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VonIberville said:
Bravo mec! Vive la France Libre! D'un ami du Canada.
:)

Hé merci!
Tiens je dois avoir un épisode, je sens que je vais le poster :D
 
Les fondements de la troisième république avait créé un système suffisament stable pour résister aux a-coups de la vie politique, avec un président chargé des décisions délicates.
Hélas, la méfiance éprouvée envers la fonction de Président suite au coup d'Etat de Louis-Napoléon et divers autres facteurs l'ont conduites à devenir un système entièrement aux mains du parlement alors que la direction du pays devrait toujours s'affranchir de la tutelle d'un tel organe.
Charles De Gaulle, réflexion sur la Troisième république​


Laval, souriait dans son siège matelassé.
Odisio est un vrai génie pensa-t-il.
Il admira l’édition de « Je suis partout » datant de la veille. Elle titrait :
« Blum signe un chèque en blanc à la Lie de l’humanité »
Le chapeau était encore meilleur que le titre de l’article. Débordant d’une haine bouillonnante, il mélangeait allègrement haine des juifs, des communistes, des républicains, des anarchistes. Cette édition du 20 Octobre 1936, commençait ainsi :
« Nos contacts étendus nous permettent aujourd’hui de dénoncer, la veulerie des Juifs et de leur chef le rat Blum qui s’apprêtent à vendre la France aux partis étrangers, à favoriser les pillards d’église, les assassins Anarchistes, la racaille bolchevique, rouge comme le sang de nos enfants qui s’écoulera dans les rues si nous laissons les événements continuer ainsi.
Le front populaire, c’est le communisme ou l’anarchie. La peste ou le choléra. La peste portée par les rats juifs qu’il nous faut confiner pour éloigner la maladie qui dévore notre mère patrie.
Françaises, Français, il est temps pour un nouvel ordre en France, la République c’est la décrépitude, la décadence, il est temps de restaurer l’ordre qui a fait la puissance de notre pays. Je Suis Partout, vous donne rendez vous Place de la Nation, aujourd’hui et tous les jours suivants, pour demander que soit formé un nouveau gouvernement qui représente les vrais intérêts de la France. »
La suite détaillait les accords de Perpignan que le gouvernement s’apprêtait à signer. Accords construis par Odisio et Laval, il y avait quelques mois, et que Blum était en train de négocier avec les républicains. En échange d’un soutient quasi complet les Républicains espagnols promettaient de céder leurs colonies africaines à la France.
Ces accords comportaient des failles que le gouvernement de front populaire, élu fin septembre, cherchait à combler, avant de les signer. Mais la délégation espagnole comme prévu se montrait trop gourmande et chaque avancée était faible. Assez faible pour qu’en ce 21 octobre les divulgations parues dans la presse paraissent plausibles.
Le gouvernement travaillait dans l’ombre sur un dossier à haut risque, rien de plus facile que de le faire passer pour une machination aux yeux de l’opinion : on inventait des avantages qu’auraient tirés Blum et ses proches de ses accords, on pouvait dénoncer un gouvernement qui s’alliait avec des communistes notoires, des anarchistes qui assassinaient hors de tout contrôle, ces gens qui s’en étaient pris à l’Eglise. En l’état rien n’était plus vrai, même si le gouvernement avait voulu changer cela.

La journée du vingt avait été mémorable dans le palais du Luxembourg., les insultes avaient fusé. Toute la droite s’était offusquée de ce qu’on fasse confiance aux anarchistes et aux communistes, les radicaux se sentaient trahis de ne pas avoir été tenus au courant de ces négociations et soupçonnaient les communistes d’avoir tenté un coup de force.
Blum abasourdi n’avait pas réagi en voyant le front populaire voler en éclat. Les communistes prirent cette absence de réaction pour un abandon et insultèrent le président du conseil. Chaque intervention était huée par un camp ou un autre, on s’offusquait du moindre propos, on protestait, on criait, on en était même venu aux mains parfois.
Alors Laval qui avait été « miraculeusement » réélu s’était levé pour demander au nom de son groupe que soit déchu le gouvernement en place. Les esprits chauffés à blanc ne pouvaient que se délecter d’une mise à mort, quelle qu’elle fut. Chacun pensait pouvoir tirer parti de la situation. Maurice Thorez premier secrétaire du PCF songeait sans doute déjà à une révolution marxiste lorsqu’il déclarait :
« Le gouvernement trahit le peuple et les travailleurs, il veut envoyer nos enfants à la mort pour quelques colonies, un peu plus de bleu sur une carte. Il laisse insulter ses alliés comme s’ils étaient ses ennemis. Le Parti Communiste ne peut tolérer pareil forfait, il faut un nouveau gouvernement réellement proche de la réalité des travailleurs. »
Les communistes se levèrent pour applaudir, pendant que les membres de la SFIO hurlaient, eux aussi, à la trahison des communistes.
La droite, le PCF, les radicaux tous pensaient avoir de bonne raisons de mettre fin à ce gouvernement de trois semaines.
La SFIO était seule à soutenir le gouvernement. Blum monté à la tribune avait déjà perdu le combat ses arguments sonnaient creux dans sa propre bouche, il n’y croyait pas. Un zombie ne peut pas défendre un vivant avait songé Laval.
Il s’était délecté du baroud d’honneur du Président du Conseil qui était plus un embourbement en fait qu’un dernier coup d’éclat.
Une demi heure plus tard la France n’avait plus de gouvernement.

Le jeu se mettait en place. Sans plus personne pour la gouverner, la République était affaiblie. Il allait falloir frapper bientôt, mais d’abord le soutient populaire. Il fallait attiser le mécontentement, voire le créer par la presse, la radio.
Diviser, pour plus tard, régner. Laisser les communistes jouer leur carte, les aider même parfois sans qu’ils le sachent, pour qu’ils pensent gagner la bataille, seuls, qu’ils ne retournent pas près du front populaire, avant qu’il ne soit trop tard. Laisser les radicaux s’embourber à la recherche de leur passé disparu. Laisser enfin la SFIO, tenter de recoller les morceaux, négocier et avaler toutes sortes de couleuvres Voilà ce qu’il allait faire. Et pendant que les autres brasseraient de l’air, il agirait.
Il y a encore de belles des surprises à venir, songea-t-il, d’une joie presque enfantine. Il humecta son cigare avec délectation. Aspirant lentement la fumée, la relâchant avec la même délicatesse.
Il admira le mobilier de sa pièce avant de songer à l’hôtel Matignon. Son sourire s’agrandit et il formula sa pensée à haute voix et avec grandiloquence dans la pièce vide :
-Odisio est un vrai, un pur génie.
 
toi aussi rassure toi :D ;)
 
merki!
J'espère publier un peu plus régulièrement.
J'avais un peu relacher la pression, je vais me remettre au travail.
 
Des jours de préparations pour quelques minutes de violences et de fureurs qui décideront de tout, voilà le déroulement d'une bataille.
Général Juin​


- Lieutenant, êtes-vous certains de la loyauté de vos hommes envers vous ?
De Gaulle fut stupéfait par la question de Reynaud, ce dernier n’avait même pas pris le temps de le saluer après qu’il avait pris le combiné, pour masquer cela il prit un ton gouailleur avant de répondre :
- Qu’est ce que vous croyez, on est à l’armée pas dans un hémicycle.
- Je n’ai pas le temps pour ça. Etes-vous sûrs qu’aucun ne vous trahira ?
- On parle de plusieurs centaines d’hommes, comment voulez vous que je sois certain d’une chose pareille ?
- Bon, disons que oui alors. Connaissez vous des officiers de votre grade ou supérieur à votre grade qui soient sûrs.
- Cette conversation est surréaliste, si je ne vous connaissais pas je dirais que vous êtes en train de préparer un complot.
- C’est plutôt le contraire. Le temps presse, De Gaulle, j’ai besoin que vous me répondiez.
- Pas par téléphone, il faut que nous nous rencontrions.

Ils se retrouvèrent dans un café anonyme en plein Paris, De Gaulle habillé en civil, Reynaud dans un costume ordinaire l’ambiance de cette entrevue était plus qu’étrange.
De Gaulle avait songé sur le chemin de Paris que la requête de Reynaud s’apparentait à une tentative de contre.
Après la chute de 20 octobre. Les agitateurs de tout poil s’éveillaient. Les communistes appelaient à la grève. Les ligues d’extrême droite manifestaient et essayaient de s’unir, dans peu de temps elles organiseraient des coups de main.
Les deux camps extrêmes allaient se provoquer pour augmenter le désordre et saisir le pouvoir si l’occasion se présentait. Les communistes aux ordres de Moscou seraient peut être freinés par le pouvoir soviétique. Les ligues fonceraient en écrasant tout sur leur passage. Sans gouvernement pour réagir, la situation serait inextricable dans peu de temps.
De Gaulle choisit d’entamer le conversation sur un faux ton badin.
- Que se passe-t-il, Reynaud ? On complote plus que d’habitude, alors vous vous inquiétez ?
- Oui je m’inquiète, le désordre s’accroît, en deux jours la situation est déjà devenue bien pénible, s’alarma le politicien.
- Le régime parlementariste y a bien aidé, sans gouvernement il est déjà plus simple de saisir le pouvoir en France.
Reynaud poussa un long soupir :
- Remettons cette conversation à plus tard. Le temps presse je…
- Vous comptez vos forces en vue d’un affrontement, le coupa de Gaulle. Nous savons tous deux que les communistes et l’extrême droite vont tenter un coup de force à un moment ou à un autre. Seules deux questions comptent : Lequel des deux ? et quand ?
S’ils ne sont pas trop bêtes, ils tenteront de prendre le contrôle des ministères principaux et du parlement. Après ils proclameront leur nouvel Etat. Et ce sera la guerre comme en Espagne à l’instant où je vous parle.
Devant la stupéfaction de Reynaud, de Gaulle se permit une remarque orgueilleuse :
- Ceux qui me connaissent vraiment louent ma capacité d’analyse.
Il enchaîna aussitôt sur le point qu’il voulait soulever :
- Je vais vous faire une confidence : vous m’avez posé une très bonne question au téléphone la dernière fois. Les plus hauts gradés absolument fidèles à la République ne sont pas là et ne pourront pas l’être avant un certains temps.
Le général Juin qui était de ma promotion est en Espagne, De Lattre de Tassigny pareillement.
De Gaulle égrena une liste de noms pendant que Reynaud s’affaissait. Le député dit d’une voix basse et blanche :
- Tous en Espagne… comment ai-je pu rater cela ?
- Rassurez-vous le reste de l’armée n’est pas contre la République. Elle se souvient que la dernière guerre a été gagnée par la République.
Il ménagea un temps de silence pour que Reynaud s’imprègne de ses mots puis clôt son raisonnement :
- Il existe un noyau anti-républicain -le pendant du pro-républicain- dans l’armée, mais il est minoritaire. Je connais la façon de penser des militaires, je les fréquente depuis bien assez de temps. Ils se jetteront sur le premier qui les convaincra qu’il va les choyer. Dans ce combat l’extrême droite part avec un léger avantage mais rien de plus. C’est vous qui avez l’avantage Reynaud, vous les politiciens ! Débrouillez pour avoir un gouvernement qui ne tombera pas, débrouillez vous pour qu’il se forme rapidement et débrouillez vous pour que l’armée soit heureuse. Après ça la République sera sauvée et nous aurons le champ libre pour contrer la menace allemande.
Reynaud assimilait les propos de De Gaulle, comme pure vérité même si son esprit lui soufflait que ce mode de fonctionnement était dangereux. Mais le temps n’était plus à la tempérance, il fallait être prompt et rapide, s’il fallait ne faire confiance qu’à une personne autant se fier au talentueux lieutenant-colonel.
- J’aurai besoin de vous et vos hommes en réserve. Faites les préparer pour qu’ils manoeuvrent aux environs de Paris, nous prétexterons des célébrations de l’armistice de la dernière guerre pour justifier cela.
- J’allai justement vous le proposer, dit De Gaulle avec un début de sourire.
Telles des engrenages, les pensées de Reynaud tournaient à présent furieusement sous son crâne
- Il faut que je voie Blum pour qu’il me fasse signer un ordre de mission antidaté. Je vais faire mon possible pour que nous formions ensemble un gouvernement d’union républicaine. Restez ici, je vous reverrai dans une heure avec les nouveaux ordres signés.
De Gaulle inclina la tête en signe d’accord.
 
Ben on est fin octobre 36... :eek:
 
forezjohn said:
Ben on est fin octobre 36... :eek:
Ah ouais quand même. :eek:
Rassure moi il te reste encore des souvenirs de la partie? :rolleyes: :D
 
Joukov6 said:
Ah ouais quand même. :eek:
Rassure moi il te reste encore des souvenirs de la partie? :rolleyes: :D

Plein, ça avancera plus vite dans un moment, enfin j'espère.
 
forezjohn said:
Même si j’en doute, je tiens à préciser pour ceux qui ne le sauraient pas que le bombardement de Guernica à réellement eu lieu, le 27 avril 1937, faisant près de 1700 morts et 900 blessés. La propagande de l’époque a réussi à faire croire, premièrement que l’aviation allemande n’appuyait pas les nationalistes, que jamais l’ordre n’avait été donné de bombarder la ville, et enfin que les nombreux morts étaient le fait des communistes désemparés. Les puissances étrangères avalèrent cette couleuvre (volontairement ou non), et Picasso faillit ne pas peindre sa célèbre œuvre consacrée à ce drame, tellement cette propagande était puissante. Plus de précision sur ce lien qui m’a fourni matière à travail : http://www.alsapresse.com/jdj/00/05/02/MA/article_12.html.
Voila, je m’excuse pour ce moment de gravité, mais cette précision me tenait à cœur.
Merci pour le lien, je m'étais toujours demandé (sans vraiment chercher a me renseigner, j'avoue) pourquoi ils avaient choisi de bombarder Guernica. Maintenant je sais :(

Cat
 
Cat Lord said:
Merci pour le lien, je m'étais toujours demandé (sans vraiment chercher a me renseigner, j'avoue) pourquoi ils avaient choisi de bombarder Guernica. Maintenant je sais :(

Cat

De rien si je l'ai mis c'est bien parce que je pensais que c'était instructif et utile
 
FFFootix said:
genre 1er septembre 1939, l'allemagne déclare la guerre à la pologne.
puis 30 septembre Paris occupée, la France écrasée, tu fuis à Cayenne ?? :)
je sais pas, je préfère garder le suspens :p
 
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La mort nous frôle de nombreuses fois, mais ne nous embrasse qu'en une seule occasion.
J. D'Armeville, Notes personelles

- Tu es vraiment bizarre, Jean depuis qu’on est revenu de Guernica. Je sais que ce truc est horrible mais tu n’es pas du genre à être ébranlé par ça, tu as des secrets et je peux comprendre ça. Mais on ne peut pas garder trop de chose pour soi, c’est malsain, on souffre, on se laisse dévorer et on n’est plus que l’ombre de soi-même. Mon père a fini comme ça, Jean, il avait quelque chose qui l’a rongé de l’intérieur, on n’a jamais su quoi. En tout cas en quinze ans je l’ai vu changer du tout au tout, à la fin j’avais du mal à être dans la me pièce que lui et pourtant je l’ai adoré, c’était un homme bon.
- Mes secrets partagés n’ont jamais réussi à grand monde, si tu veux savoir. Je suis désolé pour ton père mais je pense qu’il savait ce qu’il faisait et moi aussi.
La vérité, c’est qu’il n’en avait pas la moindre idée. Il avait fait l’amour avec Nùria plusieurs fois depuis leur retour de la ville détruite. Mais il n’était pas amoureux d’elle, du moins ne le croyait-il pas. C’était elle qui venait le voir, à chaque fois, la nuit venue, sans un mot, les paroles étaient inutiles. Le jour ils faisaient tous deux comme si de rien n’était, au grand soulagement de Jean.
Le problème c’est qu’il ne savait pas ce que pensait Nùria. Elle ne s’exprimait pas d’elle-même et Jean avait préféré ne pas aborder la question. Non, il avait préféré fuir, faisant semblant de s’endormir, les yeux fermés sur ses questions. Il se faisait l’impression d’un adolescent gauche empêtré dans son indécision. Une fille de son age qui se donnait avant le mariage courait de gros risques et il ne voulait pas qu’elle prenne ces risques sur de fausses idées.
- Et toi, Nùria tu en dis quoi ? demanda Salvator en jetant un coup d’œil dans le rétroviseur.
Elle lui répondit par un sourire triste et cette phrase ambiguë tout du moins pour Jean.
- Je respecte, ce que les gens veulent garder pour eux. Mais je trouve cela stupide quand ça ne fait que donner de la peine.
Jean grimaça comme s’il avait mordu dans quelque chose d’amer, puis changea de conversation.
- Il parait qu’il y a eu des français à Bilbao ?
- Oui, des soldats avec des uniformes républicains ont repoussé une attaque. Ils sont partis peu après la déclaration d’indépendance.
- Un très mauvais calcul, jugea Jean.
Ce fut au tour de Nùria de grimacer et celui de Salvator de changer de conversation.
- On se calme tous les deux, on va plutôt parler de ce qui nous amène à nous rapprocher du pays de Jean.
D’Armeville soupira :
- La personne que nous cherchons, est censée se trouver près de la frontière française et de la mer ou en tout cas, elle y va souvent…
Il sortit son calepin puis commença à décrire celui qu’ils devaient trouver :
- Grand, yeux bleus, plutôt musclés, cheveux bruns bouclés, il s’appelle Felipe Itxeberria.
- Et nous sommes censés le trouver comment ? interrogea Nùria.
- Grâce à la réunion de nos formidables talents ! lança Salvator joyeusement.
Jean fit un demi-sourire tout en acquiesçant. C’était exactement ça, et viendrait peut être le moment décisif, pendant lequel, ils devraient se faire totalement confiance. Il allait devoir crever l’abcès avant. Ce soir il parlerait à Nùria. Elle était forte et intelligente, elle saurait faire face.
Ils arrivèrent à San-Sebastien à dix heures, après avoir roulé une partie de la nuit. Ils prirent un petit déjeuner en essayant de glaner des renseignements sans succès. D’Armeville se félicita d’avoir Nùria à ses cotés, les basques se reconnaissaient entre eux, ils se méfiaient de Jean et Salvator mais s’ouvraient un peu lorsque Nùria leur parlait dans leur langue. Il faudrait qu’elle fasse la plus grosse partie de l’enquête seule. Elle ouvrirait beaucoup de portes sans les « étrangers » collés à ses basques.
Il exposa son plan à ses complices. Nùria prétendrait être une cousine éloignée de Felipe, revenue aux pays avec ses parents, dès qu’elle a appris l’indépendance.
- Tu séjournais à Guernica quand ont eu lieu les bombardements, précisa le journaliste, et il ne subsiste plus que toi. Il faut à tout prix que tu retrouves ton cousin.
Nùria le regardait glaciale. Il faillit fondre mais fit remarquer :
- Bien sûr si tu as une meilleur idée je t’écoute.
- Non, tu as toujours les meilleures idées, lança-t-elle.
- Tu commenceras par l’hôpital, ça ne donnera probablement rien mais les gens sont moins méfiants que dans des administrations et s’il a été poursuivi. Il y sera peut-être allé. Tu visiteras ensuite ce qui fait office de préfecture.
Nùria sortit de la voiture, garée en face de l’hôpital de la ville. Quand elle franchit le hall d’entrée, Salvator se jeta sur Jean.
- Dis-moi ce qu’il se passe. Vous êtes comme deux fauves en cage sans vous faire le moindre reproche pourtant.
D’Armeville ferma les yeux en se massant les tempes. Après un nouveau soupir, il décida de couper court à la conversation.
- Ce n’est vraiment pas le moment, je vais régler ça et je t’expliquerai plus tard. Inutile d’insister.
Il rouvrit les yeux et vit un panneau avec des unes de journaux,
- Tiens je vais voir ce que font mes collègues en mon absence.
Il fit le tour du kiosque, les journaux français arrivaient avec au moins quatre jours de retard lui avait expliqué le marchand. Il acheta la dernière édition disponible datée du 21 octobre, six jours de retards nota-t-il, pas quatre.
Une fois dans la voiture, il ouvrit le journal.
- Merde qu’est ce qu’ils foutent ? demanda-t-il après quelques minute de lecture. Il exposa la situation en France à Salvator qui en resta bouche bée. La guerre civile occupait tous les esprits dans la péninsule, ce qu’il se passait à l’étranger était quasi sans importance.
- Tu dois rentrer Jean, c’est ton pays, il faut que tu te battes, dis à tes compatriotes de ne pas faire comme ici.
- Je n’ai pas ce pouvoir. De toute façon nous avons bientôt terminé, je…
- Castillo Del Inglès.
Nùria était revenue dans la voiture, en annonçant sa découverte sur un ton léger.
- Felipe se trouve dans une ferme à un kilomètre à l’est de ce village.
- omment as-tu fait pour…
- Apparemment les hommes ont du mal à résister à mon charme, dit-elle en laissant planer un sourire énigmatique.
Jean reçut cela comme une flèche glacée mais lança :
- Je suppose que tu as demandé comment y aller ? Très bien en route !

La voiture suivait les sinuosités de la route à flanc de montagne. Jean et Salvator se relayaient au volant pour se préserver un peu de repos.
Ils étaient partis de San Sebastian depuis plus de cinq heures et Salvator conduisait quand un camion percuta leur voiture par l’arrière en plein virage. Surpris Salvator n’eut que le temps de freiner par réflexe, sans empêcher l’automobile de sombrer dans le vide. Nùria et Jean se réveillèrent en sursaut constatant l’ampleur du danger sans avoir le temps d’avoir peur.
Dans le bruit mat du métal froissé et du verre brisé, la voiture finit sa course quelques mètres en contrebas.
 
toujours aussi bon :)

je le lis dès que je peux mais j'ai rarement le temps de réagir. ne te décourage pas par l'absence de réaction, c'est toujours normal à certains moemnts d'AAR. mais je suis sur que les lecteurs sont toujours présents :) (suffit de voir le nombre de "viewing" de l'enfilade)
 
Sam Vimes said:
toujours aussi bon :)

je le lis dès que je peux mais j'ai rarement le temps de réagir. ne te décourage pas par l'absence de réaction, c'est toujours normal à certains moemnts d'AAR. mais je suis sur que les lecteurs sont toujours présents :) (suffit de voir le nombre de "viewing" de l'enfilade)

Ouais je sais mais les petits mots ça fait toujours plaisir :)
 
Ah ben quand meme, du monde qui se manifeste...
 
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Nos couleurs, nos belles couleurs !
Philippe de Hautecloque

De Gaulle opérait dans la banlieue est parisienne, il avait quitté la base de Metz trois jours plus tôt, tout était en effervescence. Dans les casernes, la tension était palpable, certains attendaient d’agir, d’autres attendaient avec anxiété qu’ils se passent enfin quelque chose pour sortir du doute.
Le calme avant la bataille, pensait De Gaulle, un calme tout relatif d’ailleurs.
Communiste et ligueurs se montaient mutuellement en pression. Le mot d’ordre de grève lancé par Maurice Thorez avait été suivi par la plupart des cheminots, les ouvriers sidérurgistes et les mineurs commençaient à débrayer et leur mouvement s’amplifiait. Thorez porté par le Kremlin se voyait déjà à la tête de la République Populaire Française, il adressait en pleine assemblée ce pamphlet incandescent :
« C’est la fin de la république bourgeoise et corrompue au service des grands trusts et de l’argent. Acceptez, messieurs ici réunis, de mettre les communistes à la tête du pays pour son salut. Nous seuls, communistes, sommes capable d’appliquer les réformes nécessaires à l’établissement de la gloire du pays et au bonheur du peuple et des masses laborieuses. Refusez et vous serez emportés dans un bain de sang que vous aurez vous-mêmes déclenchés… »
Applaudissements des communistes qui avaient entonné l’Internationale le poing levé, tollé partout ailleurs, encore une fois les insultes avaient fusées. Le Parti Populaire Français, par Doriot avait demandé que le parti communiste soit interdit pour trahison. Thorez s’était offusqué et avait dénoncé l’entêtement des réactionnaires qui refusaient de voir leur asservissement sur les travailleurs disparaître. Devant le désordre, le président avait suspendu la séance et fait évacuer la salle, ce qui n’avait pas empêché certains d’en venir aux mains encore une fois.
- Des coqs dans une basse cour, voilà ce qu’ils sont, s’écria-t-il, ils se pavanent, bombent le torse et se donnent des coups de becs. Le pays n’a aucune importance. Par-dessus la France, ils préfèrent le pouvoir.
Toutes ces singeries n’avaient débouchées sur rien de concret. Et les hommes, chaque jour se perdaient un peu dans leurs propres interrogations qui restaient en suspend.
De Gaulle décida donc de leur tenir un discours mobilisateur, après une manœuvre à l’aide des véhicules motorisés du régiment.
- Messieurs, je tiens d’abord à vous féliciter pour votre dévouement et votre discipline. En ces temps troubles la France a besoin de soldats valeureux et compétents. Je vous ai réunis ici parce que je sais que certains d’entre-vous sont probablement inquiets des évènements qui se déroulent dans le pays. A ceux là, je dis n’ayez aucune inquiétude et n’oubliez pas que vous êtes la serviteur de la République et que la République c’est la France.
Il laissa sa phrase en suspend avant d’ajouter :
- Soldats, je vous vois, chaque jour, vous entraîner durement et je sais que vous êtes de vrais serviteurs de la France.
Si par malheur il nous faut, un jour, user de la force pour la servir je sais que vous ne flancherez pas. N’oubliez pas les sacrifices consentis par nos aînés, ne trahissez pas leur mémoire. Nos couleurs ont fait le tour du monde grâce au courage d’homme comme vous. Montrez-vous fidèles à leurs valeurs et la gloire du tricolore rejaillira sur vous. N’oubliez jamais cela quoi qu’il advienne !
Les visages étaient graves, mais De Gaulle n’avait vu aucun homme tiquer pendant son discours. Au moins un bon signe.
On était le 27 Octobre et la France voguait toujours dans des flots houleux sans personne pour tenir la barre, on parlementait encore, mais à n’en pas douter si la situation perdurait le gouvernail ne serait pas laissé longtemps à l’abandon.
 
Last edited:
La tension monte... :eek: Qui cedera le 1er ou qui traversera le Rubicon? :confused:

La suite, la suite, la suite!!!