Et non je n'ai pas abandonné et compte bien allé jusqu'au bout de cet AAR, même si ça me prendra encore des mois.
20èm chapitre.
Défection.
« Je regardais cet homme s’approcher, et l’émotion qui m’étreignait était un indéfinissable mélange de satisfaction, d’angoisse et de pitié. Mais de mépris aussi. Je me souvenais de la domination que le maréchal avait exercé sur moi au début de mon règne, puis comment j’avais appris, petit à petit, à le voir tel qu’il était en réalité : un aventurier ambitieux, jouant avec l’existence du pays et de ses habitants. Tout cela m’apparut dans un éclair. Et, tandis qu’il approchait de l’entrée, je me souvins brusquement que je n’avais pas grand-chose à opposer à l’homme qui détenait le pouvoir et disposait du soutient des Allemands : la volonté d’une poignée de militaires et d’homme politiques, la mienne dont tout dépendait en cet instant. C’était tout ! »
Roi Michel Ier de Roumanie, Souvenirs de la Seconde Guerre Mondiale.
23 juin 1941, tôt le matin, palais royal de Bucarest.
Michel s’assoupit, la réunion discrète avec ses rares alliés venait de se terminer et tout était désormais au point. Il ne restait plus qu’à agir. Il se souvint alors de ce que son père lui disait quand il était jeune.
« Etre roi c’est être un chef, mais c’est aussi et surtout être un protecteur. Cette dernière fonction devra d’ailleurs toujours être ta première préoccupation, et même si cette responsabilité est écrasante tu devras toujours t’en acquitter. »
Et aujourd’hui Michel se rendit compte à quel point il l’avait délaissé, il avait laissé Antonescu prendre le pouvoir, laissé celui-ci rejoindre l’Axe, laissé celui-ci donné la Dobroudja à la Bulgarie, et surtout il l’avait laissé rejoindre l’Allemagne dans sa guerre contre l’URSS. Et aujourd’hui les Soviétiques étaient au porte de Bucarest, des dizaines de milliers de soldats Roumains étaient morts, mais pire que tout était l’attitude de l’Allemagne envers la Roumanie : dédain et mépris.
Oui, Michel n’avait que trop tardé, il fallait que Antonescu abandonne le pouvoir… d’une façon ou d’une autre.
16h20, salle du trône.
Michel sent la tension monté en lui, Antonescu aurait du arriver depuis 20 minutes mais il se faisait attendre, comme pour montrer que c’était lui le maître. Pour essayer de se calmer Michel se remémora ce qu’il avait été convenu de faire, d’abord essayer de convaincre de signer une armistice avec l’URSS, si il refusait il fallait qu’il abdique et si il refusait toujours et bien plusieurs sous-officiers attendaient dans une pièce adjacente pour mettre Antonescu aux arrêts. Michel espérait ne pas devoir en arriver là, qui sait ce qui se passerait alors ? Antonescu possède des alliés dans l’armée et il a l’appuis des Allemands, tout ceci pourrait bien dégénérer en une guerre civile.
Mais Michel devait agir, son peuple n’avait que trop souffert, il fallait mettre un terme à tout cela. Et alors qu’une nouvelle détermination montait en lui Antonescu fut introduit. Michel décida de rentrer tout de suite dans le vif du sujet.
Le conducator Antonescu
A : Vous m’avez demandé sire ?
M : En effet. Je suis informé des développements de l’offensive russe et j’aimerais connaître, Monsieur le Maréchal, les mesures que vous avez envisagées.
A : Il est vrai que l’armée soviétique a avancé. Je l’avais prévus. Mais je suis en mesure de l’arrêter au moment et à l’endroit que je choisirai.
M : La situation est des plus critiques. Vous devez sans tarder, Monsieur le Maréchal, proposer un armistice.
A, explosant : Il n’en est pas question !
M : Monsieur le Maréchal, des milliers de nos frères sont morts, sans compter les dommages causés par la guerre, la Roumanie risque la destruction. Il faut stopper cette folie !
A : Non ! Je suis très capable de retourner la situation à notre avantage, nous vaincrons !
M : Nous ne pouvons pas payer ce prix ! Il n’est plus question de victoire ou de défaite, il est question de notre peuple qui souffre !
A : Je ne demanderai jamais d’armistice !
M : Si vous le ferez ! Votre loyauté envers notre peuple doit être plus forte que votre ambition !
Antonescu se mit alors à rire d’un rire plein de dédain.
M : Monsieur le Maréchal, si vous vous obstinez ainsi, il ne vous reste qu’à démissionner.
A : Jamais !
Après une courte pause il rajouta d’un ton plein de mépris.
A : Et qui remplacerait Antonescu ? Qui serait à la hauteur ? Sûrement pas vous. Si vous avez pu imaginer que je vous confierais le pays, vous vous êtes trompé. Vous le confier ? Allons donc, ce n’est pas sérieux. Le remettre entre les mains d’un enfant !
Antonescu venait de franchir l’ultime limite avec cet outrage à la personne royale. Il ne pouvait plus y avoir de négociation, il fallait utiliser la force.
M : Gardes ! Le maréchal Antonescu est mis aux arrêts, et il y restera tant que je n’aurais pas donné l’ordre express de le libérer, me suis-je bien fait comprendre ?
Les gardes qui étaient entrés au moment où Michel les avait appelé acquiescèrent et emmenèrent Antonescu hors de la salle du trône, mais sans arriver à faire taire Antonescu.
A : Vous avez peut-être gagné cette bataille, mais j’ai des alliés et vous pouvez être sur que vous payerez le prix cher pour ce que vous venez de faire !
M : Nous verrons.
Appartement du roi, tard dans la nuit.
L’horloge sonna les 12 coups de minuit quand Michel se remémora la journée.
M :
Tout s’est passé tellement vite.
Dès que Antonescu fut arrêté sa garde fut désarmée par la Garde Royale, ensuite les collaborateurs d’Antonescu furent appelés tour à tour au palais puis arrêté, tandis que dans le même temps un gouvernement d’union nationale était instauré et que l’ordre de cessez le combat était envoyé aux armées. Tard le soir un avion avait décollé pour Moscou afin de préparer l’armistice, même si officieusement la guerre était finie entre l’URSS et la Roumanie.
M :
J’ai réussit à sortir mon pays de la guerre, maintenant je vais devoir le sortir de la paix sans tout sacrifier…
23 juin 1941, 21 heures, Moscou.
Alexeï n’écoutait pas vraiment ce qui disait Joukov, depuis que Staline lui avait parlé il ne faisait que se répéter la scène dans sa tête, il l’a trouvait irréel, il ne savait plus quoi penser.
J : Et selon nos renseignements depuis que le cessez le feu a été appliqué les Roumains commenceraient à masser leurs troupes à la frontière bulgare… ils doivent s’attendre à une attaque… disons de la part de… Dracula… c’est malheureux à dire mais qu’attendre d’autre de la part de rongeurs.
Alexeï, qui venait de reprendre contact avec ce qui se passait, tourna la tête vers Joukov.
J : Pardon, vous auriez préféré une autre créature ?
A : Ce que je préfèrerais c’est…
J : Quoi ? Que se passe-t-il Alexeï ? Depuis trois jours on a l’impression que vous êtes ailleurs.
Comme Alexeï ne disait rien Joukov croisa les bras et attendit, au bout de plusieurs minutes Alexeï excédé finit par parlé.
A : Très bien, il y a trois jours Staline m’a parlé, il sait Joukov, il sait ce que nous préparons, et il se prépare.
Joukov mit quelques instants à assimiler ce qu’il venait d’entendre.
J : Mmh, ceci explique donc cela.
A : Quoi ?
J : Attendez je vais le chercher.
Joukov alla à son bureau, fouilla dans le tas de papier qui reposait dessus et finalement extirpa une feuille qu’il donna à Alexeï. Ce dernier fronça les sourcils en la lisant.
J : Je me demandais pourquoi Staline créerait un nouveau service de police politique, mais maintenant la réponse est évidente. Il prépare ses troupes, il doit savoir que nous avons des alliés au sein du NKVD alors il crée cette unité en s’assurant que tous ses membres lui seront fidèles. Je connais quelques uns des premiers rentrés, ce ne sont pas des tendres et ils sont très loin de nous appréciés. Cela ne promet rien de bon. Peuh, le SMERSH.
Alexeï se contenta d’hocher la tête.