• We have updated our Community Code of Conduct. Please read through the new rules for the forum that are an integral part of Paradox Interactive’s User Agreement.
Rhaenys qui brûle Viergétang alors que Visenya l'aurait épargné (si on s'en tient au canon). C'est cocasse. :)

Content pour ta clé.

Oui assez cocasse :) . La dévastation de l'arrière-pays va poser quelques problèmes aux Mouton (In Game plusieurs années avec -10% de taxes).
Quant à Rhaenys et Visenya... j'aurai beaucoup de choses à dire dans quelques années.
 
5. Aethan II
AETHAN

Viergétang – 10e lune de l’An 64 ap-B

Sur la plaine calcinée par le feu-dragon, deux armées de tailles égales s’affrontaient. Mestre Aethan assistait, impuissant et horrifié, à la bataille depuis la courtine du château. Le roi Harwyn II avait tenté de prendre à revers l’ost du Targaryen qui s’apprêtait à assiéger Viergétang. Mais le roi des îles et du Conflans ne possédait pas de dragons.

vpR7TEj.png

Aegon Targaryen volait bien haut dans le ciel sur Balérion. La Terreur Noire était probablement la plus formidable bête du monde, mais le « roi de Westeros » ne voyait aucune raison de la lâcher sur ses ennemis. Méraxès, le dragon argenté de sa femme-sœur Rhaenys, suffisait amplement. Bien plus petit que Balérion, il ne faisait pourtant qu’une bouchée des chevaliers riverains comme des guerriers fer-nés. Plongeant sur ses adversaires, il gobait d’un seul coup de mâchoire les plus grands des destriers. Ses griffes acérées pouvaient trancher la plus solide des armures comme une motte de beurre et lorsqu’il crachait son feu-dragon, les hommes prenaient feu tels des fétus de paille.

X1JsBMb.png

Déjà les premiers soldats du Conflans prenaient leur jambe à leur cou. Les rangs de l’armée d’Harwyn cédaient peu à peu et bientôt une véritable marée humaine reflua dans le désordre le plus complet. La bataille était belle et bien perdue.

« Ce n’était pas une bataille mais un massacre », dit sombrement ser Jon. Le frère de Sa Seigneurie était armé pour le combat mais ce grand guerrier semblait avoir perdu toute sa combativité. « Il est inutile de combattre face à ces monstres volants. Edmure m’a assuré que le Targaryen se montre clément avec ceux qui ploient le genou. Je vais ouvrir les portes.

-Avez-vous perdu la tête messer ? » Lady Mouton montait d’un pas décidé les étroites marches pour les rejoindre sur la courtine. « Je refuse une telle infamie. Je suis sûr que mon époux et maître serait d’accord avec moi et y verrait une trahison ! Je suis la dame de Viergétang et je me dois de défendre la ville contre ces envahisseurs !

-Dois-je-vous rappeler, lady Andacey, que Perwyn m’a confié le soin de diriger Viergétang en son absence ? » Ser Jon faisait désormais face à sa belle-sœur, l’œil noir. « J’ai aussi pour rôle de défendre la ville et ses habitants, et il me semble qu’affronter 7000 soldats aguerris et deux dragons ne soit pas le meilleur moyen d’y parvenir. A moins que vous ne vouliez que mon frère ne retrouve que des cendres en lieu et place de sa demeure ?

-Le feu-dragon n’a pas encore consumé la ville, mais on ne peut pas en dire autant de votre honneur messer.

-Il n’y a rien d’honorable à voir ses gens périr par le feu. C’est mon devoir d’héritier de Viergétang que de les protéger.

-L’héritier se trouve ici ! » cria lady Mouton en désignant son ventre de femme enceinte. « Tâchez de vous en souvenir au lieu de lorgner sur la demeure de votre frère que vous refusez de défendre.

-J’ai beaucoup de défauts madame, mais pas celle de négliger ma famille. Je la place avant toute chose. J’aime ma femme, mes frères, mon futur neveu ou ma future nièce et même ma belle-sœur. Il n’est pas question de voir le siège de ma maison partir en fumée pour sauver un quelconque honneur !

-Mestre Aethan ! » Pris par surprise, il sursauta. « Vous ne pouvez pas trahir votre maître lord Mouton. Faîtes entendre raison à son frère. Se rendre aux Targaryens est une vilénie. »

S’il y a bien une chose qu’Aethan ne voulait pas en ce moment même c’était bien d’être impliqué dans cette dispute. Il hésita un instant puis répondit : « Madame, je pense que ser Jon a raison. Il est inutile de lutter face à des chevaucheurs de dragon. Vous avez lu comme moi les chroniques de Valyria. Il ne sert à rien de lutter et nôtre rôle doit se borner à préserver ce qui peut l’être.

-Voilà qui est bien dit, mestre. L’affaire est entendue je crois. » Sans un regard pour sa belle-sœur, il dévala les escaliers et rejoignit la cour. « Ouvrez les portes ! Ser Hosteen, déployez la bannière arc-en-ciel ! »

Aethan restait seul sur la courtine avec lady Mouton. Elle dardait sur lui un regard noir, empli de haine.

tC6kj3M.png
 
Last edited:
Lady Mouton ne comprend pas les enjeux. Il n'y a aucun honneur à persister dans cette situation désespérée. Laisser mourir son peuple n'est pas digne d'une Dame de son rang, même si cela s'explique sûrement par sa jeunesse et le fait qu'elle ne connaisse pas encore assez ses terres et ses habitants.
Avec le temps, elle comprendra la justesse de la décision de son beau frère.
 
  • 1
Reactions:
Lady Mouton ne comprend pas les enjeux. Il n'y a aucun honneur à persister dans cette situation désespérée. Laisser mourir son peuple n'est pas digne d'une Dame de son rang, même si cela s'explique sûrement par sa jeunesse et le fait qu'elle ne connaisse pas encore assez ses terres et ses habitants.
Avec le temps, elle comprendra la justesse de la décision de son beau frère.

Très bonne remarque. Je ne veux pas trop en dire, mais cette discussion aura encore des conséquences énormes, même plusieurs années plus tard.
 
6. Stanton I
STANTON

Les Épois – 11e lune de l’An 64 ap-B

« La pluie commence à tomber mon prince, fit remarquer Stanton. Cela pourrait nous être défavorable.

-Au contraire messer », répondit le prince Harrag avec un sourire las. « Les rangs ennemis sont plus fournis en archers que les nôtres. Cette pluie les privera de cet avantage. »

Comme Stanton, le prince Harrag n’avait que 18 ans. Mais la comparaison s’arrêtait là. Harrag était en tout point le prince parfait. Alors que Harwyn II ne connaissait que la menace et la contrainte, le jeune Chenu était quant à lui capable de convaincre le plus récalcitrant des seigneurs par son charisme et son éloquence naturels. Il avait toujours une attention particulière pour ses hommes, du plus humble au plus fier. C’était un travailleur acharné qui n’économisait pas une seconde ses forces pour défendre le trône de son frère.

Son armure cabossée, son arme ébréchée et ses larges cernes étaient autant de témoignages de ses souffrances, et pourtant il tentait de ne rien laisser transparaitre devant ses hommes. Sur le champ de bataille, il s’était couvert de gloire en terrassant de nombreux adversaires mais également en sauvant à deux reprises l’armée royale de la destruction totale à Bouleau et à Viergétang. La guerre l’avait endurcie et grandit et lorsqu’il parlait, même lord Jared Frey l’écoutait attentivement alors qu’il avait le double de son âge.

Stanton maudissait les dieux de ne pas avoir fait d’Harrag le premier né d’Harren le Noir. Il l’admirait d’autant plus qu’il avait lui-même découvert sa propre médiocrité. Perwyn était un seigneur né, Jon un formidable commandant et même Tyler avait trouvé sa place à Viergétang. Stanton avait tiré quelque fierté de ses qualités de bretteur dans la cour et avait tellement souhaité prouver sa valeur sur le champ de bataille. Mais le jeune homme sûr de lui et de sa valeur était mort dans le chaos de Bouleau. Même les soldats de Viergétang ne le respectaient plus.

C’est peut-être pour cela qu’il admirait tellement le prince Harrag.

« Affronter une nouvelle fois Aegon est une folie, cracha lord Frey.

ZVsnhIP.png

-Je suis tout à fait de votre avis messire, répondit calmement Harrag. Cette guerre est perdue depuis longtemps. Mais j’ai beau exhorter Harwyn de se soumettre, il refuse obstinément. Il pense encore pouvoir rallier les seigneurs riverains à Harrenhal et arrêter le dragon. Je n’y crois pas une seconde, mais il m’a confié la mission de retenir notre ennemi en lançant cette attaque contre les Épois. Quelque désespérée que soit notre situation, il est de notre devoir d’obéir et de faire gagner du temps à Sa Majesté. Nous les affronterons donc », dit-il en désignant l’armée targaryenne presque deux fois plus nombreuse qui se préparait à la bataille.

nn6xNnI.png

« Du suicide, oui-da ! Mes propres hommes sont fatigués et démoralisés. » L’armée Frey comptait pour la moitié des troupes du prince. « Et lorsque ce maudit dragon entrera dans la danse, il ne fera qu’une bouchée de nous.

-C’est pourquoi je ne perdrai pas un instant. Je prendrai avec moi le gros des troupes et je chargerai leur centre. Nous devons absolument frapper vite et fort et entrer au contact le plus rapidement possible. Les Targaryen hésitent à utiliser leur dragon lorsque leurs propres troupes risquent d’être brulées. Quant à vous lord Frey, vous profiterez de l’effet de surprise pour charger leur flanc droit. Ce dernier est complètement dégarni. A mon signal, nous retraiterons le plus rapidement possible, rappelez-vous que nous ne sommes pas ici pour remporter une victoire, mais pour ralentir l’invasion. »

Le ton plein de confiance et d’autorité ne souffrait pas de contradictions et tous les seigneurs se préparèrent. Les soldats s’armèrent puis rejoignirent leur rang tandis que le bruit des cors de guerre s’élevait dans le ciel. Stanton vérifia une dernière fois son arme et son bouclier puis abaissa sa visière.

xik75Hn.png

Le monde se réduisit à cette mince fente à travers laquelle il ne distinguait pas grand-chose. Sur un ordre d’Harrag, l’armée se mit en marche et Stanton fit adopter le pas à sa monture pour rester au niveau des piétons. A mi-chemin, l’armée ennemie envoya une volée de flèches, mais comme l’avait prévu le prince, la pluie alourdit les projectiles et bien peu d’entre eux atteignirent leur cible.

Quelques instants plus tard, le prince donna l’ordre aux chevaliers de charger. Stanton souffla un bon coup avant de mettre sa monture au galop. Le terrain boueux rendait la charge difficile et plus d’une fois il crut que son cheval allait se renverser. La pluie le gênait énormément et il peinait à garder les yeux ouverts. Sa lance lui paraissait terriblement lourde. Enfin, il atteignit les rangs ennemis qu’il percuta avec violence.

Il faillit être déstabilisé mais évita de justesse la chute. La charge avait néanmoins fait son effet et le centre de l’armée targaryenne recula sous le choc. Stanton démonta puis tailla de-ci de-là dans les rangs ennemis. Le combat tourna au chaos le plus total lorsque les Fer-nés et les hommes d’armes arrivèrent pour les épauler. Tous étaient conscients que l’armée adversaire était ébranlée et ne tarderait pas à céder.

Le jeune chevalier fut néanmoins surpris de voir le flanc droit de l’armée targaryenne se refermer peu à peu sur eux.

« Les Frey ne sont pas encore là, mon prince ! » cria-t-il.

Harrag, s’extirpa tant bien que mal des premiers rangs pour se mettre à l’abri au centre de l’armée. Il remonta sur son cheval puis sortit son cor pour appeler à l’aide lord Jared Frey.

Celui-ci survint bientôt. Non par le flanc, mais sur les arrières de l’armée. Staunton vit avec horreur les chevaliers des Jumeaux percuter violemment l’arrière-garde.

ok9tQfZ.png

« Trahison ! s’écria Harrag. Maudit soit les… » Le prince ne termina pas sa phrase. Une flèche venue des rangs targaryens vola jusqu’à sa gorge. Ses derniers mots moururent dans un gazouillis sanglant. Staunton poussa un cri d’horreur lorsque le corps du prince glissa de sa monture pour disparaitre dans la marée humaine.

mu12HiD.png

Stanton était comme pétrifié. Tout autour de lui, la situation était chaotique. Des hommes mourraient en combattant ou en tentant de s’enfuir. Encerclés, ils n’avaient plus aucune chance….
 
Effectivement, cet Harrag aurait fait un excellent roi Chenu. Bien trop pour sa lignée d'ailleurs.

Excellent compte rendu de bataille. Terrible mais malgré tout plaisant à lire.
 
  • 1
Reactions:
Effectivement, cet Harrag aurait fait un excellent roi Chenu. Bien trop pour sa lignée d'ailleurs.

Excellent compte rendu de bataille. Terrible mais malgré tout plaisant à lire.

Oui, il était clairement le meilleur des nombreux fils d'Harren.

Merci beaucoup pour le compliment. C'est assez difficile à écrire pour être honnête ^^.
 
7. Perwyn II
PERWYN

Harrenhal – 2e lune de l’An 65 ap-B

Jamais Perwyn n’avait vu autant de monde réuni en un seul endroit. Lords Piper, Bracken, Nerbosc, Mallister, Vance d’Atranta et de Bel Accueil, Ryger, Tully, Mallister… tous les grands seigneurs riverains étaient là avec leurs maisonnées et leurs bannerets. Nombre de Fer-nés avaient également fait le déplacement. Cette foule paraissait pourtant ridicule au regard de la grande salle d’Harrenhal qui aurait pu accueillir dix fois plus de seigneurs.

Au bout de l’imposante pièce, sur le trône d’Harren le Noir, siégeait Aegon Targaryen. Lorsqu’il fixait ses prunelles mauves sur un seigneur, ce dernier avait le plus grand mal à soutenir son regard. Sa puissante carrure, ses traits sévères, sa mâchoire carrée ou ses cheveux argent-or coupés courts, tout dans sa physionomie dégageait une aura d’autorité et de majesté.

Les portes s’ouvrirent en grand pour laisser entrer Harwyn II, roi des Iles et du Conflans. Les seigneurs s’écartèrent sur le passage du souverain fer-né qui s’arrêta au pied des marches du trône. Un silence pesant s’abattit sur la grande salle. La tension était palpable alors qu’Harwyn dardait un regard noir sur le Targaryen. Puis, sans un mot, le roi dégaina.

Plusieurs seigneurs portèrent la main à leur épée, mais pas un instant Aegon ne cilla. Harwyn jeta son arme au pied du trône puis mit un genou à terre, reconnaissant sa défaite.

« Longue vie à Aegon Premier de Son Nom, roi de Westeros ! »,

Le Targaryen se leva, et d’une voix puissante déclara : « Ainsi s’achève le règne d’Harwyn II Chenu, roi des Iles et du Conflans. Relevez-vous, Harwyn, seigneur suzerain des Iles de Fer ! » Harwyn se releva sous les acclamations de tous les seigneurs présents.

jFATYKj.png

Les uns après les autres, les seigneurs fer-nés et riverains vinrent prêter hommage et déposer leur épée devant le trône. Perwyn lui-même s’agenouilla face au Targaryen et jeta, non sans un certain regret, son arme sur la pile d’épées qui ne cessait de s’élever.

« Ainsi disparait le royaume Chenu, dit lord Symond Herpivoie lorsque Perwyn le rejoignit. Harwyn continuera de gouverner les Iles de Fer mais n’aura plus d’autorité sur le Conflans...

-Qui le roi choisira-t-il pour mener les seigneurs riverains ? »

Lord Herpivoie soupira. « Pas moi en tout cas. J’ai été un des rares seigneurs à soutenir le mauvais cheval jusqu’au bout. Peut-être son demi-frère bâtard à qui il vient d’offrir Harrenhal ?

m3R89EE.png

-Orys Baratheon ? Je ne pense pas que les Riverains accepteront à nouveau un étranger à leur tête.

-Cela semble pourtant plus simple que de choisir l’un des nôtres. Nous sommes désunis depuis des siècles et les inimitiés sont nombreuses entre seigneurs riverains. Peut-être choisira-t-il lord Frey ? Il est le seul seigneur d’importance à avoir combattu à ses côtés. »

Perwyn ne put retenir une grimace de dégoût. « Aucun Riverain n’acceptera un péagier comme suzerain. Un péagier doublé d’un traitre et d’un parjure.

-Probablement… Il devra donc choisir parmi les grandes maisons qui ont eu quelques prétentions royales par le passé. Les maisons Pescheur, d’Alluve, Lejuste et Teague qui ont régné en tant que rois des Rivières et des Collines se sont éteintes. Peut-être les Nerbosc ou les Bracken. Mais choisir une de ces deux maisons reviendrait à s’aliéner l’autre. Reste les Mallister ou même les Vance qui ont un jour revendiqué la couronne du Conflans... »

rJ4ib18.png

Lord Herpivoie s’interrompit. Le dernier seigneur venait de jeter son épée et le roi Aegon s’était à nouveau levé pour prendre la parole. « Messeigneurs ! Ces épées ne seront pas gâchées ! Je les ferai fondre pour façonner un trône solide qui durera des siècles ! » Des acclamations répondirent au roi. « Mon rêve d’un continent unifié sous une seule et même couronne se réalise un peu plus chaque jour ! Ma reine Rhaenys m’écrit des Eryiés où le jeune Ronnel Arryn m’a juré allégeance. Au sud, Argilac Durrandon a remis son épée à la reine Visenya. » Une clameur soudaine accueillit cette déclaration. Le roi attendit qu’elle s’évanouisse pour reprendre.

wuprW0A.png


BU7VoGo.png


e0EP4ju.png

Les terres de l'Orage (jaune) font également parties du royaume.

« Je sais que certains d’entre vous attendent avec impatience de savoir qui dirigera le Conflans. J’ai écouté avec attention l’avis des uns et des autres. Loyauté, droits ancestraux, que de bons arguments. Mais la guerre n’est pas finie ! A l’ouest, le roi du Roc Loren Lannister mobilise ses armées pour me défier ! J’ai donc décidé de remettre cette décision à plus tard. Prêtez-moi une autre épée, non pour forger un trône, mais pour défaire mes adversaires. Marchez avec moi jusqu’à Castral Roc, prouvez votre valeur l’arme à la main. Alors, et alors seulement, je choisirai celui qui est digne de diriger les braves seigneurs du Conflans ! »

oPlwcRX.png

Quelques seigneurs semblaient déçus et lord Jared Frey pas le dernier, mais le discours du roi enflamma la bravoure des autres. Une puissante clameur s’éleva, Riverains et Fer-nés étaient prêts à la guerre.
 
Last edited:
Malin Aegon !
En espérant que sa décision ne soit pas en faveur des Frey, mais je n'ai que peu de doute. Ce Targaryen est bien trop intelligent pour ne pas voir la duplicité de cette famille Frey.
 
  • 1
Reactions:
Malin Aegon !
En espérant que sa décision ne soit pas en faveur des Frey, mais je n'ai que peu de doute. Ce Targaryen est bien trop intelligent pour ne pas voir la duplicité de cette famille Frey.

Tourne-casaque un jour, tourne-casaque toujours. Son choix sera... je n'en dis pas plus. Vous aurez la réponse bientôt, mais avant un court chapitre sur un événement important pour nos personnages.

PS: à partir de maintenant les dates seront en ap-C (après la Conquête) prenant en compte l'année du débarquement d'Aegon [1er année in game].
 
8. Andacey II
ANDACEY

Viergétang – 3e lune de l’An 2 ap-C

Etendue sur son lit, Andacey était absorbée par la contemplation des rayons de soleil blafards qui entraient par l’unique fenêtre de ses appartements. Elle entendait à peine la voix de septon Forrest, assis sur une petite chaise à côté de son lit.

« Son âme était vierge de tout pêché. Je suis sûr que notre Père-d’En-Haut le jugera avec bonté ».

Andacey ne daigna même pas se tourner vers le religieux. « Comme il a pris sa vie…

-L’Etranger l’a pris, pas le Père Ma Dame.

-Vous ne cessez pourtant de répéter que les Sept ne sont qu’un. » Il n’y avait aucune animosité dans sa voix. Elle était très lasse et ne souhaitait pour rien au monde être entrainée dans un débat théologique.

Heureusement pour elle, Perwyn entra à ce moment précis, lui épargnant la réponse du septon. Son visage était marqué par la tristesse mais il s’efforçait de sourire. Elle ressentit un certain soulagement à le voir, mais ce sentiment s’effaça rapidement lorsqu’elle aperçut mestre Aethan qui suivait son mari dans la pièce.

Perwyn fit un geste et septon Forrest se retira. Le sire de Viergétang s’assit à son tour sur la chaise et prit la main d’Andacey.

« Ma Dame est la plus belle du Conflans aujourd’hui. » Il garda le silence quelques temps avant de reprendre. « Je redescendais la route royale en compagnie de Stanton qui vient d’être libéré lorsque j’ai appris… » Il s’arrêta net, comme si en parler à haute voix était trop dur.

Elle ne put retenir une larme. « Manfred aurait été un grand chevalier et un bon seigneur.

-Je sais », répondit Perwyn d’une voix brisée. Elle trouva du réconfort dans la peine de son mari, elle se sentait moins seule dans ce cauchemar. « Nous surmonterons cette épreuve ensemble. Nous en sortirons plus forts. Ma mère a perdu deux enfants en couche. Cela ne l’a pas empêché de donner naissance à quatre fils en pleine forme. »

GiqIfek.png

Ils gardèrent le silence un long moment, pleurant intérieurement leur fils… puis ils furent interrompus par Aethan.

« Sire… » dit le mestre d’une voix penaude. « Je suis désolé, mais Thoren nous attend pour discuter du relevé des feux et de l’arpentage. »

Andacey ignora le mestre : « Que fait-il ici ? Les enquêtes sur le nombre de poules des culs-terreux primeraient-elles sur notre deuil ?

-Nos champs et nos pâtures ont été ravagés par le feu-dragon, c’est moi qui ai commandé ce rapport. Ne blâme pas Aethan…

923Zykn.png

-Je le blâmerai autant qu’il me le plaira. Sans sa couardise ton frère n’aurait pas eu le dernier mot. Cette chienne de Rhaenys ne serait pas entrée ici et notre fils ne serait probablement pas mort né. Les dieux nous ont fait payer notre soumission à ces polygames incestueux.

-Jon et Athan ont pris la bonne décision. Ils ont préservé Viergétang. Et j’ai moi-même ployé le genou peu de temps après votre reddition. »

La tristesse faisait peu à peu place à la colère. Elle souhaitait de tout son cœur voir la tête d’Aethan sur une pique, peut-être même celles de Jon et de Rhaenys. Elle lâcha la main de son mari, puis lui tourna le dos tout en rabattant sa couverture.

« Je ne te retiendrai pas. Va donc compter les moutons avec ce lâche. »

Perwyn garda le silence. Au bout de quelques temps, elle l’entendit se lever puis partir, la laissant seule avec son chagrin.
 
Il va falloir la surveiller cette Andacey !
Je sens qu'elle va causer de nombreux soucis.

On peut expliquer son attitude par cette phase de deuil, elle vient de vivre quelque chose de terrible. Mais j'espère qu'elle va réussir à dépasser cette phase, rarement bonne conseillère. Et c'est sur ce point que j'ai plus de doute.
 
  • 1
Reactions:
Il va falloir la surveiller cette Andacey !
Je sens qu'elle va causer de nombreux soucis.

On peut expliquer son attitude par cette phase de deuil, elle vient de vivre quelque chose de terrible. Mais j'espère qu'elle va réussir à dépasser cette phase, rarement bonne conseillère. Et c'est sur ce point que j'ai plus de doute.

Oui, Andacey est une jeune femme isolée dans une cour qu'elle ne connait pas et qui vient de subir un véritable traumatisme. Elle cherche des coupables et sa rancune jouera un rôle dans le futur et causera quelques soucis...

Le prochain chapitre prépare plusieurs événements qui adviendront par la suite. Il creuse aussi la relation entre les frères Mouton, j'espère que cela vous plaira.
 
Last edited:
9. Jon II
JON

Viergétang – 1re lune de l’An 3 ap-C

« Messer », salua ser Hosteen avant d’ouvrir la porte. Jon lui rendit son salut avant de pénétrer dans les appartements de Perwyn.

Ce dernier était à table, terminant son repas devant une pile de parchemins. « Jon, te voilà. Veux-tu que je te fasse servir à manger ?

-Non ça ira », répondit Jon tout en s’asseyant en face de son frère. « J’ai déjà déjeuné avec Tyler.

-Comment va-t-il ? », demanda Perwyn en repoussant son assiette et en servant un verre de vin à Jon.

« On ne peut mieux. Sa femme doit accoucher dans une lune ou deux.

-Qui aurait cru qu’il excellerait un jour à quelque chose et nous coifferait sur le poteau », remarqua Perwyn non sans une pointe d’aigreur. Jon savait que même près d’un an plus tard, la mort de son nourrisson était un sujet toujours douloureux pour Perwyn. « Stanton était avec vous ?

-Non. Notre jeune frère est d’humeur maussade depuis son retour de captivité. Il serait peut-être bon de lui donner quelques responsabilités d’ailleurs. Il a désormais quelque expérience de la guerre.

-Tu m’avais pourtant fait part de tes doutes sur ses qualités de commandant.

-Et j’en ai toujours. Mais en cas de guerre, nous pourrons toujours compter sur Wendel.

EdwmIDn.png

-Un homme du commun et grossier…

-Et qui ne perd pas une occasion de critiquer mes décisions. Mais un excellent guerrier, avec de l’expérience. Wendel mènera les troupes et Stanton… représentera notre famille.

-Soit, de bons arguments. Fait. », dit Perwyn en hochant la tête. « Justement, je voulais savoir où en étaient nos défenses. »

Jon prit une gorgée de vin. Un cru acre en provenance du Bief. « Elles se portent bien. Elles n’ont guère été endommagées pendant la guerre, mais nous n’avons pas lancé d’opération de maintenance depuis une année maintenant et certains pans du mur ouest m’inquiètent.

-Après mon départ, tu pourras réaffecter une partie de notre or à nos fortifications. Les campagnes reprennent vie peu à peu et l’arpentage est désormais terminé. Les impôts devraient à nouveau rentrer comme du temps d’Harren. D’après Thoren, le déplacement de la guerre à l’Ouest est une bonne chose pour le trafic de la baie des Crabes et les bateaux sont de plus en plus nombreux à revenir.

ucQgHHF.png

-Après ton départ ? »

Perwyn tapota son verre, l’esprit ailleurs. « Oui, j’ai fait de mon mieux pour Viergétang et j’ai repoussé à plusieurs reprises les invitations de lord Symond. Je dois me rendre à Herpivoie. À la vérité, je risque de faire plusieurs allers-retours au courant de l’année. La situation évolue.

-Le roi ?

-Oui, entre autres. Alors que la guerre traîne dans l’ouest, il multiplie les fronts. Il a lancé une campagne contre les petits seigneurs de la baie de la Néra. Et puis surtout il y a lord Mallister…

-J’ai été surpris lorsqu’il a été désigné seigneur du Trident.

1MZWr3G.png

-Ce ne fut pas vraiment mon cas. Lord Lyonel s’est distingué lors de la prise du Roc. Et puis les Mallister sont une famille qui peut s’enorgueillir d’une certaine ancienneté. L’un de ses ancêtres a même prétendu à la couronne du Conflans. La famille a de plus une longue tradition de lutte contre les Fer-nés, cela calmera peut-être lord Volmark et ses raids incessants sur les côtes du Trident. »

vwu6Pba.png

Jon acquiesça mais ne put s’empêcher d’ajouter : « Je ne conteste pas l’ancienneté ou la puissance de la famille Mallister. J’ai par contre plus de réserves concernant Lyonel lui-même. J’ai servi sous ses ordres lorsqu’Harren l’avait chargé de pourchasser la bande Rouge qui sévissait dans la région de Vieilles-Pierres. Brave, oui-da, et un bon guerrier mais également cruel et ambitieux. D’aucun le surnomme le Noir parce qu’il ressemble à feu sa majesté Harren. Pas un compliment. Et puis cela me surprend, lord Frey est le seul à avoir pris fait et cause pour Aegon, et voilà que le roi nomme son plus grand rival.

-J’y vois plutôt un coup de maître. Frey est détesté dans tous les Conflans pour sa trahison. Aegon lui-même ne doit pas faire confiance à un tourne-casaque. Et puis quel meilleur moyen de régner que de diviser ? Un homme peu apprécié et avec de nombreux ennemis gouverne désormais le Trident, ce n’est pas demain la veille que les Riverains feront front commun pour retrouver leur indépendance. Surtout quand on sait qu’ils sont déjà en colère contre les premières mesures du sire de Salvermer…

-C'est-à-dire ? »

Perwyn écarta son verre et s’empara d’une missive qu’il tendit à Jon. « Lorent, le mestre de lord Herpivoie, m’a envoyé le décret de lord Mallister rendant illégal toute guerre entre Riverains. »

taqXYFP.png

Jon ne put s’empêcher de rire : « Bonne chance à lui ! Demander aux Bracken et aux Nerbosc de mettre de côté leur querelle ancestrale… autant ordonner au soleil de ne pas se lever. Quoique… Les mestres peuvent trouver la trace de la Longue Nuit il y a 8000 ans, mais pas d’une trêve entre ces deux familles. »

Perwyn pouffa à son tour. Lorsqu’ils reprirent leur sérieux, le sire de Viegétang alla droit au but : « Tu seras en charge de Viergétang en mon absence. Septon Samwell se fait vieux et je sais que tu protégeras Viergétang… comme tu l’as fait pendant la guerre, malgré ce que dit ma femme. » Cet aveu de confiance fit chaud au cœur à Jon. « A ce propos, j’emmène Andacey avec moi, tu n’auras donc pas à te soucier de sa rancune. » Il sembla hésiter une seconde puis ajouta : « Prépare nos troupes Jon. Tiens-les prêtes à agir. Nous en aurons peut-être bientôt besoin. »

Les deux frères se scrutèrent en silence. D’une lampée, Jon termina son verre avant de le reposer avec force sur la table. « Compte sur moi frère », dit-il en se levant. « Quand tu nous donneras le signal, nous serons prêts. »
 
Last edited:
J'apprécie la confiance donnée à Jon. Jusque là, il a plutôt fait de bons choix (en tout cas, concernant ce qui nous a été révélé).
 
  • 1
Reactions:
J'apprécie la confiance donnée à Jon. Jusque là, il a plutôt fait de bons choix (en tout cas, concernant ce qui nous a été révélé).

Jon a ses ambitions, mais elles sont contrebalancées par sa dévotion à sa famille. C'est donc le parfait bras droit pour Perwyn (une sorte de Kevan Lannister en somme). Je me suis assez attaché au personnage.

D'ailleurs, pour la petite histoire, dans le monde de GRRM, Perwyn (qui n'est en fait pas nommé) meurt en l'an -2 en affrontant Aegon et Orys Baratheon. C'est Jon qui devient seigneur et se soumet. C'est d'ailleurs le commandant de l'armée d'Aegon lors de la bataille du Champ de Feu contre les rois du Roc et du Bief.

En tout cas merci pour tes commentaires, cela me motive bien !

On continue avec un chapitre un peu plus long que d'habitude. J'ai dû travailler sur plusieurs événements et surtout rendre compte de l'approche d'un moment capital. Ça me permet aussi de présenter une autre famille... dysfonctionnelle.
 
Last edited:
10. Andacey III
ANDACEY

Corneilla – 1re lune de l’An 4 ap-C

Andacey ne put retenir un petit cri de frayeur lorsqu’elle vit le bouclier de Stanton voler en éclat sous l’impact de la masse d’arme. Son beau-frère fut déstabilisé et chuta lourdement sur le sol. Ce fut un miracle qu’il ne fut pas piétiné par sa monture. Il s’empressa de se rendre à ser Larys Darry, troisième rejeton de lord Petyr. Ce dernier explosa de rire : « Mon fils n’a fait qu’une bouchée de votre frère, lord Mouton.

-La mêlée n’est pas terminée », répondit sombrement Perwyn.

En effet, ser Donnel Darry était déjà durement pressé par une épée-louée. Andacey avait beau avoir une vue plongeante sur la mêlée depuis les gradins, elle avait du mal à suivre tant l’engagement était chaotique. Une bonne dizaine de combattants étaient encore debout et la moitié avait déjà démonté. Ser Clarence Darry, frère de lord Petyr, s’acharnait sur lord Symond Herpivoie qui était pourtant à terre.

2Mz3bpu.png

« Vous semblez choquée, ma chère » dit lady Leana Darry à Andacey.

Tw14VRq.png

« Votre beau-frère fait montre d’une véritable férocité contre le suzerain de votre mari. »

La jeune lady pouffa : « Clarence ne semble pas avoir apprécié les visites nocturnes de lord Symond à sa femme, lady Carellen Terrick. »
Andacey en fut estomaquée : « Lord Herpivoie ? J’ai toujours entendu dire que c’était un homme pieux.

-Pieux oui. Sur les dieux, Sa Seigneurie est intarissable et il est toujours le premier à donner à la Foi Militante. Mais pour la fidélité à ses vœux de mariage… C’est un secret de polichinelle que lord Symond passe autant de temps au bordel que dans les septuaires. Il serait d’ailleurs capable d’engrosser la statue de la Jouvencelle. » Elle baissa le voix pour ne pas être entendue de son mari. « L’année dernière il a reconnu le fruit de ses aventures avec Carellen, Jon Rivers. Ser Clarence voulait réparation, mais mon mari l’a raisonné. »

iiEzEuw.png

Andacey n’en croyait pas ses oreilles. Consternée, elle regarda lord Herpivoie se rendre et ser Clarence retenir son bras avant de jeter son arme, comme s’il avait perdu tout intérêt pour la mêlée.

A l’autre bout de la rixe, son neveu ser Donnel Darry venait de s’incliner face à ser Hosteen.

0Vfhpt3.png

« Cajolez votre mestre, lord Petyr, ricana Perwyn. Si vous veniez à mourir Darry tomberait en de mauvaises mains.

-Votre chevalier a manifestement triché, riposta lord Darry.

-Mon mari ne l’admettra pas, mais son fils aîné serait capable de se blesser en sortant la lame de son fourreau », murmura lady Leana. La dame de Darry semblait se réjouir de voir son beau-fils mordre la poussière. A 19 ans, elle était plus jeune que bien des enfants de lord Darry. On murmurait qu’elle était une ancienne servante de feue lady Elerra que lord Petyr avait déjà visité sa chambre plus d’une fois avant la mort de son épouse l’année dernière.

Le combat se poursuivit longtemps. Ser Hosteen finit par se rendre à un certain Robb, un franc-coureur au service de lord Nerbosc. Ser Larys Darry perdit également son duel face à l’épée-louée. Leurs deux adversaires finirent par être les derniers debout. Ils s’affrontèrent un long moment avant que l’épée-louée demande grâce, faisant de Robb le vainqueur de la mêlée de Corneilla.

XxpIhuX.png

Lord Petyr Darry cracha de dédain. « Si Nerbosc avait organisé une joute, jamais ces culs-terreux n’auraient pu participer. Je ne comprendrais jamais la passion de ces adorateurs d’arbres pour les mêlées. »

Les Nerbosc étaient les seuls fidèles des anciens dieux au sud du Neck, et aucun d’entre eux, pas même lord Mathis, n’était oint des sept huiles. Ils dédaignaient ainsi les joutes qui avaient la préférence des chevaliers.

Andacey remarqua que Perwyn se tenait une nouvelle fois la tête. Ses migraines empiraient de jour en jour et il refusait obstinément de voir un mestre. Elle se leva et le prit par la main : « Rentrons à notre pavillon.

-Je ne peux pas Ma Dame, je dois aller féliciter lords Herpivoie et Nerbosc.

-Assez ! Ils attendront. Nous retournons à notre pavillon où je ferai mander mestre Lorent ».

Trop affaibli par ses maux de tête, Perwyn ne put qu’obtempérer ce qui fit éclater de rire lord Darry : « On voit qui tient la culotte chez les truites ! Même les migraines ne sont pas le fait de lady Mouton ! »

Andacey salua lady Leana, ignora le seigneur de Darry et conduisit son mari jusqu’à leur pavillon. Elle l’étendit et fit appeler mestre Lorent.

Ce dernier ne tarda pas à venir. Il se mit sur le champ à ausculter Perwyn. Andacey avait toute confiance en lui, le mestre d’Herpivoie était incontestablement plus efficace et loyal qu’Aethan.

Lorsqu’il eu terminé sa longue observation, mestre Lorent soupira. Son expression n’augurait rien de bon. « Je n’irai pas par quatre chemin, messire. Je connais ces symptômes, vous êtes gravement malade. Je vais vous donner quelques potions de mon cru et vous proposer un traitement très… particulier. Lors de la prochaine pleine lune vous épuiserez votre corps en courant nu…

-Vous avez perdu la tête ? s’exclama Perwyn.

-Non, messire. Certains patients ont vu leur état grandement s’améliorer.

-Quelle autorité aurais-je encore sur mes bannerets s’ils me surprenaient la nuit à courir dans le plus simple appareil ?

-Vous pourrez toujours interdire l’accès d’un bois… mais si vous me permettez, il s’agit d’un problème mineur. Je vous propose un traitement, vous pouvez ou non l’accepter.

-Peut-être devrais-je demander à Aethan de…

-Perwyn ! le coupa Andacey. Mestre Lorent connait son affaire. Courir nu sous la lune est un prix bien modeste à payer pour guérir. »

Perwyn eut une moue de dégoût avant de tourner vers mestre Lorent « Vous êtes un drôle de personnage. Mais soit. Mon épouse a confiance en vous, je m’humilierai donc. Soyez néanmoins sûr que si ce… traitement venait à s’ébruiter, vous le paierez cher.

-Votre secret sera bien gardé », répondit mestre Lorent en s’inclinant.

6rbbCHb.png

« Voilà qui est réglé, tu n’auras qu’à faire un peu d’exercice dans le plus grand secret et tu recouvreras complètement la santé. »

Mestre Lorent semblait gêné. « Ma Dame, j’ai dit que mon traitement pourrait faire gagner un peu de temps à votre mari mais… le mal qui le ronge ne peut être guérit. Même si Sa Seigneurie suit mes conseils elle ne lui restera que quelques années à vivre. Si ce n’est quelques lunes seulement… »

8qFwuv6.png

Un silence s’abattit sur le pavillon. Perwyn finit par se redresser sur sa couchette, puis remercia chaleureusement le mestre avant de le congédier.

Lorsque Lorent sortit, Perwyn se tourna vers Andacey, l’air grave : « Pas un mot à quiconque, Ma Dame... Il me faut deux corbeaux pour Viergétang. Le premier sera adressé à maître Kyle.

-Pourquoi dois-tu absolument contacter ton justicier, mon amour ?

-Il doit se hâter... Il y a de cela plusieurs lunes je l’ai chargé d’une mission. Maintenant que mon temps est compté, je ne peux plus attendre… Par les sept enfers ! Avant de voir le Père, je jure de voir la chute de cet imbécile et l’élévation des Mouton. »

Andacey ne comprenait guère où voulait en venir son mari, mais elle jugea plus prudent de ne pas insister.

« Et le deuxième message ? »

Perwyn hésita quelques instants, puis avoua : « Jon doit être mis au courant. Il doit se préparer à l’éventualité de ma…

-Tu n’est pas encore mort !

-Mais je dois prendre les devants, femme. Jon est mon héritier… »

Andacey bouillait de rage. Elle s’assit près de Perwyn. « Soit… mais avant tes missives, fais mentir lord Darry », dit-elle en glissant sa main dans l’entrejambe de son mari.

Perwyn sourit : « Ma Dame souhaiterait-elle assurer la succession ?

-Peut-être », répondit-elle avant de l'embrasser.

Alors qu’elle se déshabillait elle se fit une promesse. Jamais Jon n’héritera de Viergétang.
 
Last edited:
Ah, alors on va se diriger vers une sorte de "Danse des Moutons" ? Avec une Andacey qui joue dans l'ombre. Intéressant ! :)
 
  • 1
Reactions:
Ah, alors on va se diriger vers une sorte de "Danse des Moutons" ? Avec une Andacey qui joue dans l'ombre. Intéressant ! :)


:D "La Danse des Moutons", ça c'est ce que j'appelle un titre.
Quant à Andacey, elle a son propre agenda, mais peut-elle vraiment peser ? Nous verrons cela par la suite.

Place à la guerre.
 
11. Aethan III
AETHAN

Viergétang – 4e lune de l’An 4 ap-C

La porte de la salle du conseil s’ouvrit avec fracas et Martyn, le nouveau membre de la garde personnelle de lord Perwyn entra dans la pièce. Il fallut quelques instants à Aethan pour réaliser que l’homme malingre, aux traits émaciés et aux joues creusées qui le suivait était bien son seigneur. Entre deux quintes de toux, il demanda aux conseillers de se rasseoir avant d’en faire de même.

IroJORc.png

Lord Perwyn était encore en tenu de monte, et la plupart des conseillers semblaient se demander pourquoi il avait réuni ce conseil si peu de temps après son arrivée. Tous sauf les deux hommes qui siégeaient de part et d’autre de Sa Seigneurie. A sa droite, ser Jon avait le regard grave tandis qu’à sa gauche, Kyle de Marbrelac, justicier de Viergétang, tripotait nerveusement un vieux parchemin. Aethan finit par reconnaître le document ce qui lui donna une petite idée du sujet qui allait être abordé.

« Messieurs, vous vous demandez peut-être pourquoi je vous ai réuni aujourd’hui. Vous avez probablement remarqué les préparatifs de mon frère… »

Il était difficile d’ignorer les dizaines d’hommes d’arme qui vivaient désormais au château et s’entrainaient jours et nuits dans la cour.

« La raison me semble claire », répondit Josua. Représentant des marchands de Viergétang, il avait été nommé châtelain l’année précédente à la mort de septon Samwell. « Nous avons appris la victoire du roi dans les terres de l’Ouest et la soumission de Tohrren Stark, messire. Nous savons également que le Conquérant marche sur le Bief pour soumettre Mern IX Jardinier. Je présume que vous allez le rejoindre. »

Lord Perwyn sourit : « La guerre du roi a bien un rapport avec ce conseil, mais pas pour la raison que vous avancez, Josua. Une partie des troupes de lord Herpivoie participeront effectivement à cette campagne. Ser Cox a également promis d’envoyer une partie de sa maisonnée… tout comme lord Darry. »

Aethan était maintenant sûr de la raison de ce conseil. Il n’en fut que plus mal à l’aise.

« Lorsque cet idiot de Petyr s’est vanté que ses quatre fils et ses deux frères suivraient Aegon, je me suis empressé de revenir ici. Il s’agit d’une occasion inespérée et que j’attendais depuis longtemps. Nous allons nous emparer de Darry ! »

La déclaration de lord Perwyn fut accueillit avec stupeur par les membres du conseil. Probablement piqué au vif de ne pas avoir été mis au courant, le châtelain Josua protesta : « Messire ! Lord Herpivoie et les autres seigneurs riverains y verront une attaque dénuée de légitimité.

-Darry a un jour appartenu aux Mouton.

-Il y a des millénaires, rétorqua Josua. Et la maison Darry contrôlait alors Darry-le-château, peut-être ont-ils ployé le genou devant vos royaux ancêtres mais…

-Nous en avons la preuve », le coupa Kyle. Le justicier fit passer le parchemin. « J’ai retrouvé dans nos archives des titres de propriétés bien postérieurs à l’Age des Héros, prouvant que les Darry ne furent pas les premiers maîtres de ces terres. »

sstEoCY.png

Le conseiller Edmure gloussa en examinant le document. « Ce mestre… Jace, a une écriture bien singulière… qui n’est pas sans me rappeler une autre », dit-il tout en jetant un coup d’œil amusé du côté d’Aethan. Ce dernier se sentit rougir. Edmure jeta nonchalamment le parchemin sur la table. « Je ne suis de toute façon pas sûr que lord Darry sache lire. Je dois avouer que votre décision ne me surprend pas. La période est tout à fait propice. Connaissant votre… intérêt pour Darry, j’y ai placé quelques agents. Le château n’est guère protégé. »

L’enthousiasme du trésorier Thoren était plus mesuré : « Je ne veux pas remettre en doute vos droits messire, ni discutez vos raisons. Mais permettez-moi de vous mettre en garde contre une telle aventure. Nous venons à peine de nous remettre de la guerre et j’ai peur que cette affaire ne vide nos coffres.

-J’ai pourtant provisionné de fortes sommes.

-Oui-da, messire. Mais nos réserves sont modestes et une guerre trop longue risque de nous mener à la ruine.

-Hé bien, cherchez une solution. Je décide, vous payez. Si cela est trop difficile pour vous, je trouverais quelqu’un de plus compétent. » Le ton était tranchant et n’appelait pas de réponse. Le pauvre Thoren était abattu. Le trésorier travaillait déjà comme quatre, y compris la nuit, pour maintenir les finances de Sa Seigneurie. Chercher des fonds pour cette guerre lui donnait déjà la migraine.

« Cette guerre aura lieu, messieurs. Vous vous êtes sûrement aperçus de ma condition, je ne pourrai pas mener les troupes. » Il se tourna vers son frère. « Jon ?

-J’aurai moi-même souhaité diriger les opérations, mais je dois m’assurer du bon déroulement des levées. Wendel et Stanton prendront le commandement de l’armée. »

Edmure laissa échapper un ricanement. Jon se tourna vers le conseiller. « Wendel et Stanton vous déplaisent-ils, conseiller ?

-Pas le moins du monde », répondit Edmure avec un sourire. « Même si je suis surpris que cette nomination viennent de vous… C’est leur donner bien du pouvoir. »

Jon fronça les sourcils. « Comme toujours, vous parlez en charades. Vous avez toute ma confiance lorsqu’il s’agit de diriger une bande de coupeurs de bourses ou de meurtriers conseillers, moins quand il s’agit de trouver des commandants. Et qui proposeriez-vous d’ailleurs ? L’aubergiste de l’Oie qui pue ? Vous-même ? »

Les conseillers éclatèrent de rire. Pas Edmure qui, toujours souriant, regardait ser Jon droit dans les yeux. « Pourquoi pas. Diriger des meurtriers armés de dagues ou équipés d’épées, quelle différence ? »

Une certaine tension venait de s’abattre sur le conseil, et lord Perwyn se hâta de rompre le silence : « Cette décision est irrévocable. Wendel et Stanton partiront demain dès l’aube. » Il s’empara d’un verre puis se leva. « Messieurs ! Nous dinerons bientôt dans la grande-salle de Darry-le-château ! »

Tous les conseillers se levèrent et trinquèrent ensemble à la réussite de Sa Seigneurie.

uvPTJor.png
 
Last edited: