Le sire de Salvemer était entouré de tous les grands seigneurs du Conflans.

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Lord Alyn Piper s’avança vers les trois hommes. Stanton ne l’avait vu qu’une ou deux fois et de loin, mais il savait que le commandant des forces du Trident était un homme puissant, très proche de lord Lyonel. Sa position s’était d’autant renforcée depuis que lord Mallister avait décrété que, bien que les hommes avaient précédent, les femmes n’étaient plus exclues de la succession du Trident. La grande bénéficiaire de cette décision était bien entendu lady Jeyne Mallister, la belle-fille de lord Piper qui se plaçait désormais quatrième dans l’ordre de succession du Conflans.

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« Bienvenue messers… » Lord Piper regarda les boucliers des trois chevaliers. « Je suis désolé, mais je ne reconnais pas vos armes.

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-Cela est bien normal messire », répondit le chevalier le plus avancé. « Nous sommes des chevaliers de la garde royale instituée par Sa Grâce la reine Visenya pour protéger son époux. Le blanc que nous portons symbolise notre renoncement à nos armes et à nos liens familiaux. » Stanton avait entendu parler de cette garde qui comptait sept des meilleures lames du royaume. « Je suis ser Gregor Lebon, lord commandant de la garde royale. Et voici mes frères ser Turlogh Flowers et ser Franklyn Dombecq », poursuivit le chevalier en désignant les deux chevaliers qui se tenaient derrière lui. « Sa Majesté Aegon nous a chargé de remettre un message à lord Mallister.

-Peut-être devrions-nous en discuter à l’intérieur », proposa lord Piper en désignant le grand pavillon à l’aigle d’argent.

« Désolé, messire. Mais Sa Majesté préfère que les habitants du Conflans prennent connaissance de la teneur de son message. » Il tourna son regard vers le sire de Salvemer. « Lord Lyonel Mallister, Sa Majesté nous a chargé de vous escorter jusqu’à Port-Réal. » La foule se mit à bruisser de mille murmures.

Lord Lyonel le Noir fronça les sourcils. « Et en quel honneur ?

-Pour répondre de vos crimes.

-Quoi ? » Sous l’effet de la surprise, lord Mallister s’était levé. Les murmures se muèrent en clameurs. Ces dernières prirent rapidement fin lorsque Lyonel le Noir demanda d’un ton courroucé : « Crime contre qui ?

-Contre la paix du roi », répondit ser Gregor. « En déclarant la guerre à lord Ronnel Arryn, vassal du trône de fer et gouverneur de l’Est. Vous devez en répondre devant Sa Majesté.

-Tyrannie ! » s’exclama lord Lyonel de sa puissante voix. « Je suis le seigneur du Trident, je règle mes différends avec Arryn comme je le souhaite. Aegon n’a pas le pouvoir de me convoquer comme un vulgaire domestique.

-Vous refusez donc de vous soumettre ? » demanda ser Gregor.

« Est-il même besoin de le demander ? » aboya lord Lyonel. « Bien sûr que je ne me soumettrai pas à la justice de ce polygame adultérin, cet étranger qui fait fi des droits des Riverains ! »

Un silence de mort suivit les paroles du seigneur. « Dans ce cas… », dit Ser Gregor en faisant pivoter sa monture pour s’adresser directement aux seigneurs et soldats de lord Lyonel. « Au nom d’Aegon, de la maison Targaryen, premier du nom, roi des Andals, des Rhoynars et des Premiers Hommes, seigneur et maître des Sept Couronnes, protecteur du royaume, lord Lyonel de la maison Mallister est répudié, flétrit, dégradé de ses rangs et titres, dépossédé de ses domaines, revenus et tenures. Ses bannerets sont déliés de leurs devoirs envers lui et doivent suivre l’étendard royal pour appesantir la justice du roi sur le prétendu seigneur Lyonel Mallister. »

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Le sire de Salvemer pointa un doigt rageur sur les chevaliers. « Je ne vous laisserai pas conter des ignominies à mes loyaux bannerets ! Qu’on les arrête ! »

Plusieurs soldats s’approchaient déjà des gardes royaux lorsqu’Orys Baratheon intervint. « Stop ! ». Le sire de Harrenhal était une véritable montagne qui dominait d’une tête la plupart des hommes du camp. « Je ne permettrai pas à quiconque de faire du mal aux envoyés de Sa Majesté.

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-Traître ! » rugit lord Lyonel. « Vous mettez vos liens de sang avant vos devoirs de vassal !

-Ma fidélité ne va pas à mon frère, mais à mon roi. Son service précède celui que je dois à mon suzerain. »

Lord Mallister cracha au sol. « Vous avez choisi votre camp, Baratheon ! Vous rejoindrez ces freluquets blanchâtres au cachot ! » Le bruit d’une centaine d’épées de la maison Baratheon sortant de leur fourreau répondit aux paroles du sire de Salvemer.

Lord Addam Bracken rejoignit lord Baratheon : « Vous dépassé les bornes Mallister ! Vous traitez notre roi de tyran mais vous n’hésitez pas à faire arrêter vos bannerets ! » Il fut rejoint par lord Ryger et même lord Nerbosc.
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Lord Mallister bouillonnait de rage et semblait sur le point d’ordonner un massacre.

« Messires », intervint calmement lord Alyn Piper. « Il semble que nous n’arriverons pas à régler nos différends aujourd’hui. Je pense que s’entretuer ainsi est indigne de Riverains.

-Que proposez-vous donc ? » demanda sèchement lord Lyonel.

« Que nos chemins se séparent ici. La guerre est clairement déclarée, mais l’honneur commande de se retrouver sur le champ de bataille plutôt que de s’égorger au milieu d’un camp. »

Piper est le seul à garder la tête froide, se dit Stanton. Nous allons droit au bain de sang.

Lord Mallister sembla en prendre également conscience. « Soit. Partez, traitres. Mais priez les dieux que je ne vous retrouve pas sur le champ de bataille. »

Et ainsi les trois chevaliers quittèrent le camp, suivis des seigneurs Baratheon, Bracken, Nerbosc et Ryger. Avec eux partirent plus de la moitié des troupes du Conflans. Plus tard dans la journée, alors qu’on avait ordonné le démontage du camp, Stanton remarqua que les troupes de lady Tully s’étaient également esquivées.

Des ordres annoncèrent que l’on repartait vers le nord. Stanton chargea sa tente sur sa vieille jument puis harnacha son destrier. Alors qu’il remontait sur sa monture, Stanton ne put s’empêcher de se demander dans quelle galère il s’était embarqué.

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Encore un complot ourdi par les Arryn !
(Se pointer à trois au milieu d'une armée, ils ne doutent de rien, les gardes royaux).

Sacrés Arryn !

Haha, les trois gardes royaux sont là pour demander à Mallister de se rendre à Port-Réal, pas pour battre une armée entière ^^. Une mission risquée, ça c'est sûr, mais bon en avoir dans le pantalon c'est un peu un pré-requis pour entrer à la garde :p (un peu comme les sept de Jaehaerys qui font face à Rogar Baratheon, ou Barristan à Sombreval).
Un détail, ser Turlogh Flowers est un bâtard Pandroux, la famille que j'avais créée en l'honneur de la Garde de Nuit.
 
Ahah le retour des Panda roux^^ Je me souviens qu'une famille Graymarch est jouable à l'époque du Cerf couronné.
Quant aux pré requis, disons que si on lit plus tard Boros Blount, Mandon Moore etc, hum pour la valeur des gardes. Enfin, c'est 300 ans plus tard.
 
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Ahah le retour des Panda roux^^ Je me souviens qu'une famille Graymarch est jouable à l'époque du Cerf couronné.
Quant aux pré requis, disons que si on lit plus tard Boros Blount, Mandon Moore etc, hum pour la valeur des gardes. Enfin, c'est 300 ans plus tard.

Oui, dommage que les Graymarch n'existent pas encore. Je les aurais invités pour les torturer.
Oui, c'est la garde du Ier siècle, un peu plus... hum... vertueuse que celle de la saga ^^.
 
24. Perwyn VI
PERWYN

Viergétang – 10e lune de l’An 9 ap-C

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Si mal.

Perwyn ouvrit les yeux. Il était dans son lit. La chambre était sombre, mais un fin de rayon de lumière provenant de la fenêtre indiquait que le soleil était levé.

Cette douleur.

Il finit par l’apercevoir, assit sur une chaise à côté de lui.

« Père ? » appela-t-il. Non, il délirait. Son père était mort il y a 22 ans de cela. « Jon ? »

Son frère soupira de dépit. « Je serai donc toujours le dernier ici… Je ne sais pas de quoi se plaint Stanton. Au moins a-t-il droit à ta rancune. Moi ? A rien. Ou au mépris… Non, Jon inspecte une nouvelle fois les courtines. Il veut que nos défenses soient prêtes pour le moment où les Targaryens viendront pour nous. »

Les yeux de Perwyn parvinrent enfin à discerner les traits creusés de son frère.

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« Ty… Tyler ? » Il eut les plus grandes difficultés à retrouver son souffle. « Où… Aethan ? »

Tyler laissa planer un silence. Comme d’habitude. Son frère avait toujours été un taiseux. « Avec ma femme. Elle va accoucher sous peu.

-Bien… ». Il avala difficilement sa salive. « Tu… tu dois être heureux. »

Son frère fixait la fenêtre, le regard vide. « Si c’était le cas je ne serais pas là, dans une pièce sombre, avec mon frère mourant qui a passé sa vie à m’ignorer. » Il soupira. « Heureux ? Pourquoi ? Je ne suis même pas sûr que cet enfant soit de moi. Probablement un petit bâtard de ton garde. »

Perwyn regarda son frère. Il avait raison, toutes ces années il l’avait ignoré. Il souffrait, et c’était en partie de sa faute, c’est lui qui avait choisi Kyra Belgrave. « Je suis… désolé.

-Pourquoi ? Tu ne couches pas avec ser Hosteen à ce que je sache. » Il soupira une nouvelle fois avant de tourner à nouveau son regard vers Perwyn. « Septon Forrest est passé. Il a prié pour toi. Puis il est reparti aider les réfugiés en provenance d’Herpivoie. Thoren aussi, pour t’annoncer que, malgré la guerre, les taxes étaient bien rentrées et la construction des fermes terminée. » Il eut un petit rire. « Je ne vois pas trop à quoi cela rime. Tous ces efforts alors que nous finirons probablement calcinés dans moins d’une lune. Herpivoie, Salins... Les Targaryens progressent rapidement. »

Le cœur de Perwyn s’emballa. « Andacey… Bellena… » Il pouvait voir le beau visage de sa femme, les petites mains de sa fille.

« Personne ne sait où elles sont depuis plus d’un an et demi. » Tyler se leva et lui caressa le front. Sa voix se fit douce. « Où qu’elles soient, elles sont plus en sécurité qu’au château, crois-moi. »

Une larme coula sur la joue de Perwyn, mais il n’arrivait plus à faire le moindre mouvement pour la sécher. « J’aurais voulu… tant de choses… des regrets, tant de regrets… Bellena… toi… Stanton. »

Tyler lui sourit. « Nous avons reçu des nouvelles de lui. Ne t’inquiète pas. Notre puiné est un dur à cuir. La bataille de Salvemer a été une boucherie parait-il. Mais il a survécu. Il devient un vrai vétéran. »

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Perwyn se sentait de plus en plus mal mais cette nouvelle le réjouit. Il aurait tellement voulu qu’ils se réconcilient.

Tout ceci n’était pas juste. 36 ans. Tellement de choses qu’il aurait pu accomplir. « Darry… », murmura-t-il.

Tyler se mit doucement à rire. « Si têtu ». Son rire se mua peu à peu en larmes. Il s’approcha doucement de son oreille et lui susurra, comme s’il lui confiait un secret : « Darry-le-Château est assiégé. Au moment où nous parlons, les bannières du laboureur doivent être en feu. »

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Perwyn ferma les yeux. Il imagina les bannières brunes et noires brûler. Leurs cendres, loin de tomber, se muaient peu à peu en un champ d’argent où une truite nageait librement.

Petit à petit, la douleur disparue. Et avec elle le mince fil de sa vie.

Le sire de Viergétang s’endormit pour toujours, un sourire aux lèvres.

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Ah ben j'avais tort pour Bellena, elle va bien régner (au moins une journée).
L'écran de mort, bien cruel, qui ne rappelle que la paranoïa du mec, huhu.
(Les stats moisies de Tyler.... sans doute un trait familial).
Quant aux Graymarch, je demande à voir. Ah zut, c'est pas possible ^^
 
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Ah ben j'avais tort pour Bellena, elle va bien régner (au moins une journée).
L'écran de mort, bien cruel, qui ne rappelle que la paranoïa du mec, huhu.
(Les stats moisies de Tyler.... sans doute un trait familial).
Quant aux Graymarch, je demande à voir. Ah zut, c'est pas possible ^^

Peut-être un peu plus qu'une journée ^^
Pauvre Perwyn effectivement, mais d'un autre côté il n'est pas parvenu à grand chose pendant sa vie : il meurt sans avoir conquis Darry et alors que Viergétang est menacée par l'avancée targaryenne.
Il est vrai que les Mouton ne sont pas gâtés, heureusement que je n'insiste pas trop sur leurs (in)compétences, sinon ils seraient tous décrit comme des idiots finis (sauf Jon).
Pour les Graymarch se sera peut-être le sujet d'un nouvel AAR : "Les souffrances du vieux Raymand, un AAR Graymarch"
 
25. Jon IV
JON

Viergétang – 10e lune de l’An 9 ap-C

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« Vous vous trompez de siège, messer », dit ser Edmure en entrant dans la salle du conseil. Jon s’était instinctivement assis à la place du maître d’arme, celle qu’il avait occupée pendant des années, même lorsque Perwyn était absent.

Il acquiesçât d’un hochement de tête avant de s’asseoir sur la chaise dévolue au seigneur. Il était désormais régent de plein droit et se devait de le montrer à tous en adoptant les symboles du pouvoir seigneurial.

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Ser Edmure resta quant à lui debout. « Vous paraissez songeur, messer.

-Oui. J’ai du mal à réaliser qu’il est mort. » Jon était en train d’inspecter le mur extérieur lorsque ser Martyn était venu l’informer que Perwyn s’était éteint dans les bras de Tyler. Il le savait gravement malade depuis des années et son état n’avait cessé de se détériorer dans les dernières semaines. La nouvelle n’en n’avait pas moins été difficile à avaler. Il aimait son frère. Si jeune, se dit-il sombrement, il n’était que de deux ans mon ainé.

« N’attendez pas de moi que je vous bassine avec les réconforts que vous servirait septon Forrest », répondit Edmure. « Ce n’est pas mon fort. Mais quelque dure soit cette perte, vous devez aller de l’avant. Pour votre nièce, pour vous… pour votre fils. » Il marqua une pause. « Dois-je les faire entrer ? »

Jon prit une grande inspiration puis se redressa sur sa chaise. « Allez-y. »

Sur un signe d’Edmure, ser Hosteen ouvrit la porte et fit entrer les conseillers de Perwyn. Ils vinrent se poster devant leur chaise respective mais restèrent tous debout à l’exception de mestre Aethan qui fut invité à s’asseoir. Il était le seul à ne pas avoir besoin d’une confirmation du nouveau maître de Viergétang.

« Messieurs », commença Jon. « Vous avez tous servis mon frère avec loyauté au cours de ses dernières années. Sa mort est une tragédie pour Viergétang et, j’en suis sûr, pour vous tous. Il nous faut néanmoins préserver son héritage et nous assurer que ma nièce lady Bellena trouve une seigneurie prospère à sa majorité. Cette tâche ne sera pas aisée, surtout dans les circonstances actuelles. Aussi, en tant que régent de notre Dame j’ai décidé d’opérer quelques changements dans la composition de ce conseil. »

Les conseillers, manifestement tendus, buvaient la moindre de ses paroles. Jon se tourna d’abord vers Josua de Marbrelac qui se trouvait à sa gauche. « Maître Josua, vous avez été un châtelain plus que compétent aussi souhaiterais-je que vous conserviez votre position. Si vous l’acceptez bien entendu. »

Le châtelain s’inclina bien bas. « Ce serait un honneur que de continuer à servir Viergétang », dit-il sans cacher son soulagement. Il s’assit à la place qui lui était réservée. Pour être honnête Jon aurait souhaité qu’il refuse. Josua était un imbécile sans grand talent et il aurait aimé le remplacer. Néanmoins les liens du châtelain avec le milieu marchand de Viergétang et ses nombreuses propriétés à Marbrelac en faisaient un homme influent qu’il ne pouvait se permettre d’écarter alors qu’il venait à peine de prendre la régence. En tout cas pour l’instant.

Kyle de Viergétang était aussi un personnage important de la ville, mais ses indéniables compétences rendaient la décision moins difficile. « Maître Kyle, je souhaite également que vous conserviez votre poste. » Le justicier s’inclina et le remercia avant de s’asseoir à son tour.

Jon sourit à Thoren qui semblait toujours aussi stressé. « Thoren, personne ne vous égale quand il s’agit de trouver les fonds nécessaires à notre politique, aussi êtes-vous bien entendu confirmé à votre poste. » Le trésorier répondit par un sourire tendu.

« Septon Forrest. Lorsque des navires chargés de réfugiés de Herpivoie et Salins ont accosté, vous n’avez pas hésité une seconde à venir en aide à ces pauvres hères. » Même la longue barbe du septon ne pouvait dissimuler son sourire. « Je sais que cette tâche vous tient à cœur et vous occupe beaucoup. Aussi vous permettrais-je de vous consacrer totalement à celle-ci. Septon Darnold prendra en main les affaires religieuses de Viergétang. »

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Forrest écarquilla les yeux. « Me… messer, je ne… ».

Jon leva la main pour le couper. « Ne me remerciez pas. Vous pouvez retourner auprès des nécessiteux. » Le septon, l’air dépité, s’inclina avant de quitter la salle du conseil. Septon Forrest était à vrai dire un bon septon et Jon l’appréciait. Mais septon Darnold était en charge du septuaire de Viergétang et son influence n’était pas à sous-estimer. Depuis la mort de son prédécesseur et ancien châtelain septon Samwell, Darnold ne cessait de demander un poste au conseil.

Jon s’éclaircit la voix. « Je me dois de me consacrer entièrement à mes nouvelles responsabilités. Aussi ne pourrais-je cumuler la régence avec la charge de maître d’armes. Mais Viergétang ne peut, en ces temps de périls, se passer d’un chef pour ses armées. Aussi ai-je décidé de nommer ser Edmure à ce poste. »

Si Edmure fut contrarié par les murmures qui s’élevèrent, il ne le montra pas le moins du monde. Il s’inclina avec son éternel sourire et vint se placer à la droite de Jon.

« Commet allons-nous faire pour nous tenir informer sans le réseau d’espions d’Edmure ? » demande maître Josua en oubliant délibérément le titre du nouveau maître d’arme.

« Je vois que vous reconnaissez enfin l’utilité de mes connections », lança Edmure à l’intention de Josua. « Je me suis assuré qu’ils obéiront au nouveau détenteur de mon ancien et regretté poste.

-Ce nouveau détenteur étant ser Hosteen », annonça Jon à la surprise générale. Lorsque l’intéressé avait été prévenu ce matin, il avait émis quelques doutes. Mais bon soldat, le chevalier avait accepté sans rechigner. Aussi quitta-t-il son poste et vint s’asseoir autour de la table.

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Pour être honnête, Jon avait été grandement surpris du choix d’Edmure, mais ce dernier avait avancé plusieurs arguments solides. Ser Hosteen n’était pas un intriguant, mais les candidats capables ne se bousculaient pas. Il était surtout extrêmement loyal et Jon ne craignait pas une trahison de la sa part. Enfin et surtout, s’il fallait sauver les apparences en n’octroyant pas deux postes à un seul conseiller, il était clair que le véritable maître du réseau resterait Edmure. Hosteen le loyal qui ne nourrissait pas d’ambitions particulières, n’aurait aucun problème à jouer les conseillers fantoches.

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« Bien. Nous devons traiter d’affaires pressantes, aussi n’attendrons-nous pas septon Darnold pour commencer. Nous devons d’abord organiser les funérailles de notre défunt seigneur.

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-Messer », intervint Josua. « Je me suis permis de prendre les devants. J’ai déjà commandé les plats pour régaler les palais de nos invités de marque. J’envisageais également d’engager plusieurs bardes qui…

-Désolé, maître Josua » le coupa Thoren. « Mais avec quel argent voulez-vous payer ces folies ? Nos finances sont précaires.

-Et de quels invités de marque parlez-vous Josua ? » intervint à son tour Edmure. « Nous sommes en guerre. Herpivoie et Salins sont tombées et Darry est assiégée. Le Conflans est attaqué de toutes parts et la moitié des seigneurs riverains combattent sous la bannière du roi. Malgré le soutien apporté par une dizaine de seigneurs des terres de la Couronne, lord Lyonel Mallister subit défaites sur défaites et son commandant lord Alyn Piper vient de trouver la mort dans une bataille contre lord Jaremy Blount. Quelques soient les qualités de feu lord Perwyn, je ne pense pas que quiconque ait le temps de participer à une veillée funèbre. »

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Josua ne sut quoi répliquer. Jon regrettait déjà de l’avoir confirmé. « Je ne peux permettre que mon frère ne soit pas enterré dignement, mais je ne peux pas non plus ruiner nos finances alors que notre armée à besoin de fonds. Nous organiserons une veillée plus modeste qu’escomptée. Je vous allouerai un budget suffisant pour une cérémonie simple mais digne. » Il était temps de passer au sujet suivant.

« Bien entendu, ma nièce se doit d’assister à ces funérailles. Je souhaiterais que ser Hosteen aille chercher lady Bellena.

-N’est-ce pas dangereux de la faire venir dans de pareilles conditions ? » demanda Kyle.

« Je comprends vos réticences, mais elle sera plus en sécurité derrière ces murs que dans notre arrière-pays qui risque bientôt d’être envahit. » Il ne jugea pas opportun d’ajouter que la présence de Bellena raffermirait son autorité en tant que régent.

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« Et lady Andacey, messer ? » demanda Josua.

Jon savait que le sujet viendrait sur la table. Il n’appréciait guère sa belle-sœur et ses vues sur la régence, mais il ne pouvait l’abandonner dans sa cachette. « Ser Martyn ira également la chercher. »

Edmure ricana. « Vous voilà bien courageux, messer. Je ne sais pas qui de la reine Rhaenys ou de lady Andacey vous devez le plus craindre. »

Si certains conseillers esquissèrent un sourire, Josua semblait mal à l’aise face à ce trait d’humour.

« Ma belle-sœur se doit d’honorer son mari. Je suis sûr qu’elle nous soutiendra complètement pour assurer l’avenir de sa fille.

-Messer », intervint Kyle. « Je sais que cela n’est pas un sujet d’une importance cruciale, mais ce matin un navire a accosté en provenance du Val. A son bord se trouvait un certain ser Petyr Prior, accompagné de sa famille. Son fils Jon régnait sur la petite île de Galet jusqu’à ce qu’un certain Kyle Wydman, sire de Wycliffe ne s’empare de ses terres. La famille se rendait à Cornetruie dans les terres de la Couronne pour trouver refuge auprès des Verraz, la belle-famille de ser Petyr. Mais ces derniers s’étant rebellés contre les Targaryens, Pryor juge plus prudent de rester un temps à Viergétang. Il aimerait savoir s’ils pourraient être accueillis au château. »

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Jon était dubitatif. « Au vu du contexte, Viergétang n’est pas un refuge sûr et nos finances ne nous permettent pas d’accueillir toute la misère du monde. Néanmoins, si nous avons accueillis des familles de paysans d’Herpivoie, nous pouvons en faire de même pour une illustre maison. Ils peuvent s’installer. »

Voyant qu’aucun autre sujet n’allait être abordé par le conseil, Jon se leva. Les conseillers l’imitèrent puis un par un le saluèrent avant de quitter la pièce.

Lorsqu’il se retrouva seul, Jon se rassit sur le siège de Perwyn… sur son siège. Son regard s’attarda sur les armes de sa famille. Le futur était incertain mais il devait coûte que coûte préserver l’héritage de sa famille.

Il devait régner.
 
Enfin un régent qui n'est pas nul en tout. Et qui vire un septon capable, (je sais, on n'a pas les stats du remplaçant)
L'opinion de Ser Hosteen envers sa lady est pas ultra haute, méfiance.
 
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Le régent est bon effectivement. C'est important parce que la situation est quand même très compliquée.
Plus de Jon, plus d'Edmure, ... Elle me plait bien cette 2e phase de l'AAR. ;)
 
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Enfin un régent qui n'est pas nul en tout. Et qui vire un septon capable, (je sais, on n'a pas les stats du remplaçant)
L'opinion de Ser Hosteen envers sa lady est pas ultra haute, méfiance.

Oui, enfin un dirigeant plutôt doué. Pour septon Darnold on le reverra pas la suite, mais la différence était minime (15 contre 16).
Pour ser Hosteen, j'ai pris le screenshot avant qu'il ne soit nommé, d'où son opinion.

Le régent est bon effectivement. C'est important parce que la situation est quand même très compliquée.
Plus de Jon, plus d'Edmure, ... Elle me plait bien cette 2e phase de l'AAR. ;)

Haha, cette partie 2 va, je l'espère, vous plaire. Elle mettra en place les éléments du final, la partie 3 (mais on y est pas encore, loin de là).
 
26. Andacey VI
ANDACEY

Marbrelac – 11e lune de l’An 9 ap-C

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Ses premiers jours dans la petite tour, Andacey les avait passés à hurler contre ser Martyn. Elle avait ordonné, exigé, menacé, maudit le chevalier, Perwyn et Jon… mais ser Martyn n’avait pas cédé. Lorsqu’il était repartit à Viergétang, elle avait tenté de rentrer à pied. Andacey n’avait pas fait plus d’une lieue dans la neige qu’Urzen l’avait rattrapée et ramenée à Marbrelac. Après cet épisode, le laconique fer-né l’avait enfermé dans la tour, n’y pénétrant que pour lui apporter à manger.

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A la fin de la première lune, la colère avait laissé place au découragement et au désespoir. Elle avait beaucoup pleuré et cessé de s’alimenter, au point que le Fer-né avait dû la forcer à manger. Lorsqu’elle parut avoir accepté son sort, Urzen la laissa libre d’aller et venir dans les environs de la tour.

Jamais elle ne s’était autant ennuyée. Il n’y avait pas grand-chose à faire sinon des promenades au bord du lac gelé. En sus, on lui avait interdit de se rendre dans la petite bourgade de Marbrelac qu’elle pouvait apercevoir au loin. Quant à Urzen, il était loin d’être le compagnon idéal. Il passait le plus clair de son temps à chasser dans les bois ou à pêcher dans le lac et ne lui adressait la parole qu’une à deux fois par jours. Et encore ne prononçait-il en général pas plus de trois mots.

Ser Martyn ne passait qu’une ou deux fois par lune. Un jour, alors que les neiges étaient en train de fondre, il fit venir une jeune servante de Marbrelac. Hanna était paresseuse, goinfre et pas toujours dégourdie. Mais si elle n’était pas Kyra, elle apporta un peu de distraction à Andacey. La dame de Viergétang entreprit même de lui apprendre à lire grâce aux livres que ser Martyn lui avait apportés.

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Elle était justement en train de faire lire à Hanna un passage de l’insipide chronique de mestre Aethan lorsqu’Urzen déboula dans la tour sans frapper.

« Madame. Ser Martyn remonte le chemin. »

Andacey soupira. « J’espère qu’il ramène enfin un jeu de cyvosse. Je suis sûre que tu apprécieras ce jeu Hanna.

-Il est pas seul. Six cavaliers. »

Le cœur d’Andacey ne fit qu’un tour. Cela ne pouvait signifier qu’une chose. Elle se leva d’un bond puis se précipita jusqu’à la porte, manquant de bousculer Urzen au passage.

Le Fer-né n’avait pas menti. Ser Martyn approchait, escorté par plusieurs soldats. Elle faillit crier de joie en apercevant les chevaux sans cavalier qui accompagnaient le groupe. Il fallut encore un petit moment avant que ser Martyn n’arrive à la hauteur d’Andacey. À peine l’eut-il salué qu’elle demanda : « Le danger est-il enfin passé ? Mon époux me mande-t-il auprès de lui ? »

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Andacey eut un mauvais pressentiment en découvrant l’expression gênée des cavaliers.

« Désolé madame. C’est le régent, ser Jon, qui vous demande. Lord Perwyn est mort. La maladie l’a emporté. »

Il lui fallut quelques instants pour encaisser la nouvelle. Elle ne défaillit néanmoins pas. Elle était triste bien sûr d’avoir perdu son mari, mais… une partie d’elle-même lui en voulait toujours pour cet isolement forcé pendant plus d’un an. Elle ressentait même une forme de soulagement… et de joie à la perspective de revoir Bellena.

« Ma fille ?

-Le régent l’a rappelée à Viergétang. Elle doit être déjà arrivée.

-Alors ne perdons pas de temps. » Elle retourna à l’intérieur et ordonna à Urzen de rassembler ses effets. Ser Martyn lui apporta des vêtements de deuil qu’elle enfila rapidement avec l’aide de Hanna. Il fallut moins d’une heure pour que le groupe soit prêt à prendre le chemin de Viergétang.

Même en hiver, le voyage ne prenait pas plus d’une journée et le groupe allait bon train. Sur le chemin, ils croisèrent à plusieurs reprises des familles de paysans qui fuyaient la guerre. Certaines avaient formées de véritables petites caravanes avec des bêtes mal nourries et des charrettes débordant de biens. Cela fit un choc à Andacey. Elle avait bien entendu parlé de la guerre par ser Martyn, mais savoir n’était pas voir.

Alors qu’ils traversaient la forêt de Viergétang, à quelques lieues seulement de la ville, un des cavaliers que ser Martyn avait envoyé en éclaireur revint vers eux à bride abattue. « Messer ! Une armée ! À une demi-lieue au sortir du bois !

-Targaryens ? », demanda le chevalier.

-Impossible à dire.

-Quelles bannières ?

-Je n’en n’ai aperçu que deux que je ne reconnais pas. Deux ailes noires sur une fasce blanche sur champ échiqueté de noir et de banc et un heaume gris-fer sur champ blanc.

-Staunton et Pyle » annonça ser Martyn. « Deux maisons des terres de la Couronne qui se sont révoltées contre le Conquérant. Nous ne craignons rien. »

Aussi poursuivirent-ils leur chemin et lorsqu’ils sortirent du bois, ils tombèrent sur le camp. Un bon millier d’hommes s’y trouvaient et semblaient avoir traversé les sept enfers. Leur groupe fut rapidement rejoint par les deux commandants de l’armée. Deux chevaliers entre deux âges dont les caractères ne pouvaient pas être plus opposés.

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Ser Steffon Manning commandait le plus gros détachement qui comprenait les troupes de lord Manning et de lord Pyle. Ses traits étaient durs et ses réparties courtes et sèches. Bien plus aimable était ser Jonah, un Riverain au service de lord Lyonel Mallister. Il commandait un petit groupe d’une centaine d’hommes envoyé par le Noir pour soutenir ses alliés. Il revendiquait néanmoins le commandement de l’ensemble des forces, ce qui semblait déplaire à ser Steffon.

« Nous avons essayé de porter la guerre dans les terres de la couronne mais…

-Les Targaryens nous ont écrasé à Grondegué », termina ser Steffon.

« Nous remontons vers le nord dans l’espoir d’échapper aux Targaryens.

-Darry est assiégé », répondit ser Martyn. « Vous ne pourrez pas pousser plus loin.

-Voilà qui n’arrange pas nos affaires », poursuivit ser Jonah. « Peut-être votre beau-frère nous accueillera-t-il en ses murs, lady Mouton. »

Les murs de ma fille, faillit rectifier Andacey.

« Je ne sais quels sont les plans de mon beau-frère, mais je pense qu’il acceptera volontiers que vous montiez un camp sur les terres Mouton. » Ser Steffon fronça les sourcils, apparemment peu satisfait par cette rebuffade déguisée, mais ser Jonah remercia chaleureusement Andacey.

Il fallut peu de temps pour que le groupe atteigne enfin Viergétang. Au pied de la forteresse, Andacey fut accueillie par maître Josua et Kyra. Jon ne s’est même pas déplacé. Mais la vue de sa meilleure amie lui réchauffa le cœur.

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« Ma dernière, Eleanor » dit sa belle-sœur en montrant le bébé qu’elle serrait contre elle. Andacey voulu caresser la petite, mais Josua ne lui en laissa pas le temps.

« Madame, les invités vous attendent au septuaire.

-La cérémonie a déjà commencé ? » demanda Andacey, choquée.

Le châtelain était visiblement gêné. « Les sœurs du silence ont fait de leur mieux pour préserver son corps mais il fallait faire vite pour qu’il ne se décompose pas. Ne sachant pas si vous alliez arriver aujourd’hui, le régent a décrété la fin de la veillée.

-Mon cher mari a d’ailleurs préféré veiller sur le tien plutôt que de me rejoindre cette nuit », persifla Kyra.

Andacey ravala sa colère et suivit Josua et Kyra jusqu’au septuaire de la forteresse. Elle abaissa son voile gris puis entra dans le bâtiment heptagonal.

Tous se retournèrent sur elle, mais peu de mines se réjouirent, douloureux rappel du peu de soutien dont elle disposait à Viergétang. Les notables et les conseillers n’en vinrent pas moins la saluer et lui présenter leurs condoléances. Un homme qu’elle ne connaissait pas lui baisa la main. Il lui présenta sa femme, un certaine Lythene Verraz, ainsi que ses deux fils, avant de lui assurer de tout son soutien dans cette période difficile.

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« Ser Petyr Pryor », murmura Kyra lorsqu’elles dépassèrent l’homme. « Il aurait dû hériter de Galet, une petite île du Val, jusqu’à ce qu’un accident oblige son mestre à lui enlever… ce que tu sais. Son fils Jon Pryor est devenu seigneur à sa place, mais pour seulement quelques lunes. Lord Kyle Wydman, seigneur de Wycliffe, s’est emparée de l’île. Ton beau-frère leur a accordé l’asile lorsque leur bateau à accosté à Viergétang. »

Mais Andacey n’écoutait plus son amie. Elle venait d’apercevoir Bellena et son cœur semblait sur le point d’exploser. Lorsque sa fille la vit, elle courut maladroitement jusqu’à elle. Elle avait tellement grandit ! Andacey la prit dans ses bras et la couvrit de baisers.

Lady Mouton fut beaucoup plus froide avec Jon qui vint la saluer.

« Je suis heureux de vous revoir, Ma Dame. J’espère que votre voyage n’a pas été trop difficile.

-Non », répondit-elle sèchement. « Nous avons néanmoins été retardé par une armée loyaliste qui envisageait de remonter vers le nord. Mais avec le siège de Darry-le-Château nous les en avons dissuadé. Ils veulent que nous leur offrions l’asile.

-Darry est tombée », asséna Jon. « Nous serons bientôt assiégés et nous n’avons pas les provisions pour accueillir une plus grande garnison.

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-Vous êtes le régent. » Malheureusement, ajouta-t-elle pour elle-même.

Elle reposa la petite et s’avança vers le catafalque où était exposé le corps de son mari. Elle fut surprise de voir septon Darnold en lieu et place de septon Forrest. Ser Hosteen et ser Tyler, armés de pieds en cape, veillaient sur le corps. Son beau-frère semblait épuisé, mais avait encore assez de force pour fixer avec haine l’amant de sa femme.

Revêtu de sa plus belle armure, ses mains gantées repliés sur son épée, Perwyn semblait simplement dormir. Les sœurs du silence avaient fait du bon travail, effaçant les marques de la maladie, de la fatigue et de la peur qui avaient ravagé ses traits à la fin de sa vie. Elle reconnut non pas l’homme malade et fou qui l’avait exilé, mais l’homme bon et doux qui l’avait épousé.

Alors, enfin, elle lui pardonna. Et ses larmes se mirent à couler.

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Andacey est de retour et on ne peut pas dire qu'elle soit moins haineuse. Hâte de voir son rôle dans la suite.

Et notre Conquérant qui écrase tout sur son passage. Cela ne va pas être simple de lui succéder...
 
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Andacey est de retour et on ne peut pas dire qu'elle soit moins haineuse. Hâte de voir son rôle dans la suite.

Et notre Conquérant qui écrase tout sur son passage. Cela ne va pas être simple de lui succéder...

Le rôle d'Andacey est plus sur une pente descendante, mais on en reparlera dans un prochain chapitre.

Oui, Aegon s'est plutôt bien débrouillé. Son plus grand échec pour l'instant est de ne pas avoir produit d'héritier.
Ses réactions peuvent être parfois brutales en tout cas, je vais justement en parler un peu dans ce chapitre.

D'ailleurs, un point gameplay pour ceux qui ne connaissent pas le mod. Agot a un système de tyrannie un peu particulier. Si le gros du système de la vanilla est en place, la tyrannie a également un "bon" côté. Un tyran est craint, ce qui dissuade certains de se révolter. A première vue ça semble plus logique d'être un tyran, mais quand une révolte a lieu elle est souvent assez violente et grande particularité, le niveau de tyrannie est transmis à l'héritier, comme une valeur cachée qui réapparaît si le nouveau souverain commet un acte tyrannique.
 
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27. Jon V
JON

Viergétang – 4e lune de l’An 10 ap-C

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« Encore une fois, non. » La réponse était simple et claire mais difficile à accepter pour Jon.

« Septon Darnold », dit-il d’une voix conciliante. « Thoren et moi essayons de vous faire comprendre dans quelle situation dramatique se trouvent nos finances. » Le trésorier hocha la tête comme pour confirmer les dires du régent. « Les troupes ennemies ont ravagés l’arrière-pays et nos nouvelles fermes sont parties en fumée. Mobiliser nos troupes pour défendre la ville nous a ensuite coûté très cher, sans parler du siège qui a interrompu tout le trafic maritime. Nous n’avons pas vu l’ombre d’une voile depuis des lunes et les taxes portuaires se sont taries. Et puis, il ya eu les pillages… Nos coffres sont vides et nous devons encore entretenir notre invitée et sa bête.

-Elle dévore un bœuf par jour au bas mot », précisa Thoren.

« Il nous faut trouver de l’argent pour nos besoins présents mais également futurs. Les dégâts faits à la ville et à la forteresse sont importants et la reconstruction va coûter une fortune.

-J’entends bien, messer », répondit le septon d’un ton qui impliquait le contraire. « Mais je vous rappelle que le septuaire n’a pas été épargné lors de la prise de la ville.

-Nous en sommes bien conscients mais nous savons que vous avez conservé quelques ressources. Le gros de vos revenus provient de terres et de septistères qui n’ont pas subis les affres de la guerre.

-Pas toutes les communautés religieuses dépendent du septon de Viergétang. Je vous rappelle que vous levez les taxes sur le matristère en charge de l’étang de Jonquil. Une source de profits importante à ce que j’ai entendu dire. »

Jon avait bien compris le message. Cela lui fendait le cœur de sacrifier des revenus permanents pour obtenir une aide du septon, mais Thoren était formel, ils devaient trouver une solution et utiliser la force leur aliénerait la Foi.

Il se força à arborer son plus chaleureux sourire. « En échange d’une aide immédiate de votre part, le matristère pourrait être placé sous votre dépendance, septon Darnold.

-Avec droit de nomination de la Mère ? »

Insatiable. « Effectivement.

-Dans ce cas, c’est avec joie que la Foi prendra part à la reconstruction de Viergétang et vous aidera en ses temps difficiles. »

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Jon se leva. « Bien, je vous laisse régler les détails avec Thoren. Notre invitée souhaite me voir, je ne peux la faire attendre plus longtemps. » Il les salua, sortit de la salle du conseil puis se dirigea vers la grande salle.

Cette dernière avait bien changé. La nouvelle maîtresse des lieux avait fait décrocher les quelques décorations qui s’y trouvaient pour y installer d’impressionnantes tapisseries représentants diverses légendes prisées par les bardes. De grands tapis de Myr couvraient désormais le sol et la table en U était désormais recouverte d’une magnifique nappe damassée sur laquelle on avait déposé des pétales de rose. Une myriade de serviteurs servait des plats raffinés et des vins hors de prix, tandis qu’au centre de la pièce, saltimbanques et rhapsodes se disputaient l’attention des convives.

Tout ça financé par nos soins, se dit Jon avec amertume alors qu’il traversait la grande salle.

Un chanteur tout de rouge vêtu, interprétait la nouvelle balade à la mode.

Et le Guerrier descendit sur la plaine,

D’un geste couronna le Marteau de Viergétang,

Qui par amour pour sa reine,

De ses ennemis innombrables fit couler le sang…


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Jon roula des yeux, les ennemis innombrables étaient dix fois moins nombreux que les soldats de ser Quenton Qoherys. Les pauvres ser Steffon Manning et ser Jonah n’avaient eu aucune chance.

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La réalité des faits ne semblait pas embarrassé l’intéressé qui, assis à gauche de la cathèdre, levait son verre à chaque fois que le rhapsode utilisait son nouveau surnom.

Lorsque le chanteur eut terminé, Jon s’avança devant le dais. Ser Lorent Shermer de la garde royale s’avança pour signifier qu’il ne pouvait s’approcher davantage, aussi mit-il un genou à terre au milieu de la pièce, face à son « invitée ».

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« Messer Jon, je suis heureuse que soyez enfin parmi nous ! » Rhaenys Targaryen, sœur-épouse d’Aegon le Conquérant, reine des Sept Couronnes, resplendissait dans sa magnifique robe rehaussée de joailleries. Elle était nonchalamment assise sur la cathèdre familiale à laquelle elle avait fait ajouter des coussins et des accoudoirs rembourrés.

« Je suis désolé Votre Grâce, mais des affaires importantes m’ont retenu.

-On croirait entendre mon royal époux. Vous devriez profiter un peu de ces réjouissances, messer. Après tout je ne suis qu’une invitée chez vous. »

Une invitée avec 9000 soldats et un dragon. Une invitée qui donne ses propres banquets, se dit Jon, mais il lui fallait tenir sa langue.

« Ce serait un honneur, Votre Majesté. Mais Viergétang a beaucoup souffert et requiert mon assistance. »


Le Marteau de Viergétang abattit son verre sur la table : « La ville devrait se réjouir de son sort étant donné la trahison de ses maîtres.

-Veuillez pardonner ser Quenton, c’est un soldat, il peut être un peu… sec », dit la reine. « Il n’a néanmoins pas tort. Si la ville n’avait été prise par moi mais par ma sœur, elle aurait été malheureusement rasée, et je crains fort que votre tête et celle de votre nièce orneraient les ruines de votre forteresse. Visenya n’est pas du genre à pardonner la trahison.

-Et c’est pourquoi nous ne pouvons que vous remercier pour votre clémence votre Majesté », répondit Jon. Elle n’avait pas tort. Malgré les immenses dégâts causés à la forteresse et les pillages et autres atrocités perpétrés lors de la prise de la ville, Rhaernys avait refréné les ardeurs de ses commandants. Elle n’avait pas non plus exécuté ni même fait prisonniers la famille Mouton. Ils étaient clairement à sa merci et un geste de sa part mettrait fin à leurs vies, mais elle gardait les apparences et les avait traités avec respect.

La reine sourit. « Rhaenys la Clémente. Quel beau surnom ce serait. Mon frère ne serait bien entendu pas d’accord. Plus d’accord. » Elle soupira. « Mon mari a toujours été dur, mais il montrait plus de patience il y a quelques années. Nous nous sommes beaucoup aimés, il fut un temps où la couche de Visenya était froide et la mienne pleine de vie. A cette époque je pouvais encore le raisonner. C’est un peu grâce à moi que les seigneurs de Westeros ont gardé leurs terres, alors que ma sœur désirait les voir finir dans le ventre de son dragon. » La tristesse marquait ses traits. « Mais j’ai bien peur que cette période ne soit terminée, messer. Je dois vous prévenir que mon influence à la cour n’est plus ce qu’elle était. Mon frère n’a plus d’yeux que pour Visenya et vous verrez que le trône de fer se fera de moins en moins coulant. »

La gorge de Jon se serra. L’avertissement ou plutôt la menace, était clair. Il avait entendu parler de l’histoire de lord Jon Rosby, le héros de Bouleau, celui-là même qui avait défait le prince Harrag dix ans auparavant. Il avait également pris les armes contre Aegon et lorsque Visenya avait pris Rosby, elle n’avait pas hésité à le faire dévorer par Vhagar.

« Quoiqu’il en soit j’ai particulièrement apprécié votre ville. J’avais toujours regretté de ne pas avoir eu plus de temps lors de la conquête pour visiter le lieu où s’est déroulée la plus belle idylle de l’histoire. » La reine faisait référence à Jonquil et Florian. Tout en parlant elle regardait sur sa droite où était assis ser Elyas. Le chevalier était originaire de Peyredragon et ses traits ne laissaient que peu de doutes sur ses origines valyriennes. Les semences de dragon, c’est ainsi que l’on nommait ces bâtards issus des relations entre fille du commun et seigneurs targaryens, étaient nombreux sur l’île. La reine ne cachait pas sa relation avec son amant, en tout cas pas à Viergétang.

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« C’est un magnifique endroit où je peux enfin me sentir…. libre », continua-t-elle en souriant à ser Elyas. « Mais cette horrible guerre est sur le point de s’achever et le traitre Mallister a perdu, même s’il refuse encore de l’admettre. Il n’a plus d’armée et ses alliés des terres de la Couronne ont été écrasés. » Rhaernys se rembrunit. « Aussi mon frère souhaite-t-il que je revienne dans sa lugubre forteresse, après un détour par Cornetruie. C’est avec tristesse que je devrais bientôt vous quitter.

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-Vous m’en voyez attristé, c’est un honneur d’accueillir une reine », répondit humblement Jon. Bien sûr, il n’en pensait pas un traitre mot. Loger 9000 hommes grevait les finances de Viergétang et Meraxès, en sus de dévorer un bœuf par jour, s’était aussi offert un ou deux gardes chargés de le nourrir. Le départ de la reine serait un soulagement.

« Mais il me reste encore un ou deux jours pour profiter de votre hospitalité ! » dit la reine, soudainement joyeuse. « Chanteur ! L’Epouse du dornien, s’il vous plaît ! »

Alors que le rhapsode se mit à chanter, Jon s’inclina une nouvelle fois puis partit. En quittant la pièce il ressentit un grand soulagement. Il n’était jamais bon de s’approcher trop près d’un dragon.
 
Ah, Rhaenys... :) Pas morte, enfin "disparue" à Dorne ?
C'est la boucherie cette guerre, les forces en présence n'ont pas l'air équilibré...
(la licence poétique qui fait que c'est l'hébergeur qui paye les soldats invités... car dans le jeu, c'est gratos)
 
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