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Antalex77

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Sep 6, 2018
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Jeu : Hearts of Iron IV
DLC : un seul, Man the Guns
Mod : Aucun


Autre : Cet AAR est joué avec l'Empire du Japon en Ironman est relatera avant tout et surtout la Guerre du Pacifique, la guerre sino-japonaise sera simplement évoqué (vous comprendre rapidement pourquoi) par moment de même pour la guerre en Europe par exemple. Je vais tenter de jouer un petit peu RP (pas d'invasion des Etats-Unis de prévue ou du moins pas en 6 mois quoi). Il y aura pas mal de noms en japonais, qui seront dès lors indiqué puis constamment utilisé. Je tenterais de mettre ce message à jour pour le ''lexique'' utilisé. Si j'estime que la guerre est gagnée (la guerre du Pacifique) même sans aller jusqu'à faire capituler les britanniques ou les états-uniens, l'AAR s'arrêtera probablement.

Ce message est donc fortement susceptible de changer. Ces précisions faites, place à l'histoire.

Armée :
Kaigun Tokubetsy Rikusen-tai : Forces navales spéciales de Débarquement
Rikusen-tai : division d'Infanterie de Marine

Marine :
Rogen Kantai : Flotte combinée
IJN : Imperial Japanese Navy : acronyme le plus répandu pour la marine impériale japonaise (simplement en anglais).
Kido Butai : Formation aéronavale
Dai-.... Kentai : Flotte
Kuchkusentai : escadre de destroyers
Sensuisentai : escadre de sous-marins.

Air :
Dai-Nippon teikoku kaigun kōkū honbu : Service aérien de la marine.
Dai-Nippon teikoku rikugun kōkū honbu : Service aérien de l'armée

Episode 0 : Prologue
Episode 1 : Tora, Tora, Tora !
Episode 2 : Les marines d'empires
Episode 3 : Le Soleil se lève sur l'Asie
 
Last edited:
EPISODE 0 : PROLOGUE




Toshizo Nishio, général des Kaigun Tokubetsy Rikusen-tai (Forces navales spéciales de débarquement FNSD), 2 octobre 1941, 1h05 du matin, base navale de Gaoxiong, île de Formose.


« Il y a de ça bientôt 4 ans jour pour jour, quelques heures après l'incident du Pont Marco Polo, mes hommes, fiers soldats de l'Empereur universel, ont débarqués sur Qingdao en cette grande journée du 25 septembre 1937. La grande guerre de l'unification asiatique venait de commencer ! Les soldats chinois, corrompus notamment par le communisme et les aides des démocraties occidentales n'ont pu lutter contre nos hommes avant de finalement comprendre qui étaient leurs vrais alliés et leurs vrais ennemis dans ce monde, quelle civilisation les aiderait et quelle civilisation les coloniserait.
Il ne fallut pas longtemps aux soldats pour prendre le dessus, le 4 octobre Shanghai tomba après un débarquement qui mena rapidement à la prise de Nankin le 10. Une vaine tentative de rébellion de la population fut ramenée à la raison par les hommes sur place (Il s'agit ici du massacre de Nankin, pillages et crimes de guerres japonais pendant près de 6 semaines). Beijing résista plus longtemps, mais encerclée la ville tomba le 24 décembre, jour important pour les quelques chrétiens du pays de Chine je crois. Nos forces poursuivirent leur avancée pendant 10 mois, si les communistes aidés par des soviétiques ont progressés au nord, quelque peu, notre avancée sur le littoral fut inarrêtable. Et les soviétiques redescendant sur le sud, vers Wuhan notamment furent tous abattus quand ils furent capturés, sans distinctions de rang.
La suite de la guerre ne fut qu'une longue avancée victorieuse vers la capitulation de la Chine, la capture de Mao Zedong, de Tchang Kai-chek et leur exécution à Tokyo faisant suite à cette capitulation qui survenue le 8 juillet 1938, Chongping étant tombée le 18 juin.


Il y a donc de ça 4 ans que notre premier débarquement eu lieu, aujourd'hui, nous embarquerons dans nos navires pour frapper les Européens avec rapidité selon les volontés de l'Empereur. »

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La guerre sino-japonaise avait duré un peu moins de 10 mois. Menant à la mort ou la disparition d'un peu moins de 85 000 japonais contre plus d'1 200 000 chinois et communistes. Le traité de Beijing signé dès le 9 juillet marquait la fin de la Chine en tant qu'état indépendant : l'ensemble du littoral chinois était intégré au Japon, les territoires anciennement sous contrôle communiste passaient sous contrôle de l'état du Mengucko tandis que les terres restantes formaient le Gouvernement réorganisé de Chine. Seuls états indépendants demeuraient le Yunnan et le Sinxiang.

Dès lors en paix l'industrie impériale pu d'autant plus se concentrer sur un aspect quelque peu délaissé pendant les 10 mois du conflit : la Marine. Sous l'impulsion de l'amiral Yamamoto la marine s'était vu renforcée considérablement pendant les 3 années suivantes. Arguant qu'une armée efficace ne nécessitait pas que la majorité des investissements lui étaient destinés, l'Amirauté put ainsi les détourner vers la Marine impériale et son aviation. Pivotant progressivement vers une doctrine de l'aéronavale après, dès juin 1939, l'achèvement des tests du Mitsubishi A6M ou Chasseur embarqué de type 0 renommé communément Zero qui impressionna le cabinet et le conforta sur le pivot provoqué.

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Les années 1938, 1939, 1940 et 1941 permirent ainsi de peaufiner la marine au fur et à mesure que les nécessités et que les plans se précisaient. L'embargo américain et japonais frappa dès le début du printemps l'année 1941, confirmant ainsi les choix précédemment adoptés. Pendant les mois suivants la « stratégie », terme à nuancer, la vision de l'amirauté étant surtout sur du cours/moyen terme, fut ainsi finalement entièrement validée début septembre par les différents états majors, à la fois l'armée de terre et la marine.

Industriellement, le Japon avait profité de ses 3 années pour augmenter sa capacité de synthétisation du pétrole, principalement pour la marine tout en augmentant les chantiers navals et améliorant les 4 principaux : Kure (à proximité d'Hiroshima), Maizuru (préfecture de Kyoto), Sasebo (à proximité de Nagasaki) et de Yokokusa (à proximité de Tokyo) pour l'archipel. Ayant acquis l'Indochine française le 8 février 1841 à la France libre, le port de Saïgon fut grandement amélioré composant ainsi une des 3 grandes bases navales hors Japon d'avant guerre : Saïgon, Gaoxing (Taïwan) et Truk (îles Carolines).


La Marine Impériale Japonaise (Imperial Japanese Navy IJN), au 2 octobre 1941 était ainsi composée de 284 navires et sous-marins. Côtés alliés on peut compter 391 navires et sous-marins de l'US Navy, d'après les services de renseignement tandis que la Royal Navy comptabilise entre 311 et 417 navires dont la majorité est supposée active contre les forces de l'Axe dominante (Suez étant tombé), enfin 25 à 33 navires australiens viennent finaliser le décompte. La balance est ainsi, d'après les services de renseignements, très défavorable aux forces japonaises : 284 navires et sous marins contre 727 à 816 navires et sous-marins.
Toutefois la marine compte sur un élément important : une force de 10 porte-avions. Si le Hosho, 1er porte-avions reste avant tout un porte-avions d’entraînement, et le Zuiho en réserve, 8 composent la force de frappe majoritaire au sein de la flotte combinée (Rengo Katai).

On peut ainsi résumé l'organisation navale de la manière suivante :

- Rengo Kantai, 127 navires, Etat-Major à Yokokusa :
- 1e Kido Butai : Porte-avions Kagi, Junyo, Zuikaku et Hiruy avec les cuirassés Fuso et Yamashiro, suppléé par 4 croiseurs lourds, 6 croiseurs légers, 32 destroyers pour un total de 50 navires.
- 2e Kido Butai : Porte-avions Shokaku, Ruyjo, Kaga et Soruy avec les cuirassés Ise et le Nagato (Fierté de la marine impériale) suppléé de la même manière.
- 1e escadre de croiseurs légers porte-hydravions (CL-PH). Escadre spécifique, elle est composée de 4 navires non escortés au design particulier, destinés à repérer les flottes adverses pour la Rengo Kataï. Elle comporte 3 CL-PH de classe Suzuya (Suzuya, Kashima, Kumano) un 4e, le Katuri est en phase de test au large de Tokyo. Il s'agit de croiseurs légers récents, filant à 40 nœuds et emportant avec eux 8 hydravions avec pour seul armement un canon avant de 120mm, il comporte aussi un puissant radar et des défenses anti-aériennes
- la réserve comportant entre autre les 2 derniers porte-avions.

Le but de la Rengo Kantai est la recherche et la destruction de flottes ennemies. Elle est évidemment sous le commandement de l'amiral Yamamoto.

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Porte-avions Akagi.​

- Nansei Homen Kantai (Flotte du sud-ouest), 48 navires, Etat-Major à Giaoxing :
- Dai-ni Kantai (2e flotte, 25 navires) : cuirassés Huyga, Kongo et Kirishima. Sous le commandement de Jisaburo Ozawa.
- 1e Kuchkusentai (escadre de destroyers): 5 destroyers d'escorte anti sous-marins.
- 2e Kuchkusentai : 5 destroyers d'escorte anti sous-marins.
- 3e Kuchkusentai : 5 destroyers dragueurs de mines.
- la réserve comportant entre autre le cuirassé Mutsu et le croiseur de bataille Haruna.

La Nansei Homen Kantai a quant à elle l'objectif d'escortes et de soutiens aux forces terrestres et aux transports au sud de l'île de Formose jusqu'aux Indes Néerlandaises.

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- Nanto Homen Kantai (Flotte du sud-est), 50 navires, Etat-Major à Truk :
- Dai-san Kantai (3e flotte, 15 navires) : croiseur lourd Atago en navire amiral de Soemu Toyoda. Cette flotte a la particularité de comporter les premiers croiseurs-torpilleurs de classe Yamashiro (Yamashiro, Izumi et le Kawachi en réserve), au nombre de 3 ils sont prévus pour être 7 au minimum et être intégrés à la Nansei Homen Kantaï.
- 4e Kuchkusentai : 5 destroyers d'escorte anti sous-marins.
- 5e Kuchkusentai : 5 destroyers d'escorte anti sous-marins.
- 6e Kuchkusentai : 5 destroyers anti-mines.
- 7e Kuchkusentai : 5 destroyers anti-mines.
- la réserve.

Cette flotte a pour but de protéger les îles de l'empire dans le Pacifique notamment contre des incursions de la Royal Australian Navy ou même de la Royal Navy et d’effectuer un travail de déminage le cas échéant.

- Dai-roku Kantai (7e flotte), 59 sous-marins, Etat-Major à Kure :
- 1e Sensuisentai (Escadre de sous-marins) : 15 sous-marins
- 2e Sensuisentai : 15 sous-marins
- 3e Sensuisentai : 15 sous-marins
- la réserve.

Au total, l'IJN se compose de 10 porte-avions et porte-avions légers, 6 cuirassés, 3 croiseurs de bataille, 16 croiseurs lourds, 27 croiseurs légers et croiseurs légers porte-hydravions, 163 destroyers et escorteurs et enfin 59 sous-marins.



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L'IJN se voit aider par 2 éléments importants lui étant directement lié :

- les Kaigun Tokubetsy Rikusen-tai, au nombre de 10 divisions au 1er octobre 1941 dont la méchanisation progresse, 8 possèdent une brigade de blindé légers amphibie, les 2 autres en possédant 2 soit respectivement 50 et 100 blindés par division pour un total de 600 blindés.
- Le Dai-Nippon teikoku kaigun kōkū honbu (Service aérien de l'IJN). Ce dernier comporte entre autre les appareils embarqués, un peu plus de 500 avions, doublés d'avions pouvant être embarqué disposer sur des bases, 2320 appareils. On compte près de 960 chasseurs, principalement des Zero, 860 bombardiers navals, 200 avions de soutiens rapprochés et 300 bombardiers G4M1 en voie d'amélioration pour la plupart.


Le Dai-Nippon teikoku rikugun kōkū honbu (Service aérien de l'armée) est enfin la deuxième composante aérienne de l'empire, ces effectifs ont été grandement amoindri au profit du service aérien de l'IJN mais elle a tout de même, au 2 octobre, quelques centaines d'appareils. 300 chasseurs ainsi que 200 bombardiers récupérés au service aérien de l'IJN pour des opérations principalement axé sur le continent.

Au total les 2 composantes aériennes comptabilise ainsi 2820 appareils (ainsi qu'une réserve) au 1er octobre 1941.

L'armée de terre impérial est-elle bien plus vaste et performante. Ne comptant que peu de pertes contre la Chine, elle comptabilise (en comptant les FSND) pas moins de 174 divisions (à noter que 48 ont été réquisitionnées au Menchuko)

- 72 divisions de garnison répartis entre Saporo et Saigon (dont 12 divisions de cavalerie, 36 du Menchuko), 536 000 hommes.
- 10 divisions de marines, 96 000 hommes.
- 8 divisions de l'armée motorisée (3 blindés, 5 motorisées), 84 000 hommes.
- 36 divisions du Pacifique, 24 en garnison, 12 du Menchuko en intervention rapide, 390 000 hommes.
- 48 divisions d'infanterie de combat. 18 sur la frontière siamo-indienne, 6 sur la frontière siamo-malaisienne composant la première armée. Les 24 autres sont en stationnement à Saigon ou Giaoxing pour se préparer à soutenir les divisions d'infanterie de marine, 435 000 hommes.

L'empire du Japon totalise ainsi 1 200 000 hommes en armes, 60 000 aviateurs, 180 000 marins (sans compter les Rikusen-tai et le personnel aviateur).



2 octobre, 4h00 du matin, heure de Tokyo.

Un peu plus tôt dans la nuit, 200 bombardiers basé sur l'île de Formose escortés par 100 chasseurs viennent de décoller de l'île et entament leur approche finale vers leur cible : la ville de Manille. Dans le même temps, 96 000 marines membre des Rikusentai viennent de quitter leurs ports de Gaoxing et de Saigon avec les directions suivantes : Aparri et Dagupang aux Philippines, Bruneï sur Bornéo, Singapour et enfin Palembang sur Sumatra, elles doivent arriver sur place entre le 4 et le 10 octobre, le tout sous protection des navires de l'amiral Ozawa.

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Sur la frontière avec le RAJ britannique, les 18 divisions reçoivent les premiers ordres d'avancer, de même au nord de la péninsule de Malaisie pour les 6 autres divisions composant l'armée.

« Il était 4h20 du matin aujourd'hui quand notre officier, Orito Takisha s'est approché du poste frontière britannique (de Hong Kong). Un autre officier britannique avec 2 hommes et sorti, il voulait savoir ce que nous faisions là, une vingtaines d'hommes armés dans leur langue. Sans leur répondre, notre officier parlait simplement à voix haute, glorifiant notre empereur. Puis, animé par un esprit guerrier, un katana à la taille, il hurla de toutes ses forces et nous firent de même ''Tora, Tora, Tora !'' puis il abattu l'officier avant de sortir son katana et de se faire lui même abattre par les 2 autres hommes que nous tuèrent juste après. Hong-Kong, quasi abandonné par les occidentaux, capitula peu après. »

4h23, les premières bombes tombent sur Manille quand une annonce de l'empereur survint à la radio partout, sur terre comme sur mer, le Japon entrait en guerre.

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EPISODE 1 : TORA, TORA, TORA !
Pendant toute la matinée ce fut le brans le bas de combat comme rarement à l'état major de la Marine, on coordonnait avec les CL-PH qui avaient quittés plus tôt dans la nuit leur port sous les saluts de l'ensemble des marins du port de Yokokusa, les marins sur les ponts des porte-avions au plus petit destroyer.



Inconnu, 4 octobre 1941, Kure, Japon

« Les escadres de sous-marins quittèrent leur bases, les fumées émanant des navires étaient visibles sur les principaux ports de tout l'empire, et bientôt elles le seront sur toutes les mers d'Asie ! L'empire se mit en marche comme un seul homme, comme uni derrière l'empereur. A la radio toute la journée nous avons pu entendre des messages pour nos hommes et nos fils, pour l'empereur et l'empire. Toutefois il nous fallut attendre quelques jours avant que des informations du ministère de la guerre nous soit donner, le premier port philippin venait d'être récupéré.»


Shozen Jitora, écrit le 10 octobre 1941, relate des événements le 4 octobre 1941, environ 6h30, barge de débarquement n°17, nord d'Aparri.

« Le bateau était calme, aucun de nous ne parlait, personne ne faisait le moindre bruit. Notre respiration n'était rendu inaudible que par le seul bruit du moteur de notre barge ainsi que de celles autours de nous. Je peinais difficilement à entendre si quelques-uns de nos blindés amphibies étaient proche ou pas. Ils arriveraient sur la plage près du port, ça ne fait aucun doute, mais en arriveraient-ils au niveau de ma barge ?
Mes réflexions ne furent entrecoupés que par les cris de notre officier, nous animant pour l'Empire, nous animant pour le Japon, nous animant avant tout pour l'Empereur. Puis il y eu ce son, très léger, trop léger au début pour que je puisse savoir ce que c'était. Seul l'un de nous, Itori, jeune homme d'Osaka qui n'avait pas fait Qingdao émit une hypothèse :
''- Ce sont les nôtres.'' Les nôtres ? De quoi parlait-il ? Je me posais cette question quand le son augmenta subitement en volume et je compris, je regarda en l'air, je suppose comme tous les membres de cette barge, et un de nos chasseurs passa. Nous avons tous hurlé, hurlé de joie, puis d'autres avions passèrent et quelques instants après, au loin, devant nous, des explosions se firent entendre. Notre officier se mit alors face à nous, leva les deux bras et nous firent deux mêmes, criant pour l'Empire, criant pour l'Empereur. Aujourd'hui Aparri serait notre, et par la suite toutes les Philippines. »

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Bombardiers japonais arrivant peu après les chasseurs, Philippines.

Le 4 octobre, le port d'Aparri tombait entre les mains japonaises, du moins c'est ce que la radio laissait entendre, en réalité, seul le port était vraiment tomber mais la ville non, les combats devaient durer jusqu'au 8 octobre, pour un bilant de près d'un millier de japonais mort pour 9 000 philippins. Constamment renforcer, la division philippine fut quasiment annihilée. Dagupang tombera elle le lendemain, les 2 premières batailles des Philippines causant ainsi, en une semaine, 2 000 morts et disparus japonais pour près de 20 000 philippins, défendant ardemment leurs ports.



Ces 2 ports seront les 2 seuls faisant l'objet de combat lors des 5 débarquements de l'opération Noboru taiyō (Soleil levant). Les autres objectifs de Bruneï, Palembung et Singapour tombèrent, presque sans effusion de sang respectivement les 7,9 et 10 octobre. En 8 jours, l'Empire britannique venait de perdre Hong-Kong, Singapour mais aussi Rangoon. Bien que la frontière indienne soit défendue, les divisions japonaises plus nombreuses, mieux formées et équipées et progressèrent donc amenant à la chute du port birman ouvrant sur l'océan indien, raison principale des assauts sur le RAJ Britannique, l'Etat Major n'ayant pas planifié au delà d'une approche maximale de Deccan, sur le détroit du Bengale.

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quelques officiers et hommes de garnison capitulant, Singapour.

Dans le même temps, peu de temps après la chute de Bruneï eu lieu la première bataille navale de la guerre. Affrontement entre la Dai-san Kantai et la Task Force 18 de l'USN, composée de 3 croiseurs légers et une dizaine de destroyers destinés, semble-t-il, a venir perturber l'invasion de Bornéo et le renforcement par 4 divisions d'infanterie. La Dai-san Kantai se déplacait-elle pour assurer temporairement un soutien logistique aux divisions d'infanterie devant arriver sur Bornéo. Le petit affrontement, principalement une escarmouche, s'achevant tout de même par la perte de 3 destroyers de chaque côté, premières pertes pour l'IJN et la marine alliée, le tout du a des canonnages de courtes portées dans lesquels les croiseurs lourds et autres navires lourds japonais ne purent intervenir, étant en haute mer.

Suite à cette bataille, l'escadre américaine, renforcer par 3 destroyers supplémentaire en cours de route, la aussi selon la supposition des renseignements navals, rejoignit Guam puis tenta d'accéder à Midway. Mais repérée par un CL-PH, elle fut interceptée le 15 octobre par la 1e Kido Butai et entièrement détruite dans la nuit du 15 au 16. Les escadrilles de bombardiers navals escortés par les Zéro montrant dès lors leur efficacité y compris contre de plus petits navires, plus rapides, des résultats satisfaisant pour l'amirauté et Yamamoto et hautement diffusée sur l'archipel.

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En prévision, la 1e Kido Butai a été, à partir du 2 octobre, déplacé progressivement de l'archipel vers Iwo Jima puis plus bas, vers Saipan notamment.​


Il s'agit d'une des 3 principales victoires maritimes de l'IJN en octobre. N'envoyant aucun navires capitaux, sans que l'amirauté japonaise n'y voit une raison stratégique, une seconde escouade presque similaire (10 destroyers, 2 croiseurs légers) est la aussi coulée entièrement par la 1e Kido Butai le 24 octobre au soir, seulement 2 jours après une première escadre de 9 destroyers battus au large d'Iwo Jima. En 2 jours, une vingtaine de navires légers américains sont envoyés par le fond, une trentaine en 10 jours sans qu'aucun navire capital ou porte-avions américain ne se montre, provoquant ainsi de nombreux questionnements. Il est aussi important de noter les dommages subit par le Kumano, CL-PH de classe Suzuya, il est atteint par 1 torpille de sous-marin causant de lourds dégât et l'envoyant en réparations pour plus de 2 mois. Toutefois, le Katuri (4e et dernier navire prévu de la classe) étant sorti peu auparavant des chantiers navals, il est envoyé pour remplacer et aussi compléter les capacités de détection de la 1e escadre de croiseurs.

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Navires capitaux de la 1e Kido Butai
(IRL : du premier au dernier : Atago, Takao, Kirishima)

A partir de la mi-octobre présence de sous-marins, est avérée au large de Port-Arthur ou encore de Qingdao, puis directement à moins de 100 km des côtes et de Tokyo semant le doute et forçant à la création de la 8e Kuchkusentai au large des côtes à partir de destroyers de réserve. Cependant, aucun autre signe pouvant impliquer une opération vers l'archipel, dont les sous-marins auraient pu être des éclaireurs, ne fut découvert dans le mois. Face a ces menaces et au nombre limité de destroyers anti sous-marins (20 déployés, 5 en réserve), l'état major de la Marine prend la décision de stopper la construction des croiseurs torpilleurs classe Yamashiro pour une dizaine de destroyers ASW supplémentaires.


A l'opposé du champ naval, les opération terrestres dans les îles néerlandaises et péninsule malaisienne se poursuivirent, marqué notamment par la bataille de Kuala Lumpur du 22 au 29 octobre marquant la chute de la ville, précédent la capitulation de l'état puppet britannique en moins d'un mois. Les opérations étaient un réel succès, Batavia, capitale des indes néerlandaises (qui sera renommé Jakarta après quelques semaines), tombant le 1er novembre une fois la garnison ayant quitté la ville, après un long périple de la 1e Kure Rikusen-tai depuis Palembung. Dans le même temps, aux Philippines, l'avancée était plus lente du fait de la défense de l'archipel philippin mais elle n’était pas pour autant stoppé. Les faubourgs de Manille furent atteint le 2 novembre, le palais du président le 3 dans la nuit. Lorsque le jour se leva sur la ville le 4, le drapeau japonais flottait sur son toit.

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''Le Japon est la lumière de l'Asie'', affiche de propagande japonaise dans les Indes néerlandaises.

Si les affrontements furent en réalité assez peu présent, comparé à ce que fut le front chinois, on peut toutefois noter que la résistance britannique en Malaisie continentale avait bloqué l'avancée depuis le nord et existait encore malgré la capitulation du gouverneur de Singapour. De même en Birmanie où divisions indiennes, en partie australienne et britanniques ralentissaient tant bien que mal la progression. Mais ce fut aussi les conditions et la géographie des lieux : forêt tropicales, jungles, montagnes amenant à des maladies causèrent en 1 mois, près de 31 000 morts et disparus, combat évidemment compris sur la totalité des fronts. Pertes toutefois bien inférieures aux pertes alliés, en grande partie aux Philippines mais aussi dans la mer, du fait de l'efficacité des Sensusentai opérant aux larges de Sumatra, Java et Bornéo coulant les renforts. Le bilan des forces alliés est de son côté hautement plus lourd. Majoritairement dû à des pertes sur mer, elles sont toutefois chiffrés à 300 000 d'après la propagande impériale, 230 000 à 240 000 morts, disparus et prisonniers étant le chiffre le plus vraisemblable en ce premier mois pour l'ensemble des forces alliées contre l'Empire du Japon. Prisonniers dont le traitement sera des plus horrible sous les autorités japonaises.

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Prisonniers britanniques de la péninsule malaisienne.
(IRL : prisonniers occidentaux, Palembang, 1945)
Shozen Jitora, 4 novembre 1941, quelque part dans Manille, Philippines.
« Au petit matin, au soleil levant, nous avons vu notre drapeau flotter sur le toit de Manille, la ville était nôtre, cela ne fit qu'accroître notre volonté et les philippins ne purent nous résister et rapidement abandonnèrent toute forme de combat dans la ville. Chaque jour notre officier, du moins le second, le premier étant mort à Apurri, nous apportait des nouvelles victorieuses de l'Empire, aujourd'hui c'est l'Empire qui aura une nouvelle victorieuse de nous. »


Octobre à Novembre 1941.JPG

Progression japonaise du 2 au 17 octobre puis du 18 octobre au 2 novembre 1941.​
 
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Ok merci, je regarderais les liens en description.

Elles rendent vraiment bien en tout cas !
 
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EPISODE 2 : LES MARINES D'EMPIRE
A l'annonce de la chute de Manille, mais aussi de l'expansion rapide des terres impériales au sud-ouest, l'Etat Major prend directement la décision de lancer le recrutement de 12 divisions de garnison pour cette zone. Dans les jours qui suivirent, les provinces d'Hokkaido et de Tohoku au nord de l'archipel virent partout placarder les appels aux armes d'hommes bien que cela ne ressemble en rien à l'appel de 1940 au moment du recrutement de 24 divisions d'infanteries, 6 rikusen-tai et 3 motorisée.
Ces divisions, dont l'armée d'assignation ou la création n'a pas encore été désigné auront pour but l'occupation et la protection des acquis japonais sur Bornéo, Java, Sumatra et la péninsule malaisienne.



Ce recrutement tombant quelques jours avant la chute du dernier port malaisien. Kota Bharu, tenant depuis près de 2 mois bien que peu assiégée finissant abandonné le 9 novembre par la division américaine arrivée en renfort mi-octobre, scellant par ailleurs son sort. Cette prise permit d'encercler les 4 dernières divisions alliées de la péninsule.

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Affiche de propagande pour le Japon, le Menchuko et la Chine, ''le monde peut être en paix''
Akihito Okida, 8 novembre 1941, amiral de la 1e escadre aéronavale de la 1e Kido Butai, porte-avions Akagi, Saipan.


« Nous venons de recevoir un message de la Nansei Homen Kantai nous informant de la présence de destroyers britanniques dans le détroit de Malacca. Si cela signifie la présence à venir de porte-avions, cuirassés ou autre navire lourd de la Royal Navy nous devons partir dès maintenant. Toutefois cela reviendrait à ne laisser que la 1e Kido Butai pour couvrir le reste, l'amiral Yamamoto a donc pris la décision de ne pas prendre ce risque, il reste confiant dans le fait que la flotte de porte-avions américaine va arriver, et que nous devront la frapper de toutes nos forces quand elle sera la, choix validé par le Premier Ministre Tojo. Ce sera à l'amiral Jisaburo Osawa de s'en acquitter, de plus 2 escadrilles de G4M ont été réassignées sur la péninsule malaisienne afin de palier au non envoi d'un groupe aéronavale.
Il a d'ailleurs été question de l'envoi du Zuiho pour permettre à la Nansei de se voir doter d'une force aéronavale mais cette idée a été rejetée, toutefois celle concernant la construction de porte-avions plus léger semble être envisagé. »

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Porte-avions Zuiho
Dans le même temps, et face à la menace sous-marine américaine, 5 destroyers de réserve de la Nansei Homen Kantai sont insérées au sein de la nouvelle 9e Kuchkusentai à la mi-novembre, et cela en parallèle du déplacement de la task force principale de la flotte de Gaoxing à Singapour pour une raison principale : la perte de 3 sous-marins par des destroyers de la Royal Navy au large de Java laissant supposé que le nombre de destroyers déployé par la marine britannique excède largement 12.
Cette supposition émise par l'amiral Osawa se verra confirmé le 19 quand les rapports journaliers de patrouilles aériennes et sous-marines totalisent un nombre de 30 à 35 navires légers de la Royal Navy dans les indes néerlandaises. Augmentation conséquente du nombre mais en l'absence de navires capitaux, aucun déploiement de Kido Butai n'est décidé.

La flotte arrive à Singapour le 21 dans la soirée, après une journée et demi à quai, bien que toujours en état d'alerte, elle quitte finalement le port anciennement britannique pour le détroit. En effet une douzaine de destroyers sont alors bel et bien confirmés en train de poursuivre la 2e Sensuisentai à l'extrême nord de la zone d'affectation de la flotte, presque dans l'océan indien. Après confirmation les marins savent désormais qu'ils sont à la poursuite de la 2nd destroyers squadron de la Royal Navy. Le 23 dans la matinée à midi plusieurs accrochages brefs sont mentionnés. Les destroyers britanniques ne s'engageant que peu et les japonais ne se risquant pas au combat et à la poursuite sans les soutiens des croiseurs et navires lourds. Destroyers japonais dont l'escadre de reconnaissance, précédent le gros de la flotte est sous commandement de l'amiral d'escadre Tanaka.


Renforcé par la 4th destroyers squadron en fin d'après-midi les désormais 23 destroyers britanniques décident finalement l'affrontement après être entré dans la mer d'Andaman, une fois l'île de Phuket passée. Dans les faits l'affrontement se résume principalement par des approches/retraites des 2 marines du 24 au 26 novembre marqué avant tout par des canonnades de destroyers et une tentative d'approche des destroyers britanniques vers les cuirassés et croiseurs de bataille Kongo ou encore le Kirishima, tentatives sans succès et coûteuses.

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Photo aérienne d'un destroyer britannique en train de couler.

Aufinal, une fois les 2 escadres en retraite sans ordre de poursuite pour la Dai-ni Kentai le bilan est victorieux. 4 destroyers britanniques confirmés coulés, une douzaine endommagés plus ou moins sévèrement. Côté IJN, un destroyer gravement touché par une torpille et le Kongo, lui aussi légèrement atteint sont immédiatement transférés vers Saïgon pour 2 à 3 semaines de réparations. 13 autres destroyers légèrement endommagés restant avec la Dai-ni Kentai qui retourne à Singapour, les réparations ne nécessitant parfois qu'une à deux journées.



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Le Kongo, construit avant la Première Guerre mondiale par des chantiers navals britanniques, il est re-fondu en 1929 pour devenir un cuirassé puis sera encore modifié dans les années 1930.

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Dans le même temps, profitant de l'absence des destroyers britanniques en mer de Java, les 2 divisions de Rikusen-tai débarquées à Sumatra embarquent pour Makassar le 21, elles arriveront le 26 sans combattre.
La majorité des combats sont en réalité toujours dans les Philippines, se repliant en bon ordre près de 10 divisions philippines se retranchent sur Mindoro au sud-ouest de Luçon, île principale). Les troupes impériales se divisent donc en 2, les 8 divisions d'infanterie poursuivant leur descente de l'archipel, du fait de la quasi absence de troupes sur le chemin à parcourir, les 4 divisions de marines se basant à Batangas, en face de l'île.

Si pendant quelques jours les philippins tentent de quitter leur île et de forcer le blocus, échouant sur les marines, à partir du 27 novembre c'est au tour des 4 divisions impériales de s'élancer à l'assaut des troupes retranchées.

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Soldats de l'empire aux Philippines.
Seiji Nagao, 29 novembre 1941, Batangas, Philippines.


« Cela fait désormais 2 jours que nous attaquons du lever du soleil à son couché sur les philippins. Nous avons pris une tête de pont dès les premières heures, mais nous pouvons difficilement avancer plus. Les Philippins sont partout, nous ne restons chaque soir que quelques centaines sur la tête de pont, hier j'en faisait parti. Toute la nuit durant des groupes de philippins ont tentés de faire tomber notre pied à terre mais nous tenons ! Ce soir je dors, enfin, à Batangas mais demain matin nous repartirons tous à l'assaut de l'île. Par chance, merci à l'Empereur, ma brigade a reçu des blindés il y a de ça 3 jours, juste avant l'assaut. »


Mindoro est certainement la bataille la plus violente de l'invasion des Philippines, acharnés dans leur défense, les 10 divisions philippines ne semblent pas vouloir lâcher du terrain et ceux malgré l'absence de ravitaillement, l'île étant sous blocus. Théâtre philippin qui compte pour plus de la moitié des pertes japonaises bien que celui comptant le plus d'hommes déployés reste la Birmanie où, malgré les 18 puis 24 divisions, l'avancée reste lente du fait du terrain. Ainsi le 30 novembre, après bientôt 2 mois, les hommes atteignent ainsi les abords de Mandalay, dernière grande ville de Birmanie et point crucial. Tout d'abord d'un niveau logistique mais aussi car disposant d'infrastructures suffisantes pour permettre le passage plus rapide du fleuve Irrawadi bien que ce dernier eu été traversé à son embouchure en mer d'Andaman à la mi-novembre par exemple.

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Progression japonaise du 1er au 15 novembre puis du 16 novembre au 1er décembre 1941.
La zone encadrée en rouge au sud de Manille est la localisation de la bataille de Mindoro, parmi les plus violentes de ce début de guerre.
 

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EPISODE 3 : LE SOLEIL SE LEVE SUR L'ASIE

Seiji Nagao, 4 décembre 1941, Mindoros, Philippines.
« Cela fait 8 jours, peut être 9 je ne sais pas, que nous nous battons pour et sur cette île. Nous en apercevons peut être enfin la fin. Ce matin encore quelques centaines de philippins ont traversés nos lignes pour se rendre. Hier ils n'étaient qu'une vingtaines, 3 d'entre eux ont agressés un garde et l'ont tués, les autres gardes ont exécutés la vingtaines de soldats au katana. De plus en plus de philippins se rendent, ceux que je cite ne sont que ceux que je vois au niveau de ma division, nos officiers nous parlent de plusieurs milliers au total, peut être même déjà 10 000.
Combien sont-ils encore à se battre dans cette jungle ? Si ils sont autant à se rendre nous n'avons pas ressenti la moindre différence au combat, ils sont mal équipés, mal entraînés, mais nombreux, très nombreux.

En parlant avec quelques officiers de la division, ils disent qu'environ 1 homme sur 10 manque à l'appel par rapport à notre débarquement en octobre mais cela ne change rien, ils sont morts pour l'Empereur, et pour l'Empereur nous gagnons et nous continuerons de gagner. »

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Prisonniers philippins sur leur longue et funeste marche.
La bataille de Mindoros s'acheva quelques jours plus tard, menant à la capture ou la mort de plus de 90 000 philippins et à la mort ou la disparition de près de 3 000 soldats japonais. Prisonniers philippins qui vont dès lors entamer une longue marche à travers l'île puis dans des embarcations de fortunes pour Batangas avant de partir pour Apurri puis des camps de prisonniers en Chine, le tout sous les violences continues des soldats.

La conquête des Philippines s'acheva peu après avec la chute de Davao, à l'extrême sud de l'archipel le 10 décembre. Près de 180 000 philippins ont été tués au combat, sont portés disparus ou fait prisonniers, la moitié provenant de Mindoros, les Japonais accusent eux près de 20 000 morts et portés disparus sur le seul front philippin, dont plus du tiers provient des Rikusen-tai bien qu'une partie ai attrapé une ou plusieurs maladies tropicales.
La conquête des Philippines était à peine fini que 3 des 4 Rikusen-tai, les 3 disposants de 2 brigades blindés furent affectés au prochain objectif : Fort-Hollandia en Nouvelle-Guinée pour sécuriser les accès orientaux aux îles des bientôt anciennes Indes néerlandaises notamment au niveau maritime. La 4e devant partir pour l'île de Palawan, entre Bornéo et les Philippines.


Plan de débarquement qui fut confirmé dans les faits la veille. Le 9 décembre, en début de matinée, la 2e Suchsusentai alors en attaque de convoi repéra des destroyers. Moins d'une heure après une patrouille aérienne confirma, a seulement quelques dizaines de kilomètres à l'est de Singapour, probablement en provenance d'Australie, une dizaine de destroyers américains avant d'être abattu.
Dès lors, et craignant une présence potentiellement plus importante, la Dai-ni Kentai quitta Singapour, dans le même temps le Kongo quitta Hanoï pour rejoindre sa flotte d'attache.

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Kongo, navire japonais construit dans des chantiers navals britanniques avant la Première Guerre mondiale, il a eu droit à 2 refontes avant la guerre du Pacifique.



Ayant abattu la patrouille aérienne, la flottille tenta de partir mais fut interceptée le 11, dans le même temps une seconde flottille, britannique cette fois, intercepta de nouveau des sous-marins de la 3e Suchsusentai. la Dai-ni Kentai, déjà occupé ne put intervenir, 2 sous-marins furent coulés tandis que les américains en perdaient 3 dans la journée contre la flotte de surface.


Les affrontements devaient se poursuivre pendant encore près de 2 semaines. Le 16, c'est les 2 flotilles combinées, 24 destroyers qui interceptèrent des sous-marins au large de Kuala Lumpur, cette fois-ci par la mer d'Andaman. Rapidement mis en retraite à l'approche de la flotte, 2 destroyers furent coulés mais dans la manœuvre d'évasion, une des torpilles tirées toucha le Hiyuga, provoquant des dégâts légers. Le 20, la flottille fut de nouveau repérée et ce fut 6 destroyers qui furent couler tandis qu'un destroyer japonais, le Hibiki fut coupé en deux par l'explosion d'une torpille américaine. Un enième affrontement le 25 où les 4 destroyers américains repérés furent envoyé par le fond coulant toutefois le Hagi.


La dernière tentative navale de l'année fut elle bien différente et aussi réglé différemment. En toute fin de mois, le 29, les croiseurs lourds britanniques HMS Hawkins et HMS Frobisher furent signaler rentrant dans le détroit. Dans la foulée, l'aviation marine basée à Singapour décolla, dirigé par l'as Tahurito Saigo surnommé ''Bat''. Les 100 bombardiers navals attaquèrent ainsi les 2 croiseurs lourds en plusieurs vagues d'une vingtaines de navires, 8 manquant à l'appel dans la soirée. L'attaque aérienne fut dévastatrice, pendant les 2 heures des assauts, les croiseurs lourds manœuvrèrent pour échapper aux torpilles mais seul le HMS Frobisher pu quitter le détroit, et ceux malgré de forts dommages, le HMS Hawkins sombrant avec tout son équipage, devenant par ailleurs la plus grande perte navale alliée contre le Japon.


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(IRL : Photographie aérienne du raid sur les HMS Prince of Wales et HMS Repulse)

La présence, ou non, de navires lourds alliés dans l'océan indien après cela était inconnu et la suppositon d'une flotte américaine à Pearl Harbor une quasi évidence, mais ne se déplaçant pas, tout le pacifique ouest et la partie orientale de l'Océan Indien était désormais japonais, sans aucune présence navale réellement menaçante adverse.

Ces affrontements et incursions navales nombreuses de destroyers alliés mettant en avant le problème pour s'assurer de la sécurité des conquêtes et de l'exploitation des ressources, confirmant donc la décision d'invasion de la Nouvelle-guinée, ces ports et notamment le port australien de Port Moresby permettant ainsi de menacer la mer d'Arafura et surtout le détroit de Torres. Mais aussi, les incursions par la mer d'Andaman posèrent les bases du questionnement d'une base plus avancée dans l'océan indien que Rangoon : l'île de Ceylan.


Pour préparer cela, bien que ce ne soit pas envisager au minimum avant le printemps 1942, l'état major de la marine décida ainsi de l'envoi de la Dai-ni Kantai dans la baie du Bengal afin d'y mener quelques opérations de raids et de patrouille maritime à partir du 30 décembre, et dans l'objectif aussi de peut être retrouver et couler le HMS Frobisher.
Dans le même temps la Nanto Homen Kantai recevait leur nouveau croiseur-torpilleur, le Sagami,les prochains étant destinés à la Nansei Homen Kantai.

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Sagami, quittant son port de construction, Sasebo.
(IRL : Croiseur Tikatami, classe Kuma)

Rangoon, port de Birmanie désormais hors de danger. Bien que longuement bloqué sur le fleuve, les troupes japonaises prirent finalement Mandalay le 11 décembre, dernière grande ville de Birmanie. Mandalay fut la seule avancée de la fin d'année, la mobilisation indienne et britannique arrivant progressivement, le front se stabilisa mais surtout l'état major japonais considéra que consolider les acquis en Birmanie était primordial durant l'hiver avant de repartir au printemps.



Alors en pleine préparation pour le débarquement sur Fort Hollandia, les divisions de marines durent embarquer dans l'urgence, pour la même direction mais sans qu'un débarquement y soit prévu le 23 décembre : les Indes Néerlandaises venaient de capituler. Il fallait donc récupérer le fort au plus vite avant que des troupes alliés ne s'en emparent. Le tout avec la livraison, en parallèle des tout premiers modèles de nouveaux blindés amphibies, les Type 2 Ka mi Kai 2.
Avec la chute des Indes Néerlandaises survient la création officielle, mais officieusement tout reste sous total contrôle japonais, du Gouvernement des Indes Asiatiques, la 2e armée, non affectée au front de malaisie se chargeant dès lors de son occupation jusqu'à l'arrivée. des divisions de garnisons.

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L'année 1941 s'achevait donc sur une domination nette et totale de l'Empire Japonais sur l'ensemble des théâtres entreprit, bien qu'aucune réelle opération navale et aéronavale ne fut entreprit à l'encontre des Etats-Unis, préférant s'assurer avant tout des ressources.

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Les nombreuses pertes du Commonwealth, outre les pertes malaisiennes et indiennes sont aussi dû aux convois notamment australiens coulés.
L'absence d'évolution du nombre de navires japonais s'explique simplement : il y a chaque mois autant de navires et sous-marins japonais coulés (2 à 3) que de navires construits. Graphiques émis par le Bureau de la Guerre sur demande du Premier ministre.


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Carte de l'expansion japonaise au 1er Janvier 1942.​
 
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EPISODE 4-1 : OPERATION GU
Dans le reste de l'Asie


L'année 1942 commence par la prise de possession des premières terres de nouvelle-guinée avec l'arrivée des premiers marines sur la 3e île du monde avant qu'une présence australienne ou plus généralement alliée ne soit à signaler. Cette arrivée ayant lieu sous protection de la Dan-san Kantai, tout juste renforcée par le croiseur-torpilleur Iga, passant ainsi de 15 à 16 navires.
Peu après cette arrivée, alors que les derniers des 30 000 marines de 3 Rikusen-tai débarquent, une rumeur se répand : la 2nd Kido Butai aurait quitté son port de réapprovisonnement de Saipan et la 1st Kido Butai serait elle mise en alerte totale, de même pour la Dan-san Kantai qui augmente son nombre de patrouilles aériennes tout en protégeant les convois. Sur place, aucun homme ne sait ce qu'il se passe réellement, les officiers ont entendus des supérieurs parler de ça, personne ne sait pourquoi, mais ce n'est pas une situation normale.


La confusion règne quelques peu mais les marines sont vite ramené à la réalité, certains vont devoir parcourir une longue marche pour traverser partiellement l'île du nord au sud et une question se pose : pourquoi est-ce aux marines, surtout qu'ils comportent des blindés, de faire cela ?
La situation est en réalité assez facilement compréhensible. Sur les 10 Rikusen-tai, 3 sont assignés au débarquement prévu pour Guam à la mi-janvier, nom de code de l'opération, Opération GU, elle est censé relativement ''simple'', Guam étant considérée comme peu défendue. Ensuite elles devront potentiellement se diriger sur l'atoll de Wake, dans le Pacifique, 1 est en transit depuis Palawan vers Davao pour des débarquements sur des îles plus petites des Indes néerlandaises, 1 autre y est déjà affecté. Les 3 puis 5 divisions restantes, prévues pour Fort Hollandia, furent les plus proches de l'île lors de la capitulation néerlandaise (à l'exception de poches de résistances restantes sur de petites îles) elles sont donc immédiatement transférées sur l'île pour ne pas perdre le port, et ceux malgré le fait que la 2ème armée entière, soit 24 divisions n'est pas au front.


La traversée vers le sud, effectué par la Kure Rikusen-tai prendra 2 semaines, coûtant la vie a près de 200 hommes, sans combat, et à l'abandon de plusieurs blindés. Les premiers affrontements avec des soldats australiens surviendront dans le même temps, au nord et au sud de l'île dans ce qui, après le front birman, devient rapidement le front le plus compliqué pour les hommes malgré la faible présence ennemie.

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16 janvier 1942, femme d'un marin, port de Yokokusa, Japon.


« Hier, une partie de la flotte venait de rentrer le matin, 3 grands navires sont arrivés, escortés, notre fils qui a appris à différencier les types de navires à l'école lors du jour de la Marine me disait qu'il y avait un cuirassé la dedans. Les 3 navires étaient fumant, presque encore en proie à des incendies pour certains, on ne put s'approcher à cause des gardes mais il était clair qu'ils étaient endommagés.
Aucun de nous ne savait ce qu'il s'était ou se passait, d'autres femmes notaient l'absence de nos fiers porte-avions partis quelques mois plus tôt au début de la guerre contre les américains, accompagnés de ces mêmes gros navires, mais on ne savait pas pourquoi. À la radio, l'état major annonçait qu'une importante bataille avait été gagné mais ne disait rien de plus, je sais toutefois que plusieurs connaissances ayant elles aussi des maris ou des fils dans la marine n'ont plus de nouvelles de la marine sur le navire de leur homme, certaines disant même que plusieurs étaient morts pour l'empereur.
Ce matin ils ont annoncés avoir détruit 2 navires américains importants, je ne sais pas ce que cela veut vraiment dire. Il y a quelques semaines aussi ils ont annoncés avoir coulés un grand navire britannique loin au sud-ouest, et des messages concernant d'autres victoires arrivent régulièrement, un de plus nous rend heureux, mais l'arrivée récente de ces navires endommagés nous inquiètes même si nous savons que nous l'emporterons ! »


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Le Nagato, légèrement endommagé, le Ise est lui dans un état bien plus grave sans que les civils ne sachent réellement pourquoi.
De même l'absence des porte-avions Shokaku, Ruyjo, Kaga et Soruy, de la 2e Kido Butai lors de l'arrivée des cuirassés soulèvent des questions au sein de la population.

La communication des différents états majors sur ce qu'il se passait en mer changea rapidement au profit d'informations demandant à la population de se recueillir pour les soldats qui allaient repartir à l'assaut en Birmanie. En effet dans cette même matinée du 16 mars un nouvel assaut sur toute la ligne birmane fut lancé. Seuls était mention d'engagement navals important, comme ce fut le cas quelques jours auparavant, et que l'Empire ne faisait que renforcer sa route vers la victoire. Massif et relativement coordonné avec un soutien de l'aviation, la ligne alliée fut rapidement percée le long de la côte et en l'espace d'une semaine, les quelques divisions affectées à ce front se rapprochaient de plus en plus du Bengal et des portes de Dacca, seulement une vingtaines de kilomètres les séparaient de la ville, tant la percée avait été efficace.
Sur le reste de la ligne, les montagnes birmanes, la jungles et les soldats alliés ralentissaient fortement l'avancée qui était à vraie dire toute relative.
Après près de 3 mois d'offensives et d'arrêts, l'armée de Birmanie touchait presque à son but : Dacca. Mais elle comptabilisait aussi les plus grosses pertes : pas moins de 65 000 hommes entre la péninsule de Malaisie et la Birmanie.

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Troupes Japonaises défilant dans Mandalay faisant parties des troupes d'occupation. Au fur et à mesure que l'avance à lieu, la mise en place d'un gouvernement de collaboration sur la Birmanie commence fortement à naître.
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Dans le reste du monde, l'avantage était aux forces de l'Axe. Victorieux en Europe continentale, et sans guerre (en effet, l'Allemagne n'a nullement attaqué l'URSS contrairement à ce que beaucoup pensé, et l'URSS aussi n'a pas attaqué bien qu'il semblerait que cela ne soit plus qu'une question de semaines, peut être même de jours en ce début d'année). En Europe, après avoir initialement subit des défaites allant jusqu'à la chute de Tripoli et une avance britannique à l'est, les forces de l'Axe ont profité de la chute de la France pour contre-attaquer. Se saisissant de la Syrie à la mi-1941, les italiens ont pu attaquer sur 2 fronts amenant à la chute du canal de Suez. Si la Méditerranée, à l’exception de Malte, Gibraltar et Chypre sont sous contrôle de l'Axe, rares sont les navires qui y voguent. La Regia Marina et la Kriegsmarine ayant toutes 2 étaient rapidement et largement défaite par la Marine Nationale et la Royal Navy puis la Royal Navy seule qui, ne contrôlant plus Suez (les alliés ne restant que dans le Golfe de Guinée, le Congo belge et les territoires au sud de l'Ethiopie à l'exception de la côte orientale de l'Afrique), contrôle tout de même largement les mers.


Mais plus étonnant encore, profitant de leur contrôle oriental de l'Afrique, et de l'absence de la Royal navy (en partie défaite par l'IJN en mer d'Andaman), la Royal ne put empêcher l'arrivée partielle de la Regia Marina, celle-ci n'ayant alors ni plus ni moins que débarqué dans l'ouest du RAJ britannique au début d'année. Délaissé de toutes troupes ennemies, ces derniers progressent.

Si la nouvelle peut sembler bonne, elle ne fut nullement révélée aux hommes et, en réalité, déplaisait très profondément à l'état-major. L'Asie devait être vidé de la présence européenne, et l'Inde ne faisait pas exception. Si Tokyo ne semblait rien dire par rapport à Rome, en interne, il était déjà question de sanctionner l'Italie par une demande immédiate de quitter le sous-continent, voir de soumettre l'Italie à un ultimatum. Bien que cela puisse sembler déraisonné, en réalité les affrontements n'auraient probablement jamais lieu et il était avant tout question de forcer les italiens à un retrait de l'Inde. Idéologiquement, Tokyo ne cédait à Berlin Rome qu'un accès au maximum par l'Irak si cela devait à arriver. De plus, Berlin n'ayant nullement attaquer les communistes soviétiques alors que tout semblait aller en cette faveur là à partir de l'été 1941. Il n'était pas question de laisser l'Axe venir sur un terrain qui devait devenir une Inde indépendante, répondant de Tokyo, rien ne devait être cédé aux Européens sur l'Asie, mais cela n'était toutefois pas encore d'actualité.

Mais à l'image d'un message reçu et décrypté par la Dai-si Kantai, l'état-major prenait cela réellement au sérieux.
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Une seconde idée, peut être plus surprenante, était l'arrêt total des opérations en Inde, afin de laisser aux Alliés la possibilité de défaire les italiens. Si cet ''accord'' peut sembler totalement contre nature, l'idée d'une capitulation indienne entraînant un contrôle territoriale du sous-continent à l'Italie ne laisserait d'autres choix au cabinet que d'envoyer un ultimatum aux italiens, leurs ressources ne leur permettant pas, le cas échéant, une guerre de grande ampleur dans le sous-continent bien que cela reviendrait à étirer à la limite de la rupture les lignes japonaises.

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Du côté de l'industrie et notamment maritime, les premières prévisions pour l'amirauté étaient les suivantes :
  • construction (déjà en cours) des 2 derniers croiseurs-torpilleurs de classe Yamashiro portant à 7 le nombre de navires de cette classe. Aucun agrandissement n'est encore prévu, les navires n'ayant pu prouver ou non leur efficacité​

  • construction d'une dizaine de destroyers anti sous-marins. Bien que les Kuchkusentai assurent leur travail « avec le plus grand dévouement à l'Empereur possible » totalisant d'ailleurs au moins de janvier pas moins de 29 sous-marins américains coulés (meilleur bilan), l'état major souhaite accroître ces capacités au fur et à mesure que l'extansion territoriale à lieu.​

Après cela, la marine est surtout en débat à propos de 2 choix :
  • la construction de nouveaux croiseurs légers, l'avancement d'une possible future Classe Tokyo arrivant à son terme (légers que de nom)​
  • le renforcement des flottes de secteurs (Nansei et Nanto) avec une force aéronavale nécessitant ainsi la construction de nouveaux porte-avions légers.​
Mais les événements survenus au large de Guam dans le cadre de l'Opération GU, et de sa tournure inattendue en ce mois de janvier vont grandement modifier les plans de l'amirauté.


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PS : comme l'indique le titre, l'épisode sera en 2 parties.
 
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Hum... Très intéressantes ces tensions, et possibles conflits plus tard, avec l'Axe en Inde.
 
EPISODE 4-2 : OPERATION GU
Autour de Guam


8 janvier 1942, 8h42 à 14h20


CL-PH Kashima, 350 mn à l'est de Saipan, 8h42.

Le contact avec l'un des 8 hydravions du croiseur léger vient d'être perdu, ce dernier étant normalement en vol à une cinquantaines de miles marins à l'est. N'ayant reçu aucun message avant la perte du contact, le croiseur envoi un second hydravion sur zone à haute altitude afin de voir si il y a une quelconque trace. Il est 10h02 quand l'hydravion envoi un message crypté au croiseur.

« Importante flotte. 50 navires environ. 2 à 3 porte-avions. Direction ouest – sud-ouest. »


Dès lors c'est l'alerte générale, dans la foulée 4 des 6 hydravions en vol sont rappelés, le Kashima, afin d'éviter d'être repéré passe à sa vitesse maximale de 40 nœuds en direction du nord-ouest, les 2 derniers hydravions doivent effectuer un ou plusieurs vols de confirmation d'une flotte ennemie adverse. Avant 11h00, la présence d'une importante flotte ennemie est confirmée. Ils resteront à bonne distance de la flotte américaine pendant une grande partie de la journée, confirmant sa position. Le message suivant est dès lors transmis à tous les éléments du Pacifique centre, maritimes ou aériens :

« Flotte américaine en direction de Guam. 2 porte-avions, 8 cuirassés, 2 navires lourds, 38 à 41 navires plus légers. »

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2nd Kido Butai, Akihito Okida amiral de la 2e division aéronavale, CV Shokaku, 14h20.

« Nous venons juste de quitter le port de Saïpan. Après plus de 3 mois de guerre les États-Unis viennent enfin d'envoyer une véritable force ! L'amiral Yamamoto nous a confirmé notre départ, il est à Truk avec la 1e Kido Butai, ne sachant si d'autres forces doivent arriver la flotte ne part pas. Nos avions vont déferler sur les américains et nous les vaincrons comme nous l'avons fait jusqu'à présent. »

Dans la foulée du message du Kashima, un escadron de bombardiers G4M décolle d'Iwo Jima en début d'après-midi en direction de Saipan, l'objectif est de le rendre opérationnel pour le lendemain, Saipan disposant la aussi déjà d'un escadron de 100 bombardiers G5N. Un autre escadron de bombardiers G4M décolle aussi de Formose et doit arriver sous deux jours




9 janvier 1942 au 13 janvier 1942, 200mn à l'est de Guam.





L'objectif de la 2nd Kido Butai est simple : atteindre et couler les 2 porte-avions américains, les cuirassés sont quand à eux nombreux surclassant largement en nombre les navires lourds de la flotte nippone, il faut donc éviter l'affrontement de canon au maximum. Cependant, il est clair que la flotte américaine file vers Guam, sans doute, peut être, au courant que l'Île va être envahie d'ici quelques jours. Les rapports d'avions patrouilleurs sont clairs : les porte-avions sont protégés, peut être trop pour qu'un raid puisse être lancé contre ces derniers et ceux malgré l'aviation prévue :
  • 110 Mitsubishi A6M 'Zero' mais 48 doivent rester en protection de la 2e division aéronavale​
  • 98 Nakajima B5N et 12 Nakajima B6N la aussi de la 2e division aéronavale (les porte-avions)​
  • 100 B5N supplémentaire depuis Saïpan, épaulés par les 100 G4M en provenance d'Iwo Jima​

Ce total de 220 avions de l'aéronavale suppléé par 200 avions basés à Saïpan devant ensuite être renforcé par les 100 avions de Formose.
Toutefois la protection accrue des 2 porte-avions américains, encore non identifié, oblige l'amirauté à considérer qu'il faille aller à la rencontre, au canon, de la flotte américaine pour déstabiliser leur couverture. Ce choix fait dans la matinée après confirmation des derniers rapports, tous les navires en sont informés et seuls 8 destroyers, 2 croiseurs légers et le cuirassé Nagato restent aux cotés des 4 porte-avions.

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Le contact (a plusieurs dizaines de kilomètres) avec les américains est effectué en fin de matinée à 12h, et les américains ont en effet divisé leur flotte : aucun porte-avions n'est signalé par les navires, 3 cuirassés et d'autres navires sont aussi absent. Les premiers échanges de tirs arrivent peu après, aucun dégât n'est à signaler de part et d'autres et ceux pendant la totalité de l'après-midi. En l'absence de porte-avions américains suffisamment proches, l'aviation japonaise ne sera pas à proximité de la flotte (car occupé avec les porte-avions adverses) ce qui mettrait les navires japonais en difficulté, inférieurs en armement face aux cuirassés américains. Il faut attendre 16h pour qu'enfin, les 2 porte-avions américains et leur escortes soient signalés tandis que les 2 flottes de combat se sont rapprochés pendant les heures précédentes.


Dès lors sur les porte-avions c'est une activité constante, les escadrilles sont lancées, rejointes dans les airs par des escadrilles de Saïpan. Il est 16h45 quand les premiers affrontements aériens ont lieu, les premiers raids commencent. Les combats navals s'engagent réellement mais restent malgré tout assez distant, aucune des deux flottes n'ose prendre de risque mais dans les airs c'est une toute autre affaire. Avant 20h00, les chasseurs japonais rapportent déjà 18 chasseurs américains abattus contre 2, la supériorité aérienne est totale, dès lors les bombardiers en piqué et torpilleurs tentent leurs premiers raids. Une cinquantaine d'aéronefs tentent d’attaquer les cuirassés japonais, mais la flotte, nombreuse, oppose une excellente défense anti-aérienne qui oblige les avions à décrocher mais un petit nombre se faufile, 3 sont abattus, membre du Soruy la dizaine d'autres lâchent bombes et quelques torpilles sur 2 cuirassés américains : USS West Virginia et USS New-York, touchant au but à 1 et 2 reprises. Le dernier pilote ayant largué sa bombe fera un rapport à la radio

« 2 Cuirassés américains touchés, aucun incendie n'est à signaler, il ne faut pas les considérer comme hors de combat. »

Alors que la nuit tombe les raids aériens s'arrêtent mais les opérations navales continues. Toujours à bonne distance et les américains ne pouvant alors se diriger vers Guam, plusieurs escadrilles de destroyers, de part et d'autres partent en expédition nocturne pour La nuit de Guam.


Entre les 2 flottes de cuirassés et autres navires lourds distant de près de 50km l'une de l'autre, et pendant toute la nuit durant, destroyers japonais et américains se livrèrent un combat acharné tentant de percer les lignes adverses et de profiter de la nuit pour atteindre la ligne de combat adverse. Situation relativement surréaliste, d'une bataille navale particulière.


À 23h32, heure locale, alors que de brefs échanges de feux, sans trop utiliser d'éclairage cela pouvant permettre aux cuirassés de faire feux, éclairent faiblement la nuit, un brasier vient briser la nuit. Le destroyer USS Ericson, atteint par 2 obus du Mogami, croiseur lourd ayant pu tirer notamment car le destroyer utilisait des projecteurs, le font exploser, devenant le premier navire à couler de la bataille. Suivi quelques minutes plus tard par le Shinani, touché par un obus puis torpillé par les américains. Avant le lever du soleil et le repli des destroyers, 5 américains et 2 japonais sont envoyés par le fond, sans qu'aucune percée ou autre ne fut effectué dans une bataille de plus en plus confuse, et incertaine.

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(IRL : USS Quincy sous les projecteurs japonais en train de couler près de l'île de Savo)​

Dès la matinée du 10, l'aéronavale nippone effectue son premier raid aérien sur les porte-avions, raid plutôt léger ne comportant que 30 bombardiers et une escorte légère, il ne fut ni un échec ni une réussite, seul 1 bombardier est perdu, mais la bonne manœuvrabilité des porte-avions, désormais identifié : USS Wasp et USS Saratoga, leur permet de ne recevoir qu'une seule bombe, sur le Wasp ne causant aucun dommage réel. Dans le même temps ces derniers effectuèrent aussi un raid aérien, mais de trop faible envergure, il n'atteint nullement son but.


Conscient de leur faiblesse, dès le début d'après-midi les navires japonais entament une manœuvre de repli vers l'île de Guam que les japonais tentent de stopper, en vain, malgré les véritables engagements au canon dans l'après-midi. Initialement dominés par la supériorité de feu américaine, entraînant notamment, à 15h43, une salve de 4 obus, suivi d'une bombe aérienne chanceuse (l'un des seuls coup au but américains de la bataille, les attaques sur les porte-avions échouant toutes), sur le cuirassé Ise. Les 2 tourelles doubles avant de 356mm sont mises hors services, une explosion se fait ressentir dans le navire et l'on craint sa perte. Mais rapidement éloigné de la ligne, il est mis hors de danger. Cet impact fait rapidement réagir le commandement, surtout que dans la foulé c'est le croiseur lourd Kako qui est lui aussi atteint gravement tandis que du côté américain, le combat au canon ne permit que d'endommager gravement le croiseur de bataille USS San Francisco, mais l'avantage va pour la bannière étoilée.

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(IRL : Hiryu évitant des bombes de B-17 lors de la bataille de Midway)​

La retraite des navires de combat est ainsi ordonnée, couverte par les destroyers, la place est donnée à l'aviation.


Malgré le repli américain la aussi entamé, plusieurs coups au but sont effectués, le ciel étant devenu japonais dans l'après midi du fait de la domination sans demi mesure des Zero, les cuirassés USS California, West Virginia et New Mexico sont atteint à 3 et 4 reprises par des bombes, les endommagement gravement au point que pendant un temps, la fin du California fut annoncée avant d'être démentie par le raid suivant. 3 autres cuirassés sont aussi touchés, l'aviation règne, mais ne coule pas et, lorsque la soirée tombe, doublé à la fatigue des équipages, les assauts s'arrêtent.


La bataille est à proprement parler finie mais le lendemain, des sous-marins étant repérés, plusieurs patrouilles s'engagent permettant de repérer 3 destroyers américains gravement endommagé, que les japonais torpilleront, l'équipage ayant été évacué sans doute dans la nuit. Les opérations durant toute la journée, le 13 au matin, la confirmation de navires américains entrant dans Guam marque définitivement la fin de l'opération pour la 2e Kido Butai, et le bilan, positif, reste toutefois mitigé.


Dès le lendemain, c'est la 1e Kido Butai qui appareille et se ''rapproche'' de Guam, elle devait arrivée le 15 en début d'après-midi tandis que dans la matinée, un escadron de G4M décollait de Saipan direction la petite île.

15 janvier 1942, 7h52, Guam

Le Soleil venait à peine de se lever sur le petit port de l'île qui comprenait un nombre important de navires endommagés, du petit destroyer au grand cuirassé endommagé. Des croix par dizaines jonchaient les approches de la base, des croix de leur camarades enterrés. Les marins étaient fatigués, épuisés, apeurés. Une flotte importante de l'US Navy venait d'être stoppée, et était désormais bloqué sur une île, en pleine mer japonaise bien qu'elle restait une menace évidente. Mais le calme, marqué par les enterrements fut rapidement rompus, les alarment sonnèrent de toute part et quelques minutes après les premières silhouettes apparurent. Ayant décollé peu de temps avant, l'aviation de Saipan arrivait et allait, en l'espace de 9 minutes seulement, renouveler l'enfer de la veille pour les marins.


Sur les 100 appareils du raid, 97 devaient revenir à la base. Pendant 9 minutes, un appareil passait sur la flotte toutes les 5 ou 6 secondes pour y lâcher sa bombe. Rapidement plusieurs navires furent toucher, légèrement certes, puis à 7h55, l'enfer redoubla.

L'USS Colorado, vieux cuirassé américain endommagé auparavant fut touché par une escadrille alors qu'il tentait, vainement, de démarrer. 5 bombes passèrent le pont pour exploser au sein du navire, le faisant devenir un four en l'espace de quelques secondes, et une épave en quelques minutes, emportant la quasi intégralité de son équipage. L'USS West Virginia, gravement touché lors de la bataille navale, et, par miracle sans doute, avec peu de membres d'équipages à son bord, connu le même sort. En 9 minutes, près de 1857 marins américains étaient morts, l'enfer ne faisait réellement que de commencer.

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USS Colorado
(IRL : USS Nevada après l'attaque de Pearl Harbor)​


À la suite du raid, et pour forcer la flotte à sortir, les divisions de Saipan reçurent l'ordre de partir pour Guam dans la nuit, sans doute repérée par un avion américain mais sans capacité de stopper cela sans mettre en danger la flotte, les navires américains mais aussi l'ensemble du personnel de la base embarqua le 16, les porte-avions renforçant leur aviation par ceux de Guam n'ayant pu stopper le raid, modifier vaguement pour être embarquée.



16 janvier 1942, 13h34, est de Guam.


Hiro Yamagachi, amiral de la 1st division aéronavale de la Kido Butai, porte-avions Akagi

« Messieurs, aujourd'hui nous détruisons la marine américaine ! Les américains ont été affaiblis et défait par notre seconde flotte il y a quelques jours, aujourd'hui, nous finissons ce qu'ils ont commencés et nous coulerons tous leur navires ! Nous ne pouvons et ne devons pas échouer, une telle chance ne nous seras pas redonnée, et l'Empereur ne saurait le tolérer. Nous nous battons et nous vaincrons pour lui. Tora ! Tora ! Tora ! »

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Porte-avions japonais en mer.​

La bataille, fut une véritable débâcle, endommagés pour la plupart, l'équipage fatigué et manquant de munitions, la marine américaine faisait pâle figure face à la 2e Kido Butai qui s'approcha petit à petit de l'objectif final, les 2 porte-avions américains que les autres tentèrent par tous les moyens de protéger, sans grand succès. L'après-midi fut, selon les dires des marins mais aussi des pilotes de l'aéronavale, un véritable tir au pigeon dans les airs, et une démonstration en règle sur mer.

USS San Francisco, USS New York, USS New Mexico, 3 grands cuirassés américains envoyés par le fond en moins de 3 heures aux cotés de la majorité des autres navires de la flotte. Les japonais n'avaient a déplorer que la seule perte du destroyer Tsuga, torpillé par un destroyer américain qui, de manière valeureuse et suicidaire, impressionnant fortement les marins japonais, avait fait demi-tour pour effectuer le plus de dommages possibles, endommageant aussi un croiseur léger.


Il fallut attendre le 17 janvier, en début de matinée, pour que la réussite finale eu lieu.


Hwang Ui-Jo, pilote sur l'Akagi.

« Ce matin, j'ai coulé un porte-avions américain. Nous étions plusieurs escadrilles à sa poursuite, presque sans escorte tant nous en avions coulés la veille. Il était encore quasiment intact, mais c'est ma torpille qui toucha et porta le coup fatal. Une immense explosion et un panache de fumée s'échappa aussi haut que mon avion ne pouvait aller au dessus. Je suis resté plusieurs minutes à l'observer couler, lentement mais surement. »

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Pilotes de l'aéronavale posant pour une photo.
(IRL : pilotes du Kaga, avant l'attaquer de Pearl harbor)​

Il était 18 heures, et en l'espace d'une semaine l'USN venait de subir sa plus grande défaite de son histoire. Et en un mois le bilan était catastrophique :
22 sous-marins, 30 destroyers, 9 croiseurs légers, 8 cuirassés, 2 porte-avions, seuls 4 destroyers et 1 croiseur légers, s'étant séparé des autres navires, avaient pu fuir Guam. Au Japon, après un jour de deuil aux morts, ce fut presque la fête partout sur l'archipel tandis qu'à Guam, le soleil se levait pour une nouvelle journée, sous pavillon japonais.

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USS Wasp, après s'être fait torpillé.​
 
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