On prétend souvent, que cette phrase : « Nous avons sauvé la République Française! Sauvons la République Espagnole ! », accordée à Reynaud a été inventée après coup pour procéder d’une symbolique républicaine mythique, de la sauvegarde coûte que coûte des pays démocratiques amis. Si la critique de ce mythe est fondée comme le montre les événements ultérieurs, on peut considérer que l’intervention massive même si indirecte en Espagne était la priorité du gouvernement d’union républicaine à cette époque. Il existe un fait sur lequel tout le monde s’accorde c’est pour la dater au 2 décembre, pour la combiner à d’autres fait de la guerre d’Espagne….
Pr Michel au SINA de Lyon
Deux mois plus tard le redressement opéré avait été spectaculaire, Huesca avait résisté sans problème aux attaques depuis le pays basque annexé fin décembre par les nationalistes. Des attaques avaient été menées dans plusieurs directions et la progression des républiques n’avait pas été stoppée. Le 7 février Cuenca, Barcelone, Huesca, Lleida, Tortosa et même Madrid étaient sous contrôle républicain.
La deuxième division d’infanterie avait été détruite lors de la prise de la capitale espagnole, les républicains avaient aussitôt décoré la division compagnon de la Républica. Gloire amère, la division seraient recréées, mais la France manquait d’hommes, les républicains s’étaient engagé à combler une partie des pertes françaises par des soldats espagnols à condition que ceux-ci obtiennent la nationalité française en retour, une occasion saisie par Blum, mais quelles allaient être les réactions populaires en apprenant que des dizaines de milliers de français étaient morts ? Et remplacés de surcroît par des Espagnols ? Les combats dans Madrid avaient été acharnés, De Gaulle avait pu se rendre compte que les blindés étaient presque inopérants sur ce genre de terrain : trop peu de place pour manœuvrer, trop d’endroits propices à des embuscades suivies de replis rapides. L’infanterie resterait longtemps maîtresse pour la prise des villes. Des force d’intervention rapide pourraient faire la différence mais là encore le problème des embuscades se posaient.
Il regarda par la fenêtre de son bureau madrilène, le GQG français s’était installé dans la ville aux cotés de son homologue espagnol républicain. Les habitants de la ville nettoyait cette dernière des décombres qu’avaient provoqués les combats, espérant qu’ils faisaient cela pour la dernière fois : ils changeaient de maître pour la deuxième fois en six mois.
Dire que la France était passée si prêt du même malheur, et que l’Allemagne guettait, réarmait, chaque juste un peu plus parée pour sa revanche. Oui, sa résolution était encore un peu plus renforcée, il empêcherait par tous les moyens que la guerre n’atteigne le territoire français.
Mais pour l’heure, il devait se consacrer à l’Espagne et l’application du plan prévu, Reconquista : couper le territoire contrôlé par les nationalistes en deux. Puis prendre Burgos pour désorganiser l’ennemi, une fois cette partie réalisée, le GQG laissait latitude aux hommes sur le terrain de profiter des situations qui s’offraient à eux.
Après des négociations à couteaux tirés il avait été décidé de procéder à des attaques massives sur chaque objectif : il fallait limiter les pertes, et que l’ennemi lâche facilement position y aiderait. L’attaque en masse devait faciliter cet objectif.
Se retournant, De Gaulle observa la carte de progression des armées épinglée sur un mur gris à l’aide de quatre pointes en acier. Les républicains avaient repris Saragosse par leur propre moyen et Madrid n'était pas vraiment en leur possession le deux décembre puisque des combats acharnés s'y déroulaient alors.
Après quelques secondes passées à comtempler le schéma, son esprit le réaiguilla sur les questions concernant cette guerre et la guerre à venir.
Le Groupe de Bombardement sous le commandement du général Vuillemin avait montré les dégâts considérables que pouvaient infliger des escadres aériennes bien organisées sur des troupes au sol peu ou pas protégée, l’aviation aurait un rôle plus importante qu’il ne l’avait escompté lors du conflit avec l’Allemagne, malheureusement il fallait choisir et les blindés seraient cruciaux, aviation ou pas, il en était convaincu.
En Espagne, la supériorité numérique et technique était là, restait à trouver la meilleure tactique, la meilleure stratégie, pour les conflits présents et futurs. Tant à faire, encore et toujours avec cette question lancinante : le pays sera-t-il prêt pour le futur conflit ?