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Dandolo

De passage par ici
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Oct 21, 2005
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Prologue : Quelque part dans le comté d’Opava…

La longue colonne progressait sur le chemin et pénétrait de plus en plus profondément à l’intérieur de la forêt. L’assemblage hétéroclite de mules, de chariots, de cavaliers marchant à côté de leur cheval ou de simples hommes à pied raisonnait des plaisanteries qu’échangeaient dans une langue inconnue ses diverses composantes.
Caché par des fougères à une vingtaine de pas de là, Pierre de Bazas observait la scène. Depuis le milieu de la mâtinée, il les attendait. Il avait repéré au loin leur arrivée : a priori 100 à 150 hommes, vraisemblablement des hommes à pied au vu de la poussière qu’ils dégageaient et, pour le moins, pas de chevaliers préparés au combat : l’occasion pour sa compagnie d’archers de prouver sa valeur ! Disséminés depuis des deux côtés du chemin et masqués par la forêt, ils n’attendaient plus que son signal.
"Tres oras fa que soi aquo. Crenhi pas ningun", marmonna un homme près de lui.
"Lo mond son trop preissat. Cala-te un pauc, se te plai, " lui répondit doucement Pierre.
"Qu’est-ce qu’il y a, votre seigneurie ? ", demanda son écuyer à côté de lui.
"Rien. Les hommes attendent que la fête commence. C’est tout."

A noter que si la plupart des hommes de la compagnie, originaires du comté de Bordeaux, s’expriment en occitan, Pierre et son écuyer s’expriment en castillan (qui sera remplacé dans cet AAR par le français à des fins de meilleures compréhensions), véritable « lingua franca » de l’époque et langue du maître dans un bon tiers des seigneuries du monde chrétien, du nord de l’Angleterre jusqu’à Ormuz à l’autre extrémité du monde connu.

La colonne finit par être complètement rentrée dans la forêt. Pierre fit un signe à un archer. Celui-ci se redressa et banda son arc. La flèche décochée finit sa course dans la poitrine d’un homme qui conduisait une charrette. Des cris furent aussitôt poussés par ses compagnons : le signal pour la compagnie ! De toute part, les archers gascons surgirent des fourrés et commencèrent à lâcher des volées de flèches.



De toute part, les archers gascons surgirent des fourrés...

Pierre sortit son épée de son fourreau et rampa jusque derrière un arbre, une demi-douzaine d’hommes à sa suite. Profitant de cet abri, il se redressa tout en restant accroupi alors que les ennemis se retranchaient derrière leurs véhicules et commençaient à répondre avec leurs propres arcs. Une mule non retenue et affolée par la situation et les bruits s’approcha de l’endroit de la colonne à proximité de Pierre. Ce dernier vit l’occasion, bondit et, profitant d’un passage entre deux ronciers, rejoignit la colonne. La mule passée devant lui, il se retrouva nez à nez avec un piquier. L’homme chercha à redresser sa lance. La bloquant avec son genou puis la saisissant avec sa main gauche, Pierre abattit son épée sur l’homme, lui tranchant la gorge. Se retournant, il se trouva vis-à-vis d’un autre piquier qui le regarda de la tête au pied et fut comme frappé de stupeur.
"Aragona ! Aragona !", s’écria-t-il suivi de phrases incompréhensibles pour Pierre, vraisemblablement du hongrois. L’homme reculait.

"Et oui, je suis d’Aragon, pensa Pierre, je porte les armoiries de Bordeaux, lieu d’origine de ce régiment, avec le liseré d’Aragon, symbole de mon appartenance à ses armées. Et alors ?"
D’autres cris, puis une voix au loin… du castillan !
"Pitié ! Nous sommes hommes du duc de Pressburg. Notre seigneur a fait la paix avec votre roi Stefan et le reconnaît désormais comme légitime roi de Hongrie".
Partout les Hongrois abaissaient leurs armes en signe de soumission.
"Cessez le combat", cria Pierre.
"Que se passa ?", demanda un homme.
"Cette guerre est finie, l’ami, répondit Pierre. Nous rentrons chez nous… jusqu’à la prochaine."



Bon, je lance pour mon premier AAR avec cette partie Hastings-1066 dont je démarre la narration en ... 1289 :D :

Fin de pAARtie à CK
(Chronique d’un empire)
 
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INTRODUCTION I : La genèse d'un empire

1289 : Stefan d’Aquitaine vient d’achever ses guerres en Hongrie. Ce royaume dont il a hérité un an et demi plus tôt était auparavant gouverné par un roi consanguin et dégénéré ce qui avait conduit ce pays à la guerre civile : il avait fallu mettre au pas les divers barons rebelles! La puissance de la Hongrie lui avait pourtant permis par le passé de prendre le meilleur sur l’Empire byzantin et de conquérir notamment Byzance. Devenue possession personnelle des rois d’Aragon, la richissime cité était désormais leur capitale.

La maison d’Aquitaine, dont le chef portait le titre de roi d’Aragon, avait débuté son ascension en 1066. Alors duc de Poitou et de Bordeaux, Guillaume s’était lancé dans une série de conquêtes dans le nord de l’Espagne et la Méditerranée occidentale. D’entrée, l’émirat de Zaragoza était tombé puis le cheik d’Albarracin avait été effacé. S’embarquant avec ses troupes, le duc avait ensuite soumis les émirs de Mallorca, ceux de Sicile, avant de faire la conquête partielle de la Tunisie. Profitant de l’affaiblissement de la Navarre face aux musulmans de la péninsule ibérique, Guillaume lui avait ensuite ravi le titre de roi d’Aragon. Ancien vassal du roi de France, cette promotion avait suscité la colère de ce dernier et la dernière bataille qu’il livra contre lui offra à Guillaume le riche comté d’Ile-de-France, son prestige étant insuffisant pour confisquer dès à présent la couronne de France. « La partie est lancée… » furent les dernières paroles énigmatiques que prononça ce grand conquérant avant de s’éteindre en 1096.




Ricard lui succéda puis le petit-fils de ce dernier, Sancho, puis Manuel, puis Miguel… Les rois d’Aragon consolidaient leur emprise sur l’Europe occidentale avalant les royaumes de Naples, de Croatie, de Galles, finissant par annexer la France (le régiment d’Ile-de-France se contentant d’une simple balade en Vexin à cette occasion). Le royaume de Germanie passé entre les mains de la république de Pise et ayant éclaté, ils firent également mains basses sur les royaumes d’Italie et de Bourgogne. Leur progression s’accompagnait de la reconquête méthodique des provinces conquises par les musulmans que ce soit en France ou en Angleterre (dont le roi avait disparu sous les coups des émirs du Luristan et des rois seldjoukides). La majeure partie des conflits concernait cependant la reconquête de l’Espagne et la conquête de l’Afrique du Nord et de la Tunisie, la Maurétanie étant conquise par Ricard au tout début du XIIème siècle.

Au décès de Miguel en 1188, le nouveau roi Domingo a deux ans. La guerre fait rage dans toute la péninsule ibérique contre le puissant émir de Sevilla qui a unifié les musulmans locaux. Dix ans seront encore nécessaires pour les chasser définitivement.

Il faut alors s’intéresser à des évènements plus lointains… Le comte de Kairouan, vassal de l’Aragon, recevant par héritage le titre de roi de Jérusalem, ce titre lui est confisqué les armes à la main : voilà l’Aragon désormais concernée par les évènements de Terre Sainte et tenue d’y secourir ses rares vassaux qui y survivent péniblement.

L’émirat du Luristan est par ailleurs en train de conquérir l’Empire Byzantin : il convient de l’en empêcher. Les armées aragonaises, venues de Sicile, du sud de l’Italie et de Tunisie, arrivent en Anatolie, écrasent les Infidèles et… reprennent à leur compte le siège des dernières provinces du basileus. Battu, celui-ci cède à Domingo les comtés d’Abydos et Alexandretta avec les titres d’empereur byzantin ainsi que de roi de Serbie et de Bulgarie. Aleppo et Edessa conquises dans la foulée, les troupes d’Aragon s’enfoncent de plus en plus profondément dans les déserts de Syrie, de Mésopotamie et de Perse jusqu’au Luristan dont Domingo devient duc. Au passage, les derniers sheikdoms en France ou en Angleterre, vassaux du Luristan, de Lut ou des Seldjoukides, sont repris.



...les troupes d’Aragon s’enfoncent de plus en plus profondément dans les déserts...

Le roi d’Aragon devient en suivant par les armes roi d’Aleppo et de Mésopotamie puis roi d’Arabie suite à l’annexion de l’émirat de Médina.

De longues années seront nécessaires pour conquérir par la suite la multitude de petits états musulmans indépendants qui pullulent en Asie ainsi que dans le Caucase, en Cuman et en Bolgar. C’est en partant combattre l’un d’eux, Imeretia, que Domingo, atteint par l’âge et tout récent veuf, se suicide sans descendance.



Le titre de roi passe à Manuel, son cousin, petit-fils du roi Sancho. Cette parenté relativement lointaine n’est pas du goût des barons du royaume et le pays se trouve plongé en guerre civile. Mais Manuel est lui-même âgé et décède après deux ans de règne.


Garcia devient roi et doit donc faire face aux caractères rebelles de ses vassaux. Néanmoins, il peut après quelques années reprendre les « affaires orientales ». Le royaume de Basra est rattaché puis l’émirat de Turkmen déclare la guerre à l’Aragon.

Garcia a fait en 1264 de son fils Stefan un duc d’Euphrate après s’être assuré que son petit-fils, Dytryk, serait un jour roi de Suède et de Norvège. Stefan a lui-même des droits sur la Hongrie. Les deux héritages sont soigneusement assurés par une série d’évènements malheureux qui écartent les autres prétendants. La main invisible de l’Aragon frappe plusieurs fois par le biais de leurs (précieux) maîtres-espions dont Mikal Najjar.



Mikal Najjar, peu avant sa mort

Mais pour l’heure, voila Stefan, son régiment d’Euphrate et les régiments royaux d’Alexandretta, Aleppo, Médina et Mecca partis sur les traces d’Alexandre le Grand dans les défilées montagneux de l’antique Bactriane.


...sur les traces d’Alexandre le Grand dans les défilées montagneux de l’antique Bactriane.

Malgré peu de prédispositions à la guerre, Stefan se montre plusieurs fois valeureux et développe ses talents martiaux, accumulant du prestige et s’emparant même de la province de Gurgan quand le royaume se retrouve en guerre contre les Seldjoukides.

Ces conflits se révèlent néanmoins très difficiles dans des terres lointaines avec des régiments qui disparaissent du jour au lendemain du fait de trahisons ou de maladies. Pour vaincre les 25 000 hommes du royaume seldjoukide (plus 10 000 volontaires environ), l’empire aragonais doit ainsi mobiliser près de 100 000 hommes et requérir des troupes jusqu’en Sicile et en Tunisie.

Ailleurs, Garcia s’attache à consolider encore plus avant ses possessions de l’ouest. Par la confiscation musclée de leurs titres de duc aux indépendants de Cumberland et de Hampshire, il pose la couronne d’Angleterre sur sa tête. Dans le sud de la France, le duc de Toulouse, Languedoc, Constantine et Warwick refuse obstinément de se vassaliser : il est vaincu et le titre de Constantine lui est pris et offert à son fils, comte dans le Constantinois et donc nouveau vassal d’Aragon. Les dernières possessions de Toulouse deviennent donc elles-mêmes vassales de la maison d’Aquitaine à la mort du duc de Toulouse ; notamment trois comtés qui permettrent à Garcia de ceindre la couronne d’Afrique du Nord. Dans les deux cas, les derniers comtes chrétiens indépendants se placent sous la protection aragonaise. Enfin, le titre de duc de Bretagne est enlevé aux Penthièvre qui allaient l’offrir à l’Ecosse par héritage.

Garcia décède en 1984 et Stefan devient le nouveau roi d'Aragon.


 
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INTRODUCTION II : Le monde connu en 1289

En 1289, Stefan a accédé au trône depuis 5 ans et bénéficié de l’héritage hongrois. Polonais de culture par sa mère, il parle néanmoins parfaitement le castillan et l’arabe, les deux langues parlées le plus couramment à sa cour et chez ses vassaux. Il est 23 fois rois, possèdent également une multitude de titres de ducs plus une douzaine de comtés en propre dont Bordeaux et l’Ile de France en France, Palermo et Syracusa en Sicile, Alexandretta, Aleppo et Mecca au Proche-Orient, sans oublier Byzance bien sûr. Mais son empire est néanmoins bien fragile.



Des vassaux prennent régulièrement leur indépendance…




… avant parfois de se re-vassaliser aussitôt.



Ces atermoiements des féodaux ne sont pas sans effet sur la piété de Stefan qui leur promet à chaque fois les pires tourments mais, dans l’ensemble, Stefan jouit d’une bonne réputation.


L’Aragon est un des derniers royaumes chrétiens. L’Ecosse (qui règne également sur l’Irlande et a hérité de comtés bretons) et la Pologne (qui possède en plus la couronne de Lituanie) jouent un rôle effacé. La Papauté se concentre surtout sur l’Italie dont elle avale les indépendants chrétiens.

La République de Germanie est devenue musulmane en 1286. Malgré sa puissance et la taille du domaine personnel de son consul, elle est en guerre civile et ne représente pas un danger immédiat. Néanmoins, la religion musulmane se diffuse en son sein et, notamment, le duché de Basse Lorraine s’est déjà transformé en émirat.



Il reste également deux autres états musulmans. S’étant étendu à travers la plaine de Russie et plusieurs fois vainqueurs des Mongols de la Golden Horde, l’émirat d’Azerbaïdjan est le plus puissant. Mais l’émirat de Lut est installée dans les provinces montagneuses et éloignées de l’Asie Centrale : le souvenir de la difficulté à vaincre les Seldjoukides reste vivace chez Stefan et la prudence est de mise.





Le dernier état d’Europe d’envergure est le royaume de Suède et de Norvège, gouverné par Dytryk, le propre fils de Stefan. Mais ce dernier est aussi dégénéré que sa mère consanguine pouvait l’être : un dépressif et un fou auquel il faut rajouter les traits d’hérétique excommunié par le Pape. D’ailleurs Stefan avait épousé sa mère vieille fille à 29 ans alors qu’il en avait lui-même 16 et Dytryk a été leur seul enfant. Ce roi de Suède fait face (plutôt difficilement) à une guerre civile. Stefan lui ayant auparavant donné le comté d’Euphrate avec le titre de duc de Bordeaux (espérant rééditer ce qu’avait fait son père avec lui), à son accession au trône de Suède, il a offert ce dernier au comte de Labourd qui lui a déclaré la guerre, s’est re-vassalisé aussitôt à l’Aragon et occupe désormais Euphrate alors que ses troupes filent vers la Scandinavie.

Voici donc l’état du monde connu à l’heure où Pierre de Bazas rentre chez lui… Et Stefan va notamment devoir se pencher sur la question de son héritier.
 
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Chapitre I : Stefan d’Aquitaine – Partie I

"Vous voila maître incontesté de la Hongrie, sire, déclara le chancelier.
- Assez peu de nobles m'ont rallié après la victoire contre Pressburg. Néanmoins, nous sommes dorénavant en paix de ce côté-ci et nous pouvons nous consacrer à poursuivre l'œuvre de mon père, répondit Stefan.
- De nombreux vassaux prennent leur indépendance...
- Tant qu'ils se contentent de cela. Nous nous occuperons d'eux plus tard. Je tiens la majorité de la Syrie (NB : 9 comtés sur 17) mais ne peut m'en déclarer roi. Et pour l'heure, c'est mon principal souci.
- L'émir d'Azerbaïdjan en tient également une partie mais je pense que nous devrions plutôt voir du côté des Hospitaliers ou du prince de Nicomédie.
- Nicomédie, ce traître orthodoxe ! Il n'y a pas que ses vassaux de Syrie que je veux lui prendre. Ses terres du Cuman et de Perse m'intéressent également mais il serait déraisonnable de s'en emparer sitôt. Une mauvaise réputation et mon manque de piété pourraient m'attirer l'ire de bien plus puissants barons. Non, même si nous ne pouvons devenir Grand-maître, commençons donc par prendre Baalbek aux Hospitaliers!"


Baalbek fut donc conquise et l'Ordre des Hospitaliers n'eut plus de province. La situation demeurant bloquée pour l'heure, Stefan s'attacha ensuite à financer le développement de ses vassaux orientaux, finançant citadelles, monastères, églises et commanderies templiers que les comtes étaient friands de construire. Ces ouvrages permettaient notamment d'accroître leur capacité militaire tout en contribuant à la diffusion du christianisme.

A l'autre extrémité de son empire, le calme régnait globalement chez lui mais pas chez son voisin, la République de Germanie : des vassaux catholiques de celle-ci s'offraient comme vassal à l'Aragon et notamment en 1291 le duché de Souabe. Stefan refusait de leur porter secours et certains furent reconquis par les Infidèles. Cependant, sans combattre, il gagnait peu à peu le sud de l'Allemagne à sa cause.

Les choses auraient pu rester en l'état quand, en 1292 :


"Sire, votre fils Dytryk a été vaincu par le comte de Rogaland qui lui a ravi la couronne de Suède !
- C'en est trop. Ce dégénéré va finir par provoquer la ruine de tout ce que mon père et moi-même ainsi que Domingo avons construit.
Que l'on fasse savoir que je revendique pour moi le titre de roi de Suède et que le régiment d'Ile-de-France se mette en ordre de marche pour le Rogaland.
- Et Dytryk ?
- Je prierai pour son âme…"


Un peu plus tard…

"Mikal, je t'ai fait venir car j'ai encore une mission d'importance à te confier.
- Sire, j'ai toujours servi loyalement votre maison depuis près de 40 ans. Si je peux encore me rendre utile, je donnerais ma vie pour vous.
- Mon fils Dytryk…
- … roi de Suède et je pense y être pour quelque chose, si je peux me permettre.
- Oui, certes… Mais toutes tes bonnes actions (si l'on peut dire ainsi) sont en train d'être réduites à néant par ce fou. Mikal, je sais bien que ta vie appartient à la maison d'Aquitaine mais pour qu'elle survive je te demande de faire en sorte que mon fils ne soit plus une gêne !"

Le vieux maître-espion eut comme un haut le cœur. Rien d'étonnant, l'héritage scandinave de Dytryk c'était un peu comme le chef-d'oeuvre de sa vie. Il courba cependant la tête et déclara :
"Il en sera selon vos désirs, mon roi."

Quelques temps après dans le château fort de Finnveden en Suède…

"DIEU AIT PITIE ! DIEU AIT PITIE ! LE ROI EST MORT !"

Au milieu de la grande salle à manger du château, semblant assoupi, Dytryk venait en fait de décéder d'une sorte d'indigestion à ce que les érudits consultés déclarèrent.


Dytryk venait en fait de décéder d'une sorte d'indigestion...


La nouvelle parvint jusqu'à Fars dans le sud de la Perse où Stefan était en train d'enlever la province au sheik local qui avait eu l'imprudence de rompre sa vassalisation à l'émirat de Lut.

"Fort bien, que la paix soit proposée aux barons félons.
- Le duc de Bordeaux se fait seul tirer l'oreille pour répondre positivement et assiège Finnveden.
- Reprenons le contrôle de la province d'Euphrate qu'il avait enlevait à Dytryk et le duc fera la paix. Il est déjà mon vassal. C'est sur notre chemin pour rentrer à Byzance"
, sourit Stefan. Il poursuivit en rédigeant une proclamation qui annonçait au monde son nouveau titre de duc de Shiraz. Sans titre de roi, la situation restait tendue avec les barons locaux et tout était bon à prendre pour asseoir son autorité en Perse.

Début octobre 1293, finalement vaincu par les Franciliens d'Abdul-Salaam d'Aquitaine, le Rogaland redevenait un simple comté et le titre de roi de Suède était repris.

Les derniers évènements avaient sérieusement réduit l'estime que ses vassaux avaient pour Stefan. Par ailleurs, son manque de piété devenait problématique. Il allait falloir se montrer généreux et pour cela, les dernières conquêtes et héritages auxquels s'ajoutaient fort opportunément les possessions et titre de l'archevêque de Crête qui venait de mourir, trouveraient bon usage.

Stefan nomma duc deux de ses comtes, fit nommer 4 évêques -qu'il fit aussitôt archevêques- et offra encore deux comtés à des membres de sa cour. La nomination des évêques avait rétabli sa piété et les titres consentis rétablis la confiance placée en lui par ses barons.

Les déclarations d'indépendance se firent nettement plus rares et les déclarations d'allégeance se multiplièrent, principalement en Scandinavie.

En 1293, le duc orthodoxe d'Ikonion lui déclara la guerre et Stefan prit la tête de son armée byzantine pour le mettre au pas.


"Cette balade militaire est parfaitement revigorante. Je ressens comme une nouvelle jeunesse.
- Messire, les dames l'ont remarqué et admirent votre prestance, plaisanta son sénéchal.
- A ce propos, comment s'appelle cette brunette là-bas ?", interrogea Stefan.




"Par ailleurs, écraser cette engeance de duc semble avoir considérablement accru mon prestige, nota Stefan. S'il était quantifiable, je dirais qu'il a triplé…"



Les choses auraient pu se poursuivre ainsi mais, en fin d'année :

"Sire, je faisais comme vous me l'aviez demandé une tournée chez nos nouveaux vassaux de Scandinavie afin de voir quels étaient leurs besoins –et c'est vrai que les guerres à répétition ne leur ont pas permis de construire beaucoup de châteaux forts- quand je me suis enquis de la situation d'un comté voisin de ceux-ci, Jämtland." L'intendant faisait son rapport.
- Il ne manque pas de comtés qui ne dépendent pas de l'Aragon. En quoi celui-ci présente-t-il quelque intérêt ?
- En lui-même aucun. Mais il dépend du duc de Sjaelland, puissant prince indépendant.
- Où veux-tu en venir ?
- Sjaelland est duc également de Moldau dans le Cuman, de Kärnten et Mecklemburg en Allemagne ainsi que Jämtland donc. Ses vassaux sont nombreux, notamment dans le Cuman et surtout il est en guerre contre les Musulmans de la République de Germanie, guerre qu'il est en train de perdre...



- Voila qui est fâcheux, le Perse est déjà trop bien implanté en Suède mais, plus encore, Moldau pourrait lui permettre à terme une jonction avec l'émirat d'Azerbaïdjan ainsi que de menacer le cœur de l'empire : Hongrie, Bulgarie ou Byzantium.
- Sire, il faut lui ôter ses vassaux avant que cela ne soit, intervint le sénéchal.
- Effectivement, approuva l'intendant. A ce jour, seule Nürnberg est sur le point de tomber.
- Qu'Abdul-Salaam prenne le commandement du régiment de Bordeaux et se rende en Piémont", ordonna Stefan, "requérez les ducs de Milan et de Gênes pour le soutenir. Sénéchal, tu prendras la tête du régiment d'Ile-de-France pour partir en Sjaelland où tu trouveras le soutien des barons suédois fidèles à la couronne. Moi-même, avec mes Byzantins et les Grecs de Thessalonique, nous irons en Terebovl."
 
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Parenthèse : La prise du château fort du duc de Sjaelland en Piémont

Depuis 10 jours le château fort résistait aux assauts des troupes qui l'assiégeaient; environ 7 000 hommes sous les ordres du prince Abdul-Salaam d'Aquitaine qu'avaient rejoints 5 à 6 000 Milanais et Génois. Perché sur un promontoire calcaire, il demeurait inaccessible aux mangonneaux et les assiégés risquaient assez peu d'être atteints par les flèches des archers situés en contrebas et éloignés par ailleurs au-delà du large fossé et de la rivière qui l'enserraient. Plusieurs tentatives pour atteindre le sommet des murailles à l'aide d'échelles avaient également échoué, celles ayant réussies la traversée étant immanquablement mis à bas par les défenseurs.

Le jeune écuyer rejoignit Pierre de Bazas qui contemplait le château depuis une colline avoisinante. Visiblement, il avait couru.

"Ah, te voila, toi !
- Pensavi pas que seriai tardièr, s'excusa penaud le jeune.
- Deuriatz pas èsser tardièr. Par ailleurs, Miquel de Grignols, vous devriez parler en castillan, à moins de vouloir être bien compris de vos hommes. Vous êtes à mon service et à celui d'Abdul-Salaam par la volonté de votre oncle et je doute qu'il apprécie que vous continuiez à parler comme un paysan quand vous rentrerez le voir, le corrigea Pierre.
- Bien, votre seigneurie. Si un jour je deviens comte, je suis bien conscient que…"

Pierre le coupa.
"Je sers la maison d'Aquitaine depuis plus de vingt ans. 22 propriétés m'ont été offertes et ont accru mon domaine. Mais, je n'attends pas de titre de comte. Près de 900 nobles chevaliers servent dans l'armée d'Abdul-Salaam et l'ensemble des possessions d'Aragon ne suffirait pas à satisfaire de telles espérances. Soit plus modeste. Quand je suis venu te chercher chez toi, j'ai bien vu l'état de votre pont sur le Barthos. Tu peux toujours faire mander 100 paysans, 200 bras ne peuvent le réparer. Il te faudra des pierres, des tailleurs pour celles-ci, des maçons,… et, même s'il s'en trouve à Bordeaux, ils ne viendront que contre de l'or. Abdul-Salaam ne t'en donnera jamais directement mais il peut te donner des terres et des rentes. Penses-y et soit plus attentif. Et j'aimerais pouvoir revoir en toi un peu plus souvent l'image de ton père que j'avais côtoyé en Espagne lors de la révolte du duc de Catalogne. Mon fils aîné se destine aux ordres : je compte sur toi."
L'adolescent, soudain plus sérieux, hocha la tête pour acquiescer.

"Que regardez-vous ?, votre seigneurie.
- Quand j'étais jeune écuyer comme toi et que Garcia était roi, j'ai participé à la guerre contre le duc de Toulouse. Ceci m'a conduit en Périgord dont il détenait le comté. J'ai vu bien des châteaux sur de tel type de roches… D'après toi, comment font-ils pour boire ?
- Ils doivent puiser de l'eau dans un puit, c'est logique ?
- Oui, et je me demande…
- Quoi, votre seigneurie ?"

Pierre était plongé en pleine réflexion.
"Allons voir cette rivière de plus près !", dit-il.

Pierre rejoignit le bord de la rivière et, restant soigneusement à l'abri des arbres, commença à observer plus précisément la berge opposée. Quand tout à coup…

"Tiens, tiens…
- Vous avez vu quelque chose, glissa Miquel.
- Je ne sais pas. Va quérir sieur Godefroy de la garde personnelle d'Abdul-Salaam, vite !"

Celui-ci arriva un quart d'heure après.
"Qu'y a-t-il, Pierre ?
- Vous avez pris position il y a trois jours en ce point au pied de la falaise avant de faire retraite.
- Oui, sale journée. 26 hommes tués en pure perte, grommela Godefroy.
- Et les Génois sont allés là de l'autre côté de ces roseaux alors qu'ils devaient débarquer avec vous.
- Exact, mais ces roseaux masquent un endroit qui n'est pas sur sol sec et ils ont dû aller plus à gauche.
- Je ne sais pas encore si ça en vaut la peine mais, cette nuit, j'irai inspecter ces roseaux."


A la nuit tombée, Pierre et deux de ses hommes se glissèrent jusqu'au bord de la rivière avec un rondin. Le château était calme et le ciel recouvert de nuages. Entrant silencieusement dans l'eau, ils utilisèrent le rondin pour flotter, les compagnons de Pierre ne sachant pas nager, et se dirigèrent vers l'autre rive.

Après avoir accosté, ils s'enfoncèrent au plus près de la falaise. Derrière, il n'y avait plus de roseaux mais des ronces et de l'herbe drue, un mince filet d'eau coulait sur un minuscule ruisseau. Ecartant tant bien que mal les ronces, Pierre atteint l'endroit d'où venait l'eau : une galerie ! Fermée par une grille… Pierre fit signe à ses deux compagnons et ils rebroussèrent chemin.

Plus tard, Pierre fit son rapport à Godefroy qui réveilla Abdul-Salaam.

"Vous pensez qu'il s'agit d'une entrée pour le château, demanda le prince.
- Je ne peux le certifier, votre altesse. Le château est vieux et le chemin a peut-être été comblé mais j'aimerais bien en être sûr. Cette roche est de plus propice à ce genre de galeries et ils ont peut-être tout simplement installée la grille sans savoir exactement tous les endroits auxquelles celle-ci pouvait mener.
- Nous ne pouvons lancé une attaque d'envergure à cet endroit, précisa Godefroy. On a déjà essayé et échoué. De plus, s'ils connaissent l'existence de ce passage, ils le combleront s'ils ne l'ont pas fait avant.
- J'ai plus de 200 archers qui n'ont que peu d'occupations actuellement. Laissez-moi prendre une trentaine de mes hommes pour explorer cette voie.
- Faîtes donc. D'autres mangonneaux devraient arriver d'ici dix jours mais rien ne garantit qu'ils seront suffisants pour créer une brèche dans ces murs. De plus, on m'annonce l'arrivée d'une armée de secours constituée par les vassaux du duc et le temps nous est sans doute compté."


La nuit suivante…

Les hommes rampèrent jusqu'à l'eau et y rentrèrent. Comme la nuit précédente, Pierre s'aidait d'un rondin sur lequel il avait déposé son épée et son poignard enroulés dans son haubert lui-même entouré par une cape afin que les rayons de la lune à travers les nuages ne s'y reflètent pas. Ceci devait éviter de prévenir les gardes postés au sommet des murailles. La traversée du groupe, s'effectuait par groupe de quatre en même temps dans l'eau afin de réduire les bruits. Elle prit environ une demi-heure; demi-heure mise à profit par les premiers arrivés pour commencer d'ôter la grille de l'entrée de la galerie.

Celle-ci céda enfin et le groupe put pénétrer à l'intérieur. Quatre torches avaient été prises et seules deux furent allumées. Une corde également avait été emmenée qui fut attachée autour de la taille de l'homme de tête. Les hommes marchaient en colonne doucement et le plus silencieusement possible. Ceux à l'arrière, progressant dans le noir, agrippaient la corde pour ne pas se perdre, se prévenant les uns les autres le plus faiblement possible des contrariétés du parcours.

Pierre avait craint un labyrinthe mais ce n'en était pas un et un seul chemin était possible. Ils marchèrent ainsi durant plus d'un quart d'heure quand des bruits sourds leur parvinrent de dessus leur tête.
"Eloignez les torches", ordonna doucement Pierre.

S'habituant peu à peu à l'obscurité, ses yeux finirent par deviner un mince filet de lumière blafarde : la lune! Il y avait une ouverture là-haut à environ 8 pas!

"Il me faut quelqu'un pour grimper là-haut. Miquel ?
- Votre seigneurie.
- Tu es le plus petit et le plus léger, tu vas m'escalader cette paroi. Attachez-lui la corde autour de la taille.
- Quand je suis là-haut, je fais quoi?
- Tu regardes bien où tu es et tu cherches un endroit pour attacher la corde. Quand ce sera fait tire-là brusquement deux fois. Pas une fois, deux ! Et coup sur coup. Si tu entends le moindre bruit proche, tu attends qu'il s'éloigne. S'il s'arrête net ou s'il ne s'éloigne pas, tu ne bouges pas."


Le jeune Miquel commença son ascension tandis que ses compagnons retenaient leurs respirations. Les torches avaient été éteintes et, plongés dans le noir, ils leur semblaient que celles-ci allaient réveiller toute la garnison du château. Finalement, le signal fut fait par Miquel. Cinq hommes à la suite de Pierre commencèrent à le rejoindre.

Le trou était un puit, visiblement peu usité en cette période de l'année (nous sommes en juillet). Pierre en sortit et vient se caler contre Miquel. Il vit qu'ils étaient sur le plateau près des murailles sud.

A 150 pas au nord-ouest, c'était ce qui servait vraisemblablement de donjon même si l'ouvrage n'avait été que peu renforcé et devait principalement servir de demeure seigneurial : le premier rideau de murailles du château, les falaises, la rivière et le fossé semblaient une protection suffisante pour ses occupants. La porte du château et le pont-levis étaient à 120 pas à l'est : le plateau s'étendant sur 400 à 500 pas, ils avaient de la chance. Enfin, s'ils restaient en vie…

Juste à 30 pas de lui en direction du nord, les tentes des hommes d'armes commençaient mais la majorité des 1 200 hommes présents sur le plateau devait vraisemblablement dormir à cette heure (bien que ce ne soit sûrement que d'un œil). Au-delà des tentes, il y avait des baraquements duquel sortaient des cris d'hommes avinés et des rires gras : le moral semblait bon par ici… A 25 pas, le chemin de ronde étaient parcouru par des sentinelles distantes l'unes de l'autre d'une vingtaine de pas et Pierre stoppa instinctivement l'ascension de l'homme derrière lui. Miquel lui tapota alors l'épaule et lui montra des stères à une quinzaine de pas de là sur sa droite (vers l'est). Pierre comprit et commença à ramper vers le bois entassé après avoir fait signe au suivant qu'il pouvait sortir et lui avoir montrer le chemin.

Les hommes sortirent un à un et le signal fut donné à ceux restés en bas. De longues minutes furent nécessaires pour que la trentaine d'hommes soit rassemblé aux abords des stères. Pierre en profita pour regarder Miquel : le garçu semblait calme. Près de trois heures pourtant qu'ils avaient quitté les tentes pour partir pour cette aventure. Décidément, bon sang ne saurait mentir ! La porte était là-bas, à un peu plus de 100 pas. Rien ne s'opposait à ce qu'on y aille directement mais ils devaient être nombreux dans la tour du pont-levis et les bâtiments situés entre ici et la porte devaient être ceux où dormaient les archers et arbalétriers, mercenaires italiens pour la plupart, chargés de repousser les attaques sur ce point principal du système de défense.

Deux gardes étaient à l'extérieur de la tour. Pierre indiqua à ses hommes de commencer à ramper en direction de la tour et glissa à deux d'entre eux de venir se positionner près d'eux en longeant les bâtiments.

"Ca va prendre du temps et ils vont nous voir, murmura l'un des deux.
- Je m'en chargerai. Allez-y sans crainte, répondit Pierre."

La majorité des hommes rampaient maintenant en direction de la porte et deux se glissaient le long des murs par bonds successifs. Pierre partit au milieu des tentes en rampant. Arrivé au milieu de celles-ci, il se releva. Otant sa cape, il mit son épée sur son dos au-dessus de son haubert puis remit sa cape par-dessus. Il mit ensuite son poignard dans ses chausses. L'ensemble ne le satisfaisait pas trop mais il n'avait guère le choix !

Il sortit alors de la forêt de tentes en direction des deux gardes; apercevant à cette occasion les ombres de certains de ses hommes sur sa droite et se félicitant par là même que personne du château ne fasse le même chemin que lui à ce moment-là. Un des deux hommes l'interpella. Il reconnut ces paroles "Et toi! Qui va là ?". Mais si leur langue était proche de la sienne, il savait que répondre serait immanquablement se trahir. Il fit donc un geste agacé comme si cette question l'importunait. L'homme insista et Pierre fit alors semblant de trébucher puis de tituber comme s'il était ivre et montra d'un geste vague les baraquements où apparemment le vin coulait à flot. Le second garde émit un ricanement et sembla vouloir reprendre le fil de la conversation avec son compère mais Pierre sentait bien que le premier continuait à le surveiller. Par ailleurs, d'autres ombres qui se déplaçaient lui signifiaient clairement que ses deux compagnons n'étaient pas encore en place. Il se dirigea donc directement vers les deux gardes, s'arrêtant à un peu plus d'une vingtaine de pas d'eux pour contempler la lune, abaissa ses mains et, regardant le ciel en sifflotant (tout en veillant à ce que le son soit aussi horrible que possible), se mit à… uriner au milieu du chemin. Le second garde explosa de rire tandis que le premier, sûrement plus âgé et responsable quelque part de la bonne tenue de leur mission à eux d'eux, commença à l'insulter et s'avança vers lui. L'autre chercha à le retenir tout en plaisantant mais ils finirent par avoir parcouru près de 10 pas depuis le mur où ils étaient appuyés. Les deux Gascons qui se faufilaient dans la nuit n'en demandaient pas temps ! Arrivant par derrière les deux gardes qui ne les entendirent pas du fait de leurs discussions au sujet de Pierre, ils les saisirent par la bouche de la main gauche tandis que leur poignard tranchait leur gorge.

Les autres membres du groupe comprirent qu'il était temps de passer à la vitesse supérieure. La trentaine d'hommes se trouvaient désormais aux portes de LA porte. Désormais, il faudrait faire vite ! Regardant le gars en face de lui et après lui avoir lui montré le chiffre trois avec ses doigts, Pierre sortit son épée et commença à décompter : un, deux, trois… Un grand coup de pied dans la porte de droite l'ouvrit et il s'élança à l'intérieur. Sautant au travers d'une demi-douzaine d'hommes en armes, Pierre traversa la pièce se retourna et planta son épée dans le premier à proximité de lui qu'il envoya valser sur un autre. Ses hommes rentraient un à un dans la pièce. La plupart des défenseurs avaient instinctivement tourné la tête vers Pierre et furent tués par les nouveaux entrants, les autres tombèrent presque dans la foulée mais déjà Pierre, quatre hommes sur ses pas, filait aux étages… où d'autres hommes les attendaient moins décidés à mourir rapidement. Néanmoins, le second groupe avait également connu une bonne fortune et ils progressaient par les deux escaliers. Les Piémontais, au demeurant moins nombreux que prévu, furent partout pris en tenaille et défaits.

Le bruit avait cependant alerté les troupes en dehors. Croisant Miquel, Pierre lui cria :

"Abaisse le pont-levis et met le feu au mécanisme". Et il redescendit.

En bas, une dizaine de Gascons tenait déjà tête à des archers accourus en nombre. Mais ces derniers n'avaient que leurs poignards alors que les habituels archers avaient obtenus des épées pour cette mission et ramassés les lances des gardiens. Pierre cria de nouveau :
"Ouvrez la seconde porte !" Ce que commença à faire une poignée d'hommes alors que les autres ressortaient de la tour et fonçaient dans la mêlée.

Le bruit sourd du choc du pont-levis se fit entendre ce qui redonna un coup de sang à Pierre qui se rua en hurlant sur les hommes qui venaient reprendre la porte. Durant un laps de temps qui lui parut interminable (mais n'avait sûrement pas duré plus de deux minutes), il s'agita au devant des assaillants pour les repousser, principalement en embrochant l'un d'entre eux avant de s'en servir comme bouclier pour charger les autres et permettre à ses compagnons d'en abattre d'autres. Une lance manqua néanmoins de transpercer son bras gauche mais lui fit une entaille profonde. Incapable de soutenir à présent le poids d'un mort, il se mit en retrait de ses hommes.

Des cris se firent alors entendre derrière la seconde porte et les Gascons achevèrent d'enlever la traverse qui la maintenait fermée. En s'ouvrant celle-ci laissa apparaître des hommes aux armoiries du duc de Milan : ceux chargés de surveiller cet accès pour le compte des assaillants en contrebas! La cinquantaine de piquiers, voyant le pont-levis abaissé, avait accouru. Les Gascons s'écrièrent
"Aragona ! Aragona !" pour s'identifier et les Italiens vinrent se mettre en position de défense comme une sorte de hérisson. La poussée des défenseurs était cependant forte et les Italiens (qui se passaient les lances de l'arrière vers l'avant au fur et à mesure qu'elles cédaient) ne tiendraient pas longtemps…

La chance sourit à nouveau…

Un grondement sourd signifia l'arrivée de cavaliers sur le pont-levis.
"MILANO ! MILANO !" Arrivant lancés dans cet espace réduit, les chevaliers du duc de Milan bousculèrent les troupes du duc de Sjaelland. S'étant collé contre le mur, Pierre vit distinctement le bouclier du duc Antonio. Celui-ci n'avait visiblement pas pris le temps de revêtir un haubert et combattait en chemise de nuit. Il repoussait les Piémontais bien plus grâce aux sabots de son cheval qu'avec son épée qu'il agitait en direction du ciel tout en tirant sur les rênes pour cabrer son cheval.

Des Italiens à pied accouraient maintenant en nombre. Leur cantonnement était situé à un peu plus de 300 pas du pont-levis. L'alerte avait été bien donnée! De nouveaux cris se firent entendre. On demandait de loin en loin de faire place : c'était le signal de l'arrivée des chevaliers d'Abdul-Salaam.
"ARAGONA ! AQUITANIA !" Ceux-ci, prêts au combat bien plus que les Milanais, fondirent sur les défenseurs et transpercèrent cette masse, les embrochant de leur lance. La plupart les traversèrent ainsi avant de retourner les charger mais certains cavaliers filaient déjà vers le donjon, renversant les tentes du campement sur le plateau et frappant de l'épée tout ce qui trouvait sur leur passage.

Le flot incessant des troupes fidèles à l'Aragon eut finalement raison des hommes de Sjaelland. Mais la curée dura jusqu'au petit matin, moment auquel Pierre, que Miquel avait rejoint, se retrouva face à Godefroy.


"Belle nuit, sieur de Bazas.
- J'en ai connu de plus douce, grimaça Pierre qui serrait le bandage de fortune qu'il avait mis sur sa blessure.
- Voici son altesse qui arrive. Elle est fort contente de vous."


Abdul-Salaam semblait effectivement ravi.
"Nous attendions. Nous espérions, à vrai dire, après vous et vous ne m'avez pas déçu ! Quand j'ai vu nos armoiries flottées sur la tour de la porte, je savais que la victoire était notre et qu'il fallait allé chercher ce que vous nous aurait laissé de gloire à glaner.
- Quelles armoiries ?, fit Pierre interloqué.
- Euh… Votre seigneurie, si je peux me permettre, intervint Miquel. Après avoir mis le feu au mécanisme du pont-levis comme demandé, je suis monté au sommet de la tour et j'ai abaissé le fanion du Sjaelland. J'ai ensuite enlevé ma chasuble que je portais sous mon haubert et l'ai attaché à la corde que j'ai re-hissé.
- Magnifique!, s'écria Abdul-Salaam. Eclairée par les flammes, nous l'avons vu de loin et cette action nous a fait accourir deux fois plus vite. On se battait pour l'Aragon là-bas ! Qui est ce jeune homme, Pierre ?
- Miquel de Grignols, votre altesse, mon écuyer et, nous l'espérons tous, le futur capitaine de votre compagnie en Bazadais.
- L'Aragon peut être satisfaite. Votre relève est assuré, Pierre de Bazas."


Fin de la parenthèse.
 
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Chapitre I : Stefan d'Aquitaine - Partie II

La guerre était partout un succès et Stefan lui-même se montra à son avantage en Terebovl.


Sjaelland vaincu, il lui prit notamment le titre de duc de Moldau et l'Aragon étendit son influence sur le Cuman. Au passage, les nouveaux vassaux récupérés en Allemagne lui permirent de se proclamer duc de Bavière.

Un an plus tard, un nouvelle contrariété fut à déplorer.



"Sire, Wladislaw s'est proclamé votre héritier, annonça le chancelier.
- Ce bâtard en a le droit ?, questionna Stefan.
- Il est comte alors que votre fils Ausonio est sans terre. Vous avez été bien imprudent de lui confier les terres de Poitiers…
- Wladislaw a été une joie pour moi. Mon père m'avait fait épousé cette Suédoise âgé de 13 ans de plus que moi et vraiment peu agréable. Je me suis senti bien seul et j'ai croisé une jeune femme qui a su me réconforter. J'ai toujours bien traité Wladislaw et je pensais lui montrer mon affection en lui confiant ces terres, berceau de notre famille.
- Apparemment, cela l'a convaincu qu'il était le digne héritier de la lignée de Guillaume.
- Sans doute, enfin, que ce soit lui ou Ausonio, ce sont deux incapables de toutes façons, soupira Stefan. Mais ce qu'il ne comprend visiblement pas c'est que les barons ne vont pas rester sans réaction. Il risque fort d'hériter un jour d'un champ de ruine…"


Effectivement, trois mois plus tard…


"Et bien nous y voila !, pesta Stefan. Mais, je ne vais pas me laisser faire. Lykia va payer pour son impudence et le poing d'acier de l'Aragon va s'abattre sur lui comme un message à tous les autres !"

Lykia fut vaincu. Les vassaux furent visiblement impressionnés par la réaction du roi et celui-ci put constater que les choses n'évoluaient finalement pas si mal.


Stefan était maintenant âgé et les derniers évènements lui avaient causé bien des soucis. En novembre 1297, il tomba malade. Ce qui ne l'empêcha pas de partir en guerre contre le prince de Nicomédie. Tous les titres de duc de ce dernier confisqués, Stefan pouvait enfin se proclamer roi de Syrie en février 1298.

En juin 1298, le royaume se retrouva de nouveau plongé dans le chaos ("realm duress"). Les armées d'Aragon repartaient en guerre contre les vassaux félons. Cette fois-ci, il ne fut pas possible de les écraser rapidement et une nouvelle tuile s'abattit sur Stefan en avril 1299…



"Le Pape nous demande de reprendre Alexandrie à la République de Germanie.
- De quoi je me mêle ? Qu'il y aille lui ! Il fait quoi en ce moment ? Il n'attaque que des Chrétiens : il vient de s'emparer de Cherson et Campani. Qu'il montre l'exemple en attaquant le Perse et, éventuellement, je le suivrai.
- Il est le Pape. Les petites gens ne comprennent rien à la politique, sire. Elles n'entendent que les prêches des prêtres et, tout ce qu'elles voient, c'est notre grandeur relative par rapport aux Musulmans allemands."



"Je suis vieux et fatigué. Par ailleurs, le royaume est déjà en guerre contre lui-même."
Stefan ne répondit donc pas à l'appel du Pape. Il s'attacha plutôt à mettre au pas ses vassaux.

En mai 1302, sa maladie s'aggrava en une pneumonie ce qui augmentait encore sa faiblesse.

Finalement, au milieu de tous ses malheurs, une lueur d'espoir se fit poindre. En juin 1304, son fils Bolko, septième dans l'ordre de succession au trône, achevait son éducation et Stefan put voir qu'il disposait là d'un élément de valeur. Il le convoqua.



Bolko vint se présenter à son père, celui-ci était visiblement largement atteint par son mal.

"Bolko, la situation du royaume est préoccupante, commença Stefan. Les barons se soulèvent et la guerre fait rage en Perse et en Hongrie.
- Je sais tout ceci, père.
- Oui, sans doute. Cette situation gagnerait à s'améliorer mais il faudrait un roi plus solide que moi. Humph ! Humph !
- En quoi puis-je vous servir, sire ?, demanda le prince.
- … Et, par ailleurs, la Pologne fait une guerre à la Germanie qu'elle ne peut pas gagner. Tu te sens Polonais, Bolko ?
- Oui, père. C'est toujours la langue que j'utilise en privé.
- Comme moi… Il me déplait de savoir le peuple polonais asservi petit à petit par ces Infidèles. Il conviendrait finalement d'aller leur botter les fesses", sourit le roi.

Mais ce fut plus une grimace qu'un vrai sourire.
"Bolko, je vais mourir.
- Père…"

Stefan leva la main pour le faire taire.
"Wladislaw et Ausonio ne pourront pas faire face. Ils sont trop limités et leur fils également. Antonio et Gaudenty feraient l'affaire mais je pense que tu es le plus qualifié.
- Qualifié pour quoi ?
- Pour vaincre la République de Germanie et ramener la paix dans le royaume.
- Comment pourrais-je ?
- Je viens d'achever la conquête du Cuman et de la Géorgie dont je suis dorénavant les rois : ces régions sont maintenant assurées pour l'Aragon même si la moitié des armées conviées pour l'occasion se sont évanouies en pleine nature durant les batailles et les sièges. Et je vais partir pour la Perse une dernière fois à la tête de mon armée. Je ne pense pas revenir. Mais avant, je t'offre les terres de Bordeaux et du Piémont avec le titre de roi de France. Sache également que je fais en ce jour modifier notre loi de succession pour te nommer, toi, héritier légitime de la couronne d'Aragon."

Bolko se mit à genou et courba la tête en signe de soumission.
"Je ne vous décevrai pas, sire."

Un mois plus tard, ses troupes ayant à peine pris pied en Cappadoce, Stefan mourut.


NB : Vous noterez le bug à droite qui oblige à sauver et recharger la partie.

Quelques jours plus tard, Bolko venait s'installer à la table du conseil royal à Byzance.

"Messieurs, nous avons du travail,…"
 
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bastor said:
Prés pour la guerre contre les mongoles.
Ta pas peur d'une révole générale de tes vassaux

Mes vassaux occupent les terres d'apparition d'Il-Khanat en Transoxiane, donc plus de risque, et la Golden Horde a déjà fait trois tentatives face à l'Azerbaïdjan : je ne pense plus les revoir.

Quant à une révolte générale. Ben, on fait tout pour l'éviter ! :D

@Emp_Palpatine : Ca, je m'en doute. :( C'est possible sur Imageshack ? Je suis pas arrivé à avoir quelque chose de correct hier soir. :( Ou il faut que les bricole avec un autre logiciel? :confused:
 
C'est Extra!!! :cool:

Le spy est trop mortel, 19 en intrigue, avec un tel score, pourquoi se priver de se débarasser des gêneurs et tant pis pour gamin dégénéré, faut dire qu'il les accumulait les tares, hérétiques, fou...

ça doit être monstrueux à jouer et surtout à résumer :eek:

Pour modifier modifier la taille de tes images tu passes simplement par Paint, tu choisis dans le menu image je crois, l'option Etirer et là tu réduis le pourcentage verticalement et horizontalement (il faut mettre le même taux aux 2). Je pense que tu peux réduire l'image à 60%/60%. :)

Juste un pb, je ne l'avais pas vu avant ton Aar, du coup le mien va sonner un peu faux ;)
 
Viel Pelerin said:
C'est Extra!!! :cool:

Le spy est trop mortel, 19 en intrigue, avec un tel score, pourquoi se priver de se débarasser des gêneurs et tant pis pour gamin dégénéré, faut dire qu'il les accumulait les tares, hérétiques, fou...

Merci. :)

J'ai bénéficié de l'absence de croisades avec le spy car sinon la papauté m'aurait tanné le c.. pour que je m'en débarrasse :( (il est musulman).

Bon, il est mort mais j'ai du stock à 17 en intrigue pour l'instant.

Viel Pelerin said:
ça doit être monstrueux à jouer et surtout à résumer

En jeu, en moyenne 1 heure par année jouée.

En résumé, ça va assez vite par contre car j'ai fait environ deux fois plus de screens que postés après 1289 donc j'ai une bonne vision du déroulement de la partie.

Viel Pelerin said:
Pour modifier modifier la taille de tes images tu passes simplement par Paint, tu choisis dans le menu image je crois, l'option Etirer et là tu réduis le pourcentage verticalement et horizontalement (il faut mettre le même taux aux 2). Je pense que tu peux réduire l'image à 60%/60%. :)

Juste un pb, je ne l'avais pas vu avant ton Aar, du coup le mien va sonner un peu faux ;)

Merci pour le conseil. :cool:

Le tien est dans un autre style. Devrait pas y avoir de problème. ;) :D
 
Chapitre 2 : Bolko et Wladislaw : Espérances et désillusions Partie I

Parenthèse

Miquel fut mis au courant assez rapidement du décès de Stefan qui l'affecta assez peu. Il n'avait jamais croisé ce roi lointain et ne connaissait de la haute noblesse qu'Abdul-Salaam qu'il avait accompagné au combat à Nantes et dans les Grisons après l'épisode piémontais.

Mais Abdul-Salaam l'avait convié ainsi que d'autres à Bordeaux pour leur faire ses adieux : le vieux commandant allait prendre la tête du régiment d'Alexandretta pour mater la révolte du comte de Qazwin en Perse. Ce serait un très long voyage et il avait fait part de son intention de s'installer à la cour de Byzance une fois sa mission effectuée.

Les régiments de Bordeaux et d'Ile de France auraient donc de nouveaux commandants la prochaine fois qu'ils seront appelés et Miquel se demandait qui. Depuis huit ans Pierre de Bazas lui avait en effet transmis la charge de rassembler les archers dans cette partie du comté de Bordeaux autrefois baptisée "Landes" par des réfugiés anglais (fuyant l'invasion de leur pays par les Maures il y a 150 ans).

L'Aragon s'était montrée reconnaissante et Miquel avait pu refaire à neuf son pont sur le Barthos en percevant notamment une partie des péages sur la Garonne à La Réole. Son nom lui avait également servi pour demander la main de sa femme dont la dot lui servait maintenant à élever un puissant donjon en lieu et place de la vieille tour du château familial.

Si la guerre épargnait pour l'heure la France, on parlait de la venue prochaine des troupes du comte de Glamorgan en guerre contre le roi. Le comte avait levé son armée et ferait prochainement route vers Bordeaux ou Paris. Aussi, Miquel ne fut-il pas surpris quand un messager lui apporta la nouvelle qu'il était attendu dans la capitale provinciale…

2 jours plus tard


"Son altesse le chancelier Nuňo d'Aquitaine va vous recevoir immédiatement", précisa le page.
"Le chancelier, pensa Miquel, surpris. Ils envoient un diplomate pour nous commander ! Tous les bons capitaines sont-ils donc partis en Perse ?"


Nuňo l'attendait effectivement l'air songeur.
"Vous voici donc, Miquel de Grignols ! J'ai croisé mon cousin Abdul-Salaam qui m'a dit le plus grand bien de vous et m'a notamment raconté vos exploits en Piémont.
- Je n'ai fait que peu de choses, votre altesse. Je servais comme écuyer de Pierre de Bazas à qui l'on doit plus l'ouverture des portes, s'excusa Miquel.
- Certes… mais avoir dresser notre étendard a décuplé nos forces et fait fléchir l'ennemi. Et ceci est, si on ne m'a pas menti, de votre fait."

Miquel inclina la tête en signe de remerciement.

"Loyal Miquel, commença Nuňo, la situation est difficile pour notre nouveau roi. Il y a notamment ce Glamorgan.
- Je le sais et mon épée appartient au roi.
- Oui, oui… votre épée… L'heure n'est peut-être pas tant aux épées qu'à la négociation. Nombreux sont les vassaux qui songent à la révolte. Nous ne pouvons les écraser tous. Il va falloir être plus… Hummh… Comment dirais-je ?... Souple!
- J'ai du mal à vous suivre, votre altesse, demanda Miquel qui cherchait où le prince voulait en venir.
- Il faudra bien puisque vous m'accompagnez, sourit celui-ci. Choisissez une vingtaine d'hommes d'armes dont vous êtes sûr et faîtes vos bagages : nous partons pour le Pays de Galles !"


La petite compagnie embarqua trois jours plus tard. Outre Miquel et ses hommes, Nuňo était accompagné d'une trentaine de personnes de sa suite et de mules au chargement lourd dont il demanda à Miquel qu'elles soient précieusement gardées.
"Qu'y a-t-il dans ses sacs, votre altesse et où allons-nous exactement, votre altesse ? En Glamorgan ?
- Non, Miquel, le comte est fou. Mieux vaut s'en tenir à l'écart. Nous allons en Perfeddwlad chez le duc de Gwyned. Quant aux sacs, vous le saurez bientôt."


La traversée dura une quinzaine de jours en longeant au mieux les côtes et finalement ils arrivèrent en vue du castel d'Edwyn Cynfyn, duc de Gwyned, qui les reçut assez sèchement.

"Le chancelier du roi d'Aragon en personne ! Qui plus est un prince de sang royal ! Voila bien longtemps qu'un Aquitaine n'est pas venu en terre de Galles. Je ne pensais pas en voir un de mon vivant et m'attendais plutôt à vous croiser en enfer, s'esclaffa le duc.
- Sa majesté le roi Bolko vous fait compliment de la manière dont vous tenez ses terres en nom, répondit Nuňo.
- Ses terres sont à moi, grogna le duc.
- Il s'agit de vos fiefs en effet, concéda le chancelier.
- Que je dirige à ma guise et dont je reverse une part importante, trop importante, des revenus au roi. Et que fait-il pour moi en échange ? RIEN !" Le duc était énervé.
" Nous en sommes tous conscients ici, fit Nuňo se tournant sur lui-même pour regarder les personnes présentes dont Miquel. Et notre roi m'envoie pour réparer cette erreur.
- Une visite de courtoisie pour m'amadouer, sourit férocement Edwyn. Il m'en faut plus que ça. Je me demande si je ne devrais pas suivre l'exemple de Glamorgan : l'Aragon ne m'est utile en rien.
- Détrompez-vous. Nous sommes disposés à vous aider à développer votre province avec une contribution substantielle.
- Substanquoi ? Combien ?, demanda prestement le duc visiblement très intéressé.
- Que mes pages apportent les sacs préparés pour le duc!", s'exclama le prince.
Cinq minutes plus tard, les hommes amenaient une dizaine de sacs. Le chancelier sortit une dague qu'il avait à sa taille et ouvrit l'un d'eux. Des pièces d'or se répandirent sur le sol.
"Voici la reconnaissance de l'Aragon, déclara Nuňo. Trois milles pièces d'or pour vous permettre de construire un château plus en rapport avec votre rang !
- Il faudrait plusieurs générations de duc pour amasser un tel trésor." Le duc contemplait l'or avidement.
"Quel est le prix pour ceci ? Je ne suis pas dupe, Nuňo d'Aquitaine.
- Rien que vous et votre famille n'aient déjà promis maintes et maintes fois au roi : fidélité et aide contre ses ennemis. C'est tout.
- Ses ennemis… Fort bien. Après tout, il est inadmissible que ce petit comte se revendique comme légitime roi de Galles. Mes 500 lances et ma piétaille vont le ramener prestement à la raison. J'en fais le serment." Le ton du duc était solennel.
"En attendant, buvons à notre amitié", fit Nuňo en prenant deux verres posés sur une table voisine.



"En attendant, buvons à notre amitié"

FIN DE LA PARENTHESE
 
Chapitre 2 : Bolko et Wladislaw : Espérances et désillusions - Partie II

Bolko avait hérité d'un royaume partiellement en guerre mais Stefan avait bien fait les choses. Seuls trois barons étaient félons : les comtes de Glamorgan, de Qazwin et de Daliam. Son prestige étant assez faible, Bolko avait songé imposer son trône par l'épée mais Nuňo l'avait convaincu qu'écraser ces trois là suffirait à asseoir sa renommée. Par ailleurs, les caisses étaient pleines et on pouvait très largement se permettre d'acheter les fidélités.

A l'instar de Nuňo et Miquel, les émissaires du roi parcoururent l'empire et l'or offert acheta les ralliements : près de 20 000 pièces d'or pour convaincre plus de 50 vassaux !

En Perse, les armées de Mecca et Alexandretta eurent tôt fait de mettre au pas les deux voisins rebelles. Ses deux victoires accrurent effectivement considérablement le prestige du nouveau roi.

En Galles, Glamorgan n'atteint jamais les côtes de France. Subitement attaqué par les ducs de Gwyned, Deheubarth et Gloucester ainsi que l'Archevêque de Norfolk (tous ralliés par l'entremise de Nuňo escorté par Miquel), son castel tomba rapidement. Afin de ne pas entacher de trop sa réputation, Bolko lui laissa son comté et il se vassalisa au duc de Deheubarth.

Les barons qui avaient pris leur indépendance se replacèrent en suivant sous la protection de la couronne.

Un peu plus de deux ans après son accession sur le trône, Bolko poursuivit l'oeuvre de son père en allant s'assurer du titre de duc de Volga par la prise de la province d'Uzens aux Musulmans.




Cette même année, le Pape décida de renoncer à l'appel aux croisades.

Bolko s'attacha ensuite à développer ses provinces et accru encore son domaine avec le précieux héritage de l'Archevêque de Chypre qui lui rapporta les provinces de Famagusta, Al Mafraq, Kurdistan et Oromieh.



Pressé par la papauté, en guerre civile larvée avec certains de ses vassaux et ouverte avec les Seldjoukides, Garcia avait en son temps abandonné le droit de nommer les évêques au Pape. A peine monté sur le trône, Stefan avait repris ce bénéfice pour la couronne mais l'archevêque nommé à Chypre était jeune à sa nomination et décédait seulement maintenant.

Dans les provinces conquises ou récupérées, la religion catholique se répandit rapidement.



Fort de sa puissance, Bolko décida de se montrer plus énergique et en 1313, il ramenait le duc de Mallorca à la raison. Ayant des vassaux en France et en Egypte, celui se montrait impudent depuis bien trop longtemps…


L'année suivante, le comte d'Ansbach, d'un coup de sang, déclara la guerre à l'Aragon et fut prestement déchu de ses titres.


Tout semblait sourire à Bolko si ce n'est l'absence d'héritier. Le royaume pacifié et prospère, il était temps de passer maintenant à quelque chose de plus ambitieux.

"Messieurs, la situation à l'ouest demeure préoccupante : la République de Germanie avale petit à petit la Pologne et nous n'y pouvons donc rien?
- Le Perse qui a remplacé l'autre est aussi fort que son prédesseur et détient un domaine de plus de 70 provinces, intervint le sénéchal Raimond.
- Oui, si on désire l'attaquer, il nous faut une action coordonnée, précisa le maître-espion Gaudenty, propre frère du roi.
- Sur un tel front élargi, cela semble irréalisable, pesta Raimond.
- Nous n'avons guère de tradition en sens. Peut-être faudrait-il un galop d'essai ?, glissa Nuňo.
- A quoi pensez-vous, cher cousin ?, demanda Bolko.
- Depuis trop longtemps, l'émirat de Lut nous nargue et vous empêche de ceindre les couronnes de Perse et de Transoxiane. Voila un hors-d'œuvre intéressant !
- Lut ? Les confins de la Perse et la steppe de Transoxiane ? Vous n'y songez pas ?, maugréa Raimond. Garcia et Stefan y ont connu bien des tourments
- Et pourquoi pas ?, déclara Bolko. Nous sommes puissants. Sur notre domaine seul nous pouvons opposer autant d'hommes que l'émir et ses dix vassaux n'en possèdent. Bien disposés aux frontières et avec quelques appuis, nous pouvons vaincre !
- Les coffres de sa majesté regorge d'or, sourit l'intendant Serlo. Cette guerre est possible et nous pouvons même faire venir les régiments de France, d'Italie et de Sicile.
- Il faudra répartir les armées aux frontières de ce royaume et déclarer la guerre à toutes ses composantes à la fois afin de les envahir d'un coup et de limiter les regroupements d'armée sous la seule bannière de Lut, réfléchit Raimond.
- Et également lever toutes les troupes de vos vassaux contigus aux provinces ennemies afin que notre présence n'incite pas de petits barons à entrer en guerre. Si pour quelques motifs que ce soit nous signons une trêve, ils seront pris par les Infidèles ou nous devrons nous parjurer et reprendre le conflit : souvenons-nous des guerres de Domingo en Espagne", avertit Nuňo.
 
Chapitre 2 : Bolko et Wladislaw : Espérances et désillusions - Partie III

Le 15 décembre 1314, tout était en place. Des messagers partirent faire l'annonce suivante à l'émir de Lut et ses beys vassaux "Convertissez-vous à la vraie foi et faîtes soumission à Bolko, roi d'Aragon et de 27 autres royaumes !" provoquant au mieux des rires ou l'incrédulité. "Alors, vous êtes en guerre avec Bolko" était la conclusion de l'envoyé d'Aragon.


La guerre débuta comme toutes les guerres et l'Aragon put compter sur quelques victoires mais le nombre de régiments amenés sur place laissait certains d'entre eux avec de bien navrants capitaines…


Commentaires : Non mais quelle quiche ! :mad:
… ce qui ne manqua pas de causer quelques désagréments.


Surtout que ceux-ci se montraient généralement peu aptes à dénicher de nouveaux talents militaires cachés.


Commentaires : A ce compte là tu peux mourir. :eek:o

Au 45ème jour du conflit, une incroyable nouvelle allait causer la ruine de l'empire. BOLKO MOURRAIT SUR LE CHAMP DE BATAILLE !


Commentaires : Notez le bug : je suis en guerre avec 15 à 30 régiments en pleine bataille et ça va pas s'améliorer. Donc si je sauve et que je recharge, hein ?… 15 à 30 régiments défaits. Je vais donc me le trimballer un moment… :(

Le nouveau roi, Wladislaw était son frère aîné, bâtard et incapable, que Stefan avait écarté de la succession au trône onze ans auparavant. Quittant ses terres du Poitou, il rallia précipitamment l'Orient. Las, n'ayant guère le temps d'affermir son trône et ses armées pour la plupart présentes sur le front de Lut, des premiers vassaux en profitèrent pour défier ouvertement ce nouveau roi.


Sur le front justement, les nouvelles n'étaient guères enthousiasmantes.

 
Mais l'un dans l'autre la situation demeurait favorable au parti de l'Aragon quand un nouveau coup du sort plongea l'empire dans le chaos : au mois de mars 1315 une guerre civile démarrait.


Commentaires : Et tout ça avec une grosse tâche noire. Ca aide pas, je vous jure. :D

Les déclarations d'indépendance se succédèrent.


Puis, il y eu enfin une bonne nouvelle : ayant suffisamment de provinces sous son égide, Wladislaw pouvait se prévaloir du titre de roi de Perse.


Titre qui fut suivi de peu par celui de roi de Transoxiane… le 25 décembre 1315, l'émirat de Lut n'était plus qu'un souvenir. Le plan mis au point avait marché à la perfection : Lut et ses vassaux avaient été conquis en un an à peine. L'empire de Bolko était prêt à affronter les Musulmans germains.

Mais l'empire de la maison d'Aquitaine n'existait plus... Des 245 vassaux de Bolko en 1313 (NB : voir screen plus haut), Wladislaw n'en conservait que 52, sa réputation était ternie, son prestige faible. Il avait même perdu son titre de roi d'Aragon repris par le comte de Qazwin* et portait dorénavant celui d'Aleppo**. Fort heureusement, il restait de l'or dans les caisses.

* Par event ou par erreur ? J'ai pas vu le truc mais faut dire qu'avec ce bandeau noir et ce spammage intensif d'infos concernant la guerre, la guerre civile et tout le reste ! Si c'était au milieu de 15 déclarations d'indépendance ou 10 déclarations de guerre… :rolleyes: De plus, j'ai eu droit par la suite aux events de la nouvelle Aragon (qui a implosé) en plus de ceux d'Aleppo. P…… ! CA BUGUE ! DOUBLE SPAMMAGE !

** 'Pourrait mieux choisir qu'alphabétiquement. Roi d'Aleppo, non mais j'te jure… :D




Nuňo mort entre-temps, ses nouveaux conseillers lui demandèrent de prendre quelques mesures d'urgence : il céda une partie de son domaine, notamment à son fils, sa femme et sa fille et nomma deux évêques.

Sa générosité eut pour effet de faire remonter sa réputation alors que les nominations d'évêques confirmaient son caractère pieux.

En 3 semaines, le nombre de ses vassaux doubla du fait des demandes spontanées de vassalisation.



Puis ce nombre tripla en trois mois.


Il restait néanmoins beaucoup de chemin à faire pour reconstituer l'empire et reprendre entre autres la couronne d'Aragon.

Le nouveau roi était notamment en guerre ouverte avec plus de trente de ses anciens vassaux.

Par ailleurs, la République Islamique de Germanie venait d'enlever Jérusalem aux Polonais…
 
C'est trpo mortel comme partie!!!
Ces titres qui vont et viennent en tous sens, c'est une partie de fous. :wacko:

Euh, l'image des coupes de vin qui trinquent, ça vient de Machiavel le prince non?? :)
C'est l'état deguerre permanent qui déclenche tes défections en chaîne je suppose?!
 
Viel Pelerin said:
C'est trpo mortel comme partie!!!
Ces titres qui vont et viennent en tous sens, c'est une partie de fous. :wacko:

Euh, l'image des coupes de vin qui trinquent, ça vient de Machiavel le prince non?? :)
C'est l'état deguerre permanent qui déclenche tes défections en chaîne je suppose?!

Un machin assez excitant, c'est vrai. :p

Je ne m'ennuie pas même si ça prend beaucoup de temps à jouer (que d'events (!) car il faut aussi s'occuper de sa cour). :(

L'état de guerre est effectivement le problème principal.

J'avoue qu'après coup je me demande si j'ai pas fait plusieurs erreurs que j'aurais pu éviter notamment ramasser tout ce qu'il y avait de dispo en Asie Mineure (voire rappeler le régiment de Byzance mais rien n'était gagné contre Lut) pour au moins battre l'armée de Nikomédia à défaut de l'écraser car j'ai eu un mois avant l'event "realm duress". J'ai compté sur les armées de Bordeaux et de Poitiers qui ont mis trop de temps à arriver...

Sinon, les images viennent bien toutes de Machiavelli The Prince. ;)
 
Chapitre II - Espérances et désillusions – Partie 2

La tente se situait au milieu du campement à environ 800m du château. En 23 ans, la maison d'Aquitaine, nom que l'on donnait désormais plus volontiers aux souverains de 29 royaumes depuis qu'ils portaient le nom usuel de roi d'Aleppo, avait pris soin de combler les fossés de la citadelle du Piémont. Le pari avait été fait que seuls des rebelles pourraient y avoir l'idée de s'y retrancher durablement et force était de constater que c'était les troupes du duc de Gênes qui l'occupaient pour l'heure. Néanmoins, les remparts étaient accessibles à pieds secs et les tours d'assaut en construction devaient permettre à terme d'en assurer la capture.

Voila où se trouvait Wladislaw, roi d'Aleppo donc mais aussi de France, d'Italie, de Jérusalem, de Hongrie,… empereur de Byzance,… : un empire qui s'étendait théoriquement de Cumberland au nord de l'Angleterre à Ormuz aux confins de la Perse. Un empire vaste comme le monde !

Force était de constater que le roi avait bien parcouru ce monde!

Il était né en 1272 dans la province d'Euphrate. Son père, Stefan le traita plutôt bien mais partait souvent guerroyer. Il se retrouvait donc le plus souvent seul, sa mère lui rendant de rares visites. Visites au cours desquelles les servantes qui lui servaient de nourrices étaient partagées entre le respect pour une personne intime du roi et le dégoût pour sa position de concubine. Son frère Dytryk, âgé de neuf ans de plus que lui et rongé par le Malin, et sa belle-mère ne manquaient d'ailleurs pas de leur lancer des piques acerbes.

En 1284, le roi Garcia mourrait et il fallait partir pour Urgell, capitale depuis deux siècles des rois d'Aragon. Stefan fut convaincu que son ménage à trois ne pouvait convenir à un roi et demanda à la mère de Wladislaw de rester; ce qu'elle fit, rentrant dans les ordres et se laissant mourir peu de temps après.

Urgell ne convenait au nouveau roi qui avait connu les charmes de l'Orient. La province fut donnée en apanage et la cour partit s'installer à Poitiers, berceau de la famille, où l'accueil de la population, castillane de culture depuis le début du XIIème siècle, fut excessivement chaleureux.

Mais Poitiers manquait encore de prestance comme capitale et, après y avoir passé deux mois à peine, Stefan installait sa capitale à Paris.

Il devint ensuite roi de Hongrie par héritage et recevait par là même Byzance comme possession : ce serait la nouvelle capitale. Et Wladislaw suivait toujours son père…

1293, enfin, Dytryk venait de mourir dans des circonstances mystérieuses (il savait maintenant qu'il avait été assassiné). Wladislaw, jeune adulte de 21 ans, et Ausonio, fils légitime de Stefan et de sa seconde épouse et nouvel héritier (mais de cinq ans le cadet), se prenaient de plus en plus souvent le bec dans les couloirs du palais, en venant parfois presque aux mains. Stefan, qui devait par ailleurs faire montre de générosité pour asseoir sa popularité auprès de ses vassaux, jugea plus prudent d'éloigner Wladislaw en lui offrant la lointaine, mais au combien symbolique province de Poitiers.

Le nouveau comte n'était pas un monstre de savoir mais les Poitevins l'accueillirent en souverain, ravis d'avoir un prince à demeure, et très bientôt des juristes se proposèrent de prouver son bon droit au trône, ce qui fut fait quelques mois après.

Las, avant de mourir, Stefan fit modifier la loi de succession par des clercs à sa solde et le trône passa à Bolko.

Wladislaw n'avait pas les moyens militaires et encore les capacités intellectuelles pour contester l'héritage et il fallut faire avec ce que Stefan lui avait finalement donné, i.e. un titre supplémentaire de comte de Guria et un titre de duc de Moldau.

10 années passèrent. Son fils Odon lui donnait entièrement satisfaction et il fut heureux de l'envoyer en Guria avec le titre de comte à sa majorité.

En 1315, Bolko mourrait cependant sans enfant dans la lointaine Transoxiane.

Il avait fallu prestement gagner Byzance pour y apprendre qu'une guerre civile éclatait puis repartit aussitôt quérir les troupes de Poitiers pour lutter contre les nobles félons : la guerre en Perse achevée, ils étaient les ennemis les plus pressants de la couronne.


Que de soucis à endurer et le dernier n'était que la goutte d'eau qui fait déborder le vase… Wladislaw pesta :

- "Il ne manquait plus que ça ! On ne laissera jamais donc tranquille !
- Messire, il s'agit du pape et nous n'avons pas les moyens actuellement de refuser : la guerre civile....
- Je connais la situation actuelle, fit le roi en agitant un bras en signe d'exaspération. Vous me faîtes assez de rapports sur elle. Mais ce pape… Cette engeance… N'a-t-il pas d'autres de mes anciens vassaux à dévorer en Italie ou ailleurs ? Sa Sainteté ne devrait-elle pas PLÛTOT s'inquiéter de JERUSALEM ?
- Elle déclare justement s'en inquiéter et compte sur ce bénéfice pour préparer au mieux sa campagne contre les Infidèles. En cas de refus, elle nous menace d'excommunication.
- Bon, de toutes façons, nous n'avons guère le choix, HEIN ?, demanda Wladislaw en regardant un à un ses conseillers. Laissons-la donc nommer les évêques si cela lui chante. Nous avons bien assez de travail comme ça."



En mai 1316, profitant de la faiblesse de la maison d'Aquitaine, la Papauté lui enlevait donc le droit aux investitures des évêques et le bénéfice du retour dans le domaine royal des provinces cédées aux prélats.


La guerre se poursuivait avec son lot de victoires et de défaites. La famille d'Aquitaine unie malgré les péripéties qui avait conduit Wladislaw sur le trône s'y distinguait : Gaudenty, frère cadet du roi, avait perdu son poste de maître-espion mais gagné le commandement d'un régiment. En août 1316, il se montrait à son avantage en Hongrie.



Fin 1316, l'étreinte était desserrée sur le domaine royal et, notamment, l'Ile-de-France et le Piémont étaient repris respectivement au duc de Normandie et à celui de Gênes.

A partir du début d'année 1317, les premiers félons étaient écrasés.


La situation demeurait cependant tendue.

En août 1317, la propre femme de Wladislaw, lasse des absences de son mari dont elle connaissait par ailleurs les limites, se joignait aux rebelles.


En janvier 1318, les nobles restaient fidèles exigeaient que le trône devienne électif. Wladislaw refusa.


 
Le succès s'enchaînait néanmoins et certains barons qui avaient déclaré la guerre sans faire le moindre mouvement de troupe par la suite offrir de mettre fin aux querelles.


Mais ce n'était certes pas le cas de tous et Wladislaw, n'ayant guère de capacités martiales, devait parfois se résoudre à certains expédients pour faire tourner la chance de son côté.

bishopmuslim7eg.jpg

Et la chance tourna si bien que l'ont pu se permettre de monnayer certaines résolutions de conflit; chose bien nécessaire tant l'achat et le maintien des fidélités avaient obligé de puiser dans les caisses royales.


Avec la défaite de son dernier opposant (sa femme lui ayant offert une paix blanche), Wladislaw pouvait cependant s'installer à Byzance où il commença à apprendre ce qu'était la vie à l'intérieur de la cour.

Parmi les mesures les plus marquantes qu'il prit, il tenta d'améliorer le sort des autres bâtards qui s'y trouvaient.


En février 1321, un peu plus de six mois après avoir vaincu le dernier de ses opposants, la guerre civile s'achevait pour Wladislaw.


Wladislaw ne put en profiter longtemps. En décembre 1324, il mourrait de vieillesse et son trône passait à son fils Odon.

Le royaume semblait assagi mais il fallait maintenant se tourner vers la Germanie. La présence des Infidèles rendait trop certaines frontières incertaines et provoquaient certaines aberrations.

Un Musulman se retrouva même évêque !

bishopmuslim7eg.jpg

Jérusalem depuis trop longtemps entre leurs mains, la guerre semblait inévitable.
 
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