Un peu long mais je suis allé au bout de mon idée alors voilà quoi.
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Episode intermédiaire en attendant d'autres combats.
Et pis faut bien remonter l'enfilade de temps en temps.
18èm chapitre, suite.
« Il n’y a aucune honte à s’avouer vaincus, c’est dans l’ordre naturel des choses, dans toutes guerres il y a un vainqueur et un vaincus. »
Paroles d’un sage.
Quand Aaro se réveilla, il avait l’impression de baigner dans la lumière. Puis quelque chose se forma au-dessus de lui, après quelques instants les traits se précisèrent et il reconnut le visage d’une femme, une femme très belle. Malgré sa bouche pâteuse il arriva à articuler :
A : Je… je suis au paradis ?
La femme lui sourit puis brusquement ses yeux s’habituèrent à la luminosité et il comprit alors qu’il était à l’hôpital. L’infirmière tourna le visage vers quelqu’un ou quelque chose hors de son champ de vision :
I : Docteur, il se réveille.
D : Ah, bien, très bien
Un autre visage apparut alors dans le champ de vision d’Aaro, l’image même du médecin bienveillant, un homme âgé au sourire rassurant avec une petite barbichette et des lunettes rondes.
D : Une bien belle frayeur que vous nous avez fait là jeune homme, mais visiblement il n’était pas encore temps pour vous de mourir.
A, en essayant de se lever : Et mes hommes, et la guerre et…
D : Chut, rester calme. Ne vous préoccupez plus de la guerre, il faut que vous repreniez des forces. Reposez-vous.
A : Co… comment m’avez-vous trouvé ?
D : Et après vous vous reposerez ?
Aaro acquiesça lentement de la tête.
D : Bien, un soldat vous a trouvé et grâces à quelques connaissances en médecines il a réussit à voir que vous n’étiez pas mas mort et il vous a amené jusqu'à une unité de soins du front qui vous a ensuite envoyé ici.
A : Est-ce que… je…
D : Ah ah ah, il faut vous reposez. Vous êtes blessé, la guerre ce n’est plus pour vous.
Aaro s’enfonça dans son lit puis prit une grande inspiration.
D : Voilà qui est mieux. Et si vous avez besoin de quelque chose nous ne serons pas loin.
Le docteur et l’infirmière partirent et juste avant que cette dernière ne sorte Aaro croisa son regard puis il sombra à nouveau dans les ténèbres, mais cette fois-ci ils lui parurent moins sombres.
Cela faisait trois jours que Aaro s’était réveillé, et un sentiment de malaise s’était installé en lui. Bien que tout le monde soit très gentil dès que le thème de la guerre était abordé les réponses devenaient confuses et évasives pour finir invariablement par « vous devez vous reposer ». Il arrivait un peu à marcher et malgré les contestations du médecin et des infirmières qui disaient qu’il avait eu de la chance d’avoir pu garder ses jambes il passait tout son temps à essayer de marcher. Et il voulait savoir ce qui se passe, alors aujourd’hui il était arriver à quitter les quelques pièces qui semblaient constituer le service où il était interné et maintenant il déambulait dans les couloirs, cherchant n’importe quoi qui pourrait l’aider à savoir ce qui se passe dehors.
Au bout de quelques instants il trouva une porte sur laquelle était inscrit « Docteur » suivit par quelque chose d’effacé.
A :
Enfin, il devrait bien avoir quelque chose d’intéressant là-dedans.
A peine eut-il touché la poignée qu’il sentit quelque chose de dur et froid sur sa nuque. Aaro s’immobilisa d’un coup. Son expérience de soldat lui permit de savoir que c’était le canon ‘une arme. Puis il entendit une voix familière.
D : Enfin ce n’est pas sérieux, vous devez vous reposez, pourquoi vous contraindre à faire tout ça ?
A : Je… je veux savoir ce qui se passe.
D, poussant un soupir : Très bien. Vous pouvez vous retourner.
Aaro se retourna lentement, il vit alors le docteur mais surtout il vit à côté de lui un soldat de l’Armée Rouge. Aaro se sentit défaillir, un soldat de l’Armée Rouge, ici ! Aaro ne comprit plus rien à la situation, surtout que le docteur se mit à parler en russe au soldat, et le soldat acquiesça, rangea son arme et partit.
D : Vous voulez la vérité ? Très bien, suivez-moi…. Non j’ai une meilleure idée. Nadia !
Aaro vit alors l’infirmière qu’il avait vue lors de son réveil.
N : Oui docteur ?
D : Apporter un fauteuil roulant pour notre jeune ami puis conduisez-le, il a assez fait d’effort pour aujourd’hui.
N : Bien docteur.
L’infirmière réapparut vite en apportant le fauteuil. Aaro s’y écroula, il n’avait toujours pas digéré le choc mais il réussit à articuler.
A : Qui êtes-vous ?
D : Docteur major Sergeï Granin, et voici l’infirmière Nadia Sheschenko. Nous appartenons au Service de Soins de l’Armée Rouge. Mais allons dehors, nous serons mieux pour discuter.
Lors du petit trajet les menant dehors Aaro se demandait où il pouvait bien se trouver, il ne savait même pas combien de temps il avait été dans le coma, il pouvait être n’importe où. En Ukraine, dans l’Oural, en Sibérie ou Dieu sait où. Des histoires sinistres couraient dans les rangs de l’armée finlandaise sur ce qui advenait des soldats tombés dans les mains des Rouges. Aaro était en train de se remémorer tous ces racontars lorsqu’ils sortirent.
Ils étaient sur une terrasse, il faisait beau et l’air était doux quoiqu’un peu frais pour Aaro. Aaro vit qu’il y avait une ville autour de « l’hôpital ».
A :
Au moins je ne suis pas perdu en Sibérie.
S : Est-ce que vous reconnaissez ?
A : Je suis sensé ?
Le docteur se contenta d’un hochement de tête. Aaro regarda alors avec plus d’attention la ville puis cela lui sauta aux.
A :
Non, c’est impossible… c’est… c’est Helsinki ! Co…comment ? Vous êtes des Soviétiques et et…
S : Regarder de plus près.
Aaro regarda alors avidement pour voir un détail, quelque chose qui lui aurait échappé. Puis il vit le Parlement finlandais, et il comprit alors. Là où flottait normalement le drapeau finlandais se trouvait le drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau.
A : N… non.
S : Après l’échec de votre attaque contre la ligne Timochenko le 8 mai nous avons contre attaqué, le 11 mai nous sommes arrivé aux portes de Helsinki et le 15 mai cette dernière est tombé. Aujourd’hui nous sommes le 11 juin. Et si la Finlande n’à toujours pas déposé les armes elle le fera sans doute d’ici peu
Aaro accusa le coup et resta sans rien dire pendant plusieurs minutes.
A : Comment m’avez-vous trouvé ?
S : Après la bataille alors que nous ramassions tous les corps un de nos soldats vous a trouvé et par miracle il avait quelques connaissances médicales et il a pu se rendre compte que vous étiez encore vivant. Il vous a amené dans un hôpital de campagne puis vous avez été transféré ici. Allons, c’est assez pour aujourd’hui, il faut que vous retourniez dans votre chambre. Si vous le désirez nous reparlerons. Nadia, si vous voulez bien le reconduire dans sa chambre.
Nadia inclina la tête et emmena Aaro, celui-ci se sentit vidé, il avait tant cherché la vérité et maintenant qu’il la connaissait il ne voulait plus la connaître.
Les jours suivant Aaro se rendit sur la terrasse et discuta avec Sergeï, de la guerre mais d’autre chose. Et un jour il lui demanda :
A : Pourquoi faîtes-vous ça ?
S : Pourquoi pas ?
A : Ce n’est pas une réponse.
S : Oh si, peut-être pas la réponse que vous attendiez mais c’en est une. Il n’y aurait eu aucun avantage à vous laisser mourir sur ce champ de bataille ou à vous envoyer dans un camp de prisonniers où vous seriez mort à petit feu. Cela nous aurait dévalué aux yeux des autres pays. Nous en revenons donc à : pourquoi pas ?
A : Oui mais vous, pourquoi vous faîtes ça ? Pourquoi me soignez ? Nous sommes en guerre, nous sommes ennemis.
S : Vous, vous servez votre pays n’est-ce pas ? Votre cause c’est votre pays ?
Aaro acquiesça d’un hochement de la tête.
S : Et bien moi ma cause c’est la vie. Je suis médecin, j’ai fait serment de protéger la vie, de la chérir, mon métier c’est de sauver des vies. Et peu m’importe que l’uniforme que mes patients portent soit marrons, blancs, gris ou vert, peu m’importe qu’ils parlent russes, français, anglais, polonais ou allemands. Une vie est une vie, cette cause transcende tout, les bannières, les frontières, les langues ou les nations.
Alors qu’Aaro réfléchissait à ce que venait de lui dire Sergeï Nadia arriva en courant.
N : Docteur ! Venez vite, le général Mannerheim fait une allocution à la radio.
S, regardant Aaro : Je crois que devriez venir aussi.
Aaro hocha la tête et se leva pour suivre Nadia. Ils arrivèrent juste quand Mannerheim commença à parler, Aaro n’oublia jamais les mots qu’il entendit.
Général Mannerheim
M : Citoyens, soldats, mes frères. Cela fait désormais plus d’un mois que nos soldats se battent avec courage contre l’Armée Rouge, et nous devons nous rendre à l’évidence : nous sommes vaincus. L’Armée Rouge occupe notre capitale ainsi que l’essentiel de notre pays, nos alliés Allemands n’ont fait aucunes avancées nous ne pouvons donc attendre aucun salut venant de ce côté. Le but de l’armée finlandaise a toujours été de protéger notre peuple, or continuer le combat équivaudrait à lui faire supporter encore plus de souffrance. J’ai ainsi obtenus aujourd’hui la permission du président d’ordonner la capitulation sans condition de nos troupes, de plus notre gouvernement accepte lui aussi de se rendre sans conditions à l’URSS. Nous avons fait tout ce qui était humainement réalisable, l’heure est désormais venue de pleurer nos mots, panser nos plaies et rebâtir nos cités. Ainsi depuis ce matin 6 heures la guerre contre l’URSS est finit. De plus j’ai décidé de remettre ma démission du poste de commandant en chef des armées et de me mettre à disposition des autorités soviétiques pour rejoindre nos soldats prisonniers.
Aaro cessa d’écouter à partir de ce moment là.
A :
Ca y est, c’est finit, finit…
Puis il sentit une main sur son épaule, il se retourna et il vit Nadia lui sourire.
N : Allons, la guerre est finit, vous êtes jeune et vous êtes en vie. Il y a encore de l’espoir.
Ce fut comme si Aaro vit s’envolé tous ses soucis.
A : De l’espoir…
Moscou, le même jour.
J : Alors Alexeï, pourquoi vous n’avez pas annexez ces maudits Finlandais ?
A : Cela ne nous aurait rien apporté, avec ce traité la Finlande va devoir nous donner beaucoup de ressources, quitter l’Axe, rejoindre notre alliance. La Finlande n’est pas notre problème principal, c’est l’Allemagne. Et la Finlande nous à déjà assez retarder dans la mise en place de l’opération Hachoir.